Ligne d'Abbeville à Eu

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Ligne d'
Abbeville à Eu
Image illustrative de l’article Ligne d'Abbeville à Eu
La ligne, à Feuquerolles (en ).
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Abbeville, Feuquières-en-Vimeu, Fressenneville, Eu
Historique
Mise en service 1882
Concessionnaires Compagnie du Nord (1875 – 1937)
SNCF (1938 – 1997)
RFF (1997 – 2014)
SNCF (depuis 2015)
Caractéristiques techniques
Numéro officiel 323 000
Longueur 34 km
Vitesse de référence 80 km/h[1]
Écartement standard (1,435 m)
Électrification Non électrifiée
Pente maximale 15 
Nombre de voies Voie unique
(Anciennement à double voie)
Signalisation BM avec CAPI
Trafic
Propriétaire SNCF
Exploitant(s) SNCF
Trafic aucun (depuis 2018)
Schéma de la ligne

La ligne d'Abbeville à Eu, usuellement dénommée ligne d'Abbeville au Tréport, est une ligne française de chemin de fer mise en service en 1882 par la Compagnie du Nord, et qui se situe dans les départements de la Somme et de la Seine-Maritime. À voie unique et à traction thermique, elle constitue la ligne no 323 000 du réseau ferré national (RFN), et relie la gare d'Abbeville à celle d'Eu.

Toutes les gares intermédiaires restant ouvertes, avant la fermeture temporaire de la ligne depuis 2018, sont des PANG (points d'arrêt non gérés). Plus aucun croisement n'est possible sur le parcours, et la signalisation, de type block manuel (BM), gérée par un cantonnement assisté par informatique (CAPI), est entièrement contrôlée par le poste d'aiguillage d'Abbeville.

Histoire[modifier | modifier le code]

Mise en service et apogée[modifier | modifier le code]

Lors de l'étude d'utilité publique en 1872 – 1873, un passage par Saint-Valery-sur-Somme (puis par la côte) a été évoqué, mais a finalement été abandonné au profit du tracé actuel, plus direct et desservant les industries du Vimeu[2]. La ligne est concédée à la Compagnie des chemins de fer du Nord par une convention signée le entre le ministre des Travaux publics et la compagnie. Cette convention est approuvée à la même date, par une loi qui déclare la ligne d'utilité publique[3].

La ligne d'Abbeville à Eu a été mise en service le [4], par la Compagnie des chemins de fer du Nord, en prolongement des lignes de Lille à Béthune et de Béthune à Abbeville[5].

Lors de la Première Guerre mondiale (en l'occurrence en 1915), la ligne fut renforcée par une mise à double voie, le tout accompagné par la création de raccordements directs et de celle de la ligne de Feuquières à Ponthoile[6],[7]. Cette deuxième voie subsiste en 1933[8] ; cependant, le retour à la voie unique a été effectué avant 1951, année où quatre gares intermédiaires (Quesnoy-le-Montant, Chépy - Valines, Feuquières - Fressenneville et Woincourt) disposaient d'un évitement[9].

Déclin, fermeture et projet de réouverture[modifier | modifier le code]

La SNCF, qui souhaitait initialement fermer la ligne en 1995[10], avait interrompu le trafic de fret (alors assuré par des UM de BB 66000) vers le début des années 1990[11]. Préservée par la région Picardie pour le trafic TER, cette ligne a, dans les années 2010, un trafic modeste. Ce dernier est majoritairement composé d'omnibus TER Hauts-de-France circulant entre Abbeville et Le Tréport, assurés avec des X 76500[12] ou des B 82500 (auparavant par des X 4500[13],[14], puis des X 72500[12] et des X 73500). Cependant, y roulent en saison estivale des « trains de plaisir » du même réseau TER, assurés par des UM de Régiolis[15] (auparavant des rames de voitures Corail Plus, tractées par des UM de BB 67400[16], ou des CC 72000 comme en 1999[14]) pour le parcours Laon – Le Tréport, et des UM de X 76500 pour les services Amiens – Le Tréport[15].

