Leishmaniose cutanée

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Cutaneous leishmaniasis
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Photographie datant de 1917 d'un cas de leishmaniose cutanée au Proche-Orient, où l'affection est connue sous le nom de « boutons de Jéricho » en raison de la fréquence de survenue aux abords de la vieille ville de Jéricho.
Causes Leishmania, Leishmania tropica, Leishmania aethiopica (en), Leishmania mexicana (en) ou Leishmania braziliensisVoir et modifier les données sur Wikidata
Transmission Transmission par les moustiques (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Incubation min 2 moisVoir et modifier les données sur Wikidata
Incubation max 5 annéesVoir et modifier les données sur Wikidata
Symptômes Papule, ulcère et cicatriceVoir et modifier les données sur Wikidata

Traitement
Traitement Antibiotique, opération chirurgicale et physiotherapy (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Médicament Méglumine, amphotéricine B, pentamidine, fluconazole, kétoconazole, itraconazole et dapsoneVoir et modifier les données sur Wikidata
Spécialité InfectiologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CIM-10 B55.1
CIM-9 085.1-085.4
DiseasesDB 3266 29171
MeSH D016773

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La leishmaniose cutanée est la forme la plus commune de leishmaniose. C'est une infection cutanée provoquée par un parasite unicellulaire qui est transmis par des piqures de phlébotome. Il y a environ 20 espèces de Leishmania qui peuvent causer une leishmaniose cutanée. Elle était autrefois également connue sous le nom de bouton d'Orient, Clou de Biskra, clou de Biskra, bouton d'Alep ou Bouton d'Alep, suivant les régions et la connaissance ou l’ignorance des règles d’usage des majuscules en français :

  • Bouton d'Orient, clou de Biskra ou Clou de Biskra sur le pourtour méditerranéen.
  • Bouton d'Alep au Proche-Orient.


Epidemiologie[modifier | modifier le code]

Leishmaniose cutanée en Afrique du Nord; Leishmania infantum = vert, Leishmania major = bleu, Leishmania tropica = rouge[1]
Cycle parasitaire des Leishmanioses. Cliquer sur l’image pour agrandir

La leishmaniose cutanée est endémique dans de nombreuses régions du monde, dont l'Afrique du Nord[1]. Environ vingt espèces différentes de Leishmania sont capables d'infecter les humains. La distribution de la leishmaniose cutanée est très étroitement liée à la géographie et les villages même distants de 15 milles peuvent avoir des taux de leishmaniose cutanée très différents.

Quelques espèces de Leishmania sont étroitement liées aux humains et sont donc trouvées dans les villes (par exemple, L. tropica), tandis que certaines sont traditionnellement davantage associées à des espèces animales et sont donc considérées comme des zoonoses (par exemple, L. major). Quelques espèces qui sont traditionnellement considérées comme animales (par exemple, L. panamensis) peut devenir principalement des maladies humaines[2].

Pathologie[modifier | modifier le code]

Leishmaniose cutanée
Leishmaniose cutanée - Guyane fr

Les Promastigotes de leishmania sont transmis à la peau humaine par la piqure d'un phlébotome. La Leishmania envahit alors les macrophages humains et se divise à l’intérieur des cellules.

Une lésion rouge surélevée, se développe à l'emplacement de la piqure (souvent des semaines ou parfois des années plus tard). La lésion alors s’ulcère et peut secondairement être infectée par des bactéries. Pour de nombreuses espèces (par exemple, L. major) la lésion guérit souvent spontanément avec une cicatrice atrophique. Chez quelques espèces (par exemple, L. viannia braziliensis) la lésion peut spontanément guérir avec une cicatrice, puis réapparaître ailleurs (particulièrement sous l’aspect de lésions cutaneo-muqueuses destructives). Les lésions d'autres espèces de leishmania peuvent guérir spontanément puis réapparaître sous forme de lésions satellites autour de l'emplacement de la lésion originale, ou le long du trajet de drainage lymphatique.

