L'Aile ou la Cuisse

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L'Aile ou la Cuisse
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Réalisation Claude Zidi
Scénario Claude Zidi
Michel Fabre
Musique Vladimir Cosma
Acteurs principaux
Sociétés de production Les Films Christian Fechner
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Comédie
Durée 104 minutes
Sortie 1976

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

L'Aile ou la Cuisse est un film français réalisé par Claude Zidi, sorti en 1976.

Cette comédie est l'unique rencontre entre l'acteur Louis de Funès (de retour au cinéma après avoir subi un double infarctus) et l'artiste Coluche, alors en pleine ascension. Le film traite, sur le mode comique, d'un problème naissant dans la France des années 1970 : la malbouffe due à l'essor de l'industrie agroalimentaire.

L'histoire montre la rivalité entre la « gastronomie française traditionnelle et de qualité », ici défendue par Charles Duchemin, le directeur du guide gastronomique qui porte son nom et qui récompense les restaurants de qualité, et la nourriture industrielle dont le fer de lance est l'industriel Jacques Tricatel (caricature de Jacques Borel).

L'Aile ou la Cuisse, malgré un accueil critique mitigé, cumule 5 841 956 entrées en France, devenant le film numéro 1 au box office français 1976.

Synopsis[modifier | modifier le code]

L'édition 1975 du « Guide Duchemin ».

Charles Duchemin, directeur d'un guide gastronomique, le « Guide Duchemin » (rappelant le Guide Michelin), mondialement connu et qui a l'habitude de tester incognito les restaurants de l'Hexagone, vient d'être élu à l'Académie française.

Fervent défenseur d'une gastronomie française traditionnelle et de qualité, Duchemin s'apprête pourtant à prendre sa retraite après la parution de la nouvelle édition de son guide ; il forme son fils Gérard à cette fin, dans l'espoir qu'il reprenne un jour le flambeau. Gérard goûte cependant peu les passions de son père et s'efforce d'animer en secret une petite troupe de cirque.

Quelques jours avant la parution du nouveau Guide Duchemin, son auteur apprend que l'industriel Jacques Tricatel, PDG d'une usine de nourriture industrielle fortement présente sur les restoroutes du réseau autoroutier français, envisage d'élargir ses activités en rachetant un certain nombre de restaurants traditionnels, auxquels le guide Duchemin devait décerner des récompenses au fil de ses visites annuelles. Pire encore, Tricatel semble déterminé à ternir la réputation de Duchemin, en le ridiculisant publiquement au cours d'une émission de télévision.

Bien décidé à défendre ses valeurs, Duchemin va embarquer son fils Gérard contre son gré, dans une ultime croisade contre la malbouffe.

Résumé détaillé[modifier | modifier le code]

Julien Guiomar, le méchant industriel Tricatel.

Charles Duchemin, un redoutable critique gastronomique français, coutumier de visites impromptues et incognito dans de nombreux restaurants pour en vérifier la qualité, dirige d'une main ferme et efficace la maison d'édition d'un prestigieux guide gastronomique qui porte son nom.

Venant tout juste d'être élu à l'Académie française, Duchemin se prépare à prendre sa retraite, comptant confier les rênes du guide à son fils Gérard, lequel est toutefois davantage intéressé par les arts du cirque, étant membre d'une troupe qui se produit régulièrement à l'insu de son père. Toutefois, peu avant la parution de la nouvelle édition du « Guide Duchemin 1976 », Charles Duchemin apprend que Jacques Tricatel, le PDG d'une entreprise de nourriture industrielle servie notamment sur les restoroutes, a entrepris de racheter plusieurs restaurants étoilés par le guide. Cela inquiète Duchemin, qui refuse de primer des établissements servant de la nourriture qu'il juge de mauvaise qualité.

Afin de savoir quels restaurants il doit acheter en priorité, Tricatel envoie un faux plombier au siège des éditions Duchemin, afin qu'il y vole la maquette du guide à paraître. Toutefois, l'imposteur est démasqué et capturé au prix d'une course-poursuite, au cours de laquelle Marguerite (la secrétaire de Duchemin) est blessée. Afin de savoir qui envoie le plombier-espion, Duchemin prétend le laisser s'échapper en emportant son butin avec lui, celui-ci ignorant qu'il a en réalité dérobé la maquette du guide de l'année précédente. Duchemin et Gérard, suivant discrètement le voleur, assistent à sa rencontre avec Lambert, l'adjoint de Tricatel. Ce dernier se précipite auprès de son patron pour lui fournir les documents, mais l'industriel se rend immédiatement compte de la supercherie et blâme son adjoint pour sa négligence.