Du fait qu'en complément des trains, la plupart des dessertes étaient assurées par autocars (depuis 1980, année où la possibilité de croisement a été supprimée[17]) — en marquant parfois des arrêts à Miannay et à Yzengremer, communes n'ayant jamais disposé de gares —, la ligne était menacée de fermeture faute de modernisation de ses infrastructures, selon une étude de la FNAUT[18]. Cette fermeture intervient effectivement le (dernières circulations ferroviaires le 27[19]), en raison d'un manque de financement pour effectuer ladite modernisation (d'un montant de 40 millions d'euros, selon SNCF Réseau)[20],[21]. La future réouverture commence à être décidée en  ; le financement serait puisé dans les fonds non utilisés du contrat de plan État-région 2015 – 2020 (révisé à l'occasion), après des études indépendantes pour redéfinir le coût des travaux à réaliser[22]. Le lancement des diverses études est voté par le conseil régional des Hauts-de-France, en septembre (concernant le chantier de régénération)[22] et en (pour la future desserte)[23] ; lors de la réouverture, l'exploitation pourrait être effectuée en navette par un autorail à hydrogène[24]. À l'issue d'une réunion du comité de pilotage en , il est annoncé que ladite réouverture devrait être réalisée vers 2028 (la modernisation afférente, incluant la recréation d'un croisement à Feuquières-en-Vimeu, est réévaluée à 76 millions d'euros, montant qui pourrait être financé par le plan de relance gouvernemental) ; douze aller-retours les jours ouvrés et neuf les week-ends seraient alors mis en place (tout en permettant une correspondance systématique avec les trains Calais – Amiens – Paris en gare d'Abbeville)[25]. Finalement, il s'avère — en  — que la remise en service de la ligne devrait intervenir à une échéance non fixée, tandis que le coût pourrait atteindre 140 millions d'euros[26].

Gares[modifier | modifier le code]

Carte
Carte détaillée de la ligne.
Vue diurne de la façade du bâtiment de la gare de Quesnoy-le-Montant, sous un ciel couvert.
Ancien bâtiment voyageurs de la gare de Quesnoy-le-Montant, devenu une maison d'habitation.
Nom Service(s) Nombre annuel de voyageurs
(en 2018)[27],[28]
Coordonnées Commune
  o   Abbeville Voyageurs, fret et infra. 710 325 50° 06′ 08″ N, 1° 49′ 27″ E Abbeville
  o   Faubourg-de-Rouvroy (Fermée en 1993) 50° 06′ 37″ N, 1° 48′ 31″ E Abbeville
  o   Cambron - Laviers (Fermée en 1993) 50° 07′ 20″ N, 1° 46′ 48″ E Cambron
  o   Gouy-Cahon (Fermée en 1993) 50° 08′ 08″ N, 1° 44′ 34″ E Cahon
  o   Cahon (Fermée en 1993) 50° 07′ 10″ N, 1° 43′ 30″ E Cahon
  o   Quesnoy-le-Montant (Fermée en 2018) 334 50° 06′ 32″ N, 1° 42′ 09″ E Quesnoy-le-Montant
  o   Acheux - Franleu (Fermée en 2018) 235 50° 04′ 57″ N, 1° 39′ 27″ E Chépy
  o   Chépy - Valines (Fermée en 2018) 5 618 50° 04′ 06″ N, 1° 38′ 09″ E Chépy
  o   Feuquerolles (Fermée en 2018) 238 50° 03′ 54″ N, 1° 36′ 22″ E Feuquières-en-Vimeu
  o   Feuquières - Fressenneville (Fermée en 2018) 9 990 50° 03′ 48″ N, 1° 35′ 20″ E Feuquières-en-Vimeu
  o   Woincourt (Fermée en 2018) 7 732 50° 03′ 31″ N, 1° 32′ 13″ E Woincourt
  o   Eu Voyageurs (halte) 23 158 50° 03′ 15″ N, 1° 25′ 01″ E Eu

(Les gares indiquées en gras sont celles de bifurcation, présentes comme passées.)

