La Flamengrie (Nord)

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La Flamengrie
La Flamengrie (Nord)
Le village.
Blason de La Flamengrie
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Nord
Arrondissement Avesnes-sur-Helpe
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Mormal
Maire
Mandat
Yohan Lecerf
2020-2026
Code postal 59570
Code commune 59232
Démographie
Gentilé Français[1]
Population
municipale
435 hab. (2021 en augmentation de 8,75 % par rapport à 2015)
Densité 214 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 18′ 58″ nord, 3° 43′ 02″ est
Altitude Min. 108 m
Max. 132 m
Superficie 2,03 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Valenciennes (partie française)
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton d'Aulnoye-Aymeries
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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La Flamengrie
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La Flamengrie
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La Flamengrie

La Flamengrie est une commune française, située dans le département du Nord en région Hauts-de-France.

Géographie[modifier | modifier le code]

La Flamengrie a une position très particulière sur la frontière franco-belge à la croisée de deux routes l'une longeant la frontière, l'autre conduisant en Belgique des deux côtés. Des maisons ont été construites du côté belge de ces routes et La Flamengrie est, de fait, un village franco-belge. Cette situation amène, par exemple la traversée du village français par la camionnette de la poste belge pour porter le courrier à ces maisons belges comprenant l’unique bistrot de la localité. Le jour du , la fanfare du village belge voisin vient devant le monument aux morts, jouer aussi bien la « Marseillaise » que la « Brabançonne », l’hymne national belge.

La Flamengrie est limitrophe des communes suivantes :

Rose des vents Honnelles (be) Rose des vents
Honnelles (be)
Wargnies-le-Petit
N Honnelles (be)
Bettrechies
O    La Flamengrie    E
S
Preux-au-Sart Saint-Waast Saint-Waast

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

La Flamengrie est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Valenciennes (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 102 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5],[6].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (92 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (91,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (45,6 %), terres arables (45,2 %), zones urbanisées (7,7 %), prairies (1,2 %), forêts (0,3 %)[7]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous les formes Flamengeria (1174) ; Flamingeria (1187) ; Flamangeria (1186-1204)[8].

Du néerlandais Vlamingen « Flamands » et du suffixe roman -aria (colonia) : « la (colonie) de Flamands »[8], nom d’origine populaire, né du parler roman et latinisé en Flamingeria. L’appellation « La Flamengrie » a désigné divers endroits, principalement dans le Hainaut, indiquant des terres occupées par des immigrants flamands (Flamingi) ; le suffixe -erie indiquant le caractère collectif du mot. Le nom de la commune n’apparaît qu’à partir de la fin du XIIe siècle, époque où une émigration se fit depuis la Flandre.

Histoire[modifier | modifier le code]

  • 1678 - La Flamengrie est rattachée à la France : La frontière nord de la France est essentiellement issue des conquêtes successives de Louis XIV sur les Pays-Bas espagnols au XVIIe siècle. Dans une partie du Hainaut, elle date plus précisément du Traité de Nimègue (1678) : les places-fortes de Condé, Valenciennes, Maubeuge conquises par Louis XIV ont été attribuées à la France, ainsi que Bavay, ville non fortifiée. De même tous les villages dépendant de ces villes sont devenus français et la limite du territoire de ces villages a déterminé la frontière.

La Flamengrie faisait alors partie de la « prévôté » de Bavay et est devenue française, tandis que le village voisin de Roisin était dans la prévôté de Mons et est resté espagnol. Il se trouve que les seigneurs de Roisin possédaient de grands bois, le bois de Roisin situé  au sud de La Flamengrie et le bois du Perchois situé à l’est, qui sont également restés espagnols. La Flamengrie s’est ainsi trouvée entourée de terres espagnoles. Qui plus est, la route qui allait de Valenciennes à Bavay, puis à Maubeuge, était interrompue par ces bois où contrebandiers et brigands pouvaient échapper aux autorités françaises. La liaison entre les places-fortes de Valenciennes et Maubeuge n’était pas sure ; la voiture de l’Intendant du Hainaut y a même été attaquée.

  • 1779 - Fixation de la frontière : Tout au long du XVIIIe siècle, des conférences diplomatiques ont eu lieu entre Français et Autrichiens (qui avaient succédé aux Espagnols aux Pays-Bas) afin de rectifier la frontière et de supprimer les enclaves comme celle de La Flamengrie. Les Français, soucieux de sécuriser la route de Valenciennes à Maubeuge, demandaient, au minimum, la cession du bois de Roisin. Finalement, lors d’une convention pour la modification de la frontière signée le , la France obtient seulement une partie du Bois de Roisin ; encore faut-il céder à l’Autriche la même superficie en terres agricoles prises tout autour du village de La Flamengrie. Pendant l’été 1780, les bois et les parcelles non construites et non habitées autour du village sont arpentés, mesurés et cartographiés. Une nouvelle limite est ainsi définie, qui imposera aux habitants toute une série de contraintes. Des bornes sont placées en 1781 le long de cette frontière modifiée, à chaque changement de direction de  son tracé ; comme ce tracé est particulièrement tortueux, il ne faut pas moins de 65 bornes. Ces bornes diffèrent des bornes plus simples qu’on trouve ailleurs sur la frontière. En pierre bleue sculptée, elles portent d'un côté le mot « FRANCE » surmonté des trois fleurs de lys royales et de l'autre, le mot « AUTRICHE » surmonté de l'aigle bicéphale couronné, emblème de l'empire autrichien des Habsbourg ; sur le dessus de chaque borne est gravé son numéro d'ordre allant de 1 à 65. On peut encore voir aujourd'hui une cinquantaine de ces bornes, la plupart en bon état ; une vingtaine sont à proximité des rues et chemins de La Flamengrie, les autres sont dans la campagne, au détour des haies.
  • Face autrichienne (aigle bicéphale des Habsbourg) d'une ancienne borne frontière.
    Face autrichienne (aigle bicéphale des Habsbourg) d'une ancienne borne frontière.
  • Face française (trois fleurs de lys du royaume de France) d'une ancienne borne frontière.
    Face française (trois fleurs de lys du royaume de France) d'une ancienne borne frontière.
  • Borne 46 sur le sentier « Voit n'y goutte ».
    Borne 46 sur le sentier « Voit n'y goutte ».

