Lampteromyces

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Lampteromyces
Description de l'image Defaut 2.svg.
Classification
Règne Fungi
Division Basidiomycota
Classe Agaricomycetes
Sous-classe Agaricomycetidae
Ordre Agaricales
Famille Marasmiaceae

Genre

Lampteromyces
Singer, 1947
Classification actuelle, selon Tsuguo Hongo

Espèces de rang inférieur

Principales espèces :
  • Lampteromyces japonicus (Kawam.) Singer
  • Lampteromyces luminescens Zang

Lampteromyces est un genre de champignons poussant sur les troncs de feuillus, rattaché à la famille des Marasmiaceae, remarquable pour sa bioluminescence (due à un composé fluorescent, la riboflavine ou lampteroflavine), d'où le nom Lamptero (lanterne) et myces (champignon).

Une colonie de Lampteromyces japonicus sur un tronc d'arbre la nuit est une vision féerique. Après adaptation de quelques minutes à l'obscurité, il est possible de lire une page de texte imprimé avec la luminescence fournie par un seul exemplaire disposé à 20 cm de distance.

Caractéristiques du genre

Le genre Lampteromyces fut créé par Rolf Singer en 1947 (New genera of fungi III, in Mycologia 39: 79) pour accueillir une espèce, alors endémique du Japon, le ツキヨタケ (月夜茸 Tsukiyo-take) publié en 1915 par Seiichi Kawamura sous le nom de Pleurotus japonicus.

Champignons lignicoles (sur troncs de feuillus), charnus, de grande taille de couleur brun rougeâtre à brun datte. Surface fertile luminescente. Toxiques. Deux espèces sont connues à ce jour :

  • décrite du Japon, Lampteromyces japonicus (Kawam.) Singer (voir ci-dessous).
  • du Tibet Lampteromyces luminescens Zang (1979), Acta bot. Yunn. 1(2): 102

Lampteromyces japonicus

Nom binominal :Lampteromyces japonicus (Kawam.) Singer, Mycologia 39(1): 80 (1947)

Basionyme : Pleurotus japonicus Kawam., Journal of the Coll. of Sci., Imperial Univ. Japan 35(3): 2 (1915)

Synonymes nomenclaturaux :

  • Armillaria japonica (Kawam.) S. Imai, Journ. Facul. Agr. Hokkaido Imperial Univ. Sapporo 43: 52 (1938)
  • Omphalotus japonicus (Kawam.) Kirchm. & O.K. Mill., in Kirchmair & al., Persoonia 17(4): 597 (2002)
  • Omphalotus guepiniformis (Berk.) Neda, [sub nom. 'guepiniforimis'] (2004)

Nom scientifique japonais : ツキヨタケ (月夜茸 [Tsukiyo-take], « champignon Clair de Lune »)

Habitat: lignicole végétant sur troncs et branches de septembre à novembre, sur Fagus crenata dans les hêtraies de montagne. Plus rare sur Carpinus laxiflora, Acer mono, Abies sachalinensis etc. Nous l'avons également récolté sur châtaignier (Castaneus crenata).

Répartition géographique: Assez commun au Japon, signalé en Corée, Chine et dans l’Extrême-Orient russe.

Sporophore pouvant atteindre jusqu'à 25 cm de diamètre, semi-circulaire ou réniforme, d'abord jaunâtre puis brun rougeâtre à brun datte brillant. Microscopie : Spores globuleuses, 9-14×8-14 µm. Boucles présentes.

Comestibilité: Espèce très toxique. Usage médicinal à l'étude (voir ci-dessous).

Toxicité

Confondu avec le shiitaké (mis en vente par méprise sur certains marchés de Nagano en octobre 2005), il a causé au Japon plusieurs intoxications gastro-intestinales subaiguës parfois mortelles, notamment chez les enfants et les personnes âgées.

Les symptômes débutent 30 minutes à 1 heure après ingestion par une attaque digestive brutale de type cholériforme, avec vomissements et diarrhées sanglantes, accompagnés de douleurs abdominales. La déshydratation, l'hypothermie et l'hypotension précèdent des hallucinations colorées parmi d'autres troubles sensoriels, puis des troubles circulatoires qui se conjuguent pour provoquer un coma, ainsi qu'une atteinte hépatique et rénale.

Un premier principe toxique avait été isolé par K. Nakai en 1958, la lunamycine (ou lampterol), plus ou moins identifié aux sesquiterpènes décelés dans l'espèce américaine Clitocybe illudens, notamment ceux nommés illudine S et M, dont la dose létale 50 chez la souris est de 50 mg/kg).

Les dernières recherches ont isolé de nouvelles substances: neoilludine A et B (cytotoxine), dihydroilludine S, deoxyilludine M, lampteroflavine (substance luminescente), lectine (molécule anti-bactérienne), atromentine, acide téléphorique, gyrocyanine (pigment).

En Chine, sa teneur en acétone a également été déclarée toxique pour les nématodes.

Usage médicinal

Il possèderait cependant des propriétés médicinales potentielles, dues à la puissante action antitumorale du lampterol, et qui ont été comparées à celles de la streptomycine). Toutefois, sa virulence inflammatoire provoquant des hémorragies du tube digestif, ne permet pas encore une utilisation médicale.

Références

  • (en) Référence Index Fungorum : Lampteromyces (+ liste espèces) (+ MycoBank)
  • Nakai, K. (1958)- Medicine and Biology [en japonais] 49: 129.
  • Kasahara Y., Itagaki A., Kumaki K. & Katagiri S. (1996) — Gastrointestinal toxicity of Lampteromyces japonicus and its reduction by curing [en japonais], in Shokuhin Eiseigaku Zasshi 37 (1): 1-7, Tokyo ISSN 0015-6426
  • Nakanishi K., Tada M., Yamada Y., Ohashi M., Komatsu N. & Terakawa H. (1963) — Isolation of lampterol, an antitumour substance from Lampteromyces japonicus, Nature 197 : 292.
  • Tanaka K., Inoue T., Tezuka Y. & Kikuchi T. (1996) — Michael-type addition of illudin S, a toxic substance from Lampteromyces japonicus, with cysteine and cysteine-containing peptides in vitrom Chemical & pharmaceutical bulletin 44(2) : 273-279 ISSN 0009-2363