Latinité du chant grégorien

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La latinité, toujours trouvée dans le chant grégorien, est l'une des caractéristique les plus importantes de ce chant, qui assure la qualité liturgique ainsi que musicale, en dépit de l'ancienneté de celui-ci.

Les centres d'études à l'époque où le chant grégorien naquit. Il s'agissait principalement des monastères carolingiens auxquels les études en latin étaient effectivement recommandées par Charlemagne. En 800, ce royaume comptait vers 650 abbayes qui célébraient les offices en latin, sans exception. En outre, mêmes les fidèles parlant la langue germanique y assistaient certainement à la messe en latin dès IXe siècle, à la suite de l'ordonnance de Charlemagne, Admonitio generalis en 789.
« Le mot latin et son accentuation, le neume ou signe manuscrit mélodique et rythmique, la modalité : telles sont les clés essentielles d'une interprétation authentique du Grégorien. » (Dom Robert Le Gall, Dictionnaire de liturgie : Grégorien[rg 1] [lire en ligne])

Découvert de la latinité

Devenu plain-chant, le chant grégorien subit un énorme déclin durant ces derniers siècles. Cette dénaturalisation empêchait la compréhension correcte selon ses caractéristiques propres, à savoir esthétique, artistique et théologique[ve 1].

Le premier pas du rétablissement fut effectué, au milieu du XIXe siècle, principalement par quelques musicologues et des moines de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes[ve 1]. En bénéficiant de cette restauration scientifique et artistique, le nouveau pape Pie X inaugura la célébration en grégorien et en latin, le 22 novembre 1903, pour l'Église universelle.

Il est vrai que, sous influence de la musique contemporaine, ces Éditions Vaticanes, publies en 1908 et 1912[1], commettaient de nombreuses méprises musicales. Néanmoins, on sentait certainement une cohérence particulière, surtout angélique, entre le texte latin et le chant grégorien :

« Nous perdons la langue des siècles chrétiens, nous devenons comme des intrus et des profanes dans le domaine littéraire de l'expression sacrée. Nous perdons ainsi en grande partie cette admirable et incomparable richesse artistique et spirituelle qu'est le chant grégorien. Nous avons, certes, raison d'en éprouver des regrets et presque du désarroi ; par quoi allons-nous remplacer cette langue angélique ? C'est un sacrifice d'un prix inestimable[2]. »

— Discours du pape Paul VI, lors de la présentation du nouveau rite de la messe, le 26 novembre 1969[3]

Encore était cachée la nature authentique du chant grégorien, aussi longtemps que le solfège était effectué selon la notation musicale moderne ou celle de gros carres. C'était une nouvelle science, sémiologie grégorienne, qui bouleversa la situation dans la deuxième moitié du XXe siècle, en découvrant une immense structure de la composition du chant dirigée du texte latin. Cette composition vraiment sophistiquée n'est évidente que dans les neumes anciens.

« Ce répertoire, fidèle aux manuscrits anciens, conserve donc non seulement le droit de continuer à retentir dans les rites sacrés, mais bien plus, il possède le statut d'une rérérence pour le discernement et la critique de la beauté des formes musicales. Par sa capacité à assumer les textes sacrés, il joue un rôle spécifique de modèle, face à toutes les expériences stylistiques et esthétiques qui continuent à se développer au cours de l'histoire. [En conséquence] par leur origine et leur vocation liturgique, les chants grégoriens sont indissolublement liés à la parole, de telle sorte que le texte doit être considéré comme le fondement de leur composition, et donc, de leur exécution[ii 1]. »

— Luigi Agustoni et Johannes Berchmans Göschl, Introduction à l'interprétation du chant grégorien, p. 7 - 8

Raison de latinité

Il faut connaître correctement la nature du chant grégorien, afin de comprendre la latinité trouvée dans ce chant.

« Le chant grégorien est une musique vocale, essentiellement liée à un texte. C'est le texte qui est premier ; la mélodie a pour but de l'orner, de l'interpréter, d'en facilliter l'assimillation. Car ce chant est un acte liturgique, une prière et une louange à Dieu. Ses mots sont sacrés : ils sont extraits presque tous de la Bible et très spécialement du Psautier. À part quelques rares exceptions grecques et orientales, la langue est latine[ve 2]. »

— Dom Eugène Cardine, Vue d'ensemble sur le chant grégorien, p. 4

Composition du chant grégorien selon l'accentuation du latin

Terme accent

Le mot accent qui signifiait d'abord « intensité donnée à une syllabe relativement aux autres » n'apparut que vers 1220 dans l'usage de la langue française[4],[5]. À dire vrai, l'origine du mot latin accentus était ad cantum, à savoir « pour chanter[cg 1]. » Le terme original était donc non seulement employé dans le domaine musical mais aussi relié étroitement à la nature du chant grégorien.

Composition d'après l'accentuation

Le chant grégorien fut essentiellement composé selon l'accentuation du latin[cg 1]. Il est vrai que le latin classique était parlé d'après la quantité syllabique. Cependant, à l'époque où ce chant néo-gallican fut créé au Moyen Âge, cette langue perdait la caractéristique de la quantité et l'accentuation fonctionnait à la place de celle-ci. Il est important qu'à la Renaissance carolingienne, les hymnes adoptassent et rétablissent simultanément la forme antique du latin, notamment la strophe saphique d'Horace au sein des monastères[cd 1]. Si les compositeurs du chant grégorien ne retinrent pas la quantité du latin classique telle la strophe saphique, c'était vraisemblablement grâce à la beauté esthétique des lignes mélodiques selon l'accentuation[dl 1]. De sorte que, dans ce chant, la quantité des syllabes de la langue parlée s'effaçait finalement en faveur d'un accent d'intensité[ve 2].