Duchemin décide de se mesurer publiquement à Tricatel. Il accepte de participer à l'émission Tous les coups sont permis !, animée par Philippe Bouvard et qui consiste à faire débattre de manière virulente deux personnalités, à la condition que Bouvard invite également Tricatel, ce que ce dernier accepte. Avant cette rencontre, Duchemin décide de partir effectuer une tournée en province afin d'évaluer lui-même de nouveaux établissements. Il est accompagné de Gérard et de sa nouvelle secrétaire, également nommée Marguerite mais bien plus jeune et attirante que la première, et auquel Gérard n'est pas insensible. La troupe de cirque suit également Gérard, tout comme Lambert qui file Duchemin à la demande de Tricatel, l'industriel voulant garder un œil sur les agissements de son rival.

Lors de leur deuxième étape, Duchemin reçoit un appel téléphonique de Tricatel qui, moqueur, lui révèle la vérité sur la double vie de Gérard, dont il vient d'en être informé par Lambert. Lorsque Gérard prétend sortir pour passer un appel à son tour, Duchemin le suit discrètement et assiste, incrédule, au spectacle de son fils au cirque dont il devient lui-même l'un des dindons de la farce, à la grande stupéfaction de Gérard quand il découvre que c'est son père qu'il vient de ridiculiser.

Duchemin, méprisant les choix de son fils, le traite de raté et retourne à l'hôtel-restaurant où ils séjournent. Il est alors piégé par les propriétaires : en effet, ces derniers possédaient autrefois un restaurant à qui Duchemin avait retiré ses étoiles, les ruinant et les forçant à travailler pour Tricatel. Les propriétaires conduisent alors Duchemin à la cuisine et le forcent à ingérer d'importantes quantités de nourriture de très mauvaise qualité, le rendant excessivement malade (des pustules apparaissant sur le visage de Duchemin à chaque fois qu'il mange un plat de ses tortionnaires).

De retour à l'hôtel, Gérard et Marguerite (qui se sont rapprochés grâce au spectacle de cirque) trouvent Charles Duchemin en très mauvais état à la suite de son repas forcé, affalé piteusement, en pleine crise de foie, dans un couloir de l'hôtel. Conduit à la clinique, Duchemin est horrifié d'apprendre qu'il est devenu agueusique : il ne sent plus le goût des aliments qu'il mange, ce qui met gravement en péril sa réputation et celle de son guide. Échappant de justesse à une horde de journalistes (prévenus par Lambert, qui a pisté les Duchemin jusqu'à la clinique), Duchemin ne voit qu'une solution pour être en mesure d'affronter Tricatel lors de l'émission Tous les coups sont permis ! : s'infiltrer dans l'usine de Tricatel et trouver les preuves de la mauvaise qualité des aliments commercialisés par l'industriel.

Avec l'aide de Marguerite, Duchemin et Gérard parviennent à pénétrer dans l'usine. Tricatel, déjà présent sur le plateau de télévision et averti de l'intrusion, ordonne à Lambert de donner instruction aux gardes pour guider Duchemin et Gérard vers l'une des unités de conserverie afin de les transformer en boites de conserve. Sur place, échappant aux gardes, Duchemin et Gérard sont choqués de découvrir à quel point la malhonnêteté de Tricatel lui fait vendre des produits alimentaires douteux : légumes aussi élastiques que du caoutchouc, viande liquide durcie dans des moules chauffants, viande artificielle à base de pétroleetc. Ils récupèrent plusieurs produits et, parvenant à tromper la vigilance des gardes, s'échappent de l'usine.

Duchemin père et fils affrontent Tricatel dans l'émission de télévision de Philippe Bouvard.

