Ligne de Somain à Halluin

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Ligne de
Somain à Halluin
Ligne de Somain à Halluin
via Orchies
Image illustrative de l’article Ligne de Somain à Halluin
Carte de la ligne
Pays Drapeau de la France France
Historique
Mise en service 1874 – 1878
Concessionnaires Nord-Est (1871 – 1890)
Nord (1890 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF (depuis 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 268 000
Longueur 57 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Nombre de voies Voie unique
(Anciennement à voie unique)
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic aucun

La ligne de Somain à Halluin est une ligne ferroviaire française à écartement standard de la région Hauts-de-France. Elle était longue de 57 kilomètres, et reliait la gare de Somain au réseau des chemins de fer belges à la gare de Menin en Belgique, via Orchies, Ascq, Roubaix - Wattrelos, Tourcoing et Halluin, dernière gare avant la frontière. Après les fermetures et déclassements de sections, seuls les environ 20 kilomètres de voie unique entre les gares d'Orchies et d'Ascq sont en service, parcourus par des trains TER Nord-Pas-de-Calais ; cette exploitation est interrompue depuis 2015, mais devrait reprendre après des travaux de régénération de la voie.

Elle constitue la ligne no  268 000[1] du réseau ferré national.

Déclassement[modifier | modifier le code]

  • Halluin à la frontière belge (pk 288,438 à 288,793) le [2]
  • Section à Halluin (pk 288,280 au pk 288,436) le [2]
  • Wandignies-Hamage à Orchies (pk 236,190 au pk 245,726) le [2]
  • Lannoy à Roubaix-Wattrelos (pk 268,516 au pk 270,245) le [2]
  • Section à Roubaix-Wattrelos (pk 270,245 au pk 270,750) le [2]

Histoire[modifier | modifier le code]

Afin de faciliter la circulation du charbon pour l'industrie textile la ligne « de Tourcoing à Menin » est concédée à titre définitif et la ligne « de Somain à Roubaix et Tourcoing par Orchies et Cysoing » à titre éventuel par une convention signée le entre le ministre des Travaux Publics et Messieurs Anatole de Melun, conte Charles Werner de Mérode, Louis Dupont, Florimond de Coussemaker, Isidore-David Portau, Benjamin Labarbe. Cette convention est approuvée à la même date par un décret impérial[3],[4]. Elle est déclarée d'utilité publique par une loi le rendant la concession définitive[5],[6]. Les municipalités sont consultées, en [4], pour examiner et délibérer sur le choix des stations et de leur situation à partir du projet préparé par l'ingénieur de la ligne. La publication du tracé définitif a lieu le [4].

La construction de cette ligne est entreprise par la Compagnie des chemins de fer du Nord-Est qui s'est substituée aux concessionnaires initiaux. Toutefois, dès le , la Compagnie des chemins de fer du Nord-Est signe un traité avec la Compagnie des chemins de fer du Nord pour l'exploitation jusqu'à l'échéance de la concession de l'ensemble des lignes dont elle est concessionnaire. Ce traité est approuvé par un décret le [7]. La reprise concerne[4] les 16,2 km de la section Somain - Orchies qui est construite et exploitée et le reste de la ligne qui reste à faire. La section Orchies - Tourcoing est mise en service en 1879[4].

La ligne est rattachée au réseau de Compagnie des chemins de fer du Nord selon les termes d'une convention signée entre le ministre des Travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[8]. Toutefois, la Compagnie des chemins de fer du Nord n'en deviendra pleinement concessionnaire qu'à la suite d'un traité passé avec la Compagnie des chemins de fer du Nord-Est le et approuvé par une loi le [9].