Pour mieux comprendre, il n'est pas inutile à analyser la cantillation, lecture chantée de la Bible lors de la célébration selon la forme extraordinaire et issue de la tradition hébraïque. Si le chant grégorien se composait de l'accentuation, de la ponctuation ainsi que du mélisme, c'est l'accentuation qui dirige essentiellement la composition musicale dans la cantillation (voir la première notation Justus ut palma florebit[6]). Le texte latin ordonne totalement la musicalité, car la syllabe accentuée élève la mélodie en prenant la forme d'une courbe mélodique. Les autres syllabes sont emportées dans ce mouvement en préparation du sommet, mais tout reste dans l'unité d'un seul rythme, celui de mot. En bref, alors que la musique moderne se commence de la note principale, le chant grégorien est un élan du mouvement rythmique dont l'accent est le sommet. Au regard du mélisme, celui-ci se lance sur la syllabe accentuée (voir la deuxième notation de Justus ut palma florebit de Dr Mahrt).

Voilà pourquoi le terme latin accentus signifie « âme du mot et germe de musicalité[cg 1]. »

Ensuite, l'accentuation fonctionne encore pour la meilleure compréhension du texte. Car, souvent, la syllabe accentuée est ornée d'un groupe mélodique d'élan qui trouve sa détente sur la syllabe finale. Donc, selon Dom Cardine, « le rythme musical est ainsi totalement informé par le rythme verbal[pa 1] », même dans les pièces de style mélismatique[pa 2]. Et cette syllabe finale de détente prépare la reprise d'élan qui suit[pa 3]. Ces éléments de mouvement, contrôlés par l'accent du mot, contribuent à comprendre clairement le texte.

L'accentuation dans la composition du chant grégorien est tellement importante[pa 4] que Dom Eugène Cardine se consacrait à presque la moitié des cours de la première année, à savoir au deuxième semestre, pour ses débutants auprès de l'Institut pontifical de musique sacrée. Son texte demeure encore la meilleure introduction pour la compréhension de ce phénomène[pa 1].

Comparaison avec d'autres chants monodiques en latin

Gloria in excelsis Deo en grégorien. Il s'agit d'une hymne en prose.

Selon cette manière de la composition, le chant grégorien demeure une musique particulière. Dans ce chant, il n'existe aucune mélodie sans texte telle la pièce instrumentale contemporaine. Certes, le mélisme du jubilus peut être une seule exception. Cependant, au sens strict, ce mélisme était toujours attribué à la dernière syllabe de l'alléluia, ia, qui n'est autre que le diminutif de Yahve[7].

D'ailleurs, il est évident qu'il s'agit d'un chant tellement sophistiqué, en comparaison d'autres chants monodiques en latin. En effet, l'accentuation du chant grégorien crée non seulement une immense articulation musicale mais également une bonne compréhension du texte.

Inspiré de celle de l'église d'Orient, saint Ambroise de Milan commença à composer les hymnes ambrosiennes au IVe siècle. Son principal objectif était la participation des fidèles lors de l'exécution du chant liturgique. En conséquence, il s'agit d'un chant versifié avec refrain grâce auquel l'on peut en mémoriser facilement. Dans le contexte musical, ce type de musique peut donc adapter en général aux textes variés, quelle que soit la langue.
S'il existe un certain nombre des hymnes versifiées et tardives telles celles de saint Thomas d'Aquin dans le répertoire, les hymnes grégoriennes sont essentiellement les chants en prose n'ayant aucune répétition. Ainsi, la Gloria in excelsis Deo ne fut jamais versifiée, étant donné que, pour les compositeurs carolingiens, il n'y a pas de refrain de texte.

« Varié dans ses formes musicales, le chant grégorien l'est également dans ses procédés de composition. Un très grand nombre de pièces nous apparaissent comme originales ; c'est-à-dire que leur ligne mélodique, dans son ensemble et souvent même dans ses détails, est unique et ne se retrouve nulle part ailleurs ; il s'agit alors d'une exploitation artistique du texte sous son double aspect matériel et spirituel : l'agencement des mots et leur signification[ve 3]. »

— Dom Eugène Cardine, Vue d'ensemble sur le chant grégorien, p. 5

Ainsi, dans une exécution du cantique Magnificat (entre l'antienne Exsultet omnium) [écouter en ligne], le motif mélodique est toujours identique tandis qu'il n'y a aucune répétition simple. La mélodie et le rythme se modifient incessamment, selon les mots importants ainsi que l'accentuation qui contrôlent le chant. Il s'agit d'une musique qui est complètement différente de la variation contemporaine telle la chaconne, modifiée intentionnellement et artificiellement.
Quoiqu'il ne reste que cinq livres de ce chant, il est probable qu'il fut le chant officiel du Saint-Siège du IVe au XIIIe siècle. Lorsque Dom André Mocquereau de Solesmes découvrit trois livres de celui-ci à Rome en 1890, cette découverte provoqua une grosse confusion auprès de cette abbaye. Car, personne ne put expliquer pourquoi existaient pareillement à la ville éternelle les deux traditions quasiment identiques selon le rite romain, à l'exception de mélodies. De nos jours, on pourrait expliquer la raison pour laquelle l'ancien chant papal disparut en faveur du chant grégorien :