Duchemin et Gérard parviennent enfin au plateau de tournage de l'émission de télévision où attend Tricatel, qui se donne en spectacle et qui a organisé une dégustation à l'aveugle pour le directeur du Guide Duchemin, afin d'exposer au grand jour l'agueusie de celui-ci. Toutefois, c'est Gérard qui arrive sur le plateau, expliquant que son père a pris sa retraite le jour même et qu'il est le nouveau directeur du guide, fait confirmé par Duchemin quelques instants après quand celui-ci débarque sur le plateau. Gérard passe alors les premiers tests de Tricatel avec succès, tandis qu'en coulisses, un des techniciens de l'émission montre à Duchemin un enregistrement vidéo préparatoire, au cours duquel on entend clairement Tricatel ordonner à Lambert la « transformation » de Duchemin et de son fils en boites de conserve dans son usine.

Quand Gérard, en difficulté pour identifier un vin, reste sans réponse, Duchemin intervient et vole à son secours bien que Tricatel proteste, mais le public le réduit au silence. Duchemin, prenant le verre et l'examinant attentivement, reconnaît avec précision son contenu, un château Léoville Las Cases 1953 (deuxième grand cru de saint-julien) sans le goûter, provoquant un tonnerre d'applaudissements du public. Les Duchemin décident ensuite de rendre la monnaie de sa pièce à Tricatel, lui faisant goûter les « aliments » collectés dans son usine. Incapable de manger ses propres produits au goût immonde, Tricatel nie qu'ils proviennent de son usine, mais Duchemin demande alors à passer l'enregistrement vidéo compromettant qui dévoile la vérité. Sous les huées du public, Tricatel est déclaré grand perdant de l'émission et, humilié, est enlevé du plateau, son siège partant automatiquement par une porte du décor (en forme de bouche à grandes dents, parfaite allusion au film Les Dents de la mer) qui l'avale et le fait disparaître.

Duchemin reste finalement à la tête de son guide, son fils ayant pris la décision de continuer sa carrière dans le cirque, un choix désormais respecté par son père. Toutefois, Gérard déclare qu'il va réfléchir à son départ, en apprenant que Duchemin a engagé la jeune Marguerite de façon permanente aux côtés de son ancienne secrétaire. Duchemin est ensuite reçu pour un fastueux déjeuner gastronomique à l'Académie française, au cours duquel il retrouve (dans l'un des plats) la montre qu'il avait perdue lors de son passage dans l'usine de Tricatel...

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Genèse et développement[modifier | modifier le code]

Le rêve d'un jeune producteur[modifier | modifier le code]

Quatre jeunes hommes tout sourire en smoking, tenant chacun un appareil photo.
Christian Fechner rencontre Louis de Funès pour lui proposer un film avec les Charlots, alors à l'apogée de leur succès.

En 1972, le producteur Christian Fechner invite Louis de Funès à déjeuner, pour le rencontrer et lui proposer de produire un film avec lui[6]. À cette époque, le dernier film de l'acteur est La Folie des grandeurs et son prochain sera Les Aventures de Rabbi Jacob, tous deux de Gérard Oury. Il déclare même ne vouloir plus tourner qu'avec ce réalisateur, déjà derrière Le Corniaud et La Grande Vadrouille[6]. De son côté, Christian Fechner est un jeune producteur de musique et de cinéma qui enchaîne lui aussi les succès : après avoir produit le chanteur Antoine, il a transformé les musiciens de celui-ci, Les Problèmes, en un groupe de chanteurs et d'acteurs nommé les Charlots[6]. Le premier film des Charlots, Les Bidasses en folie de Claude Zidi, a été un triomphe commercial, parmi les plus importants de 1971, dépassant même La Folie des grandeurs[6]. En 1972, les Charlots apparaissent dans deux films : Les Fous du stade de Zidi et Les Charlots font l'Espagne de Jean Girault, qui enregistrent presque dix millions d'entrées réunis[6]. Auréolée de ces succès, l'invitation du jeune producteur ne peut donc qu'être acceptée par l'acteur[6].

