Les Moëres (Nord)

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Les Moëres
Les Moëres (Nord)
La mairie.
Blason de Les Moëres
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Nord
Arrondissement Dunkerque
Intercommunalité Dunkerque Grand Littoral
Code postal 59122
Code commune 59404
Démographie
Gentilé Morins
Population 945 hab. (2013)
Densité 49 hab./km2
Géographie
Coordonnées 51° 01′ 01″ nord, 2° 33′ 00″ est
Altitude Min. −5 m
Max. 2 m
Superficie 19,46 km2
Élections
Départementales Dunkerque-2
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégration Ghyvelde
Localisation
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Les Moëres
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Les Moëres

Les Moëres (De Moeren/Moerkerke en néerlandais[1], litt. Les Marais) est une ancienne commune française située dans le département du Nord, en région Nord-Pas-de-Calais, devenue, le , une commune déléguée de la commune nouvelle de Ghyvelde.

De l'autre côté de la frontière se trouve l'ancienne commune belge du même nom : De Moeren, dans laquelle il n'y d'ailleurs pas de véritable village : le « centre » officiel de la commune était un carrefour avec l'une ou l'autre ferme.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

Les Moëres dans son canton et son arrondissement.

Située dans le Blootland à proximité de la frontière belge, dans une zone de polders.
Les Moëres sont situées à 4 km de l'A16, à 17 km de Dunkerque, à 5 km d'Hondschoote, à 4 km de Ghyvelde et à 8 km de Bray-Dunes.

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Communes limitrophes des Moëres
Uxem Moëres
Warhem Hondschoote

Toponymie[modifier | modifier le code]

La présence du tréma fait que les francophones prononcent généralement « les mots-aires », plus rarement « les moires ». L'origine flamande du toponyme, De Moeren (littéralement Les Marais, pluriel de De Moer), inciterait plutôt à prononcer « les moures », ce que font beaucoup de francophones belges ainsi que des Français connaissant suffisamment le néerlandais ou le flamand.

Histoire[modifier | modifier le code]

Mon nom de famille est très répandu et vient, pour certains de ses porteurs, du Peuple ayant habité les Moeres (Allant de Boulogne sur mer à Terneuzen à cette époque). Il est inscrit un peu partout et mentionné dans La Guerre des Gaules[2]. On compte des Hommes Politiques, des Ecrivains, des Philosophes, des Zinzins, de nombreux Saint et Abay, des Villes, des fleuves etc. Du fait de l'ancienneté de ce patronyme, les familles n'ont pour la plupart pas de liens direct avec l'ensemble des porteurs de ce nom. Certains l'héritent d'origines Mauritaniennes. Il est courant d'apposer son nom sur ses créations.

En retrait du massif dunaire, la dépression naturelle des Moëres ne bénéficie du système de wateringues qu'au XVIIe siècle. À l'époque, les Moëres étaient une vaste lagune. Pour une partie, l'abbaye des Dunes y exerçait un droit de pêche, tandis que le reste était encore un vaste marécage réputé propice à quelques maladies endémiques (il n'existait ni égout ni fosses septiques ni station d'épuration autour des noyaux de populations), voir Les Moëres.

Les Moëres furent longtemps une possession espagnole : par les héritages successifs, le comté de Flandre, dont dépendait le territoire actuel des Moëres, passe aux ducs de Bourgogne puis aux rois d'Espagne. Leurs représentants au XVIIe siècle, les archiducs Albert et Isabelle, désireux d'exploiter ces terres et de les rendre vivables font appel à Wenceslas Cobergher, qui entreprend en 1619 l'assèchement de la Petite et de la Grande Moëre. 23 moulins à vent exondent l'eau qui est rejetée sans fin dans le Ringsloot, un fossé-digue ceinturant le marais. Un réseau de canaux, de rigoles, de watergangs complète le dispositif de poldérisation qui fonctionne encore aujourd'hui et qui doit être maintenu en état sous peine de ré-inonder cette zone aujourd'hui non seulement cultivée, mais habitée par des milliers de gens.

En , lors du début du siège de Dunkerque par les français, (la France et l'Espagne s'affrontent dans la région depuis près de deux siècles, depuis la rivalité entre François Ier et Charles Quint jusqu'aux guerres de conquête de Louis XIV), le représentant du roi d'Espagne commandant à Dunkerque, le marquis de Leyde fait ouvrir les écluses pour inonder la campagne et empêcher le progression de l'ennemi (cette opération d'ouverture des écluses pour provoquer l'inondation fut plusieurs fois utilisée au cours des siècles). Les Moëres qui avaient été drainées et asséchées depuis 20 ans, habitées et cultivées, sont de nouveau sous l'eau, seule l'église,construite en 1632, émergeait. En 1647, des déserteurs espagnols réfugiés dans l'église des Moëres, violent, pillent et tuent à travers les campagnes environnantes, jusqu'à ce qu'en 1650, un ouragan dévaste la paroisse et emporte la barque des déserteurs, ceux-ci bloqués dans l'église moururent de faim[3]. L'église disparut elle aussi et ne sera reconstruite qu'en 1826[4].