« Si vous étudiez un morceau de chant Vieux-Romain, vous ne voyez pas la séparation entre les mots : il y a toujours un petit nuage mélodique à la fin des mots et au début. L'enchaînement des mots est flou. En chant grégorien ce n'est jamais ainsi. À la fin des mots, vous avez souvent une note seule : ce procédé de magnifier la finale, de systématiser aussi l'accent est repris à cette époque dans l'Ars bene dicendi. Les qualités déclamatoires du chant grégorien viennent sans doute de cette insistance de l'époque sur la latinité[8]. »

— Dom Daniel Saulnier, Session de chant grégorien III, septembre 2005

Donc, il s'agit d'une autre qualité de ce chant grâce à laquelle l'on peut apprendre clairement les paroles de Dieu. On comprend que les fidèles au XIVe siècle ne pussent pas entendre les textes de l'Ars nova, première polyphonie qui avait entièrement modifié le rythme grégorien. Voilà pourquoi le pape Jean XXII décida de condamner ce mouvement, en défendant le chant grégorien avec sa décrétale Docta Sanctorum Patrum en 1324.

Critique par les humanistes

Si la Renaissance était un grand mouvement culturel européen, le chant grégorien subit considérablement son déclin à cette époque-là. En effet, l'invention de l'imprimerie avait contribué à améliorer la connaissance concernant la littérature latine classique. Par conséquent, les humanistes ayant retrouvé la quantité syllabique des œuvres classiques avaient obtenu un moyen pour attaquer la tradition médiévale, accentuation du chant grégorien. Même les théologiens n'hésitèrent pas à critiquer celui-ci. Ainsi, Jean Le Munerat[9], scholasticus de la faculté de théologie de Paris exprima en 1490 sa règle issue de la quantité selon laquelle le chant grégorien devrait être entièrement modifié[dl 2].

Comme le Saint-Siège ne connaissait aucune théorie afin de résister à cette tendance, l'Édition médicéenne fut publiée entre 1614 et 1615 sous influence de la quantité syllabique. De sorte que la beauté des lignes mélodiques d'après l'accentuation fut perdue[dl 1]. De plus, le délai de la publication avait provoqué de nombreuses modifications sans autorisation. Dorénavant, la révision du chant était habituelle[dl 1].

Certes, il existait un certain nombre de défenseurs parmi les musicologues. Mais ils étaient vraiment minorités.

« Le chant n'avoit pas besoin des corrections qu'on y a faite [qui l'ont] misérablement transformé en un horrible monstre[dl 3]. »

— Dom Jacques Le Clerc (abbaye de Saint-Maur), vers 1665

À vrai dire, les musicologues connaissaient toujours la fonction de l'accentuation dans le chant grégorien. Pourtant, il fallut attendre si longtemps, jusqu'à ce que Dom Eugène Cardine de Solesmes établisse dans les années 1950 une nouvelle science, sémiologie grégorienne, afin de bouleverser la pratique du chant, notamment du plain-chant.

« C'est ainsi que nous avons vu depuis quelques années, et même à plusieurs reprises depuis deux siècles, confondre rhythme (sic) avec le mètre poétique, le mètre poétique avec l'accentuation, l'accentuation propre aux compositions régulières avec celle qui convient aux chants prosaïques. »

— Félix Clément, Des diverses réformes du chant grégorien, p. 17 (1870)

Nécessité de la connaissance du latin

La musique moderne est conçue, tout d'abord par le compositeur, puis écrite sur la notation musicale. Au regard du chant grégorien, au contraire, la pratique existait. Puis, la notation naquit. Afin d'approcher à ceux que les moines carolingiens chantaient certainement, il faut, premièrement, une bonne lecture des neumes anciens selon la sémiologie grégorienne. Toutefois, d'après les musicologues grégoriens, cela ne suffit pas.

« Un certain nombre de connaissances et de techniques sont nécessaires pour accéder à ce type de musique. À la base, sont exigées une certaine familiarité avec le latin liturgique et une culture musicale générale. Mais ensuite, pour réaliser une interprétation qui mette en valeur le contenu spirituel — essence même du chant grégorien — sont aussi requises : une bonne connaissance des formes et de l'histoire du répertoire, une information sur les contextes rituels, une familiarité avec la prière des psaumes et avec les textes bibliques[ii 2] »

— Luigi Agustoni et Johannes Berchman Göschl, Introduction à l'interprétation du chant grégorien, p. 12

Donc, la compréhension du latin est l'une des premières.

Caractéristiques du latin employé

Qualité du latin dans le chant grégorien

Graduale Triplex (1979).

Pour la première fois, le rite romain en latin se sortit de la ville éternelle. S'il est vrai que le répertoire du chant grégorien fut enrichi durant tout le Moyen Âge telles les hymnes de saint Thomas d'Aquin († 1274), le répertoire essentiel avait été fixé vers 800. Pour l'usage dans le royaume de Charlemagne, Alcuin, enfin abbé de Saint-Martin de Tours, avait en effet corrigé les méprises des copistes de Rome dans les manuscrits octroyés par le pape Adrien Ier, pendant presque 20 ans[jf 1]. Si bien qu'en 800, la qualité du latin employé dans le royaume des Francs comptant 650 monastères environ[jf 2] était supérieure à celle du Saint-Siège[8].

Le texte effectivement consolidé à la fin du VIIIe siècle, on vérifie de nos jours l'authenticité de l'écriture, selon les six manuscrits les plus anciens sans notation, à savoir ceux du IXe siècle et de l'Antiphonale Missarum Sextuplex publié en 1935 par Dom René-Jean Hesbert. Car, afin de rétablir correctement la mélodie, il faut absolument le texte exact, d'après la sémiologie grégorienne. Dans le chant grégorien, le texte, principal, dirige parfaitement la mélodie, secondaire.

