Le Trianon (Romainville)

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Le Trianon
Description de cette image, également commentée ci-après
Partie de la façade
Type Cinéma
Lieu Place Carnot à Romainville
Coordonnées 48° 53′ 02″ nord, 2° 26′ 28″ est
Architecte Charles Genetre
Inauguration 1929
Nb. de salles 1
Capacité 430
Catégorie Art et d'essai
Gestionnaire SIGCT (1984-2012)
CA Est Ensemble (2013-2016)
ETP Est Ensemble (depuis 2016)
Direction Annie Thomas
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1997)

Carte

Le Trianon est une salle de cinéma bâtie dans le style Art déco[1], classée Art et Essai, située place Carnot à Romainville (Seine-Saint-Denis).

Historique[modifier | modifier le code]

Premier cinéma[modifier | modifier le code]

À la fin du XIXe siècle, un café fait l'angle de la place Carnot et de la rue du Goulet, aux limites des communes de Noisy-le-Sec et de Romainville, dominant une plaine de champs et de bois. Sa position évoquant celle d'un pavillon de chasse lui vaut le nom de Trianon, rappelant celui des pavillons royaux de Versailles. Des films y sont projetés depuis 1908. En 1926, le café est agrémenté d’un dancing. Le une ordonnance préfectorale autorise l'ouverture d'une salle de cinéma. Ainsi, en 1930, le café accueille officiellement une première salle de cinéma avec salle de bal ainsi que deux billards[2],[3]. La salle est construite peu avant 1936, dans la montée de la rue Anatole-France, au droit des sorties de secours actuelles[4].

En 1943, la famille Seigneur, gérant le fonds de commerce, devient propriétaire de l'ensemble des bâtiments (le grand café, le dancing et le cinéma).

Durant la Seconde Guerre mondiale, le , les alliés bombardent la gare de Noisy-le-Sec et détruisent en même temps le café et la salle de bal du Trianon. Le lendemain, une bombe à retardement ravage la place, et les bâtiments abritant la salle de ce cinéma sont détruits[2].

Après la guerre, un accord est passé entre la famille Seigneur et Romainville et, de 1948 à 1953, le Palais des fêtes de la ville accueille les séances de cinéma.

Reconstruction et avènement[modifier | modifier le code]

Le cinéma est reconstruit en béton armé dans les années 1950 par l'architecte Charles Genêtre[5] grâce aux dommages de guerre. Le ministère de la Reconstruction et de l'urbanisme approuve rapidement les plans. Les travaux sont ainsi achevés en janvier 1953, dans le style « paquebot », branche tardive du mouvement Art déco avec des formes courbes, de longues lignes horizontales et des ouvertures en forme de hublot empruntées à l’univers nautique[1]. L'inauguration a lieu le et c'est la première salle équipée en cinémascope et stéréo du département de la Seine. Le dancing, créé au sous-sol, n'a jamais été terminé[6],[2].

Le cinéma Le Trianon est rendu célèbre par l'émission La Dernière Séance, présentée par Eddy Mitchell, qui le fréquentait assidûment durant les années 1950. C'est principalement dans cet établissement (ainsi que parfois au cinéma Le Palace de Beaumont-sur-Oise), qu'est tournée pendant plus de quinze ans l'émission diffusée du au [7].

Le cinéma est racheté par les communes de Romainville et de Noisy-le-Sec en 1983 afin de protéger l'activité. Quelques travaux d’aménagement sont réalisés et la salle est inaugurée le en présence de Roger Gouhier, Robert Clément, Jack Lang et Jack Ralite respectivement maires de Noisy-le-Sec et de Romainville et ministres de la Culture et de la Santé[4].

Le cinéma est géré à partir de 1983 et jusqu'en 2012 par le Syndicat intercommunal de gestion du cinéma Le Trianon (SIGCT).

Rare cinéma des années 1950 encore fonctionnel, il reçoit en une inscription au titre des Monuments historiques de France[5] à l'initiative des deux villes cogestionnaires. Une pétition lancée à cet effet par les deux maires (Robert Clément et Roger Gouthier) récolte plus de 3 000 signatures.

XXIe siècle[modifier | modifier le code]

Le cinéma vu de la place Carnot

De à , le Trianon devenu vétuste est rénové pour 2 millions d'euros après onze mois de travaux. La scène est agrandie, le projecteur 35 mm est conservé mais un système numérique est également mis en place pour sa cabine de projection, la façade et le hall sont eux remis aux couleurs d'origine[8],[9].

Le , la gestion du cinéma Le Trianon passe du syndicat intercommunal à la communauté d'agglomération Est Ensemble, qui devient en 2016 établissement public territorial Est Ensemble[10].

Événements[modifier | modifier le code]

Le Trianon accueille régulièrement des tournages de films ainsi que, chaque année, deux festivals uniques en France : Les enfants font leur cinéma et le Festival du film franco-arabe. Le festival Les enfants font leur cinéma a été créé en 1997. Il est organisé… par des enfants, en partenariat avec les écoles et centres de loisirs des villes de Romainville et de Noisy-le-Sec. Le Festival du film franco-arabe est organisé depuis 2011 par la ville de Noisy-le-Sec et le Trianon.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Eric Smirnoff, « LE TRIANON - Un cinéma mythique », des-gens.net, (consulté le ).
  2. a b et c « cinéma Le Trianon - Inventaire Général du Patrimoine Culturel », sur inventaire.iledefrance.fr (consulté le )
  3. « Le Trianon - Cinéma Le Trianon », sur www.cinematrianon.fr (consulté le )
  4. a et b « Cinéma Le Trianon », sur Noisy le sec histoire, (consulté le )
  5. a et b « Cinéma Le Trianon », notice no PA93000009, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  6. Institut National de l’Audiovisuel- Ina.fr, « 28 décembre 1998, "La dernière séance" baisse le rideau - Archives vidéo et radio Ina.fr », sur Ina.fr (consulté le )
  7. Thierry Van de Leur, Les Archives chrono paradoxales - (Parisis Code 6), Lulu.com, (ISBN 979-10-91289-11-5, lire en ligne)
  8. Philippe Romain, « Le Trianon s'est offert une cure de jouvence », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  9. Est Ensemble, Le Trianon rénové, (lire en ligne)
  10. est-ensemble.fr.