La Reine Margot

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La Reine Margot
Scène de massacre de la Saint-Barthélemy, dans l’appartement de la reine de Navarre.
Huile sur toile d'Alexandre-Évariste Fragonard, Paris, musée du Louvre, 1836.
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La Reine Margot est un roman écrit par Alexandre Dumas. Sorti en , il a été publié initialement dans le quotidien La Presse en roman-feuilleton entre le et le [1]. Alexandre Dumas en a tiré un drame du même nom, représenté en 1847. Deux romans font suite à La Reine Margot : La Dame de Monsoreau et Les Quarante-cinq, formant ainsi ce qu'on appelle parfois la « trilogie des Valois ».

Contexte historique[modifier | modifier le code]

L'action du roman se déroule entre le mariage de Marguerite de Valois avec Henri de Navarre, futur Henri IV, en 1572 et la mort de Charles IX de France en 1574.

Alexandre Dumas y met en scène les intrigues de cour, l'assassinat de l'amiral de Coligny, le massacre de la Saint-Barthélemy, l'idylle inventée entre la reine de Navarre et le comte de la Môle ainsi que la pratique de la torture judiciaire à la Renaissance. Il fait de Catherine de Médicis une figure inquiétante, qui se sert de son astrologue et parfumeur florentin René Bianchi pour faire assassiner ses ennemis. Le roman met aussi en scène la conspiration visant à rendre la Navarre à son roi.

Résumé[modifier | modifier le code]

On marie Marguerite de Valois à Henri de Navarre dans le but politique d'établir la paix entre protestants et catholiques dans une époque secouée par les guerres de Religion. Le mariage de la sœur de Charles IX est l'occasion de grandes fêtes en France et notamment à Paris où le peuple est en liesse.

À cette occasion, le roi de Navarre et l'amiral de Coligny ont réuni autour d'eux tous les grands chefs huguenots et croient la paix possible.

Cependant, on a marié deux êtres qui ne s'aiment pas, et l'on observe dès le début du roman que les nouveaux mariés ont chacun d'autres liaisons. Si la nuit de noces n'est pas l'occasion de la consommation de ce mariage, elle est le témoin de l'alliance politique d'un roi et d'une reine, qui sont unis par la même ambition de pouvoir.

La fidélité politique de Marguerite envers son époux est vite prouvée puisqu'elle plaide pour sa vie lors du massacre de la Saint-Barthélemy pendant lequel Charles IX fait tuer les grands chefs protestants à l'exception des princes de sang : le prince de Condé et le roi de Navarre.

Dénouement[modifier | modifier le code]

Cependant, l'horrible massacre est aussi pour Margot l'occasion de rencontrer le comte Joseph Boniface de La Môle, seigneur protestant venu à Paris pour proposer ses services à Henri de Navarre. Ils ont une liaison, mais la santé du roi Charles IX se dégrade, et on pense à un complot (la conjuration des Malcontents). Puisqu'il faut des coupables, l'amant de Marguerite est arrêté, torturé et exécuté.

Sources du roman[modifier | modifier le code]

Les sources primaires principales dont disposait Dumas pour servir à l'histoire de la reine Margot étaient :

  • Discours sur Marguerite de Valois, dans La Vie des dames illustres (1590-1600), Brantôme[2] ;
  • Les Mémoires de la Reine Marguerite, œuvre parue à la fin des années 1620 et rééditée à de nombreuses reprises[3] ;
  • Le Divorce Satyrique de la Reyne Marguerite (1663) repris dans les Mémoires d'Agrippa d'Aubigné[3] ;
  • La Reine Marguerite, Historiettes, Gédéon Tallemant des Réaux (vers 1659).

Postérité[modifier | modifier le code]

Le roman a contribué à renforcer la légende noire de Catherine de Médicis et la réputation de légèreté de la reine Margot[4].

