Ligne de Coolus à Sens

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Ligne de
Coolus à Sens
Pays Drapeau de la France France
Historique
Mise en service 1873
Concessionnaires Orléans à Châlons-sur-Marne (1870 – 1878)
État (non concédée) (1878 – 1883)
Est (1883 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF (depuis 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 006 000
Longueur 157 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Pente maximale 15 
Nombre de voies Voie unique
(Anciennement à double voie)
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic Fret
Schéma de la ligne

La ligne de Coolus à Sens est une ligne de chemin de fer française, à voie unique et à écartement standard, partiellement déclassée, qui relie les gares de Coolus (à proximité de Châlons-en-Champagne) et de Troyes, en région Grand Est, à Sens, en région Bourgogne-Franche-Comté. Elle était un maillon du projet d'une ligne d'Orléans à Châlons, grande rocade autour de Paris.

Elle constitue la ligne no 006 000 du réseau ferré national[1]. Historiquement, elle constituait une partie de la ligne 26 (Saint-Florentin - Châlons-sur-Marne) dans l'ancienne numérotation SNCF des lignes de la région Est.

Histoire[modifier | modifier le code]

La ligne, partie d'un itinéraire « d'Orléans à Châlons-sur-Marne » est concédée par une convention signée le entre le ministre des Travaux publics et Messieurs James Nugent Daniel, James Legeyt Daniell fils, Louis-Théodore de Boudard, Charles-Édouard Mangles, Philippe Shore Fletcher et William Truck. Cette convention est approuvée par un décret impérial à la même date[2]. Toutefois, ces concessionnaires sont déchus par un arrêté du ministre des Travaux publics le [3]. La ligne « d'Orléans à Châlons-sur-Marne » est déclarée d'utilité publique par décret impérial le [4].

Par décret impérial du , la concession de ligne « d'Orléans à Châlons-sur-Marne » est mise en adjudication[5]. L'adjudication au profit de Messieurs de Buissierre, Donon et Tenré est prononcée le . Elle est approuvée par décret impérial le [6].

La ligne, d’abord à voie unique, est ouverte le entre Coolus et Sens.

La ligne est rachetée par l'État selon les termes d'une convention signée le entre le ministre des Travaux Publics et la Compagnie du chemin de fer d'Orléans à Châlons. Cette convention est approuvée par une loi le [7].

Par décret du , l’Administration des chemins de fer de l'État est créée et reprend l’exploitation de la ligne à la défaillante Compagnie du chemin de fer d’Orléans à Châlons.

En 1880, le Réseau de l’État fait poser une deuxième voie.

La ligne est cédée par l'État à la Compagnie des chemins de fer de l'Est par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[8].

La section Troyes - Sens est fermée aux voyageurs le .

La section Coolus - Troyes est fermée aux voyageurs le .

En 1944, un bombardement coupa le pont sur l’Yonne dit « pont de fer ». Il ne fut jamais reconstruit. Dès lors, l’exploitation eut lieu en antenne depuis Troyes.

Dates de déclassement :

  • Sens-Saint-Clément - Sens-Lyon (PK 155,200 à 156,900) : [9].
  • Voies de Port de Sens - Saint-Clément (Ligne 006 511, PK 154,926 à 155,900) : [1].
  • Malay-le-Grand - Sens-Saint-Clément (PK 151,880 à 155,200) : [1].

Infrastructures[modifier | modifier le code]

Le pont sur l'Yonne à Sens était un pont-cage comportant plusieurs tabliers à la structure en croisillons[10]. À Arcis-sur-Aube, un double pont métallique enjambe l'Aube.

Les voies sont déposées entre Sens et Petit-Villiers.

La dépose des voies au passage à niveau de la rue Gabriel Marcel à Sens (halte de Saint-Savinien) intervint en 1998. La partie en tranchée dans Sens a été déposée courant 1999 et l'emprise transformée en promenade piétonne, ainsi qu'entre Saint-Savinien et Malay-le-Grand.

En 2006, la voie a été enlevée entre Malay-le-Grand et Le Petit-Villiers.

De 2007 à 2012, il était possible de relier le passage à niveau du Petit-Villiers à Chigy en vélorail grâce à l'association Cyclorail[11].

Jusque dans les années 2010, une partie de la portion restante était toujours utilisée pour desservir le silo de Villeneuve-l'Archevêque depuis Troyes. Toutefois, cette portion de ligne est neutralisée depuis 2018 avec la suppression du passage à niveau no 134 situé à Estissac[12], puis du passage à niveau no 122 situé à Torvilliers.

La portion de voie entre Troyes et Luyères est aussi neutralisée avec la dépose des passages à niveau dans la commune de Creney-près-Troyes.

Un trafic marchandises subsiste entre Châlons et les abords de Troyes[13].

Les gares[modifier | modifier le code]

Les bâtiments, construits par le concessionnaire privé, sont particulièrement petits et comportent trois plans types.

