Ligue de l'enseignement
Zone d’influence | France Europe |
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Fondation | 1866 |
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Fondateur | Jean Macé |
Siège |
3, rue Récamier 75007 Paris |
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Secrétaire général | Jean-Marc Roirant |
Membres | 21 000 organisation |
Site web | www.laligue.org |
La Ligue de l'enseignement est une confédération d'associations françaises d'éducation populaire et laïque.
Près de 30 000 associations y sont affiliées. Le centre confédéral et ses associations (qui comptent plusieurs milliers de salariés et des centaines de milliers de bénévoles) œuvrent dans les domaines de :
- l'éducation
- des pratiques artistiques et culturelles
- des activités sportives
- des vacances et des loisirs
- de la formation professionnelle
- de l'intervention sociale et de la solidarité
- de l'environnement et du développement durable
Actualité
Aujourd'hui, la Ligue de l'enseignement est la première coordination associative française avec près de 2 000 000 d'adhérents indirects[1]. Elle est structurée selon deux modalités :
- via ses structures territoriales, que sont les Fédérations Départementales et les Unions Régionales
- via ses secteurs spécialisés, notamment sportifs (USEP, UFOLEP) ou son réseau de centres de vacances, Vacances pour tous (ainsi que des associations du type du Centre international de séjour de Paris).
Elle est aussi active sur le marché du tourisme et des vacances pour enfants via la société par actions simplifiée unipersonnelle Vacances Pour Tous International.
La Ligue de l'enseignement organise le Salon européen de l'éducation, les opérations "Pas d'éducation, pas d'avenir", et "Demain en France". Elle est par ailleurs partenaire de "Lire et faire lire".
Elle est membre fondatrice du Cidem (Civisme et démocratie), de l'Anacej (Association nationale des conseils d’enfants et de jeunes), du Réseau national des juniors associations et du Comité du service civique associatif[2]. Elle a soutenu la création du réseau d'associations étudiantes Animafac dès sa création. La Ligue de l'Enseignement est membre fondateur de la CPCA (Coordination permanente des coordinations associatives) et du Forum Civique Européen.
La Ligue de l'enseignement prend position pour l'enseignement complémentaire, la laïcité et le dialogue civil.
Le secrétaire général de la confédération est Jean-Marc Roirant depuis 1993, et le secrétaire général adjoint est Eric Favey depuis l'Assemblée Générale de Port-Leucatte, en juin 2009. Pierre Tournemire, qui occupait ce poste depuis 1993, y est devenu Vice-Président, du fait de son départ en retraite. Le secrétariat général est en outre composé de secrétaires nationaux : Nadia Bellaoui, Nicolas Sadoul et Alain Cordesse.
Histoire
Le mouvement d'éducation populaire créé en 1866 par Jean Macé avec la fondation de la ligue française de l'enseignement (1er mouvement créé) a inspiré les lois sur l'école « gratuite, obligatoire et laïque » à la fin du XIXe siècle.
Monarchie de Juillet et Second Empire
Avec la révolution de 1848, le suffrage masculin est institué. Louis-Napoléon Bonaparte est élu Président de la République. Après le coup d’État du 2 décembre 1851, un journaliste républicain, Jean Macé, estime qu'« Avant d’instituer le suffrage universel, il aurait fallu trente ans d’instruction obligatoire… ».
Il est contraint à l’exil en Alsace où il crée en 1863 la Société des bibliothèques populaires du Haut-Rhin, initiative qui s'étend rapidement à la France entière. L’année suivante, avec Pierre-Jules Hetzel, il fonde un journal le Magasin d’éducation et de récréation pour associer éducation et divertissement, avant de lancer un appel « au rassemblement de tous ceux qui désirent contribuer au développement de l’instruction dans leur pays ». Le 15 novembre 1866, Jean Macé annonce officiellement la naissance de la Ligue française de l’enseignement.
Troisième République
Une pétition pour une instruction publique, gratuite, obligatoire et laïque est lancée avec l’aide de la presse libérale, et connaît un très grand succès. Le « Mouvement national du sou contre l’ignorance » lancé en septembre 1871 permet de recueillir en quinze mois 1 267 267 signatures[3] remises à l’Assemblée nationale. En novembre 1872, une nouvelle campagne est lancée auprès des élus locaux sur la question de la laïcité, c’est-à-dire de « la neutralité de l’école publique subventionnée par l’État ou la commune ».
Avec « l’ordre moral » imposé en 1873 par le gouvernement du duc Albert de Broglie, la Ligue se rapproche de l’armée par le biais des bibliothèques régimentaires. Sa devise est alors « Pour la patrie, par le livre et l'épée ».
Avec l'arrivée de Jules Ferry au ministère de l’Instruction publique et des Beaux-arts, et sous l’influence d’autres ligueurs, Ferdinand Buisson, Paul Bert, René Goblet, le Parlement vote les lois scolaires : gratuité de l’enseignement primaire le 16 juin 1881, obligation et laïcité le 28 mars 1882.