Le 1939 intervient la fermeture au service voyageurs de la section Orchies - Somain, en même temps avec les lignes d'Orchies à Pont-de-la-Deûle et à la frontière belge près de Bachy. La section Ascq - Tourcoing suit seulement six semaines plus tard, le . Ces fermetures font partie d'un programme de rationalisation visant à éliminer la concurrence entre trains omnibus et autocars privés, appelé « coordination » à l'époque. Par contre, la section de Tourcoing à Halluin conserve son service voyageurs jusqu'au 1971 ; c'est l'avant-dernière ligne SNCF à être transférée sur la route dans le Nord-Pas-de-Calais avant l'ère du TER[10]. Cette suppression s'insère dans le « contrat de programme » État - SNCF d'août 1966, portant à l'origine sur 5 000 km de lignes parcourues exclusivement par des omnibus, mais ayant finalement mis fin à l'exploitation de 6 756 km de lignes[11]. Pendant les dernières années, ne circule qu'un unique aller-retour les jours ouvrables, avec un temps de parcours de 26 min pour les moins de 12 km du trajet. En hiver 1965/66 par exemple, le train quitte Halluin à 6 h 18 et y retourne depuis Tourcoing à 17 h 07[12].

La ligne sur le finage de Cysoing mi-octobre 2017.

La ligne était exploitée jusqu'en 2015 pour les TER Nord-Pas-de-Calais entre la gare d'Orchies et celle d'Ascq. Il s'agissait de la relation no 3 de ce réseau régional. L'horaire comportait trois aller-retours du lundi au vendredi, dont un omnibus. Aucun service n'avait lieu le week-end[13] (unique ligne du département dans ce cas).

Description de la ligne[modifier | modifier le code]

Tracé[modifier | modifier le code]

La ligne est longue de 57 km et relie le Bassin Minier du Nord-Pas de Calais à la frontière belge. Elle débute en gare de Somain, d'où elle se débranche des lignes de Douai à Blanc-Misseron et de Busigny à Somain. Elle file alors quasiment plein nord tout en desservant les communes de Fenain, Wandignies-Hamage, Marchiennes et Beuvry-la-Forêt. Peu après la gare de Marchiennes, un pont permet à la ligne de franchir le cours de la Scarpe, avant de poursuivre son tracé à travers la forêt domaniale de Marchiennes. A la sortie de Beuvry, la ligne passe sous l'autoroute A23, puis se joint aux lignes de Pont-de-la-Deûle à Bachy-Mouchin et de Fives à Hirson avant d'atteindre Orchies.

A la sortie de cette dernière gare, la ligne se sépare de la ligne de Fives à Hirson (qui se poursuit jusqu'à Lille-Flandres), puis continue en tronc commun avec la ligne Pont-de-la-Deûle - Bachy-Mouchin jusqu'à Nomain-Ouvignies. Entre Bouvines et Gruson, la ligne croise la branche Lille - Bruxelles de la LGV Nord, avant de croiser également la Marque et l'autoroute A27. C'est à l'orée de la commune de Villeneuve-d'Ascq qu'elle rejoint la ligne de Fives à Baisieux, permettant aux trains venant d'Orchies de rejoindre Ascq.

La ligne arrive ensuite dans un milieu plus urbanisé qui constitue l'est de l'aire urbaine de Lille, où elle dessert notamment Lannoy et Roubaix-Wattrelos. A Tourcoing, elle se raccorde à la ligne de Fives à Mouscron, traverse la gare de la commune puis se sépare de cette dernière ligne pour ensuite enjamber le Grand Boulevard et son tramway et rejoindre Roncq et Halluin. C'est après un pont sur la Lys que la ligne arrive en territoire belge pour se raccorder à la ligne 69 Infrabel Courtrai - Poperinge à hauteur de Menin.

État de la ligne[modifier | modifier le code]

La desserte ferroviaire du tronçon d'Ascq à Orchies a cessé en 2015 en raison du mauvais état de la voie et devait reprendre en 2022, après des travaux de régénération. À cette occasion, les trains TER Hauts-de-France devraient poursuivre leur trajet jusqu'à la gare de Pont-de-Bois[14].

Plusieurs tronçons sont aménagés ou en cours d'aménagement en Voie verte, notamment celui entre Fenain et Orchies: la voie verte de la plaine de la Scarpe. Les anciennes gares de ce tronçon (Fenain, Marchiennes et Beuvry-les-Orchies) sont habitées ou en cours de réhabilitation.

La partie de la ligne de l'ancienne gare de Roubaix-Wattrelos à Lannoy est également aménagée en voie verte pour une liaison jusqu'au Lac du Héron qui est un élément de la future véloroute du Paris- Roubaix.

