Liste des officiers du royaume de Jérusalem

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Il y avait six offices permanents dans le royaume de Jérusalem : connétable, maréchal, sénéchal, chambellan, bouteiller et chancelier. Les quatre premiers étaient des Grands Offices. Durant certaines périodes, il y eut aussi des baillis, des vicomtes et des châtelains. Ces offices sont calqués sur ceux qui existaient dans le nord du royaume de France au XIe siècle, la terre d'origine des premiers rois de Jérusalem. Ces offices continuèrent à se développer en France et en Angleterre, mais à Jérusalem, ils évoluèrent peu ou pas du tout.

Les listes données ci-dessous ne sont pas complètes, et les noms et dates de début ou de fin d'office ne sont pas toujours connus. Après la chute du royaume de Jérusalem (1291), ils continuèrent à être attribués à titre honorifique par les rois de Chypre, héritiers des rois de Jérusalem.

Connétables[modifier | modifier le code]

Le connétable commande l'armée, paye les mercenaires et juge tout ce qui relève de la justice militaire. Il est l'officier le plus important du royaume, du fait de l'état de guerre permanent entre les croisés et leur voisins musulmans.

Maréchaux[modifier | modifier le code]

Le maréchal est le second (et apparemment le vassal) du connétable. Il est le commandant des mercenaires et a aussi la responsabilité des chevaux et distribue le butin après les victoires.

Sénéchaux[modifier | modifier le code]

L'office de sénéchal avait une importance moindre à Jérusalem qu'en Europe. Le sénéchal organise la cérémonie de couronnement et préside la Haute Cour en l'absence du roi. Il administre les châteaux royaux, ainsi que les finances royales, et collecte les impôts. Cet office est similaire à l'office anglais de l'échiquier, en moins développé cependant.

Chambellans[modifier | modifier le code]

Le chambellan administre la maison du roi et ses serviteurs, et a des prérogatives honoraires comme celle de recevoir des serments au nom du roi. Il dispose d'un fief duquel il perçoit ses rentes.

Bouteillers[modifier | modifier le code]

Le bouteiller était apparemment l'intendant chargé du vin à la cour du Roi. Cependant, il ne survécut pas quand le siège du royaume se déplaça à Acre.

Chanceliers[modifier | modifier le code]

Le chancelier est un exemple intéressant de la fossilisation des offices du XIe siècle en Terre-Sainte. Il consistait uniquement à un rôle de secrétaire et de scribe, et ne devint jamais un administrateur de la bureaucratie telle qu'elle se développa en Europe. Les Chanceliers furent souvent des religieux séculiers qui furent archevêques ou évêques, parfois en restant chancelier. La faible importance du chancelier dans le royaume reflète la décentralisation de l'autorité royale, contrairement à la France ou l'Angleterre où celle-ci devint plus importante.

Baillis[modifier | modifier le code]

Le bailli administre le royaume en l'absence du roi ou pendant sa minorité, dans les fonctions d'un régent, par exemple pendant la captivité de Baudouin II ou pendant la minorité ou la maladie de Baudouin IV. Au XIIIe siècle, il dirigea le royaume comme un roi, et était l'homme le plus puissant du royaume, alors que les rois étaient des monarques étrangers ne vivant pas en Terre Sainte.

Vicomtes et châtelains[modifier | modifier le code]

Ces deux offices étaient parfois tenus par une seule personne, parfois par deux personnes distinctes, et parfois, l'un des deux offices n'avait pas de titulaire du tout. Ils étaient nommés par le roi et occupaient la Tour de David, mais leurs attributions particulières ne sont pas vraiment connues avec certitude. L'une des prérogatives du vicomte est d'arrêter les criminels et d'administrer la justice à la Cour des Bourgeois. De même que celui de bouteiller, ces offices n'ont pas survécu au déplacement du siège du royaume à Acre.

Annexes[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

  • Charles du Fresne, sieur du Cange, Les Familles d'Outremer, ed. M.E-G. Rey, Paris, 1869.
  • John L. La Monte, Feudal Monarchy in the Latin Kingdom of Jerusalem, 1100-1291. Cambridge, Massachusetts, 1932.
  • Hans E. Mayer, The Crusades. Oxford University Press, 1965 (trans. 1972).
  • Joshua Prawer, The Latin Kingdom of Jerusalem. Winfield and Nicholson, 1972.
  • (en) Alan V. Murray, The crusader Kingdom of Jérusalem: A Dynastic History, 1099-1125, Oxford, Prosopographica et genealogica, coll. « Occasional Publications / 4 », , 280 p. [détail de l’édition] (ISBN 1-900934-03-5)

Articles connexes[modifier | modifier le code]