Le Postillon de Lonjumeau

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Le Postillon de Lonjumeau
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Paul Fournier, Monument à Adolphe Adam (1897), Longjumeau. Le buste du compositeur est flanqué de la statue du Postillon de Lonjumeau.
Musique Adolphe Adam
Livret Adolphe de Leuven et Léon-Lévy Brunswick
Langue
originale
Français
Création
Salle de la Bourse

Le Postillon de Lonjumeau[1] est un opéra-comique en trois actes d'Adolphe Adam sur un livret d'Adolphe de Leuven[2] et Léon-Lévy Brunswick[2].

Historique[modifier | modifier le code]

Le Postillon de Lonjumeau fut créé le jeudi [2] à la Salle de la Bourse où la troupe de l'opéra-comique était alors provisoirement établie, avec Zoë Prévost dans le rôle de Madeleine et Jean-Baptiste Chollet dans le rôle de Chapelou[2]. « J'avais choisi ce jour et cette date [un 13], rapporte Adolphe Adam dans ses Souvenirs, persuadé que cela me porterait bonheur. Le succès dépassa mon attente. Ce fut un véritable triomphe. »

L'ouvrage rencontra un succès durable mais, curieusement, alors qu'il cessa à peu près complètement d'être joué en France — il ne fut jamais programmé dans la 3e salle Favart au XXe siècle — il poursuivit sa carrière hors de France, notamment en Allemagne (et en allemand). En , Le Postillon de Lonjumeau fut ainsi adapté au cinéma par l'acteur et réalisateur Carl Lamac, cependant que le célèbre ténor Joseph Schmidt prêtait sa voix au rôle du postillon.

Le rôle de Chapelou impose au ténor qui le tient d'être capable d'aller jusqu'au contre-ré[3] : c'est en effet sa capacité à produire cette note suraiguë qui, dans le livret, décide de la carrière du postillon.

Personnages[modifier | modifier le code]

  • Chapelou / Saint-Phar (ténor)
  • le marquis de Corcy (baryton)
  • Biju / Alcindor (basse)
  • Madeleine / Madame de Latour (soprano)
  • Bourdon, choriste (basse)
  • Rose, femme de chambre de Madame de Latour (rôle parlé)

Argument[modifier | modifier le code]

Acte I[modifier | modifier le code]

Le postillon de Lonjumeau, Chapelou, vient d'épouser l'aubergiste Madeleine. Mais tous deux ont consulté l'un une voyante et l'autre un devin qui leur ont prédit des jours difficiles. Sur les instances de ses amis, Chapelou chante la célèbre Ronde du postillon (Ah mes amis, qu'il était beau, le postillon de Lonjumeau !), morceau spectaculaire qui lui donne l'occasion de monter jusqu'au contre-ré. Le marquis de Corcy, premier gentilhomme de la chambre du Roi, qui se trouve à l'auberge pendant qu'on répare sa voiture, l'entend et, impressionné par la voix du jeune homme, le convainc de le suivre à la Cour. Chapelou le suit après quelques hésitations en chargeant son ami, le maréchal-ferrant Biju, de prévenir Madeleine qui entre en fureur en apprenant la nouvelle de son départ.

Acte II[modifier | modifier le code]

Dix ans plus tard, Madeleine a fait un riche héritage et se fait appeler Madame de Latour tandis que Chapelou, sous le nom de Saint-Phar, est devenu une vedette de l'opéra. Le marquis de Corcy, amoureux de Madeleine, donne une soirée en son honneur à laquelle doivent participer Saint-Phar et Biju, ce dernier étant devenu choriste sous le nom d'Alcindor.

Chapelou, qui n'a pas reconnu Madeleine (tandis que celle-ci l'a parfaitement reconnu), tombe immédiatement amoureux d'elle et lui propose de l'épouser, ce qu'elle accepte. Mais, sachant qu'il est déjà marié, Chapelou demande à Biju de jouer le rôle du prêtre pour ne pas commettre un sacrilège. Corcy surprend leur conversation et, après avoir neutralisé Biju, convoque un véritable ecclésiastique, lequel célèbre le mariage.

Acte III[modifier | modifier le code]

Le prologue de l'acte III est connu pour son solo de clarinette, pièce d'une particulière virtuosité.

Le marquis de Corcy s'apprête à dénoncer Saint-Phar pour bigamie. Madeleine apparaît alors revêtue de son vieux costume de paysanne et Chapelou, stupéfait, la reconnaît mais elle laisse tomber le flambeau qu'elle porte et, à la faveur de l'obscurité, joue à la fois le rôle de l'aubergiste et celui de la riche héritière comme s'il s'agissait de deux personnages différents.

Le marquis revient avec la force publique. Madeleine dévoile alors sa supercherie et Chapelou réalise qu'il a épousé deux fois la même femme. Ils promettent de s'aimer en « bons villageois » et tout le monde convient « qu'il était beau, le postillon de Lonjumeau », ce qui donne à Saint-Phar une dernière occasion de faire entendre le célèbre contre-ré.

Productions récentes[modifier | modifier le code]

Discographie[modifier | modifier le code]

  • Enregistrement des 17-, Salle Garnier, Monte-Carlo : Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, direction : Thomas Fulton ; Ensemble choral Jean Laforge, chef de chant : Janine Reiss ; avec : John Aler (Chapelou / Saint-Phar), François Le Roux (le marquis de Corcy), Jean-Philippe Lafont (Biju / Alcindor), June Anderson (Madeleine / Madame de Latour), Daniel Ottevaere (Bourdon), Balvina de Courcelles (Rose).
  • Enregistrement public réalisé le 1 octobre 1992, Festhalle, Bad Urach (Allemagne) de la version allemande en deux actes de Klaus Dreyer, Orchestre radio-symphonique de Kaiserslautern, direction : Klaus Arp ; Solistes de Stuttgart, chef de chant : Ulrich Eistert ; avec : Robert Swensen (Chapelou / Saint-Phar), Florian Prey (le marquis de Corcy), Peter Lika (Bijou / Alcindor), Pamela Coburn (Madeleine / Madame de Latour), Jürgen Linn (Bourdon).

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • Dans une scène du film Der Knalleffekt (), le célèbre ténor Helge Rosvaenge interprète la « Ronde du postillon » (en allemand).

Postérité[modifier | modifier le code]

  • Dans son Monument à Adolphe Adam (1897), le sculpteur Paul Fournier a représenté statue du Postillon de Lonjumeau à côté du buste du compositeur.
  • Un club sportif de Longjumeau se nomme « La Postillonne de Longjumeau ».

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Si le nom de la ville de l'Essonne s'écrit aujourd'hui « Longjumeau » avec un g, il est écrit, dans le titre de cet ouvrage, sans cette consonne.
  2. a b c et d Piotr Kaminski, Mille et un opéras, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique », , 1819 p. (ISBN 978-2-213-60017-8), p. 21.
  3. András Batta (trad. de l'allemand), Opéra : compositeurs, œuvres, interprètes, Potsdam/Toulouse, h.f.ullmann, , 917 p. (ISBN 978-3-8480-0451-5), p. 11.

Liens externes[modifier | modifier le code]