LVMH - Moët Hennessy Louis Vuitton
LVMH | |
Logotype de LVMH | |
Création | 1987 |
---|---|
Fondateurs | Alain Chevalier et Henry Racamier |
Forme juridique | Société européenne à conseil d'administration [1] |
Action | Euronext Paris (MC) |
Slogan | « Le Futur de la Tradition » |
Siège social | 22, avenue Montaigne, Paris France |
Direction | Bernard Arnault, Pierre Godé, Antonio Belloni |
Actionnaires | Groupe Arnault, via Holding Christian Dior : 46,4 % Institutionnels étrangers : 29,8 % Institutionnels français : 14,8 % Personnes physiques : 4,9 % Autocontrôle : 1,6 % Famille Bulgari : 2,5 % |
Activité | Luxe, Culturel, Média |
Produits | vins, spiritueux, mode, maroquinerie, parfums, cosmétiques, montres, joaillerie, distribution sélective, médias |
Société mère | Christian Dior S.A. (Groupe Arnault) |
Filiales | Maison Francis Kurkdjian (d) (depuis ) Tiffany & Co. (depuis ) Zenith Champagne Moët & Chandon Fendi Kenzo Parfums Christian Dior Champagne Veuve Clicquot Ponsardin Sephora Givenchy TAG Heuer Pucci (d) |
Effectif | 83 500 (2010)[2] |
SIREN | 775670417[3] |
TVA européenne | FR81775670417 |
Site web | lvmh.fr |
Capitalisation | 73,54 G€ (4 décembre 2014) |
Chiffre d'affaires | 29,1 milliards € en 2013 +4% vs 2012 |
Résultat net | 3,4 milliards € en 2013[4] +2% vs 2012 |
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LVMH (initialement pour Louis Vuitton Moët Hennessy) (Euronext : MC, OTCBB : LVMUY) est un groupe français d'entreprises, fondé par Alain Chevalier et Henri Racamier, devenu chef de file mondial de l'industrie du luxe en termes de chiffre d'affaires[5], issu du rapprochement en 1987 de Moët Hennessy et de Louis Vuitton et dirigé par Bernard Arnault. Moët Hennessy est une entreprise formée en 1971 de la fusion entre le producteur de champagne Moët et Chandon et Hennessy, le fabricant de cognac.
La firme est numéro un mondial du luxe grâce à son portefeuille de plus de soixante marques de prestige dont certaines sont plusieurs fois centenaires, comme Château d'Yquem (1593), Moët & Chandon (1743), Hennessy (1765), Guerlain (1828), Louis Vuitton (1854), Krug (1843), Whisky Glenmorangie (1843).
Historique
Au milieu de l'année 1987, Alain Chevalier et Henri Racamier, alors respectivement patrons de Moët Hennessy et de Louis Vuitton décident d'unir leurs groupes. Pourtant les deux hommes ne s'entendent pas, les tensions personnelles sont nombreuses et récurrentes : l'avenir de cette union est terne selon les analystes[6]. Mais cette nouvelle entité est composée, entre autres, des Parfums Christian Dior, ce qui attise la convoitise de Bernard Arnault qui espère regrouper les parfums avec la couture qu'il possède depuis le rachat suivi du démantèlement de Boussac[7]. De plus, propriétaire de Céline et Christian Lacroix depuis peu[8], un tel groupe serait une parfaite structure pour ses acquisitions récentes. Jouant sur les divergences des deux fondateurs, Bernard Arnault présente une offre à Alain Chevalier qui refuse tout net[6].
En s'associant avec le brasseur Guiness, Bernard Arnault créé une nouvelle société avec l'aval d'Henry Racamier[7], coquille vide destinée à racheter des actions LVMH : c'est chose faite en quelques mois, où après le krach d'octobre 1987, la nouvelle entreprise possède plus de 40 % des actions du groupe de luxe, achetées pour un prix modique[9]. Il ne reste plus à Bernard Arnault qu'à se séparer de Guiness puis des deux fondateurs Chevalier et Racamier[7] : après maintes péripéties juridiques, Bernard Arnault devient officiellement patron de LVMH en avril 1990[9].
