Liste des commanderies templières dans le Connacht

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Cette liste recense les commanderies et maisons de l'Ordre du Temple qui ont existé dans la province du Connacht en Irlande.

Faits marquants et Histoire[modifier | modifier le code]

Au début du XIIIe siècle (1212), les hospitaliers avaient établi deux fois plus de commanderies (12) que les templiers en Irlande, mais aucune dans le Connaught[1], et cette région ne fut réellement conquise par les normands qu'à partir de 1235[N 1] sans être pacifiée pour autant notamment autour du fleuve Shannon. Dans les faits, les seigneurs normands de Connaught ont eu maille à partir avec les rois irlandais du Connaught en particulier aux XIIIe et XIVe siècles.

Les rois irlandais du Connaught, devenus vassaux de la seigneurie d'Irlande vers 1205/07, ont perdu une grande partie de leur territoire au moment de la création de la seigneurie normande de Connaught, leurs droits étant réduits à ce que l'on appelait les cinq baronnies (en)[N 2] royales du Connacht. Un territoire composé en grande partie de l'actuel comté de Roscommon, à l'ouest du fleuve Shannon, et qui comprenait les baronnies suivantes[2],[3]:

  • O'Many (Ui Maine), baronnie dont la limite Nord-Est était juste au-dessus du lac Lough Ree, à « Cloontuskert » et qui descendait jusqu'au sud du Roscommon avec une limite Sud-Ouest à Athenry dans le Galway[N 3].
  • Tyrmany (Tir Maine), à l'Est d'Athlone, Sud-Ouest du comté de Westmeath[N 4].
  • Moy Ai (Magh-Ai), centre du Roscommon.
  • Three Tuaths (Tri Tuatha), Nord-Est du Roscommon[N 5].
  • Moylurg-Tirerril (Magh Luirg, Tir Oililla), au Nord des Three Tuaths[N 6].

De plus, la baronnie d'O'Many fut donnée au normand Richard de la Rochelle dès 1256. La seigneurie de Connaught étant composée de 25 baronnies au moment de sa création.

Les templiers ne sont jamais mentionnés durant cette période et leur présence n'est attestée que par des documents postérieurs à leur existence, notamment un inventaire de leurs biens, dressé en 1320.

On trouve parfois mention d'un établissement hospitalier fondé par Jean d'Angleterre au début du XIIIe siècle à Rindown[4], château médiéval[N 7] qui se trouvait dans le Roscommon actuel, et où sont cités également plusieurs autres châteaux du roi d'Angleterre, comme Athlone et Roscommon. Ces châteaux qui se trouvaient dans le territoire des cinq baronnies furent l'objet de nombreux sièges nécessitant d'importantes réparations au cours de ce siècle et du suivant[7].

C'est au frère hospitalier William Fitz Roger, prieur de Kilmainham[N 8] que le roi Édouard Ier d'Angleterre confia le commandement de son armée pour pacifier le Connaught en 1274, ainsi que la garde du château de Rindown[N 9] dans le comté de Roscommon[9], alors qu'il devait initialement rejoindre la Terre sainte.

La seule commanderie templière connue dans cette région est celle de Loghnehely, dite de « Templehouse », qui apparaît comme ayant été dévolue au prieuré Saint-Jean-baptiste de Rindown après 1312[10]. Elle n’apparaît pas dans les registres du prieuré hospitalier de Kilmainham à la suite de la dévolution des biens de l'ordre du Temple[11]. La confusion entre les fratres cruciferi et les hospitaliers étant fréquente, et le doute demeure quant à l'existence d'un second prieuré hospitalier en Irlande[4].

Commanderies[modifier | modifier le code]

Comté actuel Commanderie Ville actuelle
(à ou près de)
1re donation Observations
comté de Sligo Loghnehely, « Templehouse » [4],[10]
54° 06′ 42″ N, 8° 35′ 05″ O[12]
Localisation dans le Connacht
(Liens vers les articles correspondants)

Autres biens[modifier | modifier le code]

Possessions douteuses ou à vérifier[modifier | modifier le code]

Les nombreuses destructions consécutives à la rivalité qui opposait les rois irlandais du Connacht aux seigneurs normands du Connacht, servent souvent d'explication quant à l'absence de possessions templières dans l'inventaire du prieuré hospitalier de Kilmainham, après la dévolution des biens de l'ordre du Temple. Les possessions ci-dessous ne semblent pas être attestées par des chartes de donation ou par des actes où seraient cités les templiers:

