La Ferté-sur-Chiers

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La Ferté-sur-Chiers
La Ferté-sur-Chiers
Bloc 1 de l'ouvrage de La Ferté, ligne Maginot.
Blason de La Ferté-sur-Chiers
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Département Ardennes
Arrondissement Sedan
Intercommunalité Communauté de communes des Portes du Luxembourg
Maire
Mandat
Etienne Malcuit
2020-2026
Code postal 08370
Code commune 08168
Démographie
Population
municipale
176 hab. (2021 en augmentation de 2,33 % par rapport à 2015)
Densité 27 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 34′ 32″ nord, 5° 14′ 34″ est
Superficie 6,41 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Carignan
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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La Ferté-sur-Chiers est une commune française, située dans le département des Ardennes en région Grand Est.

Géographie[modifier | modifier le code]

La Ferté se trouve au pied du mont Saint-Walfroy. Le village a été construit sur une île formée par la Chiers. Malgré des travaux récents, le site demeure inondable. Le toponyme La Ferté (latin : firmitas) est assez fréquent en France et désigne un endroit fortifié.

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Communes limitrophes de La Ferté-sur-Chiers
Villy Margut
Malandry La Ferté-sur-Chiers
Olizy-sur-Chiers(Meuse) Lamouilly(Meuse) Bièvres

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 931 mm, avec 13,8 jours de précipitations en janvier et 9,6 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Linay », sur la commune de Linay à 5 km à vol d'oiseau[3], est de 10,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 969,0 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 42 °C, atteinte le ; la température minimale est de −24 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

La Ferté-sur-Chiers est une commune rurale[Note 2],[8]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[9],[10]. La commune est en outre hors attraction des villes[11],[12].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,2 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (95,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (55,2 %), terres arables (38,9 %), zones urbanisées (5,8 %), zones agricoles hétérogènes (0,1 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Histoire[modifier | modifier le code]

Bien que des épées mérovingiennes aient été trouvées dans le village, La Ferté apparaît bien plus tard dans l'histoire. C'est en 955 qu'il est question d'un Vautier de La Ferté. La famille de ce nom se rencontre ensuite souvent et Jean de La Ferté est abbé d'Orval au XIIIe siècle. Ses armoiries étaient de gueules à deux lions léopardés d'argent, l'un sur l'autre, au collier de sable.

En 1340, la châtellenie de La Ferté est vendue à Jean l'Aveugle, roi de Bohême et comte de Luxembourg. Deux ans plus tard, il met La Ferté à la loi de Beaumont.

Au XIVe siècle, La Ferté devient chef-lieu de prévôté et Jean l'Aveugle y installe même un atelier monétaire. On ne connaît aucune monnaie frappée à La Ferté.

Il existe un château à La Ferté et en 1535 et la place est considérée « comme la première bonne forteresse du pays de Luxembourg vers le quartier d'Yvoix »[réf. nécessaire].

Après le traité du Cateau-Cambrésis (1559) qui avait ordonné le démantèlement des fortifications d'Yvois (Carignan), les fortifications de La Ferté sont renforcées et la place défend le passage de la Chiers.

En 1594, le duc de Bouillon s'empare de la place qui est reprise par les Impériaux peu de temps après.

Le , la ville est prise par le maréchal de Châtillon qui décide de la raser.

En 1662, il y a un litige entre la France et l'Espagne à propos de la cession de La Ferté car la localité n'est pas expressément mentionnée dans le traité des Pyrénées qui cède la prévôté d'Yvois au roi de France.

Au XVIIIe siècle, il existe une tour avec pont-levis chargée de défendre le passage de la Chiers.

Pendant la Première Guerre mondiale, les Allemands aménagent un aérodrome dans la prairie de La Ferté. En 1918, le village est endommagé par l'aviation américaine.

La Ferté donne son nom au petit ouvrage de la ligne Maginot construit à partir de 1935 sur les communes de La Ferté et de Villy. Il est pris par les Allemands dans la nuit du 18 au et toute sa garnison est anéantie. Le village est endommagé au cours des combats. Peu avant la guerre, on entreprend la construction d'un casernement de sûreté sur la route de Bièvres mais il est resté inachevé.

Au XIXe siècle, les Chayaux ont installé une usine textile qui utilisait la force motrice de la Chiers. L'usine a fonctionné jusqu'en 1967.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 2020 Daniel Courtaux    
2020 En cours Etienne Malcuit[14]   Agriculteur
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[16].

En 2021, la commune comptait 176 habitants[Note 3], en augmentation de 2,33 % par rapport à 2015 (Ardennes : −3,2 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
305315329324456517551565515
1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906
488475460449454443430430427
1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968
421320373346399293329313268
1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009 2014 2019
252245202224203192184173174
2021 - - - - - - - -
176--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[18].)
Histogramme de l'évolution démographique

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Église Saint-Walfroy de La Ferté-sur-Chiers. Le collateur de l'église de La Ferté était l'abbé d'Orval. C'est un édifice très simple reconstruit au XVIIIe siècle. Il a été très endommagé en 1940.
  • À la sortie du village, vers Margut, se trouvent les tombes de la famille Montlibert. Jean-Baptiste Montlibert fut un bienfaiteur de la commune.

Ligne Maginot[modifier | modifier le code]

L’ouvrage de La Ferté, construit entre 1935 et 1939, est un petit ouvrage d'infanterie de la ligne Maginot qui comprend deux blocs de combat dont l'un est encore équipé d'un canon antichar de 47 mm et l'autre d'une tourelle à éclipse pour deux armes mixtes. C'est un des très rares sites où sont toujours implantés les réseaux défensifs de rails et de barbelés. L'ouvrage a été neutralisé par les Allemands dans la nuit du 18 au et toute sa garnison a été anéantie. L'ouvrage est inscrit au titre des monuments historiques en 1980[19].

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Héraldique[modifier | modifier le code]

Armes de La Ferté-sur-Chiers

Les armes de La Ferté-sur-Chiers se blasonnent ainsi :

De gueules aux deux lions léopardés d’argent colletés de sable passant l’un sur l’autre, au chef bastillé cousu d’azur chargé de trois besants d’or[20].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Dictionnaire historique des communes des Ardennes, "La Ferté-sur-Chiers", Revue historique ardennaise, tome 14, 1979, p. 187-196.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre La Ferté-sur-Chiers et Linay », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « Linay », sur la commune de Linay - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  5. « Station Météo-France « Linay », sur la commune de Linay - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  8. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  14. « Municipales 2020. Enjeux et résultats. La Ferté-sur-Chiers », Le Monde
  15. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  16. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  17. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  18. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  19. « Ouvrage de la Ferté », notice no PA00078437, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  20. « Blason de La Ferté-sur-Chiers », sur armorialdefrance.fr (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]