Quelques espèces ont tendance à entrainer une leishmaniose cutanée (par exemple, L. major et L. tropica), tandis que quelques espèces tendent à provoquer une leishmaniose viscérale (par exemple, L. infantum et L.donovani).

Leishmaniose cutanée post kala-azar[modifier | modifier le code]

Pour les espèces qui provoquent habituellement une leishmaniose viscérale (par exemple, L. infantum ou L. donovani) on peut, après traitement bien suivi, voir réapparaître des lésions cutanées multiples appelées « leishmaniose cutanée post kala-azar ». Ce n'est pas le résultat d’un traitement insuffisant de la leishmaniose viscérale. Les lésions cutanées répondront à un nouveau traitement.

Leishmaniose cutanéo-muqueuse[modifier | modifier le code]

La leishmaniose cutanéo-muqueuse est la forme la plus redoutée des leishmanioses cutanées parce qu'elle entraîne lésions destructives et mutilantes du visage. Elle est provoquée le plus souvent par Leishmania braziliensis Vianna, et L.aethiopica a également été décrit plus rarement.

Traitement[modifier | modifier le code]

Ulcère de leishmaniose sur l'avant-bras

L'importance d’un traitement adapté de la leishmaniose cutanée est très variable. Les traitements qui fonctionnent pour certaines espèces de leishmania peuvent ne pas fonctionner pour les autres. On recommande de demander l’avis d'un spécialiste en médecine tropicale. Dans l’idéal, tout devrait être tenté pour identifier l’espèce de leishmania en cause par des techniques moléculaires. Dans le contexte d'un pays en voie de développement, il y a souvent une seule espèce seulement présente dans une localité particulière, ainsi il est habituellement inutile de caractériser chaque infection. Malheureusement, la leishmaniose est une maladie orpheline, et presque toutes options thérapeutiques courantes ont un risque toxique, avec des effets secondaires significatifs.

Leishmania major

On considère souvent que les infections à L.major doivent guérir spontanément. Cependant on a rapporté plusieurs cas graves provoqués par L.major en Afghanistan. En outre des cas graves de leishmananiose cutanées provoqué par L.infantum sont maintenant décrits.

Leishmania (Vianna) braziliensis

Le traitement est obligatoire en raison du risque de développer les lésions cutanéo-muqueuses.

L’antimoine pentavalent est actuellement le traitement de choix dans le monde entier. Dans quelques régions d'Amérique latine l’amphotéricine B est devenue plus importante.

La nouvelle option thérapeutique résulte de l’introduction d’une nouvelle molécule utilisable par voie orale, la Miltefosine (Impavido) qui s’est montré très efficace et sûre dans plusieurs essais cliniques pour la leishmaniose viscérale et cutanée. Les études récentes en Bolivie montrent un taux de guérison élevé pour la leishmaniose cutanéo-muqueuse. Les premières études comparatives avec l’antimoine pentavalent en Iran et au Pakistan montrent également un taux élevé de guérison pour L.major et L.tropica.

Il est autorisé dans de nombreux pays d'Amérique latine (par exemple la Colombie) en Allemagne, le pays d'origine de l’inventeur Zentaris Gmbh. En il a reçu le statut de médicament orphelin de la Food and Drug Administration des États-Unis. La molécule est généralement mieux tolérée que d'autres substances. Les effets secondaires principaux sont des troubles gastro-intestinaux pendant 1 à 2 jours au début du traitement qui n'affecte pas son efficacité.

Une infection bactérienne secondaire (particulièrement avec le Staphylococcus aureus ) est fréquente et peut exiger un traitement antibiotique.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b K. Aoun et A. Bouratbine, « Cutaneous Leishmaniasis in North Africa: a review. », Parasite, vol. 21,‎ , p. 14 (PMID 24626301, PMCID 3952656, DOI 10.1051/parasite/2014014)
  2. (en) Vergel C, Palacios R, Cadena H, et al., « Evidence for Leishmania (Viannia) parasites in the skin and blood of patients before and after treatment », J Infect Dis, vol. 194,‎ , p. 503–511