Donc, les six abréviations MRBCKS selon Dom Hesbert se trouvent fréquemment, par exemple dans le Graduale Triplex[10].

Principal document

B.R. 10127 - 10144, fol. 90 r. (vers 800).

Après avoir lancé la réforme liturgique en 785, Charlemagne demanda au pape Adrien Ier des documents liturgiques pour la messe selon le rite romain. Il est curieux que le pape ait choisi le sacramentaire de saint Grégoire le Grand († 604) adapté aux offices pontificaux, au lieu du Sacramentaire gélasien destiné aux paroisses romaines. Mais ce dernier était trop ancien et issu de l'édition du pape Gélase Ier († 496)[jf 3].

Dans la même année, en 785, des copies du Sacramentaire grégorien furent emportées par l'abbé de Ravenne. Cependant, en voulant éviter les erreurs dues aux copistes, Charlemagne chargea à Paul Diacre d'acquérir un manuscrit plus sûr. Faute de copistes de qualité, le pape dut finalement prendre un livre ancien, achevé dans les années 730, mais vraisemblablement de luxe, dans sa bibliothèque pontificale. De sorte que ce document devint base du futur Sacramentaire hadrien, texte du chant grégorien[jf 4].

« La Sainte Église catholique reçoit du pape Saint Grégoire lui-même l'ordonnance des messes, des solennités et des oraisons[11]. »

— Lettre du pape Adrien Ier destinée à Charlemagne, lorsqu'il lui octroya ce sacramentaire grégorien en 791

Une étude indique cependant que ce livre de chant pourrait être exactement une édition de saint Grégoire :

« Voici comment le présent l'ouvrage classique de Mgr Martimort, l'Église en prière, dans son édition de 1983 : Le sacramentaire grégorien est connu par un exemplaire papal envoyé par Hadrien I à Charlemagne entre 784 et 791. Le titre du volume l'attribué donc à saint Grégoire. La comparaison entre ce grégorien Hadrianum et deux autre manuscrits légèrement différents conservés à Padoue et à Trente, permet néanmoins d'établir que ce sacramentaire a été constitué à Rome vers 630. Il contient au moins 80 oraisons qu'on peut attribuer avec certitude ou une grande probabilité à saint Grégoire le Grand. Un livre édité 25 ans après le pape ne saurait être taxé d'être une fiction litttéraire[12]. »

— Dom Hervé Courau, Saint Grégoie Le Grand, le Pape du chant liturgique, en l'honneur du 14° centenaire de sa mort

Vers 800, un livre de chant sans notation fut copié à l'abbaye du Mont-Blandin près de Gand. Il s'agit de l'un des témoignages les plus anciens du chant grégorien :

Texte biblique

Saint Jérôme de Stridon († 420) exécuta trois fois de traductions de la Bible. La dernière édition, effectuée de 391 à 392 et traduction directe de l'hébreu, ne fut jamais reçu dans l'usage liturgique catholique. Donc, les textes du chant grégorien se trouvent dans les deux versions précédentes[pm 1].

Il existe une hybridation, tout comme la mélodie, entre chant vieux-romain et chant gallican.

La base essentielle de la liturgie romaine était la première version de saint Jérôme achevée vers 383, une révision de la traduction latine selon le texte grec de la Septante. Il s'agit du latin plus ancien qui se trouve encore dans le missel, le graduel et le reste, surtout pour l'introït[pm 1].

« ... on retrouve cependant aussi dans le grégorien un certain nombre de textes en vieux-latin parce qu'ils ont été composés sur cette base. C'est notamment le cas de l'Introït de la messe du jour de Noël « Puer natus est », qui ne correspond pas au texte vulgate d'Is 9, 6. S'il avait fallu modifier le texte, il aurait aussi fallu modifier la musique[13]. »

Vers 387, saint Jérôme reprit sa première version pour réviser, en sorte que le texte latin se rapproche davantage du texte hébreu[pm 1]. On appelait cette édition Gallican[pm 1], car la Gaule connaissait cette version depuis le VIIe siècle, surtout auprès des monastères[jf 5]. Encore comme le chant grégorien, celle-ci, plus tard appelée Vulgate, était toujours en usage, jusqu'à ce que l'Église reprenne le texte grec de la Septante à l'époque moderne[jf 5], c'est-à-dire la Néo-vulgate[13].

En conséquence, il n'est pas incompréhensible que les compositeurs du chant grégorien préférassent la future Vulgate. Et c'était une autre raison pour laquelle Alcuin corrigeait le texte romain[jf 5]. Si bien que la composition du chant grégorien fut effectuée lors de cette transition, du vieux-latin au gallican ou Vulgate et que de nombreux textes du chant grégorien se trouvent dans la deuxième version de saint Jérôme[13].

