Les Nuits blanches

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Les Nuits blanches
Publication
Auteur Fiodor Dostoïevski
Titre d'origine
Белые ночи
Langue russe
Parution 1848

Les Nuits blanches : roman sentimental (souvenir d'un rêveur) (Белые ночи) est une longue nouvelle de l'écrivain russe Fiodor Dostoïevski publiée en 1848. Long d'une centaine de pages (Folio), le récit est divisé en cinq parties : quatre « nuits » et un « matin ». L'histoire est narrée par un narrateur anonyme, un jeune homme qui vit à Saint-Pétersbourg et souffre de solitude. Il rencontre une jeune femme et en tombe amoureux; malgré les apparences, cet amour ne sera pas vraiment partagé: la jeune fille, tourmentée par un chagrin d'amour, retrouve l'homme qu'elle a aimé et reprend sa liaison avec lui. Le narrateur retourne alors à sa solitude...

Le titre[modifier | modifier le code]

Selon Ely Halpérine-Kaminsky, un des premiers traducteurs de la nouvelle en français, lorsque l'on parle à Saint-Pétersbourg des nuits blanches, on évoque l'époque durant laquelle le soleil se lève vers une heure du matin et se couche vers neuf heures le soir[1].

Résumé[modifier | modifier le code]

Saint-Pétersbourg à minuit, durant les nuits blanches (1999).

Le narrateur est un jeune fonctionnaire qui parcourt Saint-Pétersbourg en tous sens pour tromper son ennui et sa solitude. Au retour d'une promenade, il croise sur les bords de la Néva une jeune fille en pleurs. Il voudrait l'aborder mais n'ose pas, pourtant il chasse un homme saoul c venu l'importuner. La jeune femme accepte ensuite qu'il la raccompagne chez elle. Les deux jeunes gens promettent de se revoir le lendemain soir au même endroit.

La jeune fille, qui répond au nom de Nastienka, tient sa promesse; elle cherche un confident, pas un amoureux. Le jeune homme, lui, se définit comme rêveur. Il parle de lui à la troisième personne, souffre de la solitude, et n'a aucun ami. À vingt-six ans, il a déjà le sentiment d'avoir gâché sa vie, et les deux soirées qu’il vient de passer avec elle sont les seules où il a vécu.

Couverture de la première édition en tirage séparé des Nuits blanches (1865).

Nastienka raconte sa pauvre existence d'orpheline recueillie par sa grand-mère aveugle. À quinze ans, elle fait une bêtise : sa grand-mère a depuis épinglé sa robe à la sienne pour qu’elle ne puisse pas s'éloigner et qu'elle s’amende. Elle vit ainsi dans un huis clos étouffant et rêve de partir. La chance lui avait portant souri avec un locataire, jeune et bel étudiant, qui l'avait invitée avec sa grand-mère au théâtre. C'est la seule sortie qu'elle ait jamais faite. Et quand il lui annonce son départ pour Moscou , elle veut partir avec lui, malgré ses seize ans. Il promet de revenir dans un an et de l’épouser, et aujourd’hui, voici un an et trois jours qu'il est parti. Tiendra-t-il sa promesse ?...

Le narrateur est tombé amoureux de Nastienka presque immédiatement. Celle-ci cherche à calmer les craintes du jeune homme, qui a peur de voir revenir l'étudiant. Il se laisse cependant bercer par les illusions : lors de la dernière nuit, quand il lui déclare son amour, elle lui répond : « Je l’aime mais ça passera » et elle accepte son amour. Ils font des projets, il va emménager chez elle comme locataire. Ils sont comme enivrés. Mais voilà qu'ils croisent un jeune homme : c’est l'étudiant! Aussitôt, Nastienka s’arrache de ses bras, court vers l’autre, et tous deux disparaissent. Le lendemain, Nastienka écrit au narrateur pour lui annoncer qu’elle va épouser l’étudiant la semaine suivante. Un amour de quelques jours n’était pas de taille contre un amour d’une année.

Le narrateur se projette alors quinze ans plus tard, et pense qu'il sera toujours aussi seul.

Extraits[modifier | modifier le code]

  • « Car vous me permettez, Nastienka, de faire mon récit à la troisième personne parce qu’à la première j’aurais terriblement honte. »
  • « Aujourd’hui, la journée a été triste, pluvieuse, sans éclaircie, comme ma future vieillesse. »
  • « Quand je serai mariée, nous serons très amis, mieux que des frères, je vous aimerai presque autant que lui… »

Personnages[modifier | modifier le code]

  • Le narrateur, vingt-six ans, idéaliste solitaire, fonctionnaire
  • Nastienka, jeune fille brune de dix-sept ans, orpheline, habite chez sa grand-mère
  • Grand-mère, aveugle, elle maintient sa petite-fille à ses côtés par une épingle qui lie leurs deux robes
  • Locataire, jeune étudiant venu s'installer dans la mezzanine de la maison de la grand-mère après la mort d'un vieux locataire

Traductions françaises[modifier | modifier le code]

Adaptations[modifier | modifier le code]

Affiche de l'adaptation théâtrale de 1981.

Une version radiophonique de la nouvelle, adaptée par Carlos Carretoni et Margaux Grilleau et réalisée par Michel Sidoroff a été diffusée le 11 juin 2016 sur France Culture . Elle est toujours disponible sur le site de la station[2].

Adaptations cinématographiques[modifier | modifier le code]

Signalons ici quelques adaptations au cinéma (parmi une dizaine)  : Nuits blanches de Luchino Visconti, sorti en 1957, Quatre Nuits d'un rêveur de Robert Bresson, sorti en 1971, Saawariya de Sanjay Leela Bhansali, sorti en 2007 et Nuits blanches sur la jetée de Paul Vecchiali, sorti en 2015.

Le film Two Lovers de James Gray est librement inspiré de la nouvelle, tout comme Lola, film de Jacques Demy.

Adaptations théâtrales[modifier | modifier le code]

La nouvelle a plusieurs fois été mise en scène. Signalons:

  • Les Nuits blanches, adaptation et mise en scène de Alain Gambin et Christine Verbeke ; avec Jean-Luc Battini et Marie Trintignan, au théâtre Guillaume Apollinaire, La Seyne-sur-mer, 22 mai 1981
  • Les Nuits blanches[3], adaptation de Florient Azoulay et Xavier Gallais, création au théâtre des Béliers (Avignon).7

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le joueur. Les nuits blanches, (trad. Ely Halpérine-Kaminsky), Paris, Plon, 1926, p. 141. [lire en ligne (page consultée le 6 avril 2024)]
  2. [écouter en ligne (page consultée le 6 avril 2024)]
  3. Florient Azoulay et Xavier Gallais, Les Nuits blanches, Paris, Les Cygnes, , 40 p. (ISBN 978-2-369-44383-4)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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