Liste des commanderies templières dans la Basilicate

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Cette liste recense les anciennes commanderies et maisons de l'Ordre du Temple dans la Basilicate (Italie).

Blason de la Basilicate

Histoire et faits marquants[modifier | modifier le code]

Blason des Hauteville
Blason des Hauteville
Royaume de Sicile
Royaume de Sicile
Royaume de Naples
Royaume de Naples

La Basilicate correspond en partie à l'ancien thème de Lucanie qui a disparu à la suite de sa conquête par les Normands en 1059, la fondation de l'ordre du Temple et celle du royaume de Sicile se suivant de très près au siècle suivant (1129/1130). Melfi deviendra l'un des sièges du pouvoir royal pendant le règne de Frédéric II du Saint-Empire au XIIIe siècle puis partie intégrante du royaume de Naples.

L'histoire des templiers dans cette région est peu documentée et il est difficile de définir avec précision l'importance de leurs différents établissements.

On sait cependant qu'ils possédaient de nombreux biens dans le nord de cette région comme l'atteste un manuscrit conservé à la bibliothèque nationale de Naples[1],[N 1] et que les biens qu'ils y possédaient faisaient partie de la province templière dite des Pouilles.

Un précepteur de la maison du Temple de Melfi est attesté en 1201, mais cette maison semble avoir perdu de l'importance au profit de la commanderie de Barletta dans les Pouilles, et l'influence des templiers dans ce secteur fut mise à mal à la suite de la confiscation de leurs biens par Frédéric II en 1229, et à la promulgation des constitutions de Melfi. L'administration du royaume fut alors séparée sous forme de « Giustizierato » dont celui de la Basilicate. L'élection en 1226 de l'évêque de Lavello, Riccardo qui était templier, montre l'étendue de leur pouvoir avant ces événements[2]. Frédéric II fut contraint de restituer leurs biens aux templiers, et l'historien Alain Demurger pense que leurs relations avec l'empereur étaient moins conflictuelles que ce que rapporte la chronique d'Ernoul. Il s'appuie notamment sur le fait que Frédéric II avait confié l'administration de ses châteaux en Calabre à un frère hospitalier Roger, et à un templier Burellus, au moment de partir pour la croisade. Ce n'est qu'à la suite de la deuxième excommunication de Frédéric II en 1239 que les templiers se voient confisquer de nombreux biens, mais là encore Frédéric II reviendra sur sa décision alors qu'il est sur le point de mourir (1250)[3],[4].

Au moment du procès de l'ordre du Temple, seul un précepteur de la maison de Picciano est mentionné[5], mais l'inventaire des biens de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem effectué en 1373 livre quelques indications sur ceux qui ont été dévolus à cet ordre militaire, à la suite de la disparition des templiers[6]. Celui effectué dans le royaume de Naples au cours de ce même procès mentionne clairement les possessions de la commanderie de Barletta dans la Basilicate dont Forenza, Melfi et Venosa[1].

Possessions templières[modifier | modifier le code]

* château ⇒ CH, baillie (Commanderie principale) ⇒ B, Commanderie ⇒ C, Hospice ⇒ H,
Maison du Temple aux ordres d'un précepteur ⇒ M, = Église (rang inconnu)[N 2]

Rang Etablissement Ville actuelle (ou à proximité) Observations Début présence templière
M Lavello Lavello Une ferme et des terres dépendaient de cette maison
C Alibrando di Melfi Melfi Domus Templi Melfie
Maison, vignes et châtaigneraies attestées dans un document conservé à la bibliothèque nationale de Naples
[1],[2]
C Picciano[N 3] Gravina in Puglia / Matera Unique précepteur mentionné dans les pièces du procès de l'ordre du Temple[7],[8],[5] ?
Santa Maria Mater Domini Matera L'église Santa Maria Mater Domini fut construite par les hospitaliers en 1680 à l'emplacement de l'ancienne église des templiers, dite du « Saint-Esprit » [7]
? Santa Maria del Sepolcro (it) Potenza [9] construction templière à la demande du Comte de Santasofia de retour de la Troisième croisade à confirmer[10] ?
M San Martino de Pauperibus Forenza / Maschito Village disparu qui se trouvait dans la Vallée de San Martino XIIIe siècle[11],[12],[N 4] ap. 1266
M Venosa Venosa possessions: un palais d'origine byzantine sur la place principale, la paroisse de Santa Barbara, des terres et des vignes dans les vallées de San Biagio et de Frussa...
Localisation dans la Basilicate
(Liens vers les articles correspondants)