Texte non biblique

Si la plupart des textes se composent des textes bibliques tel le cantique, il existe un certain nombre de textes non bibliques, surtout l'hymne qui s'illustre de sa richesse littéraire. Dans un entretien, Paul-Augstin Deproost précisait cette caractéristique. Il est le doyen et professeur de la littérature latine auprès de l'université catholique de Louvain ainsi que directeur de la schola grégorienne de la chapelle du Sacré-Cœur de Lindthout à Bruxelles[14] :

« Pour les textes non bibliques, notamment les hymnes, le latin utilisé est celui de l'antiquité tardive (du 3e au 5e siècle). C'est du latin classique à la base, mais qui est très fleuri, avec des recherches rhétoriques ou linguistiques, des formes paradoxales, des litotes etc. Il s'agit d'une poésie très élaborée qui s'inspire des principes rhétoriques de l'antiquité. D'où, bien sûr la difficulté de les traduire pour les non spécialistes. Les hymnes de Saint Ambroise, par exemple, paraissent à première vue très épurés, très classiques, très équilibrés, mais quand il s'agit de les traduire, il faut ajouter des mots et aussi en comprendre le sens théologique. Il s'agit vraiment de rhétorique, c'est-à-dire de l'art d'exprimer les choses, de les mettre en valeur de manière littéraire[13]. »

Question de traduction

Avant que la nature du chant grégorien ne soit précisément établie, la traduction n'était pas contestée. Au contraire, la science exprime de nos jours qu'il est impossible d'exécuter ce chant en d'autres langues sans modifier la mélodie ainsi que sa qualité.

Traduction officielle et son échec

Au regard de la traduction, il existe à dire vrai une publication officielle de l'Église au XXe siècle, exécutée à la suite du concile Vatican II.

Il est normal que ce concile adoptant la langue populaire lors de la célébration ait ouvert la porte pour la traduction officielle du chant grégorien. Après la publication du Graduale simplex en 1967, version simplifiée du grégorien, la commission internationale sur la liturgie (ICEL) sortit l'année suivante avec enthousiasme The simple graduel : an English translation of the antiphons and responsories of the Graduale simplex for use in English-speaking countries : prepared by International Committee on English in the Liturgy, Inc., Toronto, Canada[15]. Cette publication fut effectuée outre-Atlantique, à Washington[15]. En dépit de la réimpression en 1969[15], elle ne connut pas de succès, puis, fut rapidement oubliée. L'une des raisons pour lesquelles celle-ci subit la difficulté était l'incohérence entre la mélodie grégorienne et la langue anglaise[16].

Sémiologie grégorienne

Auparavant étaient discutés non seulement la traduction du chant grégorien mais également les études de celui-ci, sous influence de la théorie de la musique moderne. Enfin, la sémiologie grégorienne établie depuis les années 1950, selon l'analyse des neumes anciens, termina définitivement la discussion. En résumé, la nature de la musique composée il y a plus de mille ans est complètement différente de celle de la musique contemporaine. Avant Dom Eugène Cardine de Solesmes, personne n'imaginait que le chant grégorien est un véritable texte biblique chanté, notamment d'après l'accentuation du latin tardif, dans lequel la musique, secondaire, est totalement contrôlée par les Paroles.

« conclusion 78. b : la mélodie grégorienne est trop « connaturelle » au texte latin et à son rythme pour que l'on puisse y adapter normalement des textes d'une autre langue, car, en la privant de la langue qui l'a « animée » au sens strict, on la dénature, et on contredit les lois qui sont à la base de sa composition[pa 5]. »

— Dom Eugène Cardine, Première année de chant grégorien, cours aux étudiants de l'Institut pontifical de musique sacrée de Rome, p. 58

Cette règle se trouve effectivement dans cette exécution sémiologique qui exprime que le texte latin y dirige parfaitement le rythme et l'expression du chant.

Traditions anglicane et luthérienne

Pendant plusieurs siècles, les Anglicans et Luthériens ne cessèrent jamais de traduire leur texte en anglais ou d'autres, quoiqu'un certain nombres de chants soient issus du chant grégorien. Pourtant, ils furent finalement convaincus par la sémiologie.

Publication bilingue

Au début du XXe siècle, la langue latine était utilisée non seulement dans le domaine liturgique mais aussi auprès des universitaires et mêmes des parlements. De nos jours, la situation fut considérablement changée. Elle n'emploie que par les ecclésiastiques ainsi que les célébrants limités.

Par conséquent, la publication bi-langue devint de plus en plus habituelle, en évitant la notation par traduction. Les fidèles auprès des paroisses peuvent profiter, par exemple, du Missel grégorien (latin-français)[17] ainsi que de la Liturgie latine - Mélodies grégoriennes (latin-français)[18].

Cette façon de la publication n'est pas très récente ni créée après le concile Vatican II. Ainsi, pour l'ordre de Saint-Benoît, la Société Saint-Jean-l'Évangéliste et les éditions Desclée et Cie. avaient sorti en 1938 le Psautier, latin-français, du Bréviaire monastique. Parfaitement bi-langue, ce livre bénéficiant de la traduction du chanoine Augustin Crampon est à nouveau disponible, grâce à la réimpression en 2003[pm 2].

Pour les religieux, les situation ainsi que solution sont aujourd'hui semblables. Les Heures Grégoriennes comptant trois tomes et plus de 6 000 pages furent, pour la première fois, publiées en 2008, par la communauté Saint-Martin qui poursuivent toujours la cohérence entre la tradition ancienne et celle du post-concile. Le premier objectif de la publication était certes un moyen de sorte que les communautés ayant choisi la nouvelle liturgie des Heures puissent célébrer plus facilement leurs offices en grégorien[19]. Cependant, dans cette œuvre, toutes les notations grégoriennes trouvent dorénavant leur traduction accompagnée. C'était l'abbaye de Solesmes qui avait préparé plus de 1 700 notations[19] alors que la communauté profitait des publications officielles en français. Afin de compléter l'édition, il fallut néanmoins un certain nombre de nouvelles traductions. La première édition rapidement épuisée, la nouvelle version améliorée est toujours disponible depuis 2012[20].