La présence de la frontière, si près du cœur du village, a profondément marqué la vie des habitants...

Ce village fut le lieu de nombreuses anecdotes concernant les contrebandiers et leur traque par les douaniers...

Statue de Marianne, volée en 2008. Photo de juillet 2005.
  • Guerre 1914-1918 : Le village se trouvera en zone d'occupation allemande pendant la guerre. il sera libéré le 6 novembre 1918 par des troupes britanniques.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Les armes de La Flamengrie se blasonnent ainsi : Bandé d’argent et de gueules.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Maire de 1802 à 1807 : P. J. Crasquin[9],[10].

La mairie
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1977 1995 Maurice Delbove    
1995 2020 Régis Gremont-Naumann    
Mai 2020 En cours
(au 23 mai 2020)
Yohan Lecerf    

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[12].

En 2021, la commune comptait 435 habitants[Note 3], en augmentation de 8,75 % par rapport à 2015 (Nord : +0,23 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
283235269315348411403354340
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
328344287282293306322312306
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
288295318283315319326293298
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
344268208305317355395401396
2017 2021 - - - - - - -
420435-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[13] puis Insee à partir de 2006[14].)
Histogramme de l'évolution démographique

Pyramide des âges[modifier | modifier le code]

La population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 34,9 %, soit en dessous de la moyenne départementale (39,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 24,8 % la même année, alors qu'il est de 22,5 % au niveau départemental.

En 2018, la commune comptait 218 hommes pour 206 femmes, soit un taux de 51,42 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,23 %).

Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.

Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[15]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,0 
90 ou +
0,5 
4,7 
75-89 ans
4,9 
17,2 
60-74 ans
22,7 
25,9 
45-59 ans
17,7 
18,5 
30-44 ans
18,1 
14,3 
15-29 ans
15,2 
19,4 
0-14 ans
21,0 
Pyramide des âges du département du Nord en 2020 en pourcentage[16]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,5 
90 ou +
1,4 
5,1 
75-89 ans
14,6 
60-74 ans
16 
19,2 
45-59 ans
18,6 
19,5 
30-44 ans
18,7 
20,6 
15-29 ans
19,1 
20,5 
0-14 ans
18,2 

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • L'église Saint-Gilles de 1859.
  • Une cinquantaine de bornes frontières sculptées datant de 1780 (sur les 65 qui existaient à l'origine).
  • La chapelle des Français, bâtie à la limite de Roisin en mémoire de réfugiés français de la guerre de 1870 ; la chapelle Notre-Dame de Bon Secours.
  • La statue de Marianne (1889), don de la République reconnaissante pour le vote du refus du boulangisme, . La statue, haute d'environ 1,80 m dorée à la feuille, a été volée en 2008[17]. Une petite réplique en terre cuite est placée dans la mairie en en attendant la création d'une nouvelle statue grandeur originale[18].

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Constantin Mils (1816-1886), artiste peintre né à la Flamengrie, élève de François-Édouard Picot[19], il fut directeur de l'Académie de peinture de Roubaix où il eut notamment pour élèves Rémy Cogghe, Jean-Joseph Weerts et Henri Van Dyck. Ses traits nous sont conservés par le portrait en médaillon qu'en fit le sculpteur Gustave Crauk et qui orne sa sépulture au cimetière de Roubaix.
  • Fernand Hippolyte Robaut (1914-2008), issu d'une ancienne famille de La Flamengrie, connu pour sa culture et son humour.

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

"La Flamengrie, village marqué par la frontière" par Jean-Louis Renteux, 1978, IPNS, La Flamengrie"

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Vincent Tripiana, « À La Flamengrie, on a volé Marianne aux Français ! », La Voix du Nord,‎ (lire en ligne).
  2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  5. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Valenciennes (partie française) », sur insee.fr (consulté le ).
  6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  8. a et b Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, vol. 2, Genève, Droz, , p. 736.
  9. Annuaire statistique du département du Nord pour l'an XI de la République 1802-1803, p. 276, lire en ligne.
  10. « Annuaire statistique département du nord année 1807 », p. 130-131.
  11. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  12. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  13. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  14. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  15. Insee, « Évolution et structure de la population en 2018 - Commune de la Flamengrie (59232) », (consulté le ).
  16. Insee, « Évolution et structure de la population en 2020 - Département du Nord (59) », (consulté le ).
  17. http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Maubeuge/actualite/Autour_de_Maubeuge/Maubeuge_et_sa_region/2008/10/08/article_a-la-flamengrie-on-a-vole-marianne-aux-f.shtml La Voix du Nord du 8 novembre 2008
  18. http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Maubeuge/actualite/Autour_de_Maubeuge/De_Jeumont_a_Bavay/2009/06/20/article_la-commune-retrouve-une-marianne-repliqu.shtml La Voix du Nord du 20 juin 2009
  19. Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.