Possessions douteuses ou à confirmer[modifier | modifier le code]

Ci-dessous une liste de biens pour lesquels l'appartenance aux templiers n'est pas étayée par des preuves historiques[N 5]:

Un auteur italien évoque l'hypothèse qu'Hugues de Payns, fondateur de l'ordre soit originaire de la ville de Forenza et non pas de Payns, thèse pourtant soutenue par les historiens spécialistes de l'ordre du Temple. La plupart de ces lieux sont en relation avec cette hypothèse[N 6].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (it) Bianca Capone, Loredana Imperio et Enzo Valentini, Guida all'Italia dei Templari : gli insediamenti templari in Italia, Edizioni Mediterranee, , 327 p. (ISBN 978-8-8272-1201-1, lire en ligne), p. 259-266
  • (it) Bianca Capone, Loredana Imperio et Enzo Valentini, Italia Templare : guida agli insediamenti dell'ordine del tempio in Italia, Edizioni Mediterranee, , 244 p. (ISBN 978-8-8272-2126-6)
  • Alain Demurger, Les Templiers, une chevalerie chrétienne au Moyen Âge, Paris, Seuil, coll. « Points Histoire », (1re éd. 2005), 664 p., poche (ISBN 978-2-7578-1122-1)
  • (it) Giovanni Guerrieri, I cavalieri templari : nel regno di sicilia, Sulla Rotta del Sole, , 122 p. (ISBN 978-8-8884-5620-1, présentation en ligne)
  • (it) Cristian Guzzo, Templari in Sicilia : la storia e le sue fonti tra Federico II e Roberto d'Angiò, vol. 2, Name, coll. « Insigna e arma », , 122 p. (ISBN 978-8-8872-9858-1, présentation en ligne)
  • (it) Hubert Houben, « Templari e Teutonici nel Mezzogiorno normanno-svevo », dans Il Mezzogiorno normanno-svevo e le crociate : atti delle quattordicesime giornate normanno-sveve, Bari, 17-20 ottobre 2000, vol. 14, Edizioni Dedalo, coll. « Atti del Centro di studi normanno-svevi dell'Università degli studi di Bari », , 417 p. (ISBN 978-8-8220-4160-9, lire en ligne), p. 251-288
  • (de) Walter Koch, « Diplomata regum et imperatorum Germaniae XIV/1 : Die Urkunden Friedrichs II. 1198-1212 », dans Monumenta Germaniae Historica, Hanovre, , XVI + 522 (lire en ligne) (contient les chartes en latin relatives à cette période)
  • Mariarosaria Salerno, « Les templiers dans le sud de L'Italie (Abbruzes, Campanie, Basilicate, Calabre) : Domaines et activités », dans Arnaud Baudin (dir.), Ghislain Brunel (dir.), Nicolas Dohrmann (dir.) et al. (préf. Philippe Adnot & Agnès Magnien), L'économie templière en Occident : patrimoines, commerce, finances, Éditions Dominique Guéniot, , 543 p. (ISBN 978-2-8782-5520-1, présentation en ligne), p. 115-140
  • (it) Mariarosaria Salerno, « Per la storia dei Templari in Calabria e Basilicata », dans Archivio Storico per la Calabria e la Lucania, vol. 73, (ISSN 0004-0355, présentation en ligne), p. 99-120
  • Kristjan Toomaspoeg, « Le ravitaillement de la Terre sainte : L'exemple des possessions des ordres militaires dans le royaume de Sicile au XIIIe siècle », dans Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, vol. 33, (lire en ligne), chap. 33
  • (it) Kristjan Toomaspoeg et Giulia Rossi Vairo, Templari e Ospitalieri nella Sicilia medievale, Centro studi melitensi, , 288 p. (présentation en ligne)
  • (en) Kristjan Toomaspoeg, « The Templars and Their Trial in Sicily », dans The Debate on the Trial of the Templars, 1307-1314, Ashgate Publishing, , 399 p. (lire en ligne), p. 273-283
  • Kristjan Toomaspoeg, « Les ordres militaires dans les villes du Mezzogiorno », dans éd. Damien Carraz, Les ordres militaires dans la ville médiévale(1100-1350), Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise-Pascal, , 314 p. (ISBN 978-2-8451-6558-8, présentation en ligne)
  • (it) Enzo Valentini, « Un nuovo documento inedito sui Templari di Melfi », dans XV Convegno Ricerche Templari, L.A.E.T.I., , p. 109-114