Choix de répertoire

Dans le monde de variété, le chant grégorien est capable de réunir la liturgie, avec sa qualité musicale ainsi que son texte latin. Historiquement, l'Église romaine paracheva déjà deux fois sa centralisation de la liturgie.

D'une part, il s'agissait de l'Admonitio generalis (789) de Charlemagne soutenu par Alcuin, et avec la création du chant grégorien. Ils commencèrent la centralisation de la liturgie selon le rite romain quatre ans auparavant, en profitant du chant romain en latin. Grâce à ce moine, à la fin du VIIIe siècle, la liturgie en latin selon le rite de Rome fut définitivement établie dans tout le royaume de Charlemagne[jf 4].

Il faut remarquer donc que dès le IXe siècle, tous les fidèles et religieux des Francs parlant la langue germanique, anciennement barbares, célébraient la messe en latin, à la suite de l'ordonnance de Charlemagne[jf 6].

D'autre part, en faveur de l'Église universelle, le pape Pie X fit publier l'Édition Vaticane en grégorien, graduel en 1908 ainsi qu'antiphonaire en 1912. Ainsi le chant grégorien en latin est-il le seul chant liturgique de l'Église qui ait contribué à centraliser les offices romains[21].

À l'époque où le concile Vatican II était tenu, le pape Paul VI n'oublia pas à accentuer cette fonction.

En dirigeant le concile Vatican II, le pape Paul VI soulignait toutefois la fonction importante de l'ordinaire en grégorien dans la célébration universelle de l'Église romaine.

« Il faut aussi former les fidèles à établir un lien entre le culte et une expression musicale qui lui soit appropriée, spécialement en ce qui concerne le chant liturgique. Il faut en outre louer le souci de ceux qui cherchent à maintenir, dans les répertoires de chants liturgiques habituels, au moins les quelques formules jusqu'ici universellement utilisées, dans la langue latine et en grégorien. Elles sont tout à fait aptes à permettre le chant communautaire même à des fidèles de pays différents, à certains moments privilégiés du culte catholique, tels que par exemple le « Gloria », le « Credo », le « Sanctus » de la Messe. »

— Discours du pape Paul VI destiné aux membres de la Consociatio internationalis musicæ sacræ, le 12 octobre 1973 [lire en ligne]

En tant que musicologue grégorien, Dom Hervé Courau soutient de nos jours cette recommandation :

« La musique classique est même née de ces développements, cédant à l'attrait de devenir musique de savants et de spécialistes, le grégorien demeurant seul accessible au peuple fidèle, au moins en partie : non pas les pièces ornées du Propre qui ont toujours requis des chantres bien préparés (Introït, Graduel et Alléluia, Offertoire et Communion), mais l'ordinaire (Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus et Agnus Dei), qui garde une structure accessible à l'ensemble du peuple fidèle. Même si leur initiative n'a pas été prise au sérieux, Paul VI et Jean-Paul II ont œuvré dans le même sens pour un répertoire minimum latin-grégorien où tous les fidèles puissent se retrouver[hc 1]. »

Enfin, Jean-Pierre Noiseux, directeur de la Schola Saint-Grégoire de Montréal et professeur, précise encore des choix de répertoires, afin que les paroisses puissent adopter et intègrent le chant grégorien dans la liturgie postérieure à 1970, en respectant les lois de latinité [lire en ligne].

Deux traditions de texte

Ouest et Est

Uniformité du chant grégorien, mais deux groupes de manuscrits

À la fin du XIXe siècle, des moines de l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes visiterent de nombreuses archives européennes pour la restauration correcte du chant grégorien. Toutes les fois qu'ils ouvrirent les manuscrits anciens, la mélodie était remarquablement identique, hormis ceux qui avaient été copiés après la Renaissance, époque de la décadence du chant grégorien. Ainsi, Dom André Mocquereau présenta, en 1889 dans l'introduction de la Paléographie musicale, deux notations, celle d'Ivrée du XIe siècle et celle du XVIIe siècle dans la même région. Ils étaient parfaitement identiques[22].

À cet égard, l'uniformité du chant grégorien était certainement confirmée jusqu'à ce que Dom René-Jean Hesbert de Solesmes découvre deux groupes de manuscrits, en préparant son édition critique, Corpus Antiphonalium Officii, œuvre monumentale. Il ne s'agit pas de textes complets, mais certains mots dans les manuscrits. Dom Hesbert appelait « germaniques » ou « latins. » Parfois, on dit également « est » ou « ouest » afin de distinguer ces groupes[eg38 1]. S'il est possible que le groupe germanique fût plus ancien, en raison des manuscrits de Metz, on ignore encore la vraie raison pour laquelle il existe ces deux grands ensembles.

Germaniques et latins

Les manuscrits se distinguent selon les régions dans lesquelles ils furent copiés[eg38 2].

  • est ou germaniques :
Tous les pays de langue allemande, de Verden au Nord jusqu'au Rhin à l'ouest englobant à l'est la Bohême et l'Autriche. Cependant, ce groupe dépassait ses frontères linguistiques. Celui-ci traverse encore la Baltique et compte une dizaine de témoins suédois (de Lund et de Linköping). En France, il connaît des archives jusqu'à Compiègne et Tours, embrassant Metz, Langres et Dijon. Au sud, à savoir en Italie, il forme une ligne réunissant Monza à Venise.
  • ouest ou latins :
Tous les manuscrits de l'Angleterre ainsi que de la Norvège. La plupart des documents de la France, de l'Espagne, du Portugal, de l'Italie.

