Les Plaisirs et les Jours

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Les Plaisirs et les Jours est un recueil de poèmes en prose et de nouvelles publié par Marcel Proust en 1896 chez Calmann-Lévy, avec une préface d'Anatole France. Ce recueil, dont le titre fait écho à Les Travaux et les Jours d'Hésiode, s'inspire fortement du décadentisme et notamment du travail du dandy Robert de Montesquiou. Il s'agit du premier ouvrage de son auteur, qui cherchera à en éviter la réimpression pendant la rédaction de son grand œuvre, À la recherche du temps perdu.

Structure[modifier | modifier le code]

Le recueil se compose de plusieurs parties :

  • Avant-propos, dédié à son ami Willie Heath, mort l'année précédente
  • La Mort de Baldassare Silvande, vicomte de Sylvanie
  • Violante ou la Mondanité
  • Fragments de comédie italienne
  • Mondanité et mélomanie de Bouvard et Pécuchet
  • Mélancolique villégiature de Mme de Breyves
  • Portraits de peintres et de musiciens
  • La Confession d'une jeune fille
  • Un dîner en ville
  • Les Regrets, rêveries couleur du temps
  • La Fin de la jalousie

Réception[modifier | modifier le code]

Léon Blum a commenté le livre en ces termes : « Nouvelles mondaines, histoires tendres, vers mélodiques, fragments où la précision du trait s'atténue dans la grâce molle de la phrase, M. Proust a réuni tous les genres et tous les charmes. Aussi les belles dames et les jeunes gens liront avec un plaisir ému un si beau livre[1]. »

Citations[modifier | modifier le code]

  • Votre vie, telle que vous la vouliez, serait une de ces œuvres à qui il faut une haute inspiration.
  • Au jardin des Tuileries, ce matin, le soleil s'est endormi tour à tour sur toutes les marches de pierre comme un adolescent blond dont le passage d'une ombre interrompt aussitôt le somme léger.
  • L'automne épuisé, plus même réchauffé par le soleil rare, perd une à une ses dernières couleurs. L'extrême ardeur de ses feuillages, si enflammés que toute l'après-midi et la matinée elle-même donnaient la glorieuse illusion du couchant, s'est éteinte.
  • Pour une famille vraiment vivante où chacun pense, aime et agit, avoir un jardin est une douce chose.
  • Les paradoxes d'aujourd'hui sont les préjugés de demain.
  • L'ambition enivre plus que la gloire ; le désir fleurit, la possession flétrit toutes choses ; il vaut mieux rêver sa vie que la vivre, encore que la vivre ce soit encore la rêver, mais moins mystérieusement et moins clairement à la fois, d'un rêve obscur et lourd, semblable au rêve épars dans la faible conscience des bêtes qui ruminent.
  • L'humaniste, qui lisait trop, mangeait trop. Il avait des citations et des renvois et ces deux incommodités répugnaient également à sa voisine (...).

Notes et références[modifier | modifier le code]