Les salauds dorment en paix

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Les salauds dorment en paix
Description de cette image, également commentée ci-après
Toshirō Mifune et Kyōko Kagawa.
Titre original 悪い奴ほどよく眠る
Warui yatsu hodo yoku nemuru
Réalisation Akira Kurosawa
Scénario Akira Kurosawa
Shinobu Hashimoto
Eijirō Hisaita (ja)
Ryūzō Kikushima
Hideo Oguni
Musique Masaru Satō
Acteurs principaux
Sociétés de production Kurosawa Productions
Pays de production Japon
Genre drame
Durée 150 minutes
Sortie 1960

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Les salauds dorment en paix, également intitulé Les salauds se portent bien[1] (悪い奴ほどよく眠る, Warui yatsu hodo yoku nemuru?) est un film japonais réalisé par Akira Kurosawa, sorti en 1960. Relecture contemporaine d’Hamlet, ce film est une nouvelle adaptation de Shakespeare par le cinéaste, après Le Château de l'araignée (1957) qui transpose le lieu de l'intrigue de Macbeth dans le Japon féodal[2].

Synopsis[modifier | modifier le code]

Iwabuchi, haut fonctionnaire, vice-président de l'office public du développement des sols inexploités, marie sa fille, Yoshiko, à son secrétaire, Koichi Nishi. Des journalistes assistent à la cérémonie car la police est présente pour appréhender des personnes soupçonnées de corruption. Le comptable de Dairyu Construction, une société à laquelle l’office public a confié des terrains à construire a été arrêté. L'inspecteur délivre aussi un mandat d’arrêt pour Wada, l’adjoint au service juridique de l’office. Son chef, Shirai doit remplacer Wada en maître de cérémonie, ce qui le met mal à l'aise. Tatsuo, le frère de la mariée, dément publiquement l'idée que son ami Nishi, présenté comme orphelin, aurait profité du handicap de celle-ci, une jambe plus courte qui la rend boiteuse, pour la courtiser et devenir ainsi le secrétaire de son père. Il est fier de la droiture de son ami mais promet d'être attentif au bonheur de sa sœur. Les journalistes remarquent que sont réunis à la tête de l'Office ceux qui s’étaient déjà illustrés, il y a cinq ans, dans le scandale du Nouveau bâtiment public : Iwabuchi en était directeur, Moriyama chef de division et Shirai chef de bureau. Ils avaient étouffé une affaire de corruption dans laquelle, Furuya, l’adjoint du directeur s’était jeté du 7e étage. Au moment du dessert, alors que l’on s’apprête à couper la pièce montée, un second gâteau en forme d’immeuble arrive devant les invités ; elle a la forme du Nouveau bâtiment public et une rose est plantée dans une fenêtre du 7e étage.

Le lendemain, Wada et le comptable Miura sont accusés de corruption. Mais après 20 jours de garde à vue, le procureur doit les relâcher. À sa sortie de prison, Miura apprend qu’il va être incarcéré de nouveau pour détournement de fonds. Il se suicide en se jetant sous un camion.

La presse informe que Wada a suivi son exemple car un message a été trouvé près d'un volcan. En fait, Wada a été sauvé par Nishi, le gendre d'Iwabuchi, qui tient cependant à ce que l'on croit que l’adjoint du service juridique soit mort. Nishi lui fait assister à son enterrement et lui fait écouter un enregistre de Moriyama, bras droit de Iwabuchi, et Shirai. Ils se félicitent de la mort de Wada qui les arrange bien.

Shirai constate avec effroi que tout l'argent de la corruption a été volé. Moriyama découvre dans la sacoche de Shirai les 5 millions mis secrètement par Nishi. Discrédité, Shirai rentre chez lui mais voit surgir Wada dans la nuit qu’il croit être son fantôme.

Nishi s’en veut de négliger Yoshiko en rentrant tard le soir. Iwabuchi décide d’éliminer Shirai. Alors que celui-ci rentre chez lui, un tueur l’attend mais Nishi le sauve. Avec Wada, il l’amène jusqu’au 7e étage du Nouveau bâtiment public où il menace de le jeter par la fenêtre ou de l’empoisonner. La raison de Shirai bascule définitivement et Nishi l’abandonne là.