Adaptations[modifier | modifier le code]

Liste de personnages historiques cités par Dumas[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Voir préface La Reine Margot, édition de Janine Garrisson, (ISBN 978-2-07-035927-1)
  2. Texte en ligne
  3. a et b Article
  4. Voir Éliane Viennot, Marguerite de Valois, la reine Margot, (ISBN 2262023778)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Laurent Angard, « Alexandre Dumas et « sa » Margot », dans Catherine Magnien et Éliane Viennot (dir.), De Marguerite de Valois à la reine Margot : autrice, mécène, inspiratrice, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Interférences », , 271 p. (ISBN 978-2-7535-7650-6), p. 207-219.
  • Fernande Bassan, « Dumas père et l'histoire : à propos du drame La Reine Margot », Revue de la Société d'histoire du théâtre, vol. 39, no 4,‎ , p. 384-392.
  • Colette Beaudan, « La Reine Margot et la pédagogie : une esthétique de la défaite ? », Nineteenth-Century French Studies, University of Nebraska Press, vol. 23, nos 3-4,‎ printemps-été 1995, p. 349-355 (JSTOR 23537063).
  • (en) Tara L. Collington, « « History is not just a thing of the past » : The chronotopic transpositions of La Reine Margot », Lit : Literature Interpretation Theory, vol. 13, no 2,‎ , p. 97-116 (DOI 10.1080/10436920212487).
  • Odile Krakovitch, « Les femmes de pouvoir dans le théâtre de Dumas : de Christine à Messaline », Revue d'histoire littéraire de la France, Paris, Presses universitaires de France, vol. 104,‎ , p. 811-829 (DOI 10.3917/rhlf.044.0811, lire en ligne).
  • (en) Michael Paschalis, « Alexandre Dumas' Queen Margot and the Actaeon Myth », Gaia : revue interdisciplinaire sur la Grèce ancienne, no 18,‎ , p. 589-608 (lire en ligne).
  • Édith Perry, « La Reine Margot, l'amour à outrance : d'Alexandre Dumas à Patrice Chéreau », dans Julie Anselmini et Claude Schopp (dir.), Dumas amoureux : formes et imaginaires de l'éros dumasien, Caen, Presses universitaires de Caen, coll. « Symposia », , 428 p. (ISBN 978-2-84133-994-5, lire en ligne), p. 249-262.
  • Maxime Prévost, « Le désir séculaire : les XVIe et XVIIe siècles contrastés d'Alexandre Dumas », dans Julie Anselmini et Claude Schopp (dir.), Dumas amoureux : formes et imaginaires de l'éros dumasien, Caen, Presses universitaires de Caen, coll. « Symposia », , 428 p. (ISBN 978-2-84133-994-5, lire en ligne), p. 235-247.
  • Jean-Marie Roulin, « L'Histoire à l'estomac : corps, société, pouvoir dans le récit romantique », dans Chantal Massol (dir.), Stendhal, Balzac, Dumas, un récit romantique ? : [actes du colloque organisé à l'Université Stendhal-Grenoble 3 du 15 au 17 novembre 2001], Toulouse, Presses universitaires du Mirail, coll. « Cribles : essais de littérature » (no 33), , 321 p. (ISBN 2-85816-859-8 et 978-2-85816-859-0), p. 235-249.
  • Lise Sabourin, « Alexandre Dumas, La Reine Margot », Studi Francesi, no 167 (an LVI, fascicule II),‎ , p. 339-340 (lire en ligne).
  • Éliane Viennot, « De la reine Marguerite à La Reine Margot : les lectures de l'Histoire d'Alexandre Dumas », L'École des lettres, nos 13-14,‎ , p. 81-105 (lire en ligne).
  • Éliane Viennot, postface à La Reine Margot d'Alexandre Dumas, Paris, Le Livre de Poche, coll. « Classiques de poche », 1994, p. 625-638, [lire en ligne].
  • Éliane Viennot, « Le corps signifiant des souverains dans La Reine Margot d'Alexandre Dumas », dans Jean-Marie Roulin (dir.), Corps, littérature, société, 1789-1900, Saint-Étienne, Publications de l'Université de Saint-Étienne, coll. « Le XIXe siècle en représentation(s) » (no 1), , 329 p. (ISBN 2-86272-384-3, lire en ligne), p. 235-249.
  • Alexandre Dumas, La Reine Margot, édition de Sylvain Ledda, Paris, Classiques Garnier, « Bibliothèque du XIXe siècle », n° 32, 2014.
  • Jean-Claude Ternaux « Le personnage de Catherine de Médicis dans La Reine Margot [pièce] », dans Bernard Urbani et Jean-Claude Ternaux (dir.), Le Théâtre des romanciers (XIXe siècle-XXIe siècle) : adaptations et réécritures, expérimentations et contestation, Actes du Colloque international (12-), Théâtres du Monde, Cahier hors-série, 2018, Avignon Université, Association de recherches internationales sur les arts du spectacle, collection Theatrum mundi, , (ISSN 1162-7638), p.43-52.

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

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