Leonard Smithers

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Leonard Smithers
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 46 ans)
LondresVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Leonard Charles SmithersVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Vue de la sépulture.

Leonard Smithers, né le à Sheffield et mort le à Londres, est un éditeur britannique qui publia des auteurs décadentistes et des ouvrages érotiques durant une époque qui était très répressive.

Biographie[modifier | modifier le code]

Devenu solliciteur à Londres, Smithers rencontre l'explorateur Richard Burton grâce auquel il édite les Mille et Une Nuits en 1885. Il travaille ensuite à ses côtés sur des projets de traductions d'érotiques latins contenus dans un recueil intitulé Priapeia (en) (1890).

En 1888, il lance comme imprimeur, en association avec d'autres éditeurs d'érotiques, Edward Avery (en), William Lazenby (en) et Harry Sidney Nichols (en), une maison d'édition d'ouvrages clandestins appelée Erotika Biblion Society (en), qui publia entre autres le fameux Teleny attribué à Wilde. Qualifiés de pornographiques, ces livres sont vendus par correspondance et non dans le circuit des librairies, ce qui ne l'empêche pas d'être victime de harcèlement de la part de la police du fait du Post Office (Protection) Act voté en 1884 au Parlement britannique (cette loi fut abrogée en 1967)[1],[2].

Par la suite, alors que certains de ces anciens collègues s'installaient à Paris, ville plus libérale, Smithers ouvre cette fois sur Bond Street une maison d'édition et librairie à son nom, et publie les travaux de : Aubrey Beardsley, Max Beerbohm, Aleister Crowley, Ernest Dowson, Paul de Kock, Knut Hamsun, Laurence Housman, Arthur Symons et Oscar Wilde, ainsi que des auteurs moins connus comme Vincent O'Sullivan, Conal Holmes O'Connell O'Riordan (en), Theodore Wratislaw (en) et Nigel Tourneur (pseudonyme d'un auteur non identifié).

Avec Beardsley et Symons, il fonde en 1896, le magazine The Savoy, qui ne compte que huit numéros. La revue est malmenée par les librairies WH Smith qui refusent de la diffuser à cause des illustrations tirées des œuvres de William Blake, jugées choquantes. L'incarcération d'Oscar Wilde n'arrange pas leurs affaires : le trio jette l'éponge au bout d'une année[3].

En 1897, il édite par souscription à 250 exemplaires les vingt-deux tomes de La Comédie humaine de Balzac, illustré d'eaux-fortes de Frédéric-Émile Jeannin et Ricardo de Los-Rios d'après Gaston Bussière.

Figure importante du mouvement décadentiste anglais, résolument opposé aux valeurs conservatrices victoriennes, Smithers fait faillite en 1900 et se suicide le jour de son anniversaire, à 46 ans.

Sa tombe fut payée par lord Alfred Douglas.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Patrick J. Kearney, A history of erotic literature, Londres, Macmillan, 1982, pp. 151–153.
  2. Jon R. Godsall, The Tangled Web: A Life of Sir Richard Burton, Troubador Publishing Ltd, 2008, p. 396.
  3. Matthew Sweet, Inventing the Victorians, Londres, Faber and Faber, 2001, pp. 206-208.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]