Lionnel Luca

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Lionnel Luca
Illustration.
Lionnel Luca en 2021 à Villeneuve-Loubet.
Fonctions
Maire de Villeneuve-Loubet
En fonction depuis le
(10 ans et 16 jours)
Réélection 30 mars 2014
15 mars 2020
Prédécesseur Richard Camou

(5 ans, 8 mois et 27 jours)
Élection 18 juin 1995
Prédécesseur Max Chaminadas
Successeur Richard Camou
Député français

(20 ans et 8 jours)
Élection 1er juin 1997
Réélection 16 juin 2002
17 juin 2007
10 juin 2012
Circonscription 6e des Alpes-Maritimes
Législature XIe, XIIe, XIIIe et XIVe (Cinquième République)
Groupe politique RPR (1997-2002)
UMP (2002-2015)
LR (2015-2017)
Prédécesseur Suzanne Sauvaigo
Successeur Laurence Trastour-Isnart
Conseiller général des Alpes-Maritimes

(25 ans, 5 mois et 20 jours)
Élection 2 octobre 1988
Réélection 27 mars 1994
18 mars 2001
16 mars 2008
Circonscription Canton de Cagnes-sur-Mer-Ouest
Prédécesseur Suzanne Sauvaigo
Successeur Françoise Revest
Conseiller régional de Provence-
Alpes-Côte-d'Azur

(5 ans, 3 mois et 7 jours)
Élection 22 mars 1992
Président Jean-Claude Gaudin
Biographie
Date de naissance (69 ans)
Lieu de naissance Boulogne-Billancourt (France)
Nationalité Française
Parti politique RPR (1976-1999)
RPF (1999-2002)
UMP (2002-2015)
LR (depuis 2015)
Diplômé de Université de Nice
Profession Professeur d'histoire-géographie

Lionnel Luca, né le à Boulogne-Billancourt (Seine), est un homme politique français.

Il est député Les Républicains de la sixième circonscription des Alpes-Maritimes de 1997 à 2017 et est l'une des principales figures de La Droite populaire.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Lionnel Luca naît à Boulogne-Billancourt (Seine) de parents ouvriers. Son père, né en 1925 en Roumanie, a passé une partie de son enfance en France dans les années 1930, sa famille ayant fui le Carlisme, puis était revenu en Roumanie avec ses parents en 1940 lors de l'établissement de l'« État national-légionnaire » au début la Seconde Guerre mondiale. Lorsque le maréchal Antonescu renverse l'« État national légionnaire », son grand-père et son père sont internés jusqu'à ce que le le roi Michel renverse Antonescu alors que l'Armée rouge occupe le pays. Son père revient alors en France, s'engage dans la Légion étrangère en 1946, et sert en Indochine. Naturalisé en 1958, il devient partisan du général De Gaulle[1].

Lionnel Luca obtient sa licence, sa maîtrise puis son diplôme d'études approfondies (DEA) d'histoire à l'université de Nice, avec un mémoire intitulé « Le gaullisme dans les Alpes-Maritimes entre 1958 et 1974 », réalisé sous la direction de Ralph Schor. Il devient ensuite professeur d'histoire-géographie et exerce durant 20 ans dans les lycées privés « Don-Bosco » et « Saint-Vincent-de-Paul » à Nice.

Premiers mandats : du RPR au RPFIE[modifier | modifier le code]

Il adhère au RPR en 1976.

Il est élu adjoint au maire de Saint-Laurent-du-Var en 1983, puis de Villeneuve-Loubet en 1989 et devient maire (RPR) de cette ville en 1995 en étant élu dès le premier tour avec 62 % des voix.

En 1988, il est élu conseiller général du canton de Cagnes-sur-Mer-Ouest, fonctions auxquelles il est réélu en 1994 (RPR), 2001 (RPFIE) et 2008 (UMP). Il assure également la vice-présidence du conseil général des Alpes-Maritimes depuis le .

En 1992, il est élu au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur.

En 1997, il est élu député en se présentant sans l'investiture de son parti contre la députée sortante du même camp, Suzanne Sauvaigo[1].

