Ligne d'Orange à l'Isle - Fontaine-de-Vaucluse

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Ligne
d'Orange à l'Isle - Fontaine-de-Vaucluse
Voir la carte de la ligne.
Carte de la ligne
Voir l'illustration.
Gare de Carpentras
Pays Drapeau de la France France
Historique
Mise en service 1894
Fermeture 1938 – 1988
Concessionnaires PLM (1883 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF (à partir de 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 926 000
Longueur 37,997 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Pente maximale 10 
Nombre de voies Voie unique
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF

La ligne d'Orange à l'Isle - Fontaine-de-Vaucluse est une ancienne ligne de chemin de fer française qui reliait la Gare d'Orange à celle de l'Isle - Fontaine-de-Vaucluse, dans le département de Vaucluse, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Elle constitue la ligne 926 000 du réseau ferré national[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Création de la ligne[modifier | modifier le code]

La loi du portant classement de 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d’intérêt général retient en n°134, une ligne de « L'Isle à Orange par Carpentras[2] ».

Cette ligne est déclarée d'utilité publique par la loi du [3]. Elle est concédée à titre définitif à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM) par une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[4].

Elle a été ouverte à l'exploitation par la même compagnie le [5].

Intérêt économique[modifier | modifier le code]

Les arguments économiques en faveur de cette ligne sont nombreux. Le tracé permet de doubler la ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles, dénommée à l'époque « ligne impériale » et de fluidifier le trafic[6]. La ligne permet de relier tous les grands marchés de Vaucluse, donnant par ailleurs à Carpentras le rôle de plaque tournante de l'économie locale (voir Exploitation)[7].

Dates de déclassement[modifier | modifier le code]

A partir des années , le développement des autobus représente une concurrence de plus en plus forte[6] et le service des voyageurs ferme le [8].

La ligne a été déclassée en deux étapes :

  • de Pernes à l'Isle-Fontaine-de-Vaucluse (PK 28,390 à 36,400) : [9].
  • d'Orange à Carpentras (PK 2,700 à 21,855) : [10].

La section de Carpentras à Pernes (PK 23,602 à 28,390) est retranchée du réseau ferré national le [11]. Ce retranchement est finalement annulé par la décision 252 370 du Conseil d'État du [12].

Description de la ligne[modifier | modifier le code]

Infrastructure[modifier | modifier le code]

Viaduc de l'Auzon près de Carpentras

Toutes les gares sont construites d'après les critères de construction établis par le Ministère des Travaux publics en 1880, en fonction du nombre d'habitants et de voyageurs.

Le modèle de base est une gare construite en pierres et enduite d'un crépi, comportant trois travées, deux à trois portes surmontées d'une marquise en charpente de fer, couverte de bois. Les encadrements de portes et fenêtres sont en pierre de taille. Les abris pour voyageurs, situés de l'autre côté de la voie, sont aussi standardisés, encadrés d'une lampisterie et d'une huilerie[7].

Gare de Jonquières[modifier | modifier le code]

Si la plaque indique sur la gare le nom de la ville de Jonquières, le bâtiment voyageur situé de l'autre côté de la voie indique Joncquières. Cette curiosité vient du fait que l'orthographe actuelle de la ville a été validé en soit 74 ans après la construction de la ligne. Le village tiendrait son nom des joncs qui couvraient le territoire, en grande partie constitué de marécages ou paluds aujourd'hui asséchés. Ces joncs figurent d'ailleurs sur les armoiries du village. La gare est de troisième classe, c'est-à-dire pour une zone de 6000 habitants et pour un trafic moyen de 30 voyageurs par jour[6].

Gare de Sarrians[modifier | modifier le code]

La gare de Sarrians se voit ajouter le nom de Montmirail, à la demande du directeur de l'établissement thermal de Montmirail, situé sur la commune de Gigondas. En effet, Sarrians est l'arrêt pour les curistes qui sont ensuite transportés par une calèche faisant quotidiennement le trajet jusqu'aux thermes[6],[13],[14].

Gare d'Aubignan-Loriol[modifier | modifier le code]

La gare d'Aubignan-Loriol, inaugurée en 1894, a la particularité de se trouver à mi-chemin entre les deux communes. Elle ferme en 1974, malgré l'opposition des deux villes[7]. Elle est aujourd'hui transformée en bar-restaurant justement nommé Bistrot de la Gare[14].

