Lentille de Nimrud

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Lentille de Nimrud
Photo de la lentille de Nimrud, au British Museum.
Photo de la lentille de Nimrud, au British Museum.
Type Disque de quartz
Dimensions Diamètre : 1,25 cm
Épaisseur : 0,25 cm au centre
Grand axe : 4,2 cm
Petit axe : 3,45 cm
Matériau Quartz
Méthode de fabrication Polissage
Fonction Lentille optique
Élément décoratif
Période VIIIe siècle av. J.-C. (circa 750 av. J.-C. - 710 av. J.-C.
Culture Néo-assyrienne
Date de découverte 1845
Lieu de découverte Kalkhu/Nimrud, palais nord-ouest d'Assurnazirpal II
Coordonnées 36° 05′ 57″ nord, 43° 19′ 39″ est
Conservation British Museum
Fiche descriptive The Nimrud Lens / The Layard Lens

Sans doute le plus ancien « instrument » optique jamais découvert, la lentille de Nimrud, ou lentille de Layard, fait partie des objets ramenés des fouilles opérées à Kalkhu près de Nimrud, par Austen Henry Layard en 1845. Son ancienneté est remarquable et elle pourrait être la plus ancienne lentille optique jamais découverte, mais son usage continue à faire débat.

Découverte[modifier | modifier le code]

Austen Layard mena de 1845 à 1851 des recherches archéologiques à Kalkhu une ancienne capitale de l'empire néo-assyrien. C'est dans l'une des chambres du palais nord-ouest, une chambre jusque-là inexplorée, qu'il découvre alors de nombreux artefacts de verre et de bronze, vases, armes, etc.[1] Une petite bouteille de verre, trouvée dans la chambre attenante à la chambre AB, avait une gravure du nom du roi Sargon, ce qui permit de dater approximativement la plupart des trouvailles de la nouvelle chambre AB vers le VIIIe siècle av. J.-C. Deux bols de verre transparent furent trouvés dans cette chambre aux côtés d'un disque de quartz, que Layard identifia immédiatement comme étant une lentille. La lentille était ensevelie sous un tas d'émaux bleus d'un objet décoratif disparu à l'époque des fouilles[2].

La lentille[modifier | modifier le code]

La lentille, un disque de cristal de roche fut confiée au retour de Layard en Angleterre à David Brewster qui l'examina et en déduit qu'elle était destinée à concentrer les rayons du soleil ou à servir de loupe[2],[3].

Plano-convexe, elle possède une focale d'environ 110 mm mais son polissage est très irrégulier[4].

Ancienneté et usage[modifier | modifier le code]

Son ancienneté — elle aurait été faite entre le Ier millénaire av. J.-C. et le VIIe siècle av. J.-C.[5] — est remarquable : si l'on sait que des lentilles de quartz ont été utilisées à Babylone, dans l'ancienne Égypte ou en Grèce antique, peu nous sont parvenues et pas aussi anciennes. Plusieurs objets ayant une forme ressemblante à une lentille optique ont été retrouvés jusqu'à 2500 ans av. J.-C. servant prosaïquement à faire les yeux des statues égyptiennes[6]. Les Grecs avaient plutôt tendance à remplir des sphères de verre avec de l'eau, plutôt que fabriquer de vraies lentilles en verre et l'art de polir le verre pour en faire des lentilles d'une forme voulue n'est apparut qu'au Moyen Âge. On sait qu'une lentille pour aider à voir correctement aurait pu être faite au Ier siècle pour Néron selon Pline l'Ancien[7]. La lentille de Nimrud apparaît ainsi comme la première lentille à destination optique qui ait été réalisée[6].

D'après un professeur à l'université de Rome, Giovanni Pettinato, peut-être que cette lentille aurait pu servir dans un télescope réfractif, ce qui selon lui expliquerait les vastes connaissances astronomiques des assyriens. Cette théorie est contestée par une grande partie de la communauté scientifique[3].

Une utilisation de la lentille comme loupe rudimentaire semble plus probable[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Layard 1853, p. 176.
  2. a et b Layard 1853, p. 197.
  3. a b et c (en) David Whitehouse, « World's oldest telescope? », sur BBC News, BBC Online Network, (consulté le ).
  4. //books.google.com/books?id=nbXS3Vf0nm4C&pg=PA3 .
  5. //books.google.com/books?id=1ec-WJz3470C&pg=PA16
  6. a et b //books.google.com/books?id=_RV_AAAAQBAJ&pg=PA3 .
  7. //books.google.com/books?id=6CxVaABhc0cC&pg=PA43 .

Bibliographie[modifier | modifier le code]

(en) Austen Henry Layard, Discoveries in the ruins of Nineveh and Babylon: with travels in Armenia, Kurdistan and the desert: being the result of a second expedition undertaken for the Trustees of the British Museum, New York, G.P. Putnam and Co., , 686 p. (OCLC 1097992, LCCN 14016852, lire en ligne).