« C'est chez Lasserre que nous nous sommes rencontrés pour la première fois. C'était aussi la première fois que j'allais chez Lasserre, mais je pensais que ça faisait grand producteur. Plus tard, j'ai découvert qu'il se fichait d'aller dans de très grands restaurants. Le déjeuner a été formidable : j'étais à la fois un jeune producteur en plein triomphe et un fan absolu de Louis de Funès. À l'époque, il n'y avait pas de magnétoscope et de films en cassette, alors je collectionnais les films en 35 mm et j'avais installé une salle de projection chez moi. Très souvent, les Charlots et moi nous nous passions deux films de de Funès de minuit à quatre heures du matin, et je connaissais par cœur ses dialogues. À ce déjeuner, je lui en ai récité et je pense que ça l'a amusé. Il était l'homme le plus courtisé du cinéma et je crois qu'il avait une petite revanche à prendre sur les gens de ce métier, notamment les producteurs. Je pense que ça lui a fait très plaisir de voir un très jeune producteur — j'avais vingt-sept ou vingt-huit ans — en plein succès et fan de ses films, qui lui disait rêver de travailler avec lui. »

— Christian Fechner[7].

Le producteur imagine réunir Louis de Funès et les Charlots, dans un projet de film inspiré de leur chanson Merci Patron, où il incarnerait ledit patron. Ses ouvriers, incarnés par les Charlots devaient notamment séquestrer leur patron, comme cela se faisait beaucoup à l'époque[8]. Le film serait réalisé par Jean Girault et scénarisé par son acolyte Jacques Vilfrid, fidèles collaborateurs funésiens, et les dialogues écrits par Michel Audiard[9]. Les Charlots rencontrent leur futur partenaire dans les coulisses de la reprise d'Oscar mais le projet est finalement abandonné, en raison des nombreux autres projets des uns et des autres[7],[10]. André Bézu, attaché de presse des Charlots à l'époque, note qu'Audiard et les Charlots venaient d'univers trop différents, l'un étant de la « génération vin rouge », les autres de la « génération pétard »[9].

Néanmoins, l'idée d'un film avec Louis de Funès produit par Fechner reste en suspens pendant un an, en attendant une idée. Un soir, lors d'un dîner au Petit Colombier, rue des Acacias, le réalisateur Claude Zidi imagine un sujet de film[11] : « Le garçon me demande à propos d'un poulet : « L'aile ou la cuisse ? ». J'ai trouvé que ça ferait un bon titre de film. Avec des amis, nous avons lancé la conversation sur le guide Michelin et sur la « malbouffe » qui commençait à sévir. Ainsi sont nés Duchemin et Tricatel, amalgame entre Borel, l'inventeur des restoroutes, et Ducatel, candidat farfelu aux présidentielles »[12]. Christian Fechner apprécie le titre et le sujet trouvés par Zidi. Ils viennent proposer ce nouveau projet à Louis de Funès dans les coulisses de La Valse des toréadors, et lui annoncent que le film l'associerait avec un jeune comédien de la génération montante, Pierre Richard, qui enchaîne les succès depuis Le Distrait, sa première réalisation, et avec qui Zidi venait de tourner La moutarde me monte au nez et La Course à l'échalote[7]. Le film verrait Louis de Funès et Pierre Richard dans les rôles d'un critique gastronomique influent et de son fils nullement intéressé par la reprise de l'entreprise paternelle, qui s'allient pour contrer les manigances d'un industriel de la restauration[7],[note 1]. Louis de Funès est séduit par le projet : ce nouveau partenaire lui plaît, le réalisateur et le producteur sont des faiseurs de succès, et le sujet est amusant et original[7]. Il donne alors son accord de principe à Fechner pour L'Aile ou la Cuisse[7], puis signe un contrat, le [14]. Toutefois, si le projet aboutit, il ne pourra être libre qu'après avoir tourné le prochain film de Gérard Oury, Le Crocodile, dont les prises de vues doivent débuter en [7].

Louis de Funès frôle la mort[modifier | modifier le code]

Louis de Funès étant victime d'un double infarctus, il doit renoncer au film Le Crocodile de Gérard Oury, et le projet est abandonné.

De Pierre Richard à Coluche en partenaire[modifier | modifier le code]

Photo en noir et blanc d'un homme à la chevelure frisée.
Le projet de L'Aile ou la Cuisse doit à l'origine associer Louis de Funès et Pierre Richard.