  • Une commanderie à Galway à l'emplacement de l'église Saint-Nicolas, érigée en 1320[13],[14]. À noter que certains auteurs évoquent une donation des O'Flahertys aux hospitaliers, mais il s'agit alors de Kinalekin.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Michael John Carroll, The Knights Templar in Ireland, Bantry Studio Publications, , 215 p. (ISBN 978-0-9552039-0-9, présentation en ligne)
  • (en) Cæsar Litton Falkiner, « The Hospital of St. John of Jerusalem in Ireland », dans Proceedings of the Royal Irish Academy. Section C: Archaeology, Celtic Studies, History, Linguistics, Literature, vol. 26, Royal Irish Academy, (lire en ligne), p. 275-317
  • (en) Aubrey Gwynn et Richard Neville Hadcock, Medieval religious houses : Ireland : with an appendix to early sites, Longmans, , 479 p. (présentation en ligne)
  • (en) Evelyn Lord, The Knights Templar in Britain, Pearson Education, (1re éd. 2001), 348 p. (ISBN 978-0-582-47287-7 et 978-1-4058-0163-8, présentation en ligne), p. 177-182
  • (en) Helen J. Nicholson, « The testimony of brother Henry Danet and the trial of the Templars in Ireland », dans In Laudem Hierosolymitani, Ashgate Publishing, Ltd., , 468 p. (ISBN 978-0-7546-6140-5, lire en ligne), p. 411-424
  • (en) Helen J. Nicholson, The Knights Templar on Trial : The Trial of the Templars in the British Isles, 1308-11, The History Press, , 288 p. (ISBN 978-0-7509-4681-0, présentation en ligne)
  • (en) Helen J. Nicholson, The Proceedings Against the Templars in the British Isles, vol. 2, Ashgate Publishing, Ltd., , 653 p. (ISBN 978-1-4094-3652-2, présentation en ligne), p. 319-...
  • (en) Herbert Wood, « The Templars in Ireland », dans Proceedings of the Royal Irish Academy. Section C: Archaeology, Celtic Studies, History, Linguistics, Literature, vol. 26, Royal Irish Academy, (lire en ligne), p. 327-377

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Par Richard de Burgh. cf. Seigneurie de Connaught.
  2. (en) Cantreds.
  3. Si on se réfère aux limites proposées dans (en) John O'Donovan, The tribes and customs of Hy-Many, commonly called O'Kelly's country, (lire en ligne), p. 4.
  4. cf. (en) Hellen Perros, « Crossing the Shannon frontier: Connacht and the Anglo-Normans, 1170-1224 », dans Colony & Frontiers in Medieval Ireland, , 262 p. (lire en ligne), p. 127 (note 60).
  5. cf. (en) Patrick Lavin, Celtic Ireland West of the River Shannon : A Look Back at the Rich Heritage and Dynastic Structure of the Gaelic Clans, , 200 p. (ISBN 978-0-595-26477-3, lire en ligne), p. 88.
  6. cf. Lavin 2003, p. 90.
  7. Les ruines de ce château médiéval construit à partir de 1227[5] et qui surplombe le lac Lough Ree sont encore visibles. 53° 32′ 20″ N, 7° 59′ 28″ O[6].
  8. Prieur de Kilmainham (Ordre de Saint-Jean de Jérusalem), il n'était pas templier comme c'est parfois indiqué dans les ouvrages du XIXe siècle, et occupa cette fonction jusqu'au 29 juillet 1285. Capturé lors d'une bataille qui se déroula à Glindelory (Glenmalure ?) en 1274, il s’en est échappé.
  9. À noter qu'il n'a pas du le garder très longtemps, car on trouve un certain John Tuyt responsable de ce château dès septembre 1274[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) H. J. A. Sire, The Knights of Malta, Yale University Press, (1re éd. 1994), 305 p. (ISBN 978-0-300-06885-6, présentation en ligne), p. 181
  2. (en) Edmund Curtis, A History of Medieval Ireland (Routledge Revivals) : From 1086 to 1513, (1re éd. 1923), 463 p. (lire en ligne), p. 130
  3. (en) Freya Verstraten, « Both King and Vassal: Feidlim Ua Conchobair of Connacht, 1230-65 », Journal of the Galway Archaeological and Historical Society, vol. 55,‎ , p. 14 (lire en ligne)
  4. a b et c Gwynn et Hadcock 1970, p. 215, 331, 342
  5. Gwynn et Hadcock 1970, p. 215
  6. (en) Ordnance Survey Ireland, « Historical Map of Ireland », 1897-1913 (consulté le )
  7. (en) Art Cosgrove, A New History of Ireland : Medieval Ireland 1169-1534, vol. 2, Oxford University Press, , 1066 p. (ISBN 978-0-19-953970-3, lire en ligne), p. 250
  8. (en) Niall C.E.J. O'Brien, « Keepers of Rindown Castle », County Roscommon Historical and Archaeological Society Journal, no 11,‎ , p. 28-29 (lire en ligne)
  9. Sire 1996, p. 182
  10. a et b Wood 1906/07, p. 368
  11. a et b Gwynn et Hadcock 1970, p. 331
  12. (en) Ordnance Survey Ireland, « 25 inch Historical Map », 1897-1913 (consulté le )
  13. (en) James Hardiman, The history of the town and county of the town of Galway, from the earliest period to the present time, embellished with several engravings, W. Folds and Sons, , 320 p. (lire en ligne), p. 54, 274
  14. Church of St. Nicolas and the knights templar, Galway sur Wend.ca