Projets[modifier | modifier le code]

Le schéma directeur des infrastructures de transports de la Métropole européenne de Lille de évoque évasivement une « réactivation de la ceinture ferroviaire ouest de Lille[a] ou encore de tronçons d’Halluin−Somain »[15], sans aucune précision de modalités ou de date.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Fascicule Gares et lignes du nord édité par le COPEF (Cercle Ouest Parisien d'Études Ferroviaires) en 1985.
  2. a b c d et e Site lignes-oubliees.com, Retranchements et déclassements de lignes ou sections de lignes des chemins de fer français lire (consulté le 29 janvier 2012).
  3. « N° 16993 - Décret impérial qui approuve une convention relative à la concession de plusieurs chemins de fer à exécuter dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais et de l'Aisne : 22 mai 1869 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 33, no 1721,‎ , p. 908 - 929.
  4. a b c d et e Site Société d'émulation de Roubaix : le site d'histoire de Roubaix, Bernard Moreau, Gare de Lannoy-Lys sur la ligne de chemin de fer Somain à Roubaix-Tourcoing ; intégral en ligne (consulté le 6 septembre 2010).
  5. « N° 563 - Loi qui déclare d'utilité publique l'établissement de plusieurs chemins de fer : 15 septembre 1871 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 3, no 68,‎ , p. 296 - 297 (lire en ligne).
  6. Léon Aucoc, Conférences sur l'administration et le droit administratif : Des routes et des ponts. Des chemins de fer d'intérêt général et d'intérêt local. Des tramways, Vve. C. Dunod, 1882 p. 424 extrait (consulté le 27 janvier 2012).
  7. « N° 5228 - Décret qui autorise la compagnie des chemins de fer du Nord à exploiter les lignes concédées aux compagnies du Nord-Est, de Lille à Valenciennes et de Lille à Béthune : 20 mai 1876 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 12, no 303,‎ , p. 624 - 625 (lire en ligne).
  8. « N° 14214 - Loi qui approuve la convention passée, le 5 juin 1883, entre le ministre des Travaux publics, et la Compagnie des chemins de fer du Nord : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834,‎ , p. 333 - 339 (lire en ligne).
  9. « N° 21938 - Loi ayant pour objet l'incorporation définitive, dans le réseau de la Compagnie du Nord, des lignes concédées à la Compagnie du Nord-Est : 7 février 1890 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 40, no 1314,‎ , p. 465 - 469 (lire en ligne).
  10. Marc Gayda, André Jacquot, Patricia Laederich, Pierre Laederich Histoire du réseau ferroviaire français, éditions de l’Ormet, Valignat (03) 1996, (ISBN 2-906575-22-4), pp. 154-156, 188-189 et 191.
  11. Pierre-Henri Émangard, Bernard Collardey et Pierre Zembri, Des omnibus aux TER (1949-2002), Paris, La Vie du Rail, , 466 p. (ISBN 2-902808-83-6) ; pp. 101-122.
  12. Indicateur CHAIX région Nord (indicateur officiel de la SNCF), service d'hiver applicable au 26 septembre 1965, Imprimerie Chaix, Paris 1965, tableau no 231, p. 215.
  13. « Horaire de la relation n° 3 Liège - Tournai - Ascq - Lille et Orchies - Ascq » [PDF], sur TER Nord-Pas-de-Calais (consulté le ).
  14. Virginie Boulet, « Une ligne SNCF entre Pont-de-Bois et Orchies pour… 2022 », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  15. Métropole européenne de Lille, « Schéma directeur des infrastructures de transports à l’horizon 2035 — Bilan de la concertation — Décision » [PDF], sur lillemetropole.fr, (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Brigitte Lemery, « De la ligne ferroviaire Halluin-Somain à la Coulée verte, sentier de randonnée », La Voix du Nord,‎ (lire en ligne)
  • Brigitte Lemery, « Roubaix, du potentiel sur la bonne voie : Dans le périmètre des rues d'Anzin, de Valenciennes et de Sévigné, subsiste la gare du Pile, ... », La Voix du Nord,‎ (lire en ligne)
  • W., « Roubaix, une meilleure image de Marque : Grâce au sentier inauguré hier sur le tracé de l'ancienne voie de chemin de fer et au petit pont enjambant la Marque, ... », Nord Éclair,‎ (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]