Dissous sous le régime de Mac-Mahon, les Cercles de la Ligue renaissent sous forme de Sociétés républicaines d’instruction et le Cercle parisien est reconnu d’utilité publique. Le congrès convoqué à cet effet se déroule du 18 au 20 avril 1881 dans les locaux du Grand Orient de France en vue de donner à la Ligue sa forme fédérale. Le 21 avril, au Trocadéro, la Ligue est consacrée « organisation républicaine » par Léon Gambetta.
En 1886, plus du tiers des députés et des sénateurs sont membres de la Ligue. Toutefois, les lois scolaires ne sont pas toujours appliquées.
Sous la présidence de Léon Bourgeois, la Ligue appelle au développement des œuvres post- et péri-scolaires afin d’implanter en tout homme « les solides principes indispensables aux citoyens d’une démocratie ». Soutenus par les pouvoirs publics, patronages, amicales d’anciens élèves, mutuelles, coopératives voient le jour sur tout le territoire et connaissent un grand succès qui inspire au gouvernement la loi de 1901 sur les associations.
Première Guerre mondiale
Pendant la Première Guerre mondiale, la Ligue rejoint « l'Union sacrée », et Léon Robelin, son secrétaire général, appelle toutes les sociétés adhérentes à aider la défense nationale.
Aux lendemains de la guerre, la Ligue se trouve très affaiblie. De nombreux militants sont morts dans les tranchées et le militantisme s'est affaibli par « l’Union sacrée ». Ses congrès sont désertés alors que, dans certains départements, les associations locales regroupées en fédérations veulent créer une Confédération nationale des œuvres laïques. Lors du congrès que ces fédérations tiennent à Saint-Étienne au début de 1925, grâce à Joseph Brénier, les délégués de la Ligue réussissent à convaincre les participants qu'elle a vocation à être cette confédération.
Entre-deux-guerres
En décembre 1925, au cours d’une « assemblée constituante de la Ligue régénérée », elle modifie ses structures, se décentralise et devient la « Confédération générale des œuvres laïques scolaires, postscolaires, d’éducation et de solidarité sociale » qui sera reconnue d’utilité publique par le décret du 31 mai 1930.
Avec le souci de mettre l’art, les techniques, les disciplines sportives au service de tous, elle crée des sections spécialisées, les UFO. La première, en 1928, l’UFOLEP (Union française des œuvres laïques d’éducation physique) et sa filiale, l’USEP (Union sportive de l'enseignement du premier degré), créée en 1939, permet à des centaines de milliers d’enfants la pratique du sport.
En 1933, ce sont la chorale, la danse, le théâtre, la musique la photo, la peinture, la sculpture, le folklore qui grâce à l’UFOLEA (Union française des œuvres laïques d’éducation artistique) deviennent accessibles au grand nombre, ainsi que le cinéma, grâce à l’UFOCEL (devenue plus tard l’UFOLEIS : Union française des œuvres laïques pour l’éducation par l’image et le son). En 1934, dans le cadre de l’UFOVAL, elle s’attache à développer les colonies de vacances et les centres d’adolescents. Avec le CLAP (Centre laïque d’aviation populaire), elle se soucie aussi de l’aviation populaire : modèles réduits pour les jeunes, aviation sportive pour les adultes.
Seconde Guerre mondiale
« La plus grande organisation culturelle française » est dissoute en avril 1942 sous le gouvernement de Vichy.
Après la guerre, la Ligue se reconstitue peu à peu. Le Général de Gaulle participe à son Congrès de refondation et aurait déclaré : "Honneur à la Ligue de l'Enseignement"[réf. nécessaire]. Plus tard, la confédération approuve le « plan Langevin–Wallon » pour une réforme démocratique du système éducatif. Elle participe avec le SNI (Syndicat national des instituteurs) à la création du Cartel d’action laïque, présidé par Albert Bayet.
Après-guerre
Aidée par la Fédération nationale des conseils de parents d’élèves des écoles publiques (FCPE), la Ligue devient un bras militant prolongeant l’action du Ministère de l’Éducation nationale afin d’assurer le rayonnement de l’école publique.
Dans son assemblée générale du 11 juillet 1967, juste après l’année de son centenaire, une réforme des statuts est adoptée. La Ligue prend le nom de « Ligue française de l’enseignement et de l’éducation permanente, Confédération générale des œuvres laïques ». Elle adhère à cette année l'Union nationale des associations de tourisme et de plein air.
En 1972, la Ligue a une implantation essentiellement rurale à l’heure d’une urbanisation galopante. Dans le même temps, la Ligue qui « en 1880 participait à la construction de l’unité nationale par l’éradication des cultures minoritaires s’impose un siècle plus tard une réflexion sur la place des minorités…la gestion du pluralisme dans les sociétés contemporaines, et les conditions d’un multiculturalisme compatible avec la République » [réf. nécessaire].
Après des débats animés, lors de son congrès de Nîmes en 1975, elle se déclare solidaire de tous ceux qui luttent pour la construction d’une société de type socialiste. [réf. nécessaire]
Les associations remplacent les bénévoles par des professionnels, privilégiant la qualité du service proposé à la dimension militante. La rationalisation gestionnaire du secteur de l’animation socioculturelle est devenue la préoccupation dominante, même si la Ligue maintient dans ses discours de congrès un style contestataire.