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Inventaire de leurs possessions dans le royaume de Naples au cours du procès dressé par l'inquisiteur Giovanni Cito di Melfi
  2. La possession d'une église ne renseigne pas sur le rôle d'un établissement ou sur sa présence à proximité immédiate car les Templiers comme les autres ordres religieux pouvaient posséder une église, en percevoir les revenus, mettre à disposition un prêtre tout en ayant leur lieu de résidence à des kilomètres de là.
  3. (it) Santuario della Madonna di Picciano
  4. Emplacement imprécis tant les sources divergent sur sa localisation, sur la route qui mène de Venosa à Palazzo San Gervasio ?
  5. Absence de chartes mentionnant l'établissement comme tel. Pas de trace d'acte de donation, d'acte de vente ou de document attestant d'un précepteur templier. Il peut s'agir de légendes locales ou d'assertions non confirmées voir de travaux non publiés
  6. L'auteur Mario Moiraghi, diplômé de l'école polytechnique de Milan n'est pas historien de formation et bien qu'il ait exercé comme professeur d'université, ce n'était pas dans le domaine de l'histoire médiévale. cf. (it) Fiche de l'auteur et son ouvrage : (it) L'italiano che fondò i templari : Hugo de Paganis cavaliere di Campania, Ancora, , 256 p. (ISBN 978-8-8514-0279-2, présentation en ligne).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Valentini 1998, p. 109-114
  2. a et b Houben 2002, p. 268
  3. Demurger 2008, p. 370-372
  4. (la) testament de Frédéric II publié dans (la) Jean-Louis-Alphonse Huillard-Bréholles, Historia diplomatica Friderica Secundi: sive constitutiones, privilegia, manata instrumenta quae supersunt Istius imperatoris et filiorum ejus, vol. 6, Paris, , 1059 p. (lire en ligne), p. 807
  5. a et b Salerno 2006, p. 115
  6. (it) Mariarosaria Salerno et Kristjan Toomaspoeg, L'inchiesta pontificia del 1373 sugli Ospedalieri di San Giovanni di Gerusalemme nel Mezzogiorno d'Italia, M. Adda, , 343 p. (présentation en ligne)
  7. a et b Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 259-263
  8. (la) Domo Piczani, cf. (it) Cosimo Damiano Fonseca et Cosimo D'Angela, Gli archivi per la storia del Sovrano militare Ordine di Malta : atti del III Convegno internazionale di studi melitensi, Taranto, 18-21 ottobre 2001, Centro studi melitensi, , 539 p., p. 111
  9. Capone, Imperio et Valentini 1997, p. 264-266
  10. (it) Texte concernant l'origine de l'église par Annamaria Scalise, Présidente de la Société italienne pour la protection du patrimoine culturel - Section régionale de la Basilicate
  11. Guerrieri 2005, p. 23
  12. (it) Mariarosaria Salerno et Kristjan Toomaspoeg, L'inchiesta pontificia del 1373 sugli Ospedalieri di San Giovanni di Gerusalemme nel Mezzogiorno d'Italia, M. Adda, , 343 p. (présentation en ligne), p. 78

Liens externes[modifier | modifier le code]