En 1999, il achète l'horloger suisse TAG Heuer.
Le 10 septembre 2001, LVMH règle son litige avec PPR en lui cédant les 20% de sa participation dans le Gucci Group.
En 2002, revend Pommery au groupe Vranken Monopole.
En novembre 2004, LVMH lance, avec succès, une OPA sur Glenmorangie.
En 2008, il acquiert Hublot un autre horloger suisse.
Le 14 octobre 2010 LVMH détient 14% du capital d'Hermès.
En 2011, l'horloger italien Bulgari et le maroquinier français Berluti passent dans le giron de LVMH.
En juillet 2013, l'italien Loro Piana spécialisé dans le vêtement en cachemire rejoint LVMH.
Le 30 juin 2014, LVMH détient 23,2% du capital d'Hermès. En septembre, LVMH et Hermès règlent leur litige. Le premier distribue sort du capital du second en distribuant ses actions Hermès à ses actionnaires.
Présentation générale
Détenu à 47,4 %[10] par le Groupe Arnault au travers de sa holding Christian Dior SA, et donc par Bernard Arnault, LVMH emploie en 2008 près de 83 500 personnes et possède 2 545 magasins dans le monde à fin 2009. LVMH a réalisé en 2013 un chiffre d'affaires de près d'une trentaine de milliards d'euros.
Le groupe s'est fortement développé par la croissance de ses marques Louis Vuitton, Moët & Chandon, Ruinart, Veuve Clicquot, Hennessy, Guerlain, Parfums Christian Dior, Givenchy, Kenzo, Céline ou Berluti. Il a notamment acquis en 1999 la marque horlogère suisse TAG Heuer, en 2004 la marque de whisky écossais Glenmorangie et en 2008 la firme horlogère Hublot.
Métiers
Le groupe est organisé autour de cinq pôles d'activités :
- vins et spiritueux,
- mode et maroquinerie,
- parfums et cosmétiques,
- montres et joaillerie,
- distribution sélective[11].
Vins et spiritueux
Ce pôle regroupe des marques d'alcools comme
- Hennessy dans le cognac,
- la vodka Belvedere,
- les whiskys Glenmorangie, Ardbeg,
- le rhum 10cane et
- les alcools blancs chinois Wenjun.
Il est très présent dans le vin de Champagne avec Moët & Chandon, Dom Pérignon, Mercier, Veuve Clicquot-Ponsardin, Krug ou la Maison Ruinart. Il a vendu en revanche la Maison Pommery en 2002 et la Maison Montaudon (mais pas les vignobles qui servaient à sa production).
La production viticole couvre aussi d'autres vignobles avec le Château Cheval Blanc à Saint-Émilion, le Château d'Yquem, le domaine du Clos des Lambrays en Bourgogne [12], le domaine Chandon présent en Californie, en Argentine, au Brésil et en Australie, la marque Cloudy Bay en Nouvelle-Zélande, Cape Mentelle en Australie, Bodegas Chandon, Terrazas de los Andes et Cheval des Andes en Argentine, Newton en Californie et Numanthia en Espagne.
Mode et maroquinerie
Dans le secteur de la mode, le groupe LVMH possède les marques Louis Vuitton, Loewe, Fendi, DKNY, Berluti racheté en 2011, Givenchy, Marc Jacobs, Kenzo, Emilio Pucci, Thomas Pink, Céline, StefanoBi, Donna Karan, Nowness[13], ou encore le tailleur parisien de la rue de Sèvres Arnys racheté en 2012 afin de l'associer à Berluti[14]. Louis Vuitton, avec 7 milliards d'euros pour 2012, représente les trois-quarts du chiffre d'affaires de la division « Mode et maroquinerie »[15] et la moitié des profits du groupe LVMH[16].
En 2009 le groupe prend possession de la marque EDUN pour fournir l'essentiel du support de l'investissement et de l'infrastructure afin de la pousser à ce faire une place sur la scène mondiale de la mode[17]. Le , le groupe rachète 80% de la maison italienne, spécialisée dans le cachemire, Loro Piana pour 2 milliards d'euros, le solde de l'actionnariat restant dans les mains de la famille fondatrice. Le le Groupe annonce son entrée au capital de la marque italienne Marco de Vincenzo à hauteur de 45% [18].