Gare de Pernes-les-Fontaines[modifier | modifier le code]

Depuis l'arrivée de la véloroute Via Venaissia, la gare est également réhabilitée en bar-restaurant et, à l'instar de l'établissement de Pernes, intitulée Bistrot de la Gare[14].

Exploitation[modifier | modifier le code]

Bien que des trains de voyageurs aient circulé sur la ligne, le trafic était principalement composé de trains de marchandises, transportant des produits agricoles, artisanaux et industriels. Avec la création du canal de Carpentras en , traversant tout le territoire vauclusien, l'agriculture et l'industrie ont alors connu un essor sans précédent. L'arrivée de la ligne permet l'exportation de plants de vignes, de garance, de fruits et légumes, mais aussi l'importation de produits du nord de la France (charbon, fer, fonte, bois, articles manufacturés...).

L'apparition de trains à grande vitesse spécialement affectés au transport de marchandises permet la naissance d'industries locales (papeteries, scieries de pierre, conserveries, fabriques d'huile ou de produits chimiques...)[7]. Au début du XXe siècle, pas moins de 120 usines jalonnaient le parcours : filatures de soies, papeteries, scieries de pierre, fabriques d'huile, produits chimiques (notamment superphosphate), conserveries... À Sarrians, la cheminée en béton de 50 mètres de haut des anciennes Conserveries du Midi constitue un rare témoignage encore visible de cette activité industrielle.

La rentabilité de la ligne s’essouffle dès les années avec la concurrence des autobus, qui ont raison du trafic voyageurs. Puis le développement du transport routier dans les années supplantera le fret et la ligne fermera définitivement en [6],[7].

Via Venaissia[modifier | modifier le code]

Entre et , le Conseil départemental de Vaucluse fait réaménager la portion entre Jonquières et Carpentras voie pour la transformer en véloroute : il s'agit de la Via Venaissia. Le premier tronçon ouvre dès , le second en à l'occasion du passage du Tour de France et le troisième en . Elle est actuellement longue de 31 km. À terme, sa partie ouest doit relier la ViaRhôna v[ers Caderousse et sa partie sud se connecter avec la Véloroute du Calavon, près de Cavaillon (Eurovélo 8)[7],[14],[15],[16].

Une consultation entre SNCF Réseau et la CoVE est actuellement en cours afin de déterminer l'aménagement d'une portion de 500 mètres de voie cyclables, dont l'emprise est sur le terrain de la gare de Carpentras[14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Liste des lignes du RFN (2009) lire (consulté le 8 août 2013).
  2. « N° 8168 - Loi qui classe 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d'intérêt général : 17 juillet 1879 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 19, no 456,‎ , p. 6 - 12 (lire en ligne).
  3. J. B. Duvergier, Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements, et avis du Conseil d’État, Paris, A. Guyot et Scribe, , 617 p. (lire en ligne), p. 24
  4. Bulletin des lois de la République française, Paris, Imprimerie Nationale (no 834), , 910 p. (lire en ligne), p. 325-327
  5. Conseil Général du Vaucluse, Rapport du préfet et procès-verbaux des séances du conseil, Avignon, , 1024 p. (lire en ligne), chap. 2, p. 36-39
  6. a b c d et e Panneaux d'information situés sur la Via Venaissia.
  7. a b c d e et f Mairie d'Aubignan, « Les monuments : L'ancienne Gare d'Aubignan-Loriol devenue Voie Venaissia », sur aubignan.fr (consulté le )
  8. La Vie du Rail, Une gare : Orange, Paris, Éditions La Vie du rail (no 1588), , p. 8
  9. Journal Officiel de la République Française du 18 novembre 1970, page 10 609.
  10. Journal Officiel de la République Française du 25 mars 1995, page 4817.
  11. Journal Officiel de la République Française du 22 octobre, page 17 486.
  12. Conseil d’État, « Base de jurisprudence : Decision n° 252670 », sur conseil-etat.fr, (consulté le )
  13. Mairie de Sarrians, « Patrimoine », sur ville-sarrians.fr (consulté le )
  14. a b c d et e Département du Vaucluse, « La Via Venaissia », sur vaucluse.fr (consulté le )
  15. Association française pour le développement des véloroutes et des voies vertes, « Véloroute Via Venaissia », sur af3v.org (consulté le )
  16. Mairie de Jonquières, « Via Venaissa », sur jonquieres.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]