Ligne de Libourne au Buisson

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Ligne de
Libourne au Buisson
Voir la carte de la ligne.
Carte de la ligne
Voir l'illustration.
La voie ferrée à Lalinde ; au fond, la gare de Lalinde.
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Libourne, Bergerac, Le Buisson-de-Cadouin
Historique
Mise en service 1869 – 1879
Concessionnaires Libourne à Bergerac (1863 – 1869)
PO (1869 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF (depuis 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 629 000
Longueur 97,110 km
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Pente maximale
Nombre de voies Voie unique
Signalisation BAPR jusqu'à Bergerac, BM au delà
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic TER, Fret SNCF
Schéma de la ligne

La ligne de Libourne au Buisson, est une ligne de chemin de fer française en service. Longue d'environ 97 kilomètres, voie unique à écartement normal, elle relie les gares de Libourne dans le département de la Gironde à celle du Buisson dans le département de la Dordogne.

Elle constitue la ligne 629 000 du Réseau ferré national.

Avec la ligne de Siorac-en-Périgord à Cazoulès elle constitue une ligne transversale qui reliait Bordeaux à Aurillac, mais qui se termine aujourd'hui à Sarlat.

Histoire[modifier | modifier le code]

Chronologie[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

De Libourne à Bergerac[modifier | modifier le code]

La gare de Bergerac.

Les et est signée une convention entre le ministre des Travaux publics et les administrateurs de la Compagnie du chemin de fer Grand-Central de France. Elle concède à titre éventuel à la compagnie « un embranchement sur Bergerac »[5]. Cette convention est approuvée par décret impérial le [6].

Le chemin de fer de Libourne à Bergerac est déclaré d'utilité publique par décret impérial le [7]. Ce chemin de fer est l'une des réalisations autorisées par la loi relative aux chemins de fer du . L'autorisation d'ouvrir une procédure d'adjudication sur le crédit prévu pour 1863 est effective avec la publication du décret du [1].

Le banquier Denis-Jean-Edmond de Rougemont de Lowenberg dépose une soumission pour cette ligne le , qui lui est adjugée le même jour par le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics. il devient définitivement concessionnaire par le décret du , qui précise qu'il n'y aura pas de subvention de l'État et que sa durée est de 99 ans à partir de la date fixée pour l'achèvement des travaux. Le le décret impérial no 14848 autorise la société anonyme dénommée « Compagnie du chemin de fer de Libourne à Bergerac » qui bénéficie de l'apport de la concession soumise par M. de Rougemont[8].

Cette compagnie qui a eu des difficultés pour se constituer, notamment du fait que la concession a été emportée en renonçant à la totalité de la subvention de 5 millions, ouvre le chantier de la ligne. Mais ses problèmes financiers la font poursuivre par ses créanciers et elle est déclarée en faillite le , ce qui provoque la suspension de l'ensemble des travaux en cours[9].

La Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans obtient en 1869[10] la concession définitive de la ligne de Libourne à Bergerac. Il s'agit d'une rétrocession de la concession initialement concédée à la Compagnie du chemin de fer de Libourne à Bergerac, reprise par l'État à la suite de la faillite de cette compagnie. Les éléments de ces transactions sont officialisés par un décret impérial le [11].

De Bergerac au Buisson[modifier | modifier le code]

La gare du Buisson.

Une convention signée entre le ministre des Travaux publics avec la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO) le prévoit la concession à titre éventuel de la section de Bergerac au Buisson. Cette convention est approuvée par décret impérial à la même date[12]. L'établissement d'un chemin de fer de Bergerac à la ligne de Périgueux à Agen, près « du Buisson de Cabans »[13], le tracé doit passer par ou près de Mouleydier, Lalinde, la presqu'île de Trémolat et celle d'« Alès » (devenu Alles-sur-Dordogne) est déclarée d'utilité publique et concédée à titre définitif par une loi le [14].

La ligne au XXe siècle[modifier | modifier le code]

Jusqu'en 1980 il existait, dans chaque sens, deux autorails directs (un seul en hiver) Bordeaux-Aurillac par Bergerac, Sarlat et Saint-Denis-près-Martel où ils rejoignaient la ligne de Brive à Aurillac, service assuré, la dernière décennie par les confortables rames à grand parcours (RGP). Cette liaison a été supprimée pour cause de déficit et le tronçon de Sarlat à Saint-Denis-près-Martel a été transféré sur route.

Le , la ligne a été le théâtre du plus grave accident survenu à un passage à niveau en France sur la commune de Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt : la collision entre un train TER et un camion-citerne chargé d'hydrocarbures a fait 13 morts et 43 blessés[4].

La ligne au XXIe siècle[modifier | modifier le code]

Systra, société mandataire de RFF, a présenté en un plan de rénovation de la ligne de Bergerac à Sarlat[15]. Ce segment en impasse, desservi par des TER, était vétuste, et la vitesse des trains limitée à 50 km/h. La ligne menaçait d'être fermée lorsque son état ne permettrait plus une circulation en toute sécurité. Mais elle est finalement rénovée au cours de l'année 2011, avec notamment la pose de longs rails soudés. Ces travaux, assurés sous maîtrise d'œuvre Setec[16], pérennisent la ligne et permettent de relever la vitesse des trains à 90 km/h.

