Le Yoga de la connaissance

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Le Yoga de la connaissance est un ouvrage de Constant Kerneïz de 1955 qui introduit à la philosophie du Yoga.

Les Chapitres[modifier | modifier le code]

Première partie[modifier | modifier le code]

Chapitre 1. Critique de la connaissance du monde extérieur
L'existence du Monde extérieur n'est qu'une hypothèse invérifiable car la muraille de nos sensations ne nous ouvre aucun jour sur le dehors. L'Espace et le Temps ne sont que des formes de notre pensée ; ils ne représentent rien en dehors de nous. Ce que nous appelons la Matière n'est qu'un nom donné à nos sensations.

Chapitre 2. Critique de la Raison
La Raison, machine à penser, et son principal instrument : le langage. Examen critique des sensations et leur transformation en Idées générales. Le Temps et l'Espace, la Numération et la Géométrie. La Loi de Causalité ; la Loi des Grands Nombres. La doctrine du Karma.

Chapitre 3. Le monde intermédiaire
Un Monde intermédiaire entre la Matière et l'Esprit : le fluide vital ou Prana. Il fait partie du Monde extérieur. Le corps pranique de l'Homme et ses organes ou Chakras. L'Intellect et le Cœur. Les personnalités fonctionnelles et leur rôle.

Deuxième partie[modifier | modifier le code]

Chapitre 4. L'exploration du monde intérieur La psyché s'identifie avec notre ego, le monde du temps opposé au monde de l'espace. La pensée symbolique. Les idées-pures sont des idées sans symboles. Définition de l'ego. L'ego n'est pas le Moi. Les individus et les espèces. Comment l'espace asservit l'individu et l'enchaîne au cercle des renaissances.

Chapitre 5. Critique de la personnalité
Moi-Conscience-Existence. Les trois modalités de l'Ego : veille, sommeil léger, sommeil profond. Distinction entre l'Ego et la Personnalité. Les Personnalités multiples. Le cas des maisons hantées. L'apologue de Padma et de Lila. Comment, sous les formes d'Egos multiples, le même Moi se manifeste dans tous les lieux et tous les Temps.

Troisième partie[modifier | modifier le code]

Chapitre 6. La voie de la religion
Indépendant de l'Intellect, le sentiment religieux est inné dans le cœur de l'Homme. Le sentiment religieux est unique, mais les Religions varient. Le Mysticisme est l'âme de la Religion. Fanatisme et largeur de vues. La Religion hindoue.

Chapitre 7. La voie de l'occultisme
L'Occultisme,science des choses cachées. Esotérisme et Occultisme expérimental. La Métapsychique. Phénomènes spontanés et phénomènes provoqués. Les Facultés naturelles inconnues ou méconnues. L'Occultisme ne révèle aucune réalité, il nous fait passer dans un système de pensée différent du nôtre.

Chapitre 8. La voie du détachement
C'est l'Attachement dévoyé qui nous attache à la Connaissance fausse. Il n'est pas possible de s'attacher à une illusion dès qu'elle est reconnue comme telle. La technique ardue du Détachement, d'après l'enseignement de Patañjali. Le Détachement une fois réalisé, le But du Yoga est atteint : l'Union du Connaissant et du Connu, de l'Aimant et de l'Aimé.

Chapitre 9. L'atteinte du but
Le chemin de la Libération est ardu ; des tentations, des pièges, nous y guettent à chaque instant. Le mirage décevant de la Science profane. Crises d'euphorie et de dépression ; les «périodes noires». La route n'est pas continue, on n'y procède que par bonds. L'étape heureuse de la Béatitude. La grande épreuve du Vide coïncide avec l'atteinte du But.

L'Œuvre[modifier | modifier le code]

Cet ouvrage de Kerneïz est une très bonne introduction à la philosophie du Yoga. Écrit dans un style sobre et appuyé par une riche culture, l'auteur démontre à la manière de Descartes comment notre connaissance est biaisée par nos sensations et comment le yoga est une solution efficace pour se libérer du monde des sens. L'auteur, pour nous faire adhérer efficacement à la philosophie indienne, fait sa démonstration en suivant le cheminement de Descartes dans les Méditations Métaphysique.

Il part du constat classique postulant que la connaissance par les sensations est fausse. Pour preuve, nos sens nous induisent en erreur : les sensations ne correspondant pas toujours à la réalité de l'Objet. Au toucher, l'alcool à 90° parait chaud, l'est-elle vraiment ? Le bleu et le jaune mélangés paraissent du vert bien qu'ils soient de longueurs d'onde différentes dans le spectre lumineux. Ainsi, « ce qu'on appelle de nos jours Science n'est qu'un amoncellement cohérent d'illusions » étant fondé sur les sens, l'expérience. Il faut donc « démolir, en la niant, la prison construite par notre système de pensée. » La raison pure (dégagée de l'affectivité) s'offre donc comme un système de connaissances supérieures, c'est celui de l'idée, du langage. De plus, il est général alors que la sensation, elle, est individuelle. L'Intellect sert à digérer les sens et à les rendre lisibles. Ainsi notre identité, Ego, n'appartient pas entièrement au monde matériel à un corps physique qui correspond aux sens, répond un corps énergétique ou pranique, correspondant à l'Ego. Ces deux corps ne sont pas hermétiques, ils se correspondent. Ils sont régis par des lois similaires : les Lois de la nature sont celles de la Raison. Deux mondes apparaissent : celui du dehors (l'Espace, le corps, la géométrie), celui du dedans (le Temps, l'esprit, l'arithmétique).

Constant Kerneïz dans le Yoga de la connaissance :

« Si la notion de subconsient, qui a pris une si grande importance dans la philosophie contemporaine, semble avoir été […] ignorée de la philosophie grecque et de la nôtre jusqu'à Leibniz, elle était assurément familière aux anciens penseurs de l'Inde. »

Notre corps pranique est composé d'organes appelés chakras. Ces organes sont la source de notre mental. Sans les connaître, la psychanalyse y trouve là le siège de nos troubles. Il faut apprendre à maîtriser ces chakras qui peuvent devenir autonomes, parasites et faire émerger en nous des personnalités dites secondes. Un individu matérialiste est contrôlé par son muladhara chakra, cet organe de l'Espèce, la Race, contrôle nos instincts animaux dans son propre intérêt : la reproduction sert à sauvegarder l'Espèce (notre corps) mais nuit à l'individu (l'Ego) quand il s'y soumet. L'Espèce a une personnalité qu'on nomme Egrégore (Ego grégaire), elle se manifeste par la Culture, la Patrie. L'homme est un composé de l'Espèce et de l'Individu : l'Espèce, qui se manifeste par ses instincts, est immortelle et siège dans ses chakras ; l'Individu qui est mortel, siège dans la raison. L'individu fait l'erreur de s'approprier les instincts qui sont les diktats de l'Espèce. Le but de l'individu étant l'émancipation de la matière. La confrontation des deux se nomment puberté. L'individu aura après cette phase, «sa» personnalité finale : l'Artiste et l'Intellectuel sont les grands vainqueurs de l'Espèce, ils sont autonomes et vivent pour l'Idée : ils agissent sur les évènements. L'Homme du monde, est le grand perdant, attaché à la matière brute par le paraître et le besoin de s'illustrer : il subit les évènements bien qu'il croit les provoquer. Si l'Instinct appartient à l'Espèce, l'Intuition n'appartient qu'à l'individu, c'est la religion naturelle. L'individu qui développe son intuition, apprenant la maîtrise de ses chakras peut atteindre la libération et même développer des facultés sur-naturelles (chaque chakra étant le siège d'un élément).