Antoine Ricouart d'Hérouville, comte d'Hérouville, a fait défricher au début du XVIIIe siècle la plaine de Ghyvelde, qu'il venait de recevoir du roi Louis XIV à l'état de terres incultes, à la même époque qu'il fit assécher les terres marécageuses des Moëres qu'il avait également reçues. Le roi appréciant cette action érigea ces terres en seigneurie pour le remercier. Par lettres du et du , le comte reçut le titre de seigneur de Moerlandt avec haute justice (droit de prononcer la peine de mort voir justice seigneuriale)[5].

Depuis la destruction de Thérouanne par Charles Quint en 1553, et la disparition du diocèse de Thérouanne, Les Moëres comme toute cette partie de la Flandre française relève du diocèse d'Ypres. La paroisse dépend alors du doyenné de Bergues[4].

Après les périodes troubles de la Révolution , et notamment l'épisode du siège de Dunkerque par les nations coalisées contre la France et qui mena à la bataille d'Hondschoote en 1793, le travail est à reprendre : le chevalier Jean-Louis De Buyser de Dunkerque se met à l'ouvrage, action qui profite à toute la région[6].

À la fin XIXe - début XXe siècle, une ligne de chemin de fer relie Hondschoote à Bray-Dunes via Ghyvelde et Les Moëres.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Pendant la Première Guerre mondiale, Hondschoote est de 1915 à 1918, le siège d'un commandement d'étapes, c'est-à-dire un élément de l'armée, organisant le stationnement de troupes, comprenant souvent des chevaux, pendant un temps plus ou moins long, sur les communes dépendant du commandement, en arrière du front. En 1917, Les Moëres est une des communes dépendant de ce commandement d'étapes, ayant donc, à ce titre, accueilli des troupes, dont des belges[7]. En début 1917, Bray-Dunes, Ghyvelde, Les Moëres accueillent nombre de troupes belges : infanterie, artillerie, génie[8]...

Le , un avion parti de Dunkerque, en panne, s'est posé aux Moëres. En atterrissant, l'hélice s'est fendue. Les autorités militaires belges ont aussitôt fourni un piquet de garde[9].

En février 1917, la distillerie des Moëres emploie des prisonniers de guerre. Ils sont surveillés et encadrés par un peloton de garde spécifiquement attaché à ce travail[10]'[11].

Le , deux bombes ont été lancées sur Le Moëres. Elles n'ont pas éclaté. Le service des munitions a été prévenu afin qu'il les prenne en charge[12].

Le , un cas de diphtérie s'est déclaré dans la ferme Mormentyn située sur la commune des Moëres. Cela a obligé les troupes belges qui y cantonnaient (15 hommes, 26 chevaux) à évacuer d'urgence les lieux. Le fils de famille va à l'école de Ghyvelde. Il y a déjà eu un cas de diphtérie, suivi de mort trois semaines plus tôt environ et l'enfant décédé allait également à l'école de Ghyvelde[13].

Depuis 1918[modifier | modifier le code]

Entre les deux guerres mondiales, Les Moëres font partie du dispositif de défense de la France contre une éventuelle offensive allemande : en cas de besoin, il est prévu d'y provoquer une inondation défensive pour bloquer les troupes ennemies. On y construit également des blockhaus intégrés à une suite continue de constructions défensives allant de Bray-Dunes à Bailleul : voir secteur fortifié des Flandres, partie intégrante de la ligne Maginot.

Prospective : cette zone est l'une des plus vulnérables au risque de montée du niveau de la mer induit par les modifications climatiques globales

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Maire en 1802-1803 : Jean Boo[14].

Maire en 1807 : Debuyser[15].

Maire en 1854 : M. Geeraert[16].

Maire en 1881 et 1883 : J. Mallengier propriétaire et agriculteur[17],[18].

Maire de 1887 à 1908 : J. Mallengier propriétaire et agriculteur, chevalier du mérite agricole en 1895[19].

Maire de 1908 à 1925 : E. Vandewalle, agriculteur[20].

Maire de 1925 à 1929 : Ange Dehouck[21].

Maire de 1929 à 1938 : Achille Brygo[22].

Maire en 1938-1939 : Joseph Vermersch[23].

Maire de 1951 à 1973 : G. Dereudre[24].

Maire de 1973 à 1978 au moins : Ignace Vermersch[25].

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
? en 1837 Jean-Baptiste Bollengier[26]    
         
avant 1977 ? G. Dereudre    
avant 1983 ? Ignace Vermersch    
avant 1988 ? Jean-Pierre Gast    
? mai 2004 Michel Figoureux
Décédé en cours de mandat[27]
   
2004 décembre 2015 Hervé Laniez   Conseiller communautaire de la
CC des Hauts de Flandre (2014-2015)
[28],[29].

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[31],[Note 1].