En 1999, il signe, pour s'opposer à la guerre en Serbie, la pétition « Les Européens veulent la paix »[2], lancée par le collectif Non à la guerre[3]. La même année, il démissionne du RPR et il est l'un des premiers adhérents du Rassemblement pour la France et l'indépendance de l'Europe, le mouvement lancé par Charles Pasqua et Philippe de Villiers. Il prend la direction du parti dans le département des Alpes-Maritimes et se lance à l'assaut de la mairie de Cannes lors des municipales de 2001 contre le candidat du RPR, Bernard Brochand, ce dernier étant finalement élu.

du RPFIE aux Républicains : députation et mandat de maire[modifier | modifier le code]

Lionnel Luca rejoint ensuite l'UMP. Il est réélu député le , pour la XIIe législature (2002-2007), dans la sixième circonscription des Alpes-Maritimes. Il est réélu une nouvelle fois le , au premier tour, avec 63,94 % des voix et en juin 2012 dans la nouvelle 6e circonscription des Alpes-maritimes dès le premier tour avec 51,4 % des voix.

Depuis 2002, il est le président du groupe d'études sur la question du Tibet de l'Assemblée nationale[4]. Il siège depuis 2002 au groupe UMP. À partir de , il fait partie, avec une trentaine d'autres députés UMP, du « collectif de la Droite populaire », qui souhaite peser sur le gouvernement afin de défendre les « valeurs qui font la France », prônant une plus grande fermeté sur les questions de sécurité et d'immigration[5]. Par ailleurs, pour la XIVe législature, il se rattache financièrement à Debout la République[6], expliquant qu'il « partage beaucoup de positions gaullistes de Nicolas Dupont-Aignan sur l'Europe », qu'il veut aider DLR à « boucler son budget », et qu'il désire aussi lancer un « avertissement » à l'UMP[7].

Le , à l'occasion de sa cérémonie des vœux, il annonce sa candidature aux élections municipales de 2014 à Villeneuve-Loubet[8]. Il indique qu'en cas d'interdiction du cumul des mandats de maire et de député, il « assumera pleinement l'honneur d'être le maire de cette commune »[8]. Le , sa liste est élue avec 61,35 % des voix dès le 1er tour et le , lors du conseil municipal d'installation, il est élu maire de celle-ci[9].

En 2014, le bureau de l'Assemblée nationale refuse la levée de son immunité parlementaire dans une affaire d’heures supplémentaires supposées indues dans sa commune, à la fin des années 1990[10],[11].

Il soutient Nicolas Sarkozy pour la primaire présidentielle des Républicains de 2016[12]. Il annonce vouloir voter blanc au second tour de l'élection présidentielle de 2017[13]. Il ne se présente pas aux élections législatives de juin suivant.

Prises de position[modifier | modifier le code]

Lionnel Luca soutient les postures de « liberté » [14],[15],[16]. Fustigeant, en 2010, « le langage d’émasculés de ceux qui veulent se faire bien voir », Lionnel Luca crée la même année un comité parlementaire pour la liberté d'expression[17].

Positionnement idéologique de l'UMP[modifier | modifier le code]

Membre de la Droite populaire, le député a déploré « la politique trop molle » de son parti (l'UMP), faisant remarquer, après la défaite de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle de 2012 : « on n’a pas fait la politique de droite pour laquelle on a été élus, on a été trop mous »[18].

Tibet[modifier | modifier le code]

Défenseur de la cause tibétaine[pas clair], il lance le un appel à tous les maires de France pour parrainer des villages tibétains menacés de disparition[19]. Il dépose une proposition de résolution sur le respect de la liberté d'expression le .

Ses prises de positions sur certains sujets autres que le Tibet (peine de mort, colonisation, théorie du genre) ont mis mal à l'aise des associations de défense du Tibet qui s'en sont soit explicitement démarquées[20] ou encore ont cosigné un texte inter-associatif de positionnement public pour rappeler les valeurs qu'elles estiment être celles de leur mouvement[21], avec une référence claire au sujet de prises de positions de Lionnel Luca estimées problématiques : « La peine de mort, la xénophobie, la colonisation, le sexisme ou toute autre forme de discrimination ne figurent pas au programme des amis du Tibet », ou encore « Ce que nous attendons [...] Une présidence et un groupe à l'image de notre mouvement : chérissant la liberté, le respect de l'Autre et de la diversité qui nous entoure et nous grandit ».