  • La maison de garde-barrière est un bâtiment étroit de faible hauteur comprenant deux travées sous un toit à deux pans[14]. Elle est généralement disposée parallèlement à la voie ;
  • La halte est un petit bâtiment à étage, très étroit[15],[16] dont le mur à l'étage est aveugle côté voies et qui a généralement reçu un appentis côté cour ;
  • La gare de moyenne importance possède un corps de logis à étage aux pignons transversaux combiné à une aile basse en pans de bois hourdés de brique ; l'aile basse possède au moins deux travées tandis que les façades latérales du corps de logis ne possèdent qu'une seule série de percements par étage[17].
  • À Sens-Saint-Clément, le bâtiment, sans étage, possède huit travées et est intégralement construit en pans de bois hourdés de brique. La gare d'Arcis-sur-Aube est identique mais ne comporte que quatre travées[18].

Les bâtiments en bois étaient sans doute des bâtiments provisoires destinés à être remplacés ; mis à part quelques haltes de type « Est », seule la gare de Mailly-le-Camp reçut une nouvelle gare, en briques, construite à côté de l'ancienne[19] les autres ont été conservées jusqu'à leur démolition ou leur réaffectation en bâtiments privés.

La gare de Coolus, désormais démolie, était la seule à posséder un grand corps de logis en dur (quatre travées et un étage)[20] que complétait une longue aile en pans de bois[21].

Perspectives[modifier | modifier le code]

Fin 2016, le CESER de la région Grand Est plaçait dans les secondes priorités le fait de remettre en service une partie de la ligne, pour le trafic voyageurs entre Coolus et Troyes, afin de desservir l'aéroport Châlons-Vatry et l'agglomération troyenne[22]. Une partie de la ligne entre Coolus et Charmont va être modernisée[23].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Journal Officiel de la République Française du 11 octobre 1998 page 15 400.
  2. « N° 12441 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 14 juin 1864, pour la concession du chemin de fer d'Orléans à Châlons-sur-Marne : 14 juin 1864 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 23, no 1221,‎ , p. 995 - 1013 (lire en ligne).
  3. « N° 16123 - Décret impérial portant qu'une somme de deux cent cinq mille francs est définitivement acquise au Trésor sur le cautionnement versé par les concessionnaires du chemin de fer d'Orléans à Châlons-sur-Marne : 13 juin 1868 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 32, no 1605,‎ , p. 4 - 5.
  4. « N° 16277 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer d'Orléans à la ligne de Paris à Strasbourg : 19 juin 1868 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 32, no 1628,‎ , p. 324 - 325.
  5. « N° 16984 - Décret impérial qui prescrit la mise en adjudication du chemin de fer d'Orléans à Châlons-sur-Marne : 29 mai 1869 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 32, no 1719,‎ , p. 867 - 885.
  6. « N° 17528 - Décret impérial qui approuve l'adjudication du chemin de fer d'Orléans à Châlons-sur-Marne : 16 février 1870 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 32, no 1786,‎ , p. 210 - 214.
  7. « N° 7065 - Loi qui, 1° incorpore divers chemins de fer d'intérêt local dans le réseau d'intérêt général ; 2° approuve des conventions passées entre le ministre des Travaux publics et diverses Compagnies de Chemin de fer : 31 mars 1877 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 16, no 395,‎ , p. 801 - 823 (lire en ligne).
  8. « N° 14216 - Loi qui approuve la convention passée, le 11 juin 1883, entre le ministre des Travaux publics, et la compagnie des chemins de fer de l'Est : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834,‎ , p. 345 - 352 (lire en ligne).
  9. Journal Officiel de la République Française du 13 novembre 1954 page 10 676..
  10. « Sens - Ponts : Sens | Cartes Postales Anciennes sur CPArama », sur www.cparama.com (consulté le )
  11. Centre France, « Le cyclorail de Chigy sur une voie de garage », sur www.lyonne.fr (consulté le )
  12. « Dématérialisation du passage à niveau 134 à Estissac », sur Journal L'Est Éclair abonné, (consulté le )
  13. ACTA lire
  14. Plusieurs d'entre elles ont gagné une travée supplémentaire ou un appentis.
  15. « Voué : 10 - Aube - Cartes Postales Anciennes sur CPArama », sur www.cparama.com (consulté le )
  16. « Bagneaux : 89 - Yonne - Cartes Postales Anciennes sur CPArama », sur www.cparama.com (consulté le )
  17. « Nuisement-sur-Coole : 51 - Marne - Cartes Postales Anciennes sur CPArama », sur www.cparama.com (consulté le )
  18. « Arcis-sur-Aube : 10 - Aube - Cartes Postales Anciennes sur CPArama », sur www.cparama.com (consulté le )
  19. « Mailly-le-Camp - Photos anciennes et d'autrefois, photographies d'époque en noir et blanc », sur www.en-noir-et-blanc.com (consulté le )
  20. « Terminus en gare de Coolus dimanche -... - club Football VETERANS DE COMPERTRIX - Footeo », sur VETERANS DE COMPERTRIX (consulté le )
  21. « Coolus : 51 - Marne - Cartes Postales Anciennes sur CPArama », sur www.cparama.com (consulté le )
  22. http://ceser-grandest.eu/IMG/pdf/160919-ceser-grandest-contribution-future-convention-ter.pdf
  23. « Access Denied », sur lest-eclair.fr via Wikiwix (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Livre : Géographie universelle des transports ; Tome 1, Géographie des chemins de fer français par H. Lartilleux, Éditions Chaix, .

Articles connexes[modifier | modifier le code]