En 2019, du au , la section entre Libourne et Lalinde est totalement fermée pour cause de rénovation (tronçon Libourne-Bergerac) et de maintenance (tronçon Bergerac-Lalinde)[17]. Transitoirement, une ligne ferroviaire directe est établie entre Sarlat et Périgueux, permettant de relier Bordeaux[17]. Les travaux s'élèvent à près de 84 millions d'euros (35,18 millions d'euros par la région Nouvelle-Aquitaine, 27,27 par l'État, 14,66 par SNCF Réseau et 6,75 par les collectivités locales)[18]. Ils consistent à remplacer 62 km de voies (soit 125 km de rails et 120 000 tonnes de ballast), une dizaine d'aiguillages, à rénover cinq gares et trois ponts et à remplacer le pont ferroviaire de Pineuilh [19]. Ce tronçon concerne 72 passages à niveau dont la fermeture lors du chantier a entraîné ponctuellement de nombreuses déviations[19].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Tracé[modifier | modifier le code]

Vitesse limite[modifier | modifier le code]

Parcours Vitesse limite autorails
Libourne - Bergerac 120
Bergerac - Le Buisson 90
Le Buisson - Siorac 100

Exploitation[modifier | modifier le code]

Galerie de photos[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d France : Ministère de l'agriculture, du commerce et des travaux publics, Répertoire méthodique de la législation des chemins de fer : indiquant les dispositions législatives et réglementaires insérées au bulletin des lois, Paris, Imprimerie Impériale, (lire en ligne), « Libourne à Bergerac », p. 141.
  2. a b et c Édouard Feret, Statistique générale: Partie topographique, scientifique, agricole, industrielle, commerciale, et administrative, Féret et fils, 1878 p. 945 extrait (consulté le 30 novembre 2011).
  3. Roger Vidal, Le Périgord et le rail : La Dordogne et le Paris-Orléans, t. 2, Périgueux, Éd. à compte d'auteur, , chap. 1 (« Ligne de Libourne à Le Buisson et Saint Denis près Martel »), p. 4
  4. a et b « 16 ans après la catastrophe de Port-Sainte-Foy (24), des passages à niveau sous surveillance », article de Sud-Ouest du 9 septembre 2013, consulté le 23 octobre 2014.
  5. « Convention relative à la concession de lignes de chemin de fer à la Compagnie du chemin de fer Grand-Central de France », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 5, no 292,‎ , p. 830 - 838 (lire en ligne).
  6. « N° 2878 - Décret impérial qui approuve la convention passée, les 2 février et 6 avril 1855, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, et la Compagnie du chemin de fer Grand-Central de France : 7 avril 1855 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 6, no 313,‎ , p. 58 - 59 (lire en ligne).
  7. « N° 9325 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer de Libourne à Bergerac, par la vallée de la Dordogne : 14 juin 1861 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 18, no 953,‎ , p. 237.
  8. France, Bulletion des lois, vol. 21 : Partie supplémentaire no 933, Paris, Imprimerie Impériale, (lire en ligne), « no 14848 Décret impérial portant autorisation de la société anonyme formée à Paris sous la dénomination de Compagnie du chemin de fer de Libourne à Bergerac », p. 1022-1053.
  9. France Sénat, Annales du Sénat et du Corps législatif, t. 7 : Du 9 mars au 19 avril 1868, Paris, Administration du Moniteur universel, , chap. 94 (« Projet de loi approuvant les stipulations financières d'une convention passée entre le ministre de l'agriculture, du commerce et des travaux publics et la commission du chemin de fer d'Orléans, précédé du décret de présentation et de l'exposé des motifs transmis sur les ordres de l'Empereur par le ministre d'État au président du corps législatif »), p. 75-82.
  10. France. Commission des Annales des mines, Annales des mines, partie administrative, ou Recueil de lois, décrets, arrêtés et autres actes concernant les mines et usines, Carilian-Goeury et Vor Dalmont, 1870, p. 23 intégral (consulté le 23 juillet 2011).
  11. J.B. Duvergier, Collection Complète des Lois, Décrets, Ordonnances, Règlements et Avis du Conseil d'État, 1869, p. 1 [1] (consulté le 23 juillet 2011).
  12. « No 16230 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 26 juillet 1868, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, et la Compagnie du chemin de fer d'Orléans : 26 juillet 1868 », Bulletin des lois de l'Empire Français, Paris, Imprimerie Impériale, xI, vol. 32, no 1622,‎ , p. 244 - 251.
  13. En 1868 cela voulait dire : près du village du Buisson sur la commune de Cabans, Le Buisson et Cabans deviennent ensuite des communes indépendantes qui sont, depuis 1974, réunies dans la commune du Buisson-de-Cadouin
  14. « No 3112 - Loi relative à la déclaration d'utilité publique et à la concession définitive de plusieurs chemins de fer concédés à titre éventuel, et à l'adjudication de plusieurs chemins classés et non concédés : 23 mars 1874 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 8, no 205,‎ , p. 801 - 823 (lire en ligne).
  15. Séverine Lamarque, Ces nouveaux rails qui vont booster les TER, Sud Ouest du 29 avril 2010
  16. Présentation Modernisation Bergerac-Sarlat, Comité de ligne 18/05/2011, RFF, Conseil régional d'Aquitaine
  17. a et b Grégoire Morizet, « Quelle alternative au TER ? », Sud Ouest édition Dordogne, 2 octobre 2018, p. 12.
  18. Daniel Bozec, « Lundi matin, le retour du train », Sud Ouest édition Dordogne, 28 septembre 2019, p. 14-15.
  19. a et b Grégoire Morizet, « Le casse-tête des passages à niveau », Sud Ouest édition Dordogne, 14 décembre 2018, p. 14-15.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]