Durant la pré-production, alors que le scénario est à peu près finalisé, Pierre Richard se retire finalement du projet[15], considérant que le scénario écrit est décevant et trop éloigné des idées imaginées lorsque le film lui a été proposé par Zidi et Fechner : « On en a parlé, on en a esquissé une sorte de pitch, où j'étais le fils rêveur d'un de Funès râleur, qui, en reprenant sa succession, devenait aussi tranchant que le père. Et lui devenait plus tendre, car je lui donnais un petit-fils. Son regard bleu s'attendrissait, et je devenais comme de Funès, agressif, tranchant. Je trouvais ça drôle. Quand j'ai vu le scénario plus tard, il n'y avait rien de tout ça »[a]. Il annonce à Claude Zidi ne plus avoir envie de le tourner et explique à Christian Fechner, qui lui offre un cachet énorme pour rester, qu'il vivrait mal le tournage en n'aimant pas son rôle, quel que soit le montant proposé[12],[note 2],[cit. 1]. Il discute enfin avec Louis de Funès au téléphone pour lui expliquer son refus[cit. 2].

Son désistement a lieu un peu plus d'un mois avant le début du tournage[12] : la rubrique des « films en préparation » du Film français du annonce encore L'Aile ou la Cuisse avec Pierre Richard, puis le numéro de la semaine suivante publie la brève annonçant qu'il renonce, pour tourner en juillet Le Jouet[15]. Dès , le comédien s'exprime publiquement, dans Le Film français : « J'avais envie de tourner avec de Funès, qui est un fantastique acteur comique, d'autant plus que c'est Claude Zidi qui devait nous diriger. Malheureusement, à la lecture du scénario, le rôle — je dis bien le rôle, pas le film — ne me convenait pas. Je ne me sentais donc plus capable de me lancer dans cette aventure, bien qu'on m'ait proposé un pont d'or »[15].

« J'ai été déçu par mon rôle. J'ai senti que si j'acceptais, j'aurais eu l'impression d'aller à l'usine. Et Dieu sait que j'avais envie de tourner avec de Funès ! Mais si le rôle ne me dit rien, je ne peux pas, même si c'est un coup commercial énorme. (…) Louis m'a téléphoné et m'a demandé pourquoi je refusais. Je lui ai répondu que je me faisais une joie de tourner avec lui, mais que je ne voulais pas interpréter ce rôle. Et il me dit “ah bon, le scénario est mauvais ?”. Là, je me suis dit qu'il n'avait pas dû le lire. Parce que lui, il savait qu'il se débrouillerait toujours, quelle que soit la qualité de la scène, grâce à son talent énorme. Moi je n'avais pas cette faculté. Pour faire rire, j'ai besoin d'une situation. Je ne suis pas capable de lire le bottin en faisant rire. »

— Pierre Richard, 2005[12].

L'humoriste Coluche tient le rôle écrit au départ pour Pierre Richard.

Étant conçu comme une rencontre entre un « empereur du box-office » et son « héritier » des années 1970, le projet perd de son intérêt, et un nouvel acteur de la génération montante doit être trouvé pour incarner le fils de Duchemin[15]. De plus, avec ce désistement, Daniel Toscan du Plantier retire la Gaumont, pressentie pour la distribution, du projet[11]. Claude Zidi pense alors à faire appel à Coluche, brièvement apparu dans Le Grand Bazar[15]. En troisième ressort, il envisage de donner le rôle à Bernard Ménez, découvert dans Pleure pas la bouche pleine et Le Chaud Lapin[17],[18]. Jeune humoriste, Coluche connaît le succès sur scène depuis 1974 mais divise les Français, avec son genre de comique nouveau, au ton acide, et souvent vu comme vulgaire[15]. Il n'a alors eu que quelques petits rôles au cinéma, et vient de partager l'affiche de Les vécés étaient fermés de l'intérieur avec Jean Rochefort, un échec[12]. Toscan du Plantier ne veut pas entendre parler de Coluche, dont la Gaumont a essuyé le flop des Vécés étaient fermés de l'intérieur, et juge que « Coluche ne marche pas au cinéma et ne marcherait jamais au cinéma »[19]. Finalement, Pierre Vercel, directeur général de Pathé, se montre intéressé pour distribuer le film, ce nouveau « de Funès » étant très réclamé par les exploitants de salles[11].