Le lendemain, Moriyama interroge la femme de Furuya, Elle lui indique que son mari avait connu une première femme avec laquelle il avait eu un enfant. Moriyama découvre sur une photo que Nishi est le fils de Furuya. Il s’empresse de prévenir Iwabuchi de l'identité de son secrétaire. Tatsuo, surprend leur conversation et chasse Nishi d’un coup de fusil lorsqu’il rentre innocemment avec un bouquet de fleurs pour Yoshiko.

Iwabuchi est appelé par Nishi qui lui annonce qu’il détient Moriyama. Celui-ci est en effet prisonnier dans l’ancienne usine de munitions de Musashino où Nishi et son ami de toujours, Itakura, furent mobilisés pendant la guerre. Ils ont ensuite changé d'identité pour permettre à Nishi d'assumer sa vengeance. Wada ramène Yoshiko afin qu’elle sache que Nishi l’aime. Celui-ci lui raconte le suicide de son père victime de la corruption. Yoshiko accepte que Nishi dénonce son père. Moriyama, pour obtenir à manger, indique où se trouvent cachés les 15 millions de yens reçus en pot de vin. Yoshiko rentre chez elle mais Iwabuchi réussit à la droguer tout en lui faisant révéler où se cache son époux. A son réveil, Yoshiko comprend qu’elle a été trompée par son père et accompagnée de son frère, elle retourne à l'usine. Ils trouvent Itakura en pleurs : Nishi vient d’être tué: il était dans la voiture accidentée sur la voie de chemin de fer. Des hommes de main d'Iwabuchi lui ont injecté de l’alcool dans le sang avant de le conduire dans la voiture sur la voie ferrée. Wada déjà considéré comme mort doit aussi avoir été exécuté. Il n’y a plus de preuve. Tetsuo et Yoshiko comprennent que leur père est à l’origine de leur malheur, la perte d’un mari aimé pour Yoshiko et d’un ami pour Tatsuo, aussi ils rejettent leur père. Celui-ci seul, est appelé par un personnage haut placé qu’il protège. À sa demande, Iwabuchi va démissionner et prendre des vacances en Europe avant de retrouver un nouveau poste à son retour.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Inspirations et influences[modifier | modifier le code]

Le film est une réinterprétation du Hamlet de William Shakespeare, dont il reprend quelques éléments. La scène d'ouverture du mariage suivie de la séquence des coupures de presse a inspiré une scène analogue dans Le Parrain de Francis Ford Coppola[5].

Commentaires[modifier | modifier le code]

Les salauds dorment en paix est un des films de Kurosawa les moins connus en Europe. Il y dénonce de façon virulente la corruption qui règne alors dans le milieu des affaires au Japon.

Il s'agit du premier film produit par Kurosawa Productions, entreprise créée par le cinéaste pour acquérir davantage d'indépendance dans le choix de ses sujets.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Icône signalant une information Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

Récompenses[modifier | modifier le code]

Sélection[modifier | modifier le code]

Les salauds dorment en paix est sélectionné en compétition pour l'Ours d'or lors de la Berlinale 1961.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Max Tessier et Frédéric Monvoisin, Le Cinéma japonais : 3e édition actualisée et augmentée, Armand Colin, , 176 p. (ISBN 978-2-200-62273-2, lire en ligne).
  2. Olivier Père, « Les salauds dorment en paix, Entre le ciel et l'enfer », sur Les Inrocks, (consulté le ).
  3. a b et c (ja) Les salauds dorment en paix sur la Japanese Movie Database
  4. « Les salauds dorment en paix », sur Centre national du cinéma et de l'image animée (consulté le ).
  5. Franck Suzanne, « Les salauds dorment en paix d'Akira Kurosawa (1960) — Analyse et critique du film », sur dvdclassik.com, (consulté le ).
  6. (ja) « 毎日映画コンクール 第15回(1960年) » [« 15e cérémonie des prix du film Mainichi - (1960) »], sur mainichi.jp (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]