Les Nuits blanches

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Les Nuits blanches
Publication
Auteur Fiodor Dostoïevski
Titre d'origine
Белые ночи
Langue russe
Parution 1848

Les Nuits blanches : roman sentimental (souvenir d'un rêveur) (Белые ночи) est une longue nouvelle de l'écrivain russe Fiodor Dostoïevski publiée en 1848. Long d'une centaine de pages (folio), le récit est divisé en cinq parties : quatre "nuits" et un "matin".

Résumé[modifier | modifier le code]

Le narrateur est un jeune fonctionnaire qui parcourt Saint-Pétersbourg en tous sens pour tromper son ennui et sa solitude. Au retour d'une promenade, il croise sur les bords de la Néva une jeune fille qui pleure. Il voudrait l'aborder mais n'ose pas, pourtant il lui évite d’être importuné par un homme saoul. Elle accepte d'être raccompagnée chez elle. Les deux jeunes gens promettent de se revoir le lendemain soir au même endroit.

Nastienka tient promesse, elle cherche un confident, pas un amoureux. Lui se définit comme rêveur. Il parle de lui à la troisième personne, souffre de la solitude, mais n'a aucun ami. À vingt-six ans, il a déjà le sentiment d'avoir gâché sa vie et les deux soirées qu’il vient de passer avec elle sont les seules où il a vécu.

Nastienka raconte sa pauvre existence d'orpheline recueillie par sa grand-mère aveugle. À quinze ans, elle fait une bêtise ; sa grand-mère a depuis épinglé sa robe à la sienne pour qu’elle s’amende. Elle vit dans un huis clos étouffant et rêve de partir. La chance lui avait souri avec un locataire, jeune, beau, étudiant, qui les avait invitées au théâtre. C'est la seule sortie qu'elle ait jamais faite. Quand il lui annonce son départ pour Moscou et malgré ses seize ans, elle veut partir avec lui. Il promet de revenir dans un an et de l’épouser, et aujourd’hui, cela fait un an et trois jours. Va-t-il revenir ?

Le narrateur est tombé amoureux d'elle presque tout de suite. Nastienka cherche à calmer ses craintes de voir revenir son étudiant. Il se berce d’illusions : lors de la dernière nuit, quand il lui déclare son amour, elle lui répond : « Je l’aime mais ça passera » et elle accepte son amour. Ils font des projets, il va venir emménager chez elle comme locataire, ils sont enivrés. Mais ils croisent un jeune homme : c’est l'étudiant, elle s’arrache de ses bras et court vers l’autre et ils disparaissent. Le lendemain, elle lui écrit qu’elle épouse l’autre la semaine suivante. Un amour de quelques jours n’était pas de taille contre un amour d’une année.

Il se voit dans quinze ans, et pense qu'il sera toujours aussi seul.

Extraits[modifier | modifier le code]

  • « Car vous me permettez, Nastienka, de faire mon récit à la troisième personne parce qu’à la première j’aurais terriblement honte. »
  • « Aujourd’hui, la journée a été triste, pluvieuse, sans éclaircie, comme ma future vieillesse. »
  • « Quand je serai mariée, nous serons très amis, mieux que des frères, je vous aimerai presque autant que lui… »

Personnages[modifier | modifier le code]

  • Le narrateur, vingt-six ans, idéaliste solitaire, fonctionnaire
  • Nastienka, une brune de dix-sept ans, orpheline, habite chez sa grand-mère
  • Grand-mère, aveugle elle maintient sa petite-fille à ses côtés par une épingle qui lie leurs deux robes
  • Locataire, jeune étudiant venu s'installer dans la mezzanine de la maison de la grand-mère après la mort du vieux locataire

Éditions françaises[modifier | modifier le code]

Adaptations[modifier | modifier le code]

Il existe une version radiophonique de la nouvelle, adaptée par Carlos Carretoni et Margaux Grilleau, et réalisée par Michel Sidoroff. Elle fut diffusée en 2016 sur France Culture, et est actuellement ré-écoutable sur le site de la station[1].

Adaptations cinématographiques[modifier | modifier le code]

Il y a eu au moins quatre adaptations au cinéma : Nuits blanches de Luchino Visconti, sorti en 1957, Quatre Nuits d'un rêveur de Robert Bresson, sorti en 1971, Saawariya de Sanjay Leela Bhansali, sorti en 2007 et Nuits blanches sur la jetée de Paul Vecchiali, sorti en 2015.

Le film Two Lovers de James Gray est inspiré librement de la nouvelle.

Lola, film de Jacques Demy, est également inspiré des Nuits blanches.

Adaptation théâtrale[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Les nuits blanches de Fiodor Dostoïevski », sur franceculture.fr,
  2. Florient Azoulay et Xavier Gallais, Les Nuits blanches, Paris, Les Cygnes, , 40 p. (ISBN 978-2-369-44383-4)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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