Quinquennat[modifier | modifier le code]

Lors du référendum du 24 septembre 2000, il se positionne contre la réforme faisant passer de sept à cinq ans la durée du mandat du président de la République française[22].

Peine de mort[modifier | modifier le code]

Il déclare lors du débat sur le projet de loi sur la récidive des crimes sexuels en 1997 : « La seule façon d’empêcher la récidive des crimes sexuels est la peine de mort[23]. » En 2001, le député demande son rétablissement pour les assassins de policiers[24]. En , il est cosignataire d'un projet de loi présenté par Richard Dell'Agnola visant à « rétablir la peine de mort pour les auteurs d’actes de terrorisme[25]. » En 2007, il vote contre l'adoption du projet de loi constitutionnelle relatif à l'interdiction de la peine de mort[26]. Il est aujourd'hui favorable à la perpétuité réelle et a soutenu la peine de rétention de sûreté[réf. nécessaire].

Esclavage et colonisation française[modifier | modifier le code]

Le , quelques jours avant la première commémoration de l'abrogation de l'esclavage le , un groupe de députés UMP mené par Lionnel Luca demande l'abrogation de l'article sur l'enseignement de l'esclavage. Ces parlementaires justifient leur demande « au titre du parallélisme des formes et par souci d'égalité de traitement » à la suite de l'abrogation de l'article 4 de la loi du 23 février 2005 qui mentionnait un rôle positif de la colonisation. Cette initiative est désapprouvée par les ministres Léon Bertrand et François Baroin, de même que par le député UDF Jean-Christophe Lagarde et le Parti socialiste.

Lionnel Luca avait déclaré en que sans « la colonisation, ni Léon Bertrand ni Azouz Begag ne seraient ministres de la République française[1]. » Le député avait également affirmé que « ceux qui aux Antilles font toutes sortes d'amalgames avec l'esclavage ne crachent pas sur le RMI des anciens colonisateurs[27]. »

En , avant même l'avoir vu, Lionnel Luca accuse le film Hors-la-loi, un long-métrage de Rachid Bouchareb sur la guerre d'Algérie, de manichéisme et de « falsification historique ». Le député qualifie le film de « négationniste », d'« anti-français » et l'accuse de livrer « une vision hémiplégique de l'Histoire », condamnant au passage l'« irresponsabilité » du réalisateur[28],[29].

Immigration et bi-nationalité[modifier | modifier le code]

En tant que membre de La Droite populaire, il réclame la suppression de la double nationalité pour obliger les jeunes immigrés de plus de 18 ans à faire une démarche volontaire pour acquérir la nationalité française. En , il démissionne du secrétariat national à l'immigration de l'UMP à la suite de la décision de l'UMP de ne pas modifier « la situation des Français binationaux »[30] mais obtient une convention qui débat sur les conditions d'adhésion à la Nation.

Théorie du genre[modifier | modifier le code]

Il s'est opposé à la mention de ce qui est parfois nommé la « théorie du genre » dans les manuels scolaires, considérant « que cette théorie, sous couvert de reconnaître différentes identités sexuelles, veut légitimer à terme la pédophilie, voire la zoophilie puisque ceux qui le revendiquent aux États-Unis défendent l'amour pour les jeunes enfants[31],[32] ».

Traité budgétaire européen[modifier | modifier le code]

En , il fait partie des dix-sept députés du groupe UMP (sur 195) à voter contre la ratification du pacte budgétaire européen[33].

