Ligne Roissy - Picardie

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Ligne
Roissy - Picardie
entre l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle et la ligne de Paris-Nord à Lille
Voir la carte de la ligne.
Carte de la ligne
Voir l'illustration.
La ligne Roissy - Picardie devrait se débrancher de la ligne Paris – Lille à hauteur de la gare de Survilliers - Fosses.
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies TER Hauts-de-France : Compiègne, Pont-Sainte-Maxence, Creil, Chantilly, Survilliers et Aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle

TGV : Amiens, Creil et Aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle

Historique
Mise en service 2026
Électrification 2026
Caractéristiques techniques
Longueur 6,5 km
Vitesse maximale
commerciale
160 km/h
Écartement standard (1,435 m)
Électrification 25 kV – 50 Hz
Nombre de voies Double voie
Signalisation KVB
TVM
ETCS niveau 2
Trafic
Propriétaire SNCF Réseau
Exploitant(s) SNCF Réseau
Trafic TER Hauts-de-France
TGV
TAGV

La ligne Roissy - Picardie est un projet ferroviaire d'une ligne de quelques kilomètres, créant un lien entre la LGV Interconnexion Est et la ligne Paris-Creil-Amiens au nord de Roissy, aux environs de Survilliers.

Objectifs[modifier | modifier le code]

Lors des études de tracé de la LGV Nord à la fin des années 1980, un conflit a éclaté entre les villes de Lille et d'Amiens pour être desservies par la LGV. Le passage par Amiens a finalement été écarté au profit d'un tracé plus direct longeant l'autoroute A1, suscitant la colère de l'agglomération picarde[1]. En compensation, la gare TGV Haute-Picardie a été construite à mi-chemin entre Amiens et Saint-Quentin mais, située en pleine campagne, elle reste difficilement accessible et ne répond pas aux besoins locaux. Le projet complémentaire de LGV Paris - Londres par Amiens, un temps proposé, a finalement été abandonné car non rentable. De ce fait, la Picardie demeure à l'écart du réseau à grande vitesse.

Par ailleurs, un manque de liaison ferrée efficace entre l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle et le département voisin de l'Oise est apparu, malgré leur grande proximité et l'importante attraction économique exercée par la plateforme aéroportuaire. Les salariés et les passagers aériens qui y résident se voient aujourd'hui imposer un long détour via la gare de Paris-Nord, ou l'usage d'une desserte routière, mettant Creil à quarante-cinq minutes de l'aéroport[2].

Le projet de barreau Roissy - Picardie prévoit en conséquence une ligne nouvelle de quelques kilomètres, créant un lien au nord de Roissy entre le réseau à grande vitesse (LGV Interconnexion Est) et le réseau classique (ligne Paris-Creil-Amiens) aux environs de Survilliers[3]. Cette ligne, portée par SNCF Réseau (ex-RFF), mettrait le sud du département de l'Oise à vingt minutes de la zone aéroportuaire contre plus d'une heure aujourd'hui par voie ferrée[4].

Ce tronçon aurait trois objectifs principaux[5] :

  • améliorer l'accessibilité de la Picardie à la grande vitesse ferroviaire en créant des dessertes TGV directes entre Amiens et Creil (et potentiellement d'autres villes de la région) vers Roissy-CDG 2 TGV, et au-delà vers l'est, le sud et l'ouest de la France. Cela éviterait aux voyageurs un changement pénalisant à Paris, avec des gains de temps pouvant atteindre 30 à 40 minutes sur des trajets vers les grandes métropoles régionales ;
  • développer le transport ferroviaire à longue distance et préserver la capacité de la LGV Nord grâce à un nouveau débouché pour les trains aptes à la grande vitesse au nord de Roissy ;
  • renforcer l’attractivité du pôle multimodal de Roissy CDG avec des fréquences et un nombre de destinations accrus, notamment vers le nord de l'Europe. La ligne nouvelle offre une alternative aux gares parisiennes.

Projets de dessertes[modifier | modifier le code]

Deux scénarios de desserte sont fondés sur les services de seuls trains à grande vitesse, ou d'un mélange de TGV et de services régionaux[5] :

  • deux allers-retours quotidiens en TGV depuis Amiens avec un arrêt à Creil, pour un temps de parcours de 57 minutes entre Amiens / Roissy-Charles-de-Gaulle 2 TGV et de 17 minutes entre Creil / Roissy-CDG 2 TGV, avec une prévision de trafic de 1,6 million de voyageurs par an ;
  • trois allers-retours quotidiens en TER depuis Amiens avec un arrêt à Creil, Chantilly - Gouvieux et Survilliers - Fosses, pour un temps de parcours de 1 h 02 entre Amiens / Roissy-CDG 2 TGV, 22 minutes entre Creil / Roissy-CDG 2 TGV, 16 minutes entre Chantilly - Gouvieux / Roissy-CDG 2 TGV et 7 minutes entre Survilliers - Fosses / Roissy-CDG 2 TGV ;
  • six allers-retours quotidiens en TER depuis Creil avec un arrêt à Chantilly - Gouvieux et Survilliers - Fosses ;
  • dix-sept allers-retours quotidiens en TER depuis Compiègne avec un arrêt à Pont-Sainte-Maxence, Creil, Chantilly - Gouvieux et Survilliers - Fosses (deux trains par heure et par sens pour chaque ligne TER), pour un temps de parcours de 45 minutes entre Compiègne / Roissy-CDG 2 TGV et de 35 minutes entre Pont-Sainte-Maxence / Roissy-CDG 2 TGV, avec une prévision de trafic atteignant alors 2,8 millions de voyageurs par an pour l'ensemble des liaisons TER ;
  • potentiellement des trajets en TGV inter-secteurs avec origine et terminus à Creil.