Parfums et cosmétiques
LVMH possède les marques suivantes :
- Acqua di Parma
- Benefit Cosmetics
- Parfums Christian Dior
- Fendi Perfumes
- Fresh
- Parfums Givenchy
- Guerlain
- Kenzo Parfums
- Make Up for Ever
- Nude
- Perfumes Loewe
- Emilio Pucci Parfums
En 2010, LVMH souhaite vendre La Brosse et Dupont[19].
Les marques Bliss, Hard Candy, Urban Decay, acquises au début des années 2000, ont été revendues depuis.
Montres et joaillerie
Le groupe est présent dans l'horlogerie et la joaillerie avec les marques TAG Heuer, marque la plus rentable du pôle « Montres et joaillerie »[20], Chaumet, Zenith, Fred, Dior Montres, Hublot, De Beers, ou Bvlgari rachetée en février 2011 pour quatre milliards d'euros[21].
La marque Omas a été revendue en 2007.
En 2013, le chiffre d'affaires du pôle montres et joaillerie a progressé de 4% [22].
Distribution sélective
Sephora, La Samaritaine, Le Bon Marché, Duty Free Shoppers-DFS, La Grande Epicerie, Franck et Fils, Miami Cruiseline Services appartiennent au pôle Distribution. En 2013, le pôle distribution sélective a enregistré une hausse de 17% vs 2012 [23].
Autres activités
- Le groupe est également présent dans les médias avec le Groupe Les Échos (Les Échos, Investir Magazine, Radio Classique, Connaissance des Arts…).
- Le groupe est actif dans le domaine des loisirs avec le Jardin d'Acclimatation à Paris (16e), dans le Bois de Boulogne.
- Royal Van Lent fabrique des super-yachts de luxe sous la marque Feadship.
Polémiques
En , une polémique éclate lorsqu’il apparaît que le groupe LVMH fait partie des 30 principaux bénéficiaires de la PAC[pourquoi ?][24].
Le , Antonio Belloni, directeur général adjoint de LVMH, revend la totalité de ses stock-options et réalise une plus-value de 18 millions d’euros dans la journée[25]. Pas de délit d’initié mais selon l’AMF un « profit d’initié » qui l’amène à réviser son « code de bonne conduite ».[pertinence contestée]
En , LVMH entre, de manière dissimulée, au capital d’Hermès.
Direction de l'entreprise
Conseil d'administration
En 2013, le conseil d'administration de LVMH est composé de[26]:
- Bernard Arnault, président-directeur général
- Pierre Godé, vice-président
- Antonio Belloni, directeur général délégué
- Antoine Arnault, fils de Bernard Arnault
- Delphine Arnault, fille de Bernard Arnault
- Nicolas Bazire
- Nicholas Clive Worms
- Charles de Croisset
- Diego della Valle
- Albert Frère
- Gilles Hennessy
- Lord Powell of Bayswater
- Yves-Thibault de Silguy
- Hubert Védrine
- Bernadette Chirac
- Marie-Josée Kravis
Comité exécutif
- Bernard Arnault, président-directeur général (rémunération 2009 : 9 150 456 €)
- Antonio Belloni, directeur général délégué (rémunération 2009 : 7 122 948 €)
- Pierre Godé, vice-président
- Nicolas Bazire, Développement & Acquisitions
- Michael Burke
- Philippe Schaus, retail travel
- Yves Carcelle, Fondation Louis Vuitton
- Chantal Gaemperle, Ressources Humaines
- Jean-Jacques Guiony, Finances
Chris de Lapuente, Sephora
- Christophe Navarre, Vins & Spiritueux
- Francesco Trapani, montres et joaillerie
- Daniel Piette, Fonds d'investissement
- Pierre-Yves Roussel, Mode
- Mark Weber, Donna Karan, LVMH Inc.