En 2013, la commune comptait 945 habitants, en augmentation de 28,05 % par rapport à 2008 (Nord : 1,21 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
364252287458670767884912927
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
894873851881862847844913962
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 0251 0681 01393886986784243648
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 2011 2013
716642683748693670732862945
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[32] puis Insee à partir de 2006[33].)
Histogramme de l'évolution démographique

Pyramide des âges[modifier | modifier le code]

Pyramide des âges à Les Moëres en 2007 en pourcentage[34].
HommesClasse d’âgeFemmes
0,3 
90 ans ou +
0,3 
3,1 
75 à 89 ans
3,2 
10,6 
60 à 74 ans
10,1 
22,1 
45 à 59 ans
20,3 
24,4 
30 à 44 ans
25,1 
18,5 
15 à 29 ans
15,7 
21,0 
0 à 14 ans
25,3 
Pyramide des âges du département du Nord en 2007 en pourcentage[35].
HommesClasse d’âgeFemmes
0,2 
90 ans ou +
0,7 
4,6 
75 à 89 ans
8,2 
10,4 
60 à 74 ans
11,9 
19,8 
45 à 59 ans
19,5 
21,0 
30 à 44 ans
19,9 
22,5 
15 à 29 ans
20,9 
21,5 
0 à 14 ans
18,9 

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

L'église Notre-Dame-de-l'Assomption

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason d

Les armes de Les Moëres se blasonnent : D'argent à la gerbe de blé de sable liée d'argent, soutenue d'une couronne de blé ouverte de sable liée d'argent.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • L. Quarré-Reybourbon, Le dessèchement des wateringues et des moëres dans l'arrondissement de Dunkerque (livre numérique au format epub ou pdf sur le site Westhoekpedia)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références[modifier | modifier le code]

  1. roepstem.net - vlaanderen
  2. « La Guerre des Gaules/Texte entier - Wikisource », sur fr.wikisource.org (consulté le )
  3. Raymond de Bertrand, Notice historique sur Zuydcoote, Dunkerque, Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, (lire en ligne), p. 61-62
  4. a et b Mémoire de la Société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, 1862-1864, neuvième volume, p. 65, lire en ligne.
  5. Louis de Baecker, Recherches historiques sur la ville de Bergues (lire en ligne), p. 108
  6. Raymond de Bertrand op. cit. page 106
  7. « Journaux des marches et opérations des corps de troupe - Mémoire des hommes », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le ).
  8. Journal de marche du commandement d'étapes d'Hondschoote, janvier-avril 1917, p. 5, lire en ligne.
  9. Journal de marche du commandement d'étapes d'Hondschoote, août 1915-septembre 1916, p. 747, lire en ligne.
  10. Journal de marche du commandement d'étapes d'Hondschoote, janvier-avril 1917, p. 48, lire en ligne.
  11. Journal de marche du commandement d'étapes d'Hondschoote, janvier-avril 1917, p. 58, lire en ligne.
  12. Journal de marche du commandement d'étapes d'Hondschoote, avril-septembre 1917, p. 145., lire en ligne.
  13. Journal de marche du commandement d'étapes d'Hondschoote, septembre 1917- février 1918, p. 77., lire en ligne.
  14. Annuaire statistique du département du Nord pour l'an XI de la République 1802-1803, p. 272, lire en ligne.
  15. « Annuaire statistique du département du Nord Année 1807 », sur lillonum.univ-lille.fr, p. 142-143 -images 172-173.
  16. Almanach du commerce Département du Nord 1854
  17. « Le Petit Nord : journal politique quotidien ["puis" journal républicain quotidien du matin "puis" journal républicain absolument indépendant] », sur Gallica, (consulté le ), p. 2..
  18. Annuaire Ravet Anceau du département du Nord Année 1883
  19. Annuaire Ravet Anceau Département du Nord Années 1887 à 1908
  20. Annuaire Ravet Anceau Département du Nord Années 1909 à 1914 et 1922 à 1925
  21. Annuaire Ravet Anceau Département du Nord Années 1926 à 1929
  22. Annuaire Ravet Anceau Département du Nord Années 1930 à 1938
  23. Annuaire Ravet Anceau Département du Nord Années 1938 1939
  24. Annuaire Ravet Anceau Département du Nord Années 1952 à 1973
  25. Annuaire Ravet Anceau Département du Nord Années 1974 à 1979
  26. Cité (titre et nom) dans acte de mariage Debavelaere-Bancquart du 27.12.1837 à Drincham (AD59)
  27. « Les Moëres – Hervé Laniez se représente en mars », sur lavoixdunord.fr, La Voix du Nord,  : « Michel Figoureux, maire, décédé en mai 2004 ».
  28. « Accueil / Communauté de Communes des Hauts de Flandre », sur cc-hautsdeflandre.fr (consulté le ).
  29. http://cluster011.ovh.net/~cchautsdts/wp-content/uploads/2014/compterendu/CC14-01-14.pdf
  30. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
  31. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
  32. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  33. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 201120122013 .
  34. « Évolution et structure de la population à Les Moëres en 2007 », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  35. « Résultats du recensement de la population du Nord en 2007 » [archive du ], sur le site de l'Insee (consulté le ).