La loi Debré du 31 décembre 1959 avait mis en place un système contractuel assurant aux établissements privés un financement public tout en reconnaissant leur caractère propre. En octobre 1977, la loi Guermeur, du nom du député gaulliste du Finistère Guy Guermeur, est venue la compléter en sollicitant les communes pour financer l’école privée dont les enseignants jouiront des mêmes avantages de carrière que ceux du public. Les protestations du Comité national d’action laïque sont demeurées vaines et le dualisme scolaire semble acquis, ce que manifeste très clairement en 1984 l’échec d’intégrer le privé dans « un grand service public unifié et laïque » [réf. nécessaire].
Dès 1982, à l'assemblée générale de Montpellier, il est proposé de mettre en place un enseignement de l’histoire des religions à l’école.
À la fin des années 1980, la Ligue s’intéresse aux conséquences de l'immigration. Pour elle, « la volonté de vivre ensemble ses différences est à la base de tout projet inspiré par la laïcité » [réf. nécessaire]. En janvier 1987 sont créés les Cercles Condorcet afin de « ne pas subir passivement, mais tout au contraire anticiper, comprendre et accompagner les mutations parfois brutales qui ébranlent la société.» [réf. nécessaire]. Au 87e congrès (Toulouse 2 - 8 juillet 1989), 85 % des 600 délégués des fédérations départementales des Œuvres laïques ratifient la résolution « laïcité 2000 ». Toutefois à l'intérieur de la Ligue un courant informel dit "antiinstitutionnel" continue à critiquer ces prises de position un alignement sur le Parti socialiste et à y voir la cause du déclin progressif du mouvement.
La Ligue entretient des partenariats avec des associations à l’étranger, organise des échanges de jeunes, soutient des projets de développement en Afrique. Elle est membre de la fédération européenne SOLIDAR.
L’UFOLEIS (Union française des œuvres laïques pour l’éducation par l’image et le son) édite, à partir de mai 1946, un bulletin consacré au cinéma, Informations U.F.O.C.E.L, qui devient la revue Image et son en 1951, puis La Revue du cinéma. Jusqu’en avril 1992, 486 numéros seront édités. Dans les années 1980 le tirage de la revue atteint 50 000 exemplaires [4].
Tous les ans à l'automne la Ligue parraine et coordonne à Paris, Porte de Versailles, le Salon de l'Éducation. Reste qu'au début du XXIe siècle, période de restrictions budgétaires, le recours désormais incontournable au bénévolat et au volontariat des militants pose de multiples problèmes à une Ligue habituée à fonctionner sur des subventions publiques, des détachements ou des doublonnages associatifs.[réf. nécessaire]
Elle crée en 1993 la société par actions simplifiée unipersonnelle Vacances pour tous international pour la diffusion et l’exploitation de ses villages de vacances[5],[6].
Présidents
Nom | Mandat | Commentaire |
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Jean-Michel Ducomte | Depuis 2003 | |
Jacqueline Costa-Lascoux | 2001-2003 | |
Roger Lesgards | 1998-2001 | |
Claude Julien | 1991-1998 | fondateur des Cercles Condorcet |
Pierre Delfaud | 1981-1991 | |
Paul Fahy | 1979-1981 | |
Jean Debiesse | 1975-1979 | |
Jean Grenier | 1973-1975 | |
Henri Faure | 1959-1973 | |
Albert Bayet | 1946-1959 | |
En 1942, la Ligue de l'enseignement est dissoute par le gouvernement de Vichy | ||
François Brenier | 1933-1942 | |
François Albert | 1922-1933 | ministre de l'Éducation nationale |
Daniel Berthelot | 1919-1922 | |
Arthur Charles Dessoye | 1906-1919 | |
Ferdinand Buisson | 1902-1906 | fondateur et président de la Ligue des droits de l'homme, prix Nobel de la paix en 1927 |
Etienne Jacquin | 1898-1902 | |
Léon Bourgeois | 1894-1898 | théoricien du Parti radical, président du Conseil (1895-1896), premier président de la Société des Nations (1919), prix Nobel de la paix en 1920 |
En 1881, Léon Gambetta consacre la Ligue "organisation républicaine" | ||
Jean Macé | 1866-1894 |
Publications
- Magali Parrenin, Le guide des jeunes pour agir en Europe et dans le monde, La Ligue de l'enseignement,
Bibliographie
- Pierre Tournemire, La Ligue de l'Enseignement, Milan, coll. « Les essentiels », (ISBN 978-2745901231)
- Jean-Michel Ducomte, Jean-Paul Martin et Joël Roman, Anthologie de l'éducation populaire, Éditions Privat, coll. « Le Comptoir des idées », (ISBN 978-2-7089-8404-2)
Notes
- « Ligue française de l'enseignement et de l'éducation permanente », Institut national de recherche pédagogique (consulté le )
- « Comité du service civique associatif »
- Chevallier, Pierre, La séparation de l'église et de l'école, Jules Ferry et Léon XIII, Paris, Fayard, 1981, 485 p.
- Index complet de La Revue du cinéma sur le site Calindex.eu
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