Zidi et Fechner viennent soumettre le choix de son nouveau partenaire à Louis de Funès dans son château de Clermont[20],[11]. L'acteur et son épouse sont déconcertés par l'annonce : « Et là, silence. [Ils] se regardent sans faire de commentaire. Il ne dit pas non, mais il ne dit surtout pas oui » raconte Fechner[20] ; Jeanne de Funès le trouve vulgaire[21],[11]. Lors du repas qui s'ensuit, l'idée n'est plus évoquée[15]. Finalement, arrivant en fin de repas, Olivier de Funès valide avec enthousiasme la proposition : il trouve l'idée excellente, allant même jusqu'à déclarer à son père « Il est plus drôle que toi », lui rappelle qu'il l'avait conseillé de le voir sur scène à Bobino et lui propose de lui faire écouter ses disques[20],[21]. Son père est ainsi convaincu[11] et l'engagement de Coluche annoncé à la fin du mois d'[20].

Choix des comédiens et de l'équipe[modifier | modifier le code]

Marcel Dalio incarne le tailleur confectionnant l'habit vert d'académicien de Charles Duchemin, après avoir été le véritable Rabbi Jacob dans Les Aventures de Rabbi Jacob (1973).

Parmi les employés du cirque, on trouve notamment Gérard Lanvin, qui effectue sa première et unique figuration au cinéma. Il obtiendra son premier rôle dès son film suivant, Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine, réalisé et interprété par Coluche. On reconnaît aussi un autre grand ami de Coluche, Martin Lamotte, lui aussi dans le rôle de Roland, associé de Gérard dans le cirque.

Marie-Anne Chazel fait également une apparition parmi les membres du cirque.

Tournage[modifier | modifier le code]

L'hôtel particulier du 5, place d'Iéna, résidence des Duchemin et siège des éditions du guide.

Le film est tourné entre autres[22] :

Les bureaux du guide Duchemin se situent dans un hôtel particulier du 5, place d'Iéna à Paris[23]. Son premier propriétaire était Gustave Eiffel, qui bénéficiait à l'époque d'une vue imprenable sur sa tour[réf. nécessaire]. En 2005 il est détenu[24] par la famille Hariri.

La scène du tunnel pendant la poursuite en voiture a été tournée dans le tunnel routier de Saint-Moré (Yonne) sur l'ex route nationale 6.

L'usine Tricatel est en réalité l'usine Pernod, située 120, avenue Foch à Créteil (aujourd'hui démolie)[25].

De nombreux intérieurs ont été créés aux Studios de Billancourt.

Le film marque l'unique face-à-face entre Coluche, alors en pleine ascension, et Louis de Funès. En raison des problèmes cardiaques de l'acteur, le producteur Christian Fechner eut énormément de mal à conclure un contrat d'assurance pour le tournage[26] et n'en obtint un que pour onze semaines de tournage. Les sept dernières semaines furent tournées sans assurance. Julien Guiomar se relevait également d'un infarctus.

Bien que leurs personnages se vouent une certaine attirance l'un envers l'autre dans le film, Ann Zacharias (Marguerite) n'était pas très à l'aise avec Coluche, reprochant à ce dernier de vouloir jouer pour lui, sans trop partager son expérience. En revanche, Zacharias s'est merveilleusement entendue avec Raymond Bussières[27].

Bande originale[modifier | modifier le code]

Un homme d'une soixantaine d'années posant en tournant le dos à un orchestre, la baguette de chef à la main, dans un studio d'enregistrement.
Vladimir Cosma, ici en 2007, compose la musique de L'Aile ou la Cuisse, trois ans après Les Aventures de Rabbi Jacob.

Vladimir Cosma compose la bande originale de L'Aile ou la Cuisse[28],[29],[b]. Louis de Funès avait adoré le travail de Cosma sur Les Aventures de Rabbi Jacob (1973) et le réalisateur Gérard Oury prévoyait de le reconduire pour Le Crocodile[28],[b]. Cosma avait par ailleurs mis en musique pour Claude Zidi La moutarde me monte au nez (1974) et La Course à l'échalote (1975), étant indissociable des aventures de Pierre Richard[c],[b]. Il explique que la « couleur musicale » rattachée à Louis de Funès est « une couleur rythmique binaire. Alors que le ternaire permet des musiques jazzy et swing à trois temps, à la Gene Kelly, la musique binaire, très pop ou rock, offre une rythmique plus musclée. Pour Pierre Richard, personnage lunaire de comédie musicale, j’ai plutôt écrit des musiques ternaires. Pour Louis de Funès, et même s'il peut y avoir de l'émotion dessus, l’énergie du personnage m'a inspiré des musiques essentiellement binaires »[30].