Donc, en dépit de ces appellations, aucun terme peut être strictement attribué ni aux situations géographiques des manuscrits ni aux langues maternelles des copistes[eg38 3]. Ainsi, la tradition de la Norvège et celle de la Suède étaient différentes.

Exemples

En 1889, Dom Mocquereau comparait encore deux manuscrits, celui de Saint-Gall cod. 339 (est) ainsi que celui de Silos (ouest), sans connaître ces groupes. En dépit de « la ressemblance presque parfaite de tous les signes », celui de Silos ajoutait un deuxième « et ». Ainsi la mélodie aussi était-elle délicatement modifiée :

Paléographie musicale : tome I, p. 40 (1889)[23] [lire en ligne]

Voici un autre exemple. Il s'agit d'un répons.

  • est : « Dum staret abraham ad radicem mambre vidit tres pueros descendentes per viam tres vidit et unum adoravit. »
- antiphonaire de Hartker, antiphonaire de Reichenau, antiphonaire de Klosterneuburg, dans les zones de transition (antiphonaires de Cividale, de Trévise), même antiphonaire de Worcester (tradition à l'ouest)[eg38 4]
  • ouest : « Dum staret abraham ad ilicem mambre vidit tres viros descendentes per viam tres vidit et unum adoravit. »
- plusieurs traditions italiennes (bibliothèque capitulaire de Plaisance 65, Mont-Cassin NN 542, bibliothèque capitulaire de Bénévent 21)[eg38 4]

Deux réformes cisterciennes et ces deux groupes de manuscrits

L'abbaye de Westmalle possède précieusement les deux livres de chant selon la réforme de l'abbé Harding (WA I et WB I) ainsi que ceux de saint Bernard (WA II et WB II).

On considérait, depuis longtemps et sans précision de preuve, que la réforme musicale auprès de l'ordre cistercien était la suppression de mélismes dans le chant grégorien pour réaliser la simplicité, comme dans le domaine de l'architecture ou du livre [24].

Toutefois, l'analyse scientifique de l'antiphonaire de Westmalle, quatre livres conservés depuis 1955 environ à l'abbaye Notre-Dame du Sacré-Cœur de Westmalle, indique que cette réforme était un conflit entre les deux traditions de manuscrits[eg38 5].

  • première réforme (vers 1108) : ouest → est
— « Dum staret abraham ad radicem mambre vidit tres pueros[eg38 4] »
L'abbé Étienne Harding, originaire du royaume d'Angleterre, envoya des moines à Metz, afin de recopier l'antiphonaire attribué à saint Grégoire Ier. De même, d'autres moines furent envoyés à Milan pour préciser la tradition des hymnes ambrosiennes. Les livres de chant de l'ordre furent par conséquent entièrement remaniés et devinrent plus purs, selon l'abbé Harding[eg38 6].
  • deuxième réforme (entre 1142 et 1147) : est → ouest
— « Dum staret abraham ad ilicem mambre vidit tres viros[eg38 4] »
Cette édition néo-messine fut toutefois rapidement contestée même par l'ordre : les mélodies mal composées, d'après les supérieurs, les textes peu variés, les versets répétitifs. Car, les différences de certains mots signifiaient celles de mélodie, selon la nature du chant grégorien. Bien entendu, personne ne connaissait ces deux traditions avant Dom Hesbert. Aussi, après le décès de Harding, saint Bernard de Clairvaux fut-il chargé de réviser les livres. Il s'agissait quasiment du rétablissement du style original de Robert de Molesme, comme « ad ilicem mambre vidit tres viros », tradition latine[eg38 7].

Voir aussi

Liens externes

Dictionnaires

Références bibliothèques

  1. p. 126
  • Hervé Courau, Chant Grégorien et participation active, Éditions Pierre Téqui, Paris 2004 (ISBN 978-2-7403-1136-3) 48 p.
  1. p. 21
  • Daniel Saulnier, Le chant grégorien, Abbaye Saint-Pierre, Solesmes 2003 (ISBN 978-2-85274-243-7) 131 p.
  1. a b et c p. 35
  • Marie-Emmanuel Pierre, Cantabo Domino, Cours de chant grégorien, Abbaye Saint-Michel de Kergonan, Plouharnel 2005 (ISBN 978-2-9525681-0-4) 343 p.
  1. p. 182
  • Eugène Cardine, Vue d'ensemble sur le chant grégorien, Abbaye Saint-Pierre, Solesmes 2002 (ISBN 978-2-85274-236-9) 31 p. (initialement publié dans les Études grégoriennes, tome XVI (1977)
  1. a et b p. 24
  2. a et b p. 4
  3. p. 5
  • Eugène Cardine, Première année de chant grégorien, cours aux étudiants de l'Institut pontifical de musique sacrée de Rome, Abbaye Saint-Pierre, Solesmes (ISBN 978-2-85274-183-6) 86 p.
  1. a et b p. 51 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « p51 » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  2. p. 58
  3. p. 58 : « conclusion 78. a : respecter le rythme verbal est une exigence absolue du grégorien et cela, même dans les pièces de style mélismatique ; il n'est pas rare, en effet, d'y trouver des syllabes finales ne portant qu'une note et dont la fonction rythmique doit cependant être perçue : ce sont des syllabes de détente avant la reprise d'élan qui suit. »
  4. p. 52 ; ainsi, avec quelques notations, Dom Cardine expliquait la finesse de la composition grégorienne : « dans les exemple C, à ne faire aboutir le mouvement rythmique qu'à la syllabe finale et non à la précédente, syllabe faible du mot, simple liaison entre les deux syllabes principales, entre les deux termes du rythme verbal. Ces exemples C permettent une remarque importante. On y retrouve, en effet, le même matériel mélodique que dans les exemples A, c'est-à-dire le groupe d'élan suivi de deux notes à l'unisson. Et cependant, il est facile de comprendre que le rythme verbal impose un traitement différent en l'un et l'autre cas : tandis que dans les exemples A, l'élan tend à la première des deux notes à l'unisson, dans les exemples C, au contraire, il dépasse cette note pour n'aboutir qu'à la seconde. Ces nuances rythmiques qui adhèrent parfaitement au texte, se font d'elles-mêmes et confèrent beaucoup d'aisance au chant lorsqu'on respecte l'accentuation naturelle des mots. » --- Les exemples A se composent des mots de deux syllabes alors que ceux de C s'y trouvent les termes de trois syllabes. Donc, les positions de l'accent sont différentes.
  5. p. 58
  1. a b et c p. 83
  2. p. 82
  3. p. 148
  1. p. 7 - 8
  2. p. 12
  1. p. 147
  2. p. 146 - 147
  3. p. 147
  4. a b c et d p. 141
  5. p. 138
  6. p. 137
  7. p. 178
  1. p. 420- 421
  2. p. 430
  3. p. 417
  4. a et b p. 419 - 420
  5. a b et c p. 416
  6. p. 420
  • Psautier latin-français du bréviaire monastique, Société de Saint-Jean-l'Évangéliste ainsi que Desclée & Cie., Paris - Tournai - Rome 1938 ; réimpression des Éditions Sainte-Madeleine 2003 (ISBN 2-906972-10-X) 650 p.
  1. a b c et d p. iii
  2. p. ii

