Lazaristes

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Vincent de Paul, fondateur de la congrégation

Les lazaristes sont les membres (frères ou prêtres) de la congrégation de la Mission, fondée en 1625 à Paris par saint Vincent de Paul (1581-1660).

Historique

Du vivant du fondateur (1626-1660)

La congrégation de la Mission est au début une société de vie apostolique dédiée à l'évangélisation des pauvres dans les campagnes et se forme autour de saint Vincent de Paul et de cinq prêtres dans le domaine de la famille de Gondi.

Localisée au départ dans un bâtiment proche de la porte Saint-Victor, appelé collège des Bons-Enfants, elle est transférée en 1632 au prieuré Saint-Lazare, une ancienne léproserie ; c'est pourquoi, depuis lors, ses membres sont couramment appelés « lazaristes ».

À la mission d'origine de sa société, Vincent de Paul ajoute assez tôt la direction de séminaires diocésains, une des grandes urgences de son temps, voulue par le concile de Trente. Les lazaristes se mettent également à prêcher des retraites, inaugurées par les Conférences du Mardi de saint Vincent de Paul en 1633.

La société est approuvée par l'archevêque de Paris en 1626, puis par le pape Urbain VIII en 1633 sous le nom de Société des Prêtres de la Mission. Elle est confirmée par Alexandre VII en avril 1655 et ses statuts sont approuvés canoniquement en septembre de la même année.

Evolution ultérieure

La règle est publiée en 1688 sous le nom de Regulæ seu constitutiones communes congregationis missionis ; elle définit trois objectifs : l'instruction des classes pauvres, la formation du clergé et les missions.

En 1792, ils dirigent cinquante-et-un grands séminaires en France, mais la maison-mère est vandalisée et fermée pendant la Terreur, pour être transformée en prison. La congrégation est interdite et certains de ses membres sont guillotinés. La congrégation est à nouveau autorisée en 1804, puis est suspendue en 1809, à cause du différend entre Napoléon et le pape Pie VII. Les lazaristes retrouvent leur liberté d'action en 1816, sous la restauration.

Ils fondent en 1837, avec les Filles de la Charité, l'association des Enfants de Marie Immaculée, qui rassemble des adolescentes du milieu populaire[1].

Ils sont expulsés d'Italie en 1871 et de l'Empire allemand par le Kulturkampf de Bismarck en 1873.

Missions

Vue de la cathédrale Saint-Joseph de Tientsin (aujourd'hui Tianjin) en Chine, construite par les lazaristes français

Les lazaristes sont partis pour des missions lointaines (Tunis en 1645, Madagascar en 1648, l'Empire ottoman en 1783, puis en Chine, pour remplacer les jésuites à la fin du XVIIIe siècle, et surtout au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle). Ils ont entrepris des œuvres d'éducation et de charité et poursuivent aujourd'hui leurs missions lointaines.

Situation actuelle

Organisation

En 2009, la société comptait 3 829 membres (dont 2 999 prêtres et 30 évêques), répartis en 45 provinces, 4 vice-provinces et 5 régions, pour 516 maisons à travers le monde, en particulier dans les pays de l'Est ; elle est restée en priorité orientée vers l'évangélisation des plus pauvres et des marginaux.

Elle est dirigée depuis 2004 par le RP Gregory Gay III, cm, de nationalité américaine.

Universités et séminaires

Universités

Les lazaristes ont fondé les universités catholiques suivantes:

Séminaire

Lazaristes célèbres

Voir aussi

Jules Verne publie, à 34 ans, son premier roman qui le rendra populaire: "Cinq semaines en ballon", dans ce livre, il présente longuement la délivrance providentielle d'un missionnaire lazariste torturé à mort dans une contrée au cœur de l'Afrique. On peut penser que Jules Verne a été inspiré pour écrire cet épisode par les Lazaristes qu'il a connus au moment où il habitait rue de Sèvres, à Paris, peu après son mariage en 1857. C'était l'époque où l'on parlait du martyre en Chine en 1840 de saint Jean-Gabriel Perboyre et du bienheureux Ghébré Michaël, Lazariste copte, mort martyr en Ethiopie en 1855. Voici un extrait du roman de Jules Verne. Le missionnaire se trouve alors dans la

nacelle des explorateurs anglais qui l'ont sauvé : 

"Le lendemain au matin, le Victoria avait à peine dérivé dans l'ouest. La journée s'annonçait pure et magnifique. Le malade put appeler ses nouveaux amis d'une voix meilleure. On releva les rideaux de la tente, et il aspira avec bonheur l'air vif du matin. 

-Comment vous trouvez-vous ? lui demanda Fergusson. 

-Mieux peut-être, répondit-il. Mais vous, mes amis, je ne vous ai encore vus que dans mon rêve. A peine puis-je me rendre compte de ce qui s'est passé! Qui êtes-vous afin que vos noms ne soient pas oubliés dans ma dernière prière ? 

-Nous sommes des voyageurs anglais, répondit Samuel ; nous avons tenté de traverser l'Afrique en ballon, et, pendant notre passage, nous avons eu le bonheur de vous sauver. 

-La science a ses héros, dit le missionnaire. 

-Mais la religion a ses martyrs, répondit l'Ecossais. 

-Vous êtes missionnaire ? demanda le docteur. 

-Je suis un prêtre de la mission des Lazaristes. Le Ciel vous a envoyés vers moi, le Ciel en soit loué ! Le sacrifice de ma vie était fait ! Mais vous venez d'Europe. Parlez- moi de l'Europe, de la France ! Je suis sans nouvelles depuis cinq ans...."[2] 

Bibliographie

Articles connexes

Cathédrale de Ningbo (Chine), construite par les lazaristes français

Liens externes

Notes et références

  1. « Jeunesse Mariale », sur europe.2004.free.fr. Hélène Roman-Galéazzi, « Les Enfants de Marie Immaculée », sur rives.revues.org, 2005.
  2. Jules Verne, Cinq semaines en ballon, 18, Rue Jacobs, Paris, J. Hetzel, , 267 p.