Le Dictionnaire khazar

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Le Dictionnaire khazar
Roman-lexique en 100 000 mots
Auteur Milorad Pavić
Genre Roman
Version originale
Langue Serbe
Titre Hazarski rečnik
Хазарски речник
Date de parution 1984
Version française
Traducteur Maria Bejanovska
Éditeur Éditions Belfond (1re édition)
Le Nouvel Attila (réédition)
Date de parution 1988 (1re édition)
2015 (réédition)
Nombre de pages 285 (réédition)
ISBN 978-2371000148

Le Dictionnaire khazar (en serbo-croate : Hazarski rečnik, en serbe en écriture cyrillique : Хазарски речник) est un roman de l'écrivain serbe Milorad Pavić publié en 1984 et traduit en français en 1988.

Thème[modifier | modifier le code]

Le Dictionnaire khazar retrace la naissance et la disparition des Khazars, un peuple venu d'Orient[évasif], à travers les principaux mots de son histoire. Il se présente sous une forme originale, puisque de n'importe quel endroit d'où le lecteur commence, il peut comprendre le récit — ou du moins une signification possible du récit. Il par ailleurs existe trois versions de ce livre : une version féminine, une version masculine et une version androgyne.

Les Khazars[modifier | modifier le code]

Les Khazars étaient un peuple turcique semi-nomade d’Asie centrale ; leur existence est attestée entre les VIe et XIIIe siècles. Le nom « Khazar » semble dériver d'un mot turc signifiant errant, nomade (gezer en turc moderne). Au VIIe siècle les Khazars s'établirent en Ciscaucasie aux abords de la mer Caspienne où ils fondèrent leur Khaganat. À leur apogée, les Khazars, ainsi que leurs vassaux, contrôlaient un vaste territoire qui pourrait correspondre à ce que sont aujourd'hui le sud de la Russie, le Kazakhstan occidental, l'Ukraine orientale, la Crimée, l'est des Carpates, ainsi que plusieurs autres régions de Transcaucasie telles que l'Azerbaïdjan et la Géorgie.

Les Khazars remportèrent plusieurs séries de succès militaires sur les Sassanides, puis sur le califat, établi en deçà de la Cicscaucasie, empêchant ainsi toute invasion arabo-islamique du sud de la Russie. Ils s'allièrent à l'Empire byzantin contre les Sassanides et le Rus' de Kiev. Lorsque le Khaganat devint une des principales puissances régionales, les Byzantins rompirent leur alliance et se rallièrent aux Rus' et Petchénègues contre les Khazars. Vers la fin du Xe siècle, l'Empire khazar s'éteignit progressivement et devint l'un des sujets de la Rus' de Kiev.

Au VIIIe siècle, pris en tenaille entre les Orthodoxes et les Musulmans, les Khazars invitèrent un moine, un derviche et un rabbin à débattre des mérites de chaque religion. À la suite de cette polémique, selon une tradition historiquement contestée, le roi et une partie de la noblesse des Khazars se seraient convertis au judaïsme[1]. Le livre de Milorad Pavić reflète cette évolution puisque l'essentiel du « dictionnaire » est constitué de trois parties : le Livre Rouge (sources chrétiennes sur la question khazare), le Livre Vert (sources islamiques sur la question khazare) et le Livre Jaune (sources hébraïques sur la question khazare).

Accueil[modifier | modifier le code]

Le Dictionnaire khazar a inspiré un groupe d’auteurs amateurs ayant produit un livre collectif dans le cadre d’un atelier d’écriture créative Rémanence des mots. L’auteure de ce livre, Hôtel Virginia, est Dorothéa Schultz (Schultz), apparue dans le même Dictionnaire khazar[2].

Récompenses[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Anne Coldefy-Faucard, Histoire de la Russie et de son empire, Flammarion, impr. 2009 (ISBN 978-2-08-123533-5 et 2-08-123533-1, OCLC 690495281, lire en ligne)
  2. Shultz, Dorothéa., Hôtel Virginia, Réma éditions, (ISBN 978-2-491432-00-3 et 2-491432-00-5, OCLC 1135289541, lire en ligne)

Annexes[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

La source principale, directe ou indirecte, du thème, est le Kitâb al-hujja wa-l-dalîl fî nusr al-dîn al-dhalîl, "Livre de la réfutation et de la preuve concernant la religion méprisée", ou Kitâb al-Khazari, "Livre du khazar", ou en hébreu Sefer al-Khazari (Kuzari), de Juda Halevi (1075-1141), un des grands poètes de l'âge d'or andalou.

Ce Kuzari, œuvre de fiction, est lui-même inspiré du Tahafut al-Falasifa de Al-Ghazâlî (1058-1111), et a inspiré d'autres œuvres, dont Le Livre du gentil et des trois sages de Raymond Lulle (1232-1315).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]