- Jean-Baptiste Voisin, stratégie
Actionnaires
Au :
- Groupe Arnault : 46,5 %
- Institutionnels étrangers : 32,6 %
- Institutionnels français : 12,9 %
- Personnes physiques: 5,1 %
- Autocontrôle : 1,5 %
- Famille Bulgari : 1,4%
Données financières
Années | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Chiffre d'affaires | 12 693 | 11 962 | 12 623 | 13 962 | 15 306 | 16 481 | 17 193 | 17 053 | 20 320 | 23 659 | 28 103 | 29 149 |
Résultat d'exploitation | NC | 2 182 | 2 420 | 2 894 | NC | NC | NC | NC | NC | NC | NC | NC |
Résultat net part du groupe | 556 | 723 | 1 194 | 1 440 | 1 879 | 2 025 | 2 026 | 1 755 | 3 032 | 3 065 | 3 424 | 3 436 |
Capitaux propres part de groupe | 7 070 | 7 034 | 7 782 | 9 459 | 10 603 | 11 590 | 13 793 | 14 785 | 18 204 | 23 512 | 25 666 | NC |
Dettes financières à long terme | 5 800 | 4 207 | 4 188 | 3 747 | 3 235 | 2 477 | 3 738 | 4 077 | 2 730 | 4 702 | 4 363 | 3 145 |
En 2012, le groupe LVMH a payé un total de 1820 millions d’euros d’impôts sur les sociétés[28]. Son PDG affirme que le groupe paye plus d’un milliard d’euros sur les sociétés en France[29].
Notes et références
- LVMH (aussi) va devenir une société européenne, la Tribune, 18 février 2014
- « LVMH - Fondamentaux », Boursier.com (consulté le )
- Sirene, (base de données)
- [1], Challenges, 2 février 2012
- LVMH - Moet Hennessy Louis Vuitton Vêtements et accessoires de marque
- Marchand 2001, Le patron qui venait du Nord, p. 81
- « Bernard Arnault, prédateur de grand luxe », sur liberation.fr, (consulté le )
- Marchand 2001, Le patron qui venait du Nord, p. 80
- Marchand 2001, Le patron qui venait du Nord, p. 82
- Enquête Euroclear France décembre 2009
- Rapport annuel du groupe
- Vins : LVMH s'empare d'un grand cru en Bourgogne, Challenges, 14 avril 2014
- Liste des marques « Mode & maroquinerie » sur le site officiel de LVMH
- Olivier Wicker, « Grandes manœuvres dans la mode masculine », Le Nouvel Observateur, no 2485, , p. 30 (ISSN 0029-4713)
- « Inquiétudes autour de Vuitton », sur bfmtv.com, (consulté le )
- Thiébault Dromard, « Vuitton dit adieu à ses années folles », Challenges, no 323, , p. 42 (ISSN 0751-4417)
- http://www.lvmh.com/the-group/lvmh-companies-and-brands/fashion-leather-goods/edun
- COR-LVMH investit dans la marque Marco de Vincenzo, Challenges, 24 février 2014
- http://www.capital.fr/bourse/actualites/lvmh-souhaite-vendre-la-brosse-et-dupont-503355
- Thiébault Dromard, « Tag Heuer s'émancipe sans dommage », Challenges, no 325, , p. 36 (ISSN 0751-4417)
- http://www.wat.tv/video/bulgari-rachete-par-lvmh-3h603_2i0u7_.html
- Thiébault Dromard,[2], Challenges, 2 février 2012
- Résultats LVMH 2013, Site LVMH, 30 janvier 2014
- Agriculture. Les surprises de la PAC, Le Télégramme, 1 mai 2009
- Isabelle de Foucaud, LVMH : un dirigeant empoche 18 millions d'euros en un jour, Le Figaro, 7 novembre 2010
- « Conseil d'Administration », LVMH (consulté le )
- « Rapports Financiers LVMH »
- Le Cac 40 paie beaucoup d'impôt sur les sociétés... mais combien en France?, L'Express, 24 juillet 2013
- Arnault renonce à la nationalité belge, Le JDD, 10 avril 2013
Voir aussi
Bibliographie
- Stéphane Marchand, Les guerres du luxe, Fayard, , 382 p. (ISBN 978-2213609539)