Ligne de Florac à Sainte-Cécile-d'Andorge

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ligne de
Florac à Ste-Cécile-d'Andorge
Image illustrative de l’article Ligne de Florac à Sainte-Cécile-d'Andorge
Carte de la ligne
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Florac, Sainte-Cécile-d'Andorge, Le Collet-de-Dèze
Historique
Mise en service 1909
Fermeture 1968
Concessionnaire CFD (à partir de 1904)
Caractéristiques techniques
Longueur 49 km
Écartement métrique (1,000 m)
Électrification Non électrifiée
Nombre de voies Voie unique

La Ligne Florac - Sainte-Cécile-d'Andorge est une ancienne ligne ferroviaire française à écartement métrique et à voie unique. Construite sur les départements de la Lozère et du Gard, elle était exploitée par la Compagnie de chemins de fer départementaux.

Longue d'une cinquantaine de kilomètres, elle relia de 1909 à 1968 Florac, la sous-préfecture de la Lozère à Sainte-Cécile-d'Andorge dans le Gard, en correspondance avec la Ligne des Cévennes, exploitée par la compagnie PLM puis la SNCF.

Étude et concession de la ligne[modifier | modifier le code]

Projets et extensions de la ligne

La première évocation d'une ligne de chemin de fer passant par Florac date de 1879, lorsque le ministre des travaux publics Charles de Freycinet lance le Plan Freycinet, qui prévoyait d'emmener le chemin de fer à toutes les sous-préfecture de France et au maximum de chefs-lieux de canton pour désenclaver les régions reculées françaises.

Le plan prévoyait une ligne à voie normale en continuité de la ligne Alès - Anduze, qui prolongerait la ligne d'Anduze à Millau avec une antenne vers Florac en passant par la Vallée Française et les Gorges de la Jonte[1].

Devant le refus de la Compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM), qui exploitait déjà les lignes du Gard et la Ligne des Cévennes, de prendre la concession de cette ligne jugée peu rentable, un tracé à voie métrique entre Florac et Sainte-Cécile-d'Andorge fut étudié.

La construction en voie métrique permettait de faire des courbes de faible rayon, et donc de faire baisser les coûts de construction. La prolongation de la ligne jusqu'à Mende fut envisagée, mais les projets n'ont jamais abouti.

La ligne est finalement concédée le à la Compagnie de chemins de fer départementaux (CFD), qui exploite déjà plusieurs réseaux de moyenne montagne à voie métrique, notamment le réseau du Vivarais dans l'Ardèche. La déclaration d'utilité publique se fera le de la même année.

Les travaux[modifier | modifier le code]

Construction du viaduc du Blocard

Les travaux commencent dès .

Pour effectuer les travaux de pose du ballast et des voies, la CFD fit venir deux locomotives de type 030 du réseau du Vivarais.

La ligne a été construite avec des rails de type Vignole en acier de 25 kg/m en section de 12 m, posés sur 15 traverses de chêne traitées au créosote par section de rail.

Le ballast, d'une épaisseur de 35 cm était composé de pierres cassées sur la portion Florac - Jalcreste et de graviers de rivière cassés mélangés avec du sable le reste du parcours.

La ligne a été totalement construite à main d'hommes, avec pelles, pioches et parfois des bâtons de dynamite.

De nombreux murs de soutènement, essentiellement en pierre sèche, ainsi que plusieurs viaducs et tunnels ont été nécessaires pour venir à bout du relief escarpé des Cévennes lozériennes.

Les travaux se terminèrent en 1909, mais beaucoup de finitions restaient à faire : pose des garde-fous sur les viaducs, tranchées pour l'écoulement des eaux, barrière de passage à niveau, etc.

Les premiers trains étaient composés de matériel venant d'autres réseaux de la compagnie CFD, cela jusqu'à la livraison du matériel roulant.

L'inauguration[modifier | modifier le code]

Carte postale éditée à l'occasion de l'inauguration

La ligne est ouverte au trafic le . L'inauguration officielle eut lieu le avec les personnalités du département, avec au premier plan Jean Monestier, président du Conseil Général.

Après être passé sous un arc de triomphe de verdure et de fleurs portant la mention Honneur à Jean Monestier, celui-ci présida sur l'Esplanade de Florac un banquet "Patriotique et démocratique" où les notables de l'époque lui rendirent hommage pour son engagement envers la création de la ligne.

Le train de l'inauguration comportait seulement deux voitures. Il s'agissait de deux voitures salons de la compagnie CFD. Le reste du matériel roulant commandé deux ans plus tôt n'arriva qu'en .

Le train inaugural fut donc composé de deux voitures salon expédiées à grand frais du réseau du Vivarais et de Seine-et-Marne, tractées par une locomotive Mallet de type 120 + 020 T. La population locale fut quant à elle, transportée en partie par les wagons-tombereaux utilisés par le chantier.

Les débuts[modifier | modifier le code]

La gare de Florac
Une des Mallet utilisées sur les CFD Lozère.

Ouverte au trafic le ,la ligne sera ainsi exploitée par les CFD jusqu'à sa fermeture le .

En Sainte-Cécile-d'Andorge, se faisait la jonction avec le réseau PLM, puis SNCF. Les voyageurs devaient changer de train, les marchandises transbordées, dans les wagons à voie normale.