Projet[modifier | modifier le code]

Trois options de passage de la ligne nouvelle ont été étudiées au nord-est du Val-d'Oise dans le secteur de Fosses-Louvres-Vémars. Le coût de cette infrastructure est évalué à environ 250 millions d'euros, avec une mise en service prévue initialement vers 2025. Cette nouvelle ligne ne devrait posséder aucun raccordement avec la ligne de Roissy[5] où circulent les trains de la ligne B du RER.

Un nouveau quai doit être construit dans la gare de l'aéroport Charles-de-Gaulle 2 TGV pour accueuillir les TER, entraînant la disparition des voies d'évitement peu utilisées[6].

Historique[modifier | modifier le code]

Un débat public est organisé du au [7],[8]. Au terme de ce débat, le tracé nord est définitivement écarté[9].

La mise en service était prévue pour 2020[5], mais, en , le ministère des Transports annonce que le projet ne verra pas le jour avant 2030, provoquant une levée de boucliers des élus picards[10].

En , un accord de financement est trouvé entre l'État et les collectivités territoriales, pour une mise en service alors annoncée en 2024[11]. En , la ministre de l'environnement et des transports Barbara Pompili confirme le projet : « le projet contribuera à renforcer l’attractivité et le dynamisme des territoires de l’Amiénois, du Sud des Hauts-de-France et du Nord-Est du Val-d'Oise, tout en favorisant le report modal vers le ferroviaire dans une perspective de développement durable »[12].

Une enquête publique est menée sur le projet en mars en [13] et l'utilité publique est déclarée le par un arrêté inter-préfectoral du Val-d'Oise, de l'Oise, la Seine-et-Marne, la Somme et la Seine-Saint-Denis[14].

En , SNCF Réseau attribue le marché de conception et réalisation au groupement NGE-Egis pour un lancement des travaux en pour une fin estimée à mi-2026[15],[16].

Oppositions et soutiens[modifier | modifier le code]

Le barreau de Gonesse était un projet visant à relier la gare de Villiers-le-Bel - Gonesse - Arnouville, sur la ligne D du RER, à la gare du Parc des Expositions, sur la ligne de Roissy. Après son abandon, le Conseil départemental du Val-d'Oise promeut la réalisation de projets desservant son territoire comme la Ligne 17 du métro et se prononce contre la réalisation de la liaison Roissy - Picardie, alors que toutes les collectivités picardes la soutiennent[17],[13],[12].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Métropolisation et grands équipements structurants, p. 72, Corinne Siino, Florence Laumière, Frédéric Leriche, 2004, Presses Universitaires du Mirail, (ISBN 2858167419).
  2. « Liaisons routières Picardie-Roissy », sur picardie-roissy.com via web.archive.org (consulté le ) ; ce document est une archive.
  3. Le Parisien, Une ligne SNCF Creil-Roissy pour 15 000 Picards, article du
  4. VO News - En attendant le barreau de Gonesse le « Bus à Haut Niveau de Service » est attendu pour 2013, article du .
  5. a b c et d « La liaison Roissy-Picardie », sur sncf-reseau.fr via web.archive.org (consulté le ) ; ce document est une archive.
  6. « Plan de situation : schéma de droite, en bas », sur sncf-reseau.com, (consulté le ).
  7. [PDF] COMMUNIQUE DES DECISIONS DE LA CNDP DU 3 MARS 2010
  8. Commission particulière du débat public - Roissy Picardie.
  9. Le Parisien - La liaison Picardie-Roissy se précise, article du .
  10. Pascal Mureau, « TRANSPORTS Creil-Roissy vers la voie de garage », sur Le Courrier picard, (consulté le ).
  11. Philippe Fluckiger, « Le projet Picardie-Roissy ressuscité », sur Le Courrier picard, (consulté le ).
  12. a et b Angélique Boilet, « La liaison Roissy-Picardie définitivement validée par le gouvernement », sur 95.telif.tv, (consulté le )
  13. a et b Simon Gourru, « Barreau Roissy-Picardie : entre l’Oise et le Val-d’Oise, l’impossible consensus », sur leparisien.fr, (consulté le )
  14. « La future liaison TGV Roissy-Picardie déclarée d'utilité publique », sur lemoniteur.fr, (consulté le ).
  15. Hervé Sénamaud, « « Un vrai soulagement » : les travaux pour le barreau Roissy-Picardie commenceront début 2024 » Accès payant, sur leparisien.fr, (consulté le )
  16. « SNCF Réseau attribue à NGE et Egis la conception-construction de la liaison Roissy-Picardie » Accès limité, sur Ville, Rail et Transports, (consulté le )
  17. Roissymail - Le projet ferroviaire Picardie-Roissy alimente la polémique

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]