Iroquoisie

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Iroquoisie
Haudenosaunee

11421779

Drapeau
Description de cette image, également commentée ci-après
L'Iroquoisie en 1650.
Informations générales
Statut Tribalisme
Capitale Onontagué
Langue(s) Mohawk, oneida, onondaga, cayuga, seneca
Religion Animisme
Histoire et événements
milieu du XVIe siècle[1] Création de la Confédération de cinq nations « haudenosaunee » (iroquoises) par Deganawidah, Jigonhsasee et Hiawatha
XVIIe siècle Guerres franco-iroquoises
1722 Les Tuscaroras entrent dans la confédération
1779 George Washington envahit la Confédération

Entités précédentes :

Entités suivantes :

L'Iroquoisie est le territoire contrôlé par la Confédération iroquoise, ou Ligue des Cinq-Nations (langues iroquoiennes : Haudenosaunee), confédération formée par les Iroquois de cinq nations. En 1722, une sixième se joint à elles. La Confédération reste unie jusqu'à la guerre d'indépendance américaine durant laquelle les membres sont divisés en soutenant les différents belligérants.

La Confédération perdure sous une autre forme après la colonisation. Elle a été décrite comme l'une des plus anciennes démocraties participatives du monde[2].

Ceinture de wampum Hiawatha (1909)

Histoire[modifier | modifier le code]

Fondation[modifier | modifier le code]

Comme le résume notamment l'Encyclopedia of the Haudenosaunee[3], une controverse au sujet de la date de fondation de la Confédération persiste à ce jour entre les historiens européens (ou américains d'ascendance et de culture européenne), d'une part, et les gardiens (ou transmetteurs) de l'histoire orale iroquois.

Ainsi, les représentants de la tradition historiographique européenne, tels que Dean Snow, ont majoritairement cherché à situer la date de fondation de la Confédération soit peu de temps avant l'arrivée des premiers Européens en Amérique du Nord (i.e. en 1451), soit en réaction à la colonisation, c'est-à-dire vers 1550 ou même plus tard[4],[5],[6],[1]. Ces efforts de datation tendent à disqualifier les sources orales comme étant peu fiables et préfèrent se fier principalement aux sources écrites européennes et à l'interprétation des traces archéologiques[6].

Contre ce point de vue, Barbara A. Mann et Jerry L. Fields rappellent que les gardiens de la tradition orale s'accordent à dater la confédération entre les années 1000 av. J-C et 1390. Ils citent également une source européenne (une relation de Jésuite de 1654) pour suggérer que même les premiers colons jésuites ont pu à l'occasion corroborer l'idée de l'antiquité de la Confédération :

« En effet de tout temps, ces cinq Nations Iroquoises, s’appellent dans le nom de leur langue, qui est Huronne, Hotinnonchiendi, c’est-à-dire la Cabane achevee; Comme s’ils n’eſtoient qu’une famille[5]. »

Toutefois, face à la difficulté d'interpréter les sources, Barbara A. Mann et Jerry L. Fields avancent que la Confédération pourrait être née le 31 août 1142, qui correspond à la date d'une éclipse solaire survenue sur le territoire de l'Iroquoisie et dont les sources orales conserveraient la trace sous la forme d'une référence à un « soleil noir » qui aurait précédé la fondation de la Confédération[7].

À une date qui fait donc encore débat, les fondateurs de la Confédération, les dénommés Deganawida (en), Jigonhsasee et Hiawatha arrivent à regrouper cinq nations : Sénécas, Onondagas, Cayugas, Onneiouts et Agniers. En 1722, une sixième nation, les Tuscaroras, se joignit à ce qui devint alors la Ligue des Six-Nations[8],[9]. Elles sont liées entre elles par une constitution commune appelée Gayanashagowa ou « grande loi de l'Unité ».

On les retrouve au sud du lac Champlain, le long du fleuve Hudson et au sud du lac Ontario. Chaque nation est relativement autonome à l'intérieur de la confédération, mais ils entretiennent des rapports constants et se concertent souvent sur les stratégies à suivre.

Colonisation[modifier | modifier le code]

Ils ont été les partenaires commerciaux des Néerlandais, puis des Anglais. Ils furent donc de farouches adversaires pour les Français de la vallée du Saint-Laurent. Lorsqu'ils se décidaient d'agir tous ensemble, ils représentaient une force de frappe impressionnante. Ils ont connu un certain déclin lors de la guerre d'indépendance américaine, lorsqu'ils étaient profondément divisés, certains restant fidèles à la Grande-Bretagne et d'autres épousant la cause des rebelles américains.[source insuffisante]

Survie post-coloniale[modifier | modifier le code]

Après la destruction de l'Iroquoisie durant la guerre d'indépendance américaine, une partie de sa population a immigré au nord vers le Haut-Canada. En 1842, le gouvernement du Canada-Uni concède un territoire réservé. aujourd'hui connu sous le nom de Réserve des Six Nations. Jusqu'en 1996, celle-ci fut dirigée par Léon Shenandoah.

Même si l'État iroquois n'existe plus, la Confédération iroquoise existe toujours sous forme de conférence entre les différentes tribus iroquoises et participe entre autres aux championnats du monde de crosse au champ.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Haudenosaunee (Iroquois) », dans Encyclopédie Canadienne (lire en ligne).
  2. (en) « The 6 Nations of the Iroquois Confederacy », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  3. Johansen et Mann 2000.
  4. Johansen et Mann 2000, p. 151.
  5. a et b Mann et Fields 1997, p. 105-163.
  6. a et b Starna 2008, p. 279-321.
  7. Johansen et Mann 2000, p. 152.
  8. League of the Ho-dé-no-sau-nee, or Iroquois de Lewis Henry Morgan, Encyclopaedia Universalis, coll. « Les Fiches de lecture d'Universalis », , 16 p. (ISBN 978-2-341-00064-2, lire en ligne), p. 4
  9. (en) Native Peoples of the Americas, Encyclopaedia Britannica, (ISBN 978-1-61535-365-1, lire en ligne), p. 84

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Léo-Paul Desrosiers, Iroquoisie (1534-1646), Montréal, Imprimerie populaire, .
  • (en) Bruce Elliott Johansen et Barbara Alice Mann, Encyclopedia of the Haudenosaunee (Iroquois Confederacy), Greenwood Publishing Group, , 366 p. (ISBN 978-0-313-30880-2, lire en ligne)
  • (en) Barbara A. Mann et Jerry L. Fields, « A Sign in the Sky: Dating the League of the Haudenosaunee », American Indian Culture and Research Journal, vol. 21, no 2,‎ , p. 105–163 (ISSN 0161-6463, DOI 10.17953/aicr.21.2.k36m1485r3062510, lire en ligne, consulté le )
  • William A. Starna, « Retrospecting the Origins of the League of the Iroquois », Proceedings of the American Philosophical Society, vol. 152, no 3,‎ , p. 279–321 (ISSN 0003-049X, lire en ligne, consulté le )
  • Roland Viau, Femmes de personne : sexes, genres et pouvoirs en Iroquoisie ancienne, Montréal, Boréal, .
  • Roland Viau, Enfants du néant et mangeurs d’âmes : guerre, culture et société en Iroquoisie ancienne, Montréal, Boréal, .

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]