Notes et références

  1. Graduel en 1908, puis Antiphonaire en 1912.
  2. L'actualité du chant grégorien, p. 14, pour la conférence tenue à la cathédrale de Luçon, le 30 septembre 2012, à l'occasion d'une journée grégorienne, présentée par un moine de l'abbaye Notre-Dame de Fontgombault
  3. (it)http://www.vatican.va/holy_father/paul_vi/audiences/1969/documents/hf_p-vi_aud_19691126_it.html texte intégral en italien : voir Il Passaggio alla lingua parlata
  4. http://www.cnrtl.fr/lexicographie/accent
  5. Dictionnaire historique de la langue française, p. 17, accentuer : « Le dérivé français accenter (XIIIe siècle), repris au XVIIe siècle, a disparu au profit de ACCENTUER v. tr., emprunt (vers 1300) au dérivé latin accentuare, qui a signifié « réciter avec les accents convenables » (1511) et, d'après le nouveau sens de accent, « marquer d'un accent graphique » (1549). » (Le Robert, Paris 1998)
  6. La première notation est exactement celle d'une cantillation, lecture simple de psaume. La deuxième notation est un chant en tant que verset ou répons lors des offices, à savoir un chant court. Contrairement, l'accent est suivi du mélisme, pour la conclusion du texte.
  7. http://www.liturgiecatholique.fr/alleluia.html
  8. a et b http://palmus.free.fr/session_2005.pdf p. 7 - 8 Daniel Saulnier, Session de chant grégorien III, septembre 2005
  9. http://www.musicologie.org/Biographies/l/le_munerat_jean.html
  10. Graduale Triplex, p. iv
  11. http://palmus.free.fr/session_2004.pdf p. 67, Daniel Saulnier, Session de chant grégorien II, septembre 2004 ; il semble qu'il s'agirait de l'origine du terme Chant grégorien.
  12. Consociatio internationalis musicæ sacræ, Musicæ sacræ ministerium, Anno XXXIX-XL (2002/2003), Rome, p. 183
  13. a b c et d http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com/archive/2012/11/19/quand-l-universite-s-interesse-au-chant-gregorien-de-la-theo.html
  14. http://www.unacum.be
  15. a b et c http://trove.nla.gov.au/work/8796291?q&versionId=10177572
  16. (en)http://books.google.fr/books?id=4Ocajiw9q3oC&pg=PT183 p. 183 (à la fin du document) : « the inherent difficulty of adapting English texts to Latin mélodies, and the perception that chant was too difficult or foreign for congrégations to sing. »
  17. http://www.abbayedesolesmes.fr/FR/editions/livres.php?cmY9MTM2
  18. http://www.abbayedesolesmes.fr/FR/editions/livres.php?cmY9MTQx
  19. a et b http://www.gregorian.ca/publicus/Antiphonale%20Romanum%20II-Final%20MG.pdf
  20. http://www.heures-gregoriennes.com
  21. http://palmus.free.fr/session_2004.pdf p. 70, Daniel Saulnier, Session de chant grégorien II, septembre 2004
  22. http://palmus.free.fr/session_2005.pdf p. 11, Daniel Saulnier, Session de chant grégorien III, septembre 2005
  23. Cette Paléographie musicale possédait deux version, série trimestrielle et version livre jusqu'en 1956. Donc, les articles n'y étaient pas nécessairement identiques.
  24. Par exemple, Gilles Desmons, Mystères et beauté des abbayes cisterciennes, p. 63, Éditions Privat, 1996 : « Le chant strictement bernardin est assez sévère, austère, et ne véhicule pas les mêmes émotions, parfois d'un ordre plus esthétique, que celui des bénédictins. Le spirituel se trouve ainsi affranchi de l'émotivité inhérente à la note. »