À l'instar de son travail sur Les Aventures de Rabbi Jacob, le compositeur décrit cette œuvre comme « une musique de mélange, de styles, de rythmes et d'instruments. Il y a du baroque, des chœurs, du clavecin, du disco, du rock… »[28]. Le personnage de l'éminent critique s'inscrivant dans la tradition de la gastronomie française, Cosma décide d'évoquer les repas des grandes fêtes de la cour, telles celles de Versailles, au Grand Siècle : « j'allai à la Bibliothèque nationale pour me plonger dans les partitions originales des principaux compositeurs français du XVIIIe siècle qui écrivaient les musiques des grandes Fêtes royales. Je m'imprégnais de l'esprit de Campra ou de Lully, et étudiais leur écriture. À cette occasion, je me suis remémoré la forme des danses de cour que j'avais apprises dans ma jeunesse au Conservatoire : le menuet, le passepied, la gigue, la pavane »[c],[b]. Il considère cependant qu'« il fallait un regard d'aujourd'hui sur cette musique ancienne »[b]. Le Concerto gastronomique repose ainsi sur la forme du concerto grosso et le « mélange d'orchestre symphonique et d'une rythmique « jazz / disco » soutenant un dialogue de deux trompettes », la trompette « classique » représentant le vénérable critique et la trompette « jazz » son fils ; la première est jouée dans le style « Grand Siècle », staccato et baroque, par le concertiste soliste Pierre Thibaud de l'Opéra de Paris et la seconde par le musicien de studio Pierre Dutour, accompagnés d'un chœur en partie issu du groupe Les Double Six[31],[32],[b]. Ce contraste peut aussi symboliser l'opposition entre la gastronomie classique promue par Duchemin et l'alimentation industrielle moderne de Tricatel[c].

Avant le tournage, Vladimir Cosma élabore une musique de ballet devant servir pour une scène finalement coupée montrant Charles Duchemin réaliser une recette de cuisine[b]. Lors des prises de vues, le chef Raymond Oliver apprend les gestes de la cuisine à Louis de Funès et double ses mains dans les gros plans[28],[b]. Cosma raconte : « Nous avions imaginé la chorégraphie et les répétitions musicales se déroulaient dans son restaurant Le Grand Véfour »[b]. Il prend également plaisir à composer les ambiances du cirque, la musique de cirque étant une inspiration cruciale pour le cinéma, de Charlie Chaplin à Nino Rota[b]. Par ailleurs, la scène de la séance de photographies de Duchemin est perturbée par la tonitruante chevauchée des Walkyries, tirée d'un opéra de Richard Wagner[33].

Audio externe
L'album L'Aile ou la Cuisse (bande originale du film) sur le compte YouTube de Vladimir Cosma.

Un premier album LP L'Aile ou la Cuisse, musique du film sort en 1976 sous le label Vogue[29],[34]. La musique est ensuite publiée en CD dans plusieurs compilations des œuvres de Vladimir Cosma à partir des années 1990 et dans le coffret Louis de Funès, bandes originales des films, vol. 2, paru en 1998 et ré-édité en 2007[35],[36],[29],[note 3]. Une version remaniée plus complète est disponible au sein du coffret de CD Vladimir Cosma, vol. 2 : 51 bandes originales pour 51 films édité par Larghetto en 2010[37], avant d'être publiée seule en 2016[29],[38]. L'album du film ressort en vinyle en 2020 avec des pistes aux titres modifiés[39].

Exploitation et accueil[modifier | modifier le code]

Accueil critique[modifier | modifier le code]

L'Aile ou la Cuisse reçoit des critiques contrastées[d]. Christian Fechner n'a d'ailleurs pas organisé de projection spéciale pour la presse, trop souvent sévère envers ses productions[d]. Les années antérieures, Louis de Funès bénéficiait d'un certain répit de la part de la critique dû à des projets plus appréciés comme La Folie des grandeurs (1971) ou Les Aventures de Rabbi Jacob (1973), après avoir déchaîné la critique dans la décennie précédente[e]. De toute façon, la presse cinéphilique est alors davantage accaparée par les triomphes colossaux des Charlots, de Jean-Paul Belmondo et d'Alain Delon, le succès du cinéma porno et la vague des films catastrophes[f].