À l'origine, le trafic était assuré par 3 trains mixtes quotidiens (voyageurs et marchandises), tractés par des locomotives à vapeur système Mallet, type 120 + 020 T. La ligne était parcourue en h 30 environ, pour une distance de 49 kilomètres.

Le trafic marchandise[modifier | modifier le code]

Le trafic marchandise se composait selon les saisons de transport de bois (châtaignier et pin, pour soutenir les galeries des mines des Cévennes proches, minerais issu de la mine de Ramponnenche (proche de Florac), de la Barytine provenant de la mine de Jalcreste exploitée à Saint-Privat-de-Vallongue et à destination du Nord de la France. Il y avait mais aussi des prunes, châtaignes et cèpes secs.

Les marchandises étaient transbordées manuellement à Sainte-Cécile-d'Andorge. Les jours de marchés à Florac, un train spécial amenait les animaux pour la vente et les ramenait vers leurs nouveaux propriétaires

Le trafic voyageur[modifier | modifier le code]

Le personnel[modifier | modifier le code]

Effectif du personnel
Désignation 1913 1968
Administration 3 1
Exploitation 29 18
Matériel de traction 14 7
Voies et Bâtiments 24 7
Total 70 33

Matériel sauvegardé[modifier | modifier le code]

À la fermeture de la ligne, une partie du matériel a été sauvegardé pour être utilisé sur des réseaux touristiques :

Chemins de fer du Vivarais[modifier | modifier le code]

  • Autorail Billard A150D 214 ;
  • Autorail Billard A80D 314.

Voies ferrées du Velay[modifier | modifier le code]

Il a été construit en 1935 par les établissements De Dion Bouton à Puteaux pour le réseau CFD Vivarais ; puis en 1950 il est muté sur le réseau CFD Lozère jusqu'à sa fermeture.

  • Locotracteur CFD No 62

Issu de la transformation d’une locomotive à vapeur en par les ateliers CFD de St Jean d’Angély pour le réseau CFD Charentes, il est muté le sur le réseau CFD Lozère.

  • Locotracteur CFD No 70

Issu de la transformation d’une locomotive à vapeur en par les ateliers CFD de St Jean d’Angély pour le réseau CFD Charentes, il est muté le sur le réseau CFD Lozère.

Elle a été construite en 1935 par les établissements De Dion-Bouton pour le réseau CFD Charentes, puis sera mutée en 1952 sur le réseau CFD Lozère.

Elle a été construite en 1935 par les établissements De Dion Bouton à Puteaux pour le réseau CFD Vivarais, puis sera mutée en 1938 sur le réseau CFD Lozère.

  • Wagon G 5662

Livré en 1909 sur le réseau CFD Lozère, il sera muté sur le réseau CFD Vivarais en 1933/34. Il a été remis en état par les VFV en 2003.

Musée des tramways à vapeur et des chemins de fer secondaires français[modifier | modifier le code]

  • Autorail De Dion Bouton ND 202

Il a été construit en 1935 par les établissements De Dion Bouton pour le réseau CFD Lozère sur lequel il a circulé jusqu'à sa fermeture.

  • Remorque De Dion Bouton NF 61

Elle a été construite en 1935 par les établissements De Dion Bouton pour le réseau CFD Vivarais, puis sera mutée en 1938 sur le réseau CFD Lozère.

Association Chemin de fer de l’Allier[modifier | modifier le code]

  • Autorail De Dion Bouton ND 201

Il a été construit en 1935 par les établissements De Dion Bouton pour le réseau CFD Lozère sur lequel il a circulé jusqu'à sa fermeture.

Train de l'Andorge en Cévennes[modifier | modifier le code]

Une voie de 400mm a été reposée depuis la gare de Sainte Cécile d'Andorge jusqu'à Saint Julien des Points. Elle est parcourue par un train touristique[5].

Voie verte[modifier | modifier le code]

La voie verte La Cévenole est en cours de construction en 2022 sur une partie de la ligne.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Joël Royer, Le chemin de fer départemental de la Lozère, de Florac à Sainte-Cécile-d'Andorge, Breil-sur-Roya, Éd. du Cabri, , 227 p. (ISBN 2-908816-93-8)
  • Pierre Mazodier, Le Chemin de fer de la Lozère, Sainte-Cécile-d'Andorge à Florac (1909 - 1968), Terre Cévenole, , 48 p.
  • Valéry Hugon, Le Chemin de fer de la Lozère, Florac : Sainte-Cécile-d'Andorge, Terre Cévenole, , 64 p.
  • Bernard Rozé, Le chemin de fer de la Lozère, Sainte-Cécile-d'Andorge : Florac, LOU RAÏOL, , 32 p.
  • Michel Vincent, Guide des vestiges du chemin de fer dans le Gard : Lozère, Terre Cévenole, , 48 p.
  • Magazine des Tramways à Vapeur et Secondaires, No 12, La ligne de la Lozère des chemins de fer départementaux.
  • Cévennes, No 15, printemps 1979, Éd. Parc National des Cévennes.

Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Cette ligne fut effectivement prolongée en 1909, mais uniquement jusqu'à Saint-Jean-du-Gard, 13 km plus loin.
  2. Notice no PM43000987, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  3. Notice no PM43000988, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  4. Notice no PM43000989, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  5. « Parcours du train de l'Andorge et des Cevennes », sur tacletrain.com, (consulté le ).