Détail des mandats[modifier | modifier le code]

Député[modifier | modifier le code]

Conseiller régional[modifier | modifier le code]

Conseiller général[modifier | modifier le code]

  • du au  : conseiller général des Alpes-Maritimes (canton de Cagnes-sur-Mer-Ouest), vice-président du conseil général des Alpes-Maritimes à partir du

Conseiller municipal / Maire[modifier | modifier le code]

  • du au  : adjoint au maire de Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes)
  • du au  : adjoint au maire de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes)
  • du au  : maire de Villeneuve-Loubet
  • depuis le  : maire de Villeneuve-Loubet

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Voir sur le site larevueparlementaire.fr.
  2. « Liste des personnalités signataires de l'Appel », sur nonguerre.chez.com.
  3. Renaud Dély, « L'extrême droite ratisse large contre les frappes de l'Otan. Le «Collectif non à la guerre» a tenu une réunion proserbe hier soir », sur liberation.fr, .
  4. « GROUPE D'ÉTUDES SUR LE PROBLÈME DU TIBET », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  5. « Cette droite qui pousse Sarkozy à droite », site de LCI-TFI, 29 juillet 2010.
  6. « Rattachement des députés à un parti ou un groupement politique dans le cadre de la législation sur le financement de la vie politique (déclarations parvenues en novembre 2012) » [PDF], sur assemblee-nationale.fr, Assemblée nationale, (consulté le ).
  7. Sebastien Tronche, « Pourquoi Lionnel Luca s'est rattaché à Debout la République de Dupont-Aignan »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur lelab.europe1.fr, Le Lab (Europe 1), (consulté le ).
  8. a et b « Lionnel Luca se déclare candidat à la mairie de Villeneuve-Loubet », sur nicematin.com, Nice-Matin, (consulté le ).
  9. http://www.villeneuveloubet.fr/fileadmin/user_upload/Administration_communale/PV_Conseils_municipaux/PV_du_30.03.14_signe.pdf
  10. « Le député Lionnel Luca garde son immunité parlementaire », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « L'Assemblée refuse la levée d'immunité du maire de Villeneuve-Loubet : Lionnel Luca - France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur », France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « Serge Dassault et Patrick Balkany parmi les parlementaires qui soutiennent Nicolas Sarkozy », lemonde.fr, 9 septembre 2016.
  13. Hollande, Mélenchon, Sarkozy, Estrosi... Pour qui ils votent (ou pas) au second tour, nicematin.com, 26 avril 2017
  14. Le Figaro, Luca nomme la compagne de Hollande "Valérie Rottweiler", 26 avril 2012.
  15. Marianne Myard, Goasguen, Luca : des «anars de droite» ?, 26 avril 2012.
  16. Atlantico, Lionnel Luca : "Hollande a retrouvé une femme, Valérie Rottweiler", 26 avril 2012.
  17. Bazooka sur Libération du 8 juillet 2010
  18. Là où Luca (UMP) devrait être élu dans un fauteuil sur liberation du 8 juin 2012
  19. Message de M. Lionnel Luca, Président du groupe d’études sur la question du Tibet à l’Assemblée nationale, 8 mars 2010.
  20. Lionnel Luca : On marque la distance, Association Étudiants pour un Tibet Libre, 22 février 2012.
  21. L’engagement pour le Tibet,inter-associations, juin 2012.
  22. « Petites voix contre le quinquennat. », sur Libération.fr, (consulté le ).
  23. « La seule façon d’empêcher la récidive des crimes sexuels est la peine de mort », L'Humanité, 1er octobre 1997
  24. « En France, les adversaires de "l’abolition" ont rendu les armes » sur la-croix.com du 7 octobre 2011.
  25. « N° 1521 - Proposition de loi de M. Richard Dell'Agnola tendant à rétablir la peine de mort pour les auteurs d'actes de terrorisme », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  26. « CONGRÈS DU PARLEMENT », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  27. Sur libération.fr.
  28. Sur libération.fr.
  29. Sur Le Point.fr.
  30. https://www.lemonde.fr/politique/article/2011/07/04/lionnel-luca-demissionne-du-secretariat-national-a-l-immigration-de-l-ump_1544752_823448.html Sur lemonde.fr.
  31. « La droite, d’un sexe l’autre » par Éric Fassin sur liberation.fr du 7 septembre 2011.
  32. « “Valérie Rottweiler” et autres fines blagues de Lionnel Luca » par Laure Siegel sur lesinrocks.com du 24 avril 2012.
  33. « Analyse du scrutin n° 30 - Première séance du 09/10/2012 : Scrutin public sur l'ensemble du projet de loi autorisant la ratification du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union économique et monétaire (1re lecture) », sur assemblee-nationale.fr, Assemblée nationale, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]