La disposition des infrastructures ferroviaires, notamment celle de ces gares, est visible sur le schéma de la ligne.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. SNCF Réseau, « Vitesse maximale nominale sur ligne : Ligne d'Abbeville à Eu », sur SNCF Open Data, [cf. l'onglet des informations] (consulté le ).
  2. Chemin de fer de Lille au Havre (section d'Abbeville à Eu et au Tréport). Commission d'enquête pour le chemin de fer d'Abbeville à Eu et au Tréport : Prolongement de la ligne de Béthune à Abbeville. Procès-verbaux et documents, Imp. de Briez, Paillart et Retaux (Abbeville), , 69 p. (lire en ligne).
  3. « No 4892 – Loi qui déclare d'utilité publique l'établissement des chemins de fer d'Amiens à la vallée de l'Ourcq et d'Abbeville à Eu et au Tréport :  », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie nationale, XII, vol. 11, no 285,‎ , p. 1283-1288 (lire en ligne).
  4. « ABBEVILLE - EU (76) », sur le site de Blaise Pichon, (consulté le ) ; cette page est une archive.
  5. Chemin de fer de Lille au Havre (section d'Abbeville à Eu et au Tréport). Commission d'enquête pour le chemin de fer d'Abbeville à Eu et au Tréport : Prolongement de la ligne de Béthune à Abbeville. Procès-verbaux et documents, Imp. de Briez, Paillart et Retaux (Abbeville), , 69 p. (lire en ligne), p. 35.
  6. « INVENTAIRES FERROVIAIRES de FRANCE – LIGNES MILITAIRES – 1914 - 1918 » (p. 90) [PDF] (consulté le ) ; ce document est une archive.
  7. « Ligne des 100 jours » [PDF], sur inventaires-ferroviaires.fr (consulté le ).
  8. D'après le plan de la gare d'Abbeville en , édité par la Compagnie des chemins de fer du Nord.
  9. D'après la planche 38 (à la p. 45) du « CARNET DE MARCHES-TYPES POUR TRAINS SPECIAUX » édition 1951 de la SNCF Région NORD [PDF], document visible en ligne sur le site Index of /~bersano (consulté le ) ; la deuxième voie de la ligne ne figure pas sur ce schéma.
  10. Vincent Hervé, « Tous sur la même ligne Abbeville-Le Tréport », sur courrier-picard.fr, (consulté le ).
  11. Maurice Testu, « train de fret sur Abbeville Le Tréport le  », sur youtube.com, (consulté le ) : « C'est l'un des derniers trains de fret que j'ai aperçu sur cette ligne. »
  12. a et b Maurice Testu, « TER sur Abbeville Le Tréport le lundi  », sur youtube.com, (consulté le ).
  13. Maurice Testu, « autorail pour le Tréport le  », sur youtube.com, (consulté le ).
  14. a et b Maurice Testu, « X 4500 et 72000 en rampe de 15 mm/m à Ysengremer sur la ligne Abbeville-Le Tréport », sur youtube.com, (consulté le ).
  15. a et b Maurice Testu, « derniers TER d'été sur Abbeville Eu le dimanche  », sur youtube.com, (consulté le ).
  16. Maurice Testu, « UM 67400 et voitures Corail sur Abbeville Le Tréport », sur youtube.com, (consulté le ).
  17. Maurice Testu, « La dernière circulation avec croisement entre Abbeville et le Tréport en 1980 », sur youtube.com, (consulté le ) : « dernier croisement sur la ligne avant mise sur route partielle des circulations et suppression des voies d'évitement ».
  18. Richard Plumet, « Des lignes de trains entre Le Tréport et la Picardie menacées de fermeture ? », sur france3-regions.francetvinfo.fr/normandie, (consulté le ).
  19. « SNCF : Abbeville - Le Tréport, symbole de la mort des petites lignes », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  20. Carlos Da Silva, « Le coup de grâce pour la ligne de train Abbeville-Le Tréport », sur courrier-picard.fr, (consulté le ).
  21. Lucas Farcy, « Trains Abbeville – Le Tréport : « L’État ne pourra pas engager les crédits demandés en faveur de la ligne » », sur actu.fr, L'Informateur d'Eu, (consulté le ).
  22. a et b Philippe Fluckiger, « La Région lance les études sur Abbeville-Eu-Le Tréport », sur courrier-picard.fr, (consulté le ).
  23. Philippe Fluckiger, « Abbeville-Le Tréport: après les études sur l’infrastructure, les études sur la desserte », sur courrier-picard.fr, (consulté le ).
  24. Philippe Fluckiger, « Pas sûr qu’Abbeville-Le Tréport retrouve ses trains (ACTUALISÉ) », sur courrier-picard.fr, (consulté le ).
  25. Lucas Farcy, « Ligne SNCF Abbeville-Le Tréport : Le meilleur scénario choisi, mais une réouverture prévue dans 8 ans », sur actu.fr, L'Informateur d'Eu, (consulté le ).
  26. Lucas Farcy, « Ligne SNCF Abbeville - Le Tréport : après 5 ans de promesses, il n'y a toujours pas de train », sur actu.fr, L'Informateur d'Eu, (consulté le ).
  27. Estimation, selon : SNCF Gares & Connexions, « Fréquentation en gares », sur SNCF Open Data, [cf. l'onglet des informations] (consulté le ).
  28. Ces estimations tiennent compte de l'ensemble des voyageurs transitant dans ces gares. Dans le cas où ces dernières sont également implantées sur d'autres lignes (cas des gares d'Abbeville et d'Eu), une partie du nombre de voyageurs indiqués n'a pas fréquenté la ligne d'Abbeville à Eu.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]