Photo en noir et blanc d'un homme d'une soixantaine d'années au visage émacié, habillé en gendarme, l'air digne, droit.
La critique remarque le changement de jeu d'acteur de Louis de Funès après ses problèmes cardiaques.

Le retour de Louis de Funès est apprécié, la critique remarquant l'évolution concomitante de son physique et de son jeu d'acteur[d]. Claude Garson dans L'Aurore relève un « Louis de Funès, un peu amaigri, mais toujours aussi vif, [qui] gesticule un peu moins que d'habitude et c'est tant mieux. Nous dirons qu'il joue plus en intelligence et moins en gestes »[d]. Robert Chazal, soutien indéfectible de l'acteur dans France-Soir, applaudit son retour : « Depuis qu'il avait pris un long repos forcé, nous attendions la rentrée de Louis de Funès avec sympathie, mais aussi avec une curiosité perplexe. Avait-il gardé toute sa puissance comique ? Nous sommes tout de suite rassurés par les premières scènes du film, déjà ponctuées d'éclats de rire. Mieux, moins prompt qu'auparavant à la grimace et aux signes extérieurs d'exaspération, il a gagné en nuances et en finesse de jeu »[d]. Michel Lengliney de Télérama note que « Le roi de la grimace a gagné en profondeur pour avoir perdu en « extérieur ». Et son visage à géométrie variable exprime enfin plus d'une nuance jusque-là insoupçonnée »[d]. Son association avec Coluche est diversement jugée : Le Parisien libéré considère Coluche comme « un excellent Sancho Panza » pour son partenaire, L'Aurore voit un « duo parfait » et Minute trouve l'humoriste « efficace et amusant », mais La Croix le désigne comme le « point faible du film »[g].

Le sujet polémique du film est salué par la plupart des critiques, un avis résumé par celui de L'Aurore : « Pourquoi ce film nous a-t-il tellement plu ? C'est parce qu'en étant drôle, il colle à une certaine réalité »[g]. Cependant, L'Humanité est déçu par les possibilités inexploitées de ce qui aurait pu être « un pamphlet violent contre l'ordre social actuel », de par son scénario abordant le sujet réel de « la dégradation des conditions de restauration accessibles à la plupart des Français » : finalement, puisqu'il ne donne pas de solutions au problème, le film « se trouve réduit aux dimensions d'une piètre pitrerie d'un clown-vedette jouant à bon compte les redresseurs de tort »[g]. Quelques autres critiques sont négatives, à l'instar de Valeurs actuelles qui parle d'« un somptueux festin parfaitement insignifiant » ou Le Canard enchaîné pour qui « l'aile n'a pas d'envergure et la cuisse manque de patte »[g]. S'il est attiré par le sujet, François Chevassu de La Revue du cinéma en fustige néanmoins son traitement et son interprétation : « L'un fatigué par un infarctus et qui économise des effets usés, l'autre que l'obésité guette et qui remplace déjà les idées par des bretelles. Tout l'arsenal du gros rire y est. Plus quelques plagiats, mais tellement laborieux qu'on hésite à les reconnaître. Tout ce qui pourrait être corrosif est soigneusement gommé dans cette passionnante aventure qu'est la succession du fils à la tête d'une entreprise florissante, saine, morale, bien de chez nous en somme »[h],[i].

Box-office[modifier | modifier le code]

Le film cumule 5 841 956 entrées en France[40],[2]. C'est le film français numéro 1 au box office 1976, le deuxième tous pays confondus.

Distinction[modifier | modifier le code]

Diffusion à la télévision française[modifier | modifier le code]

Diffusé le 29 mars 2020 pendant la période de confinement dû à la maladie à coronavirus 2019, le film attire encore 4,14 millions de Français en moyenne[42] plus de 40 ans après sa sortie.

Autour du film[modifier | modifier le code]

  • Le nom, la forme, la couleur et la typographie du « guide Duchemin », ainsi que les récompenses qu'il décerne, rappellent le célèbre guide Michelin, fondé par André Michelin en 1900. Le personnage pragmatique et relativement rustre de Jacques Tricatel est, lui, librement inspiré de l'industriel français Jacques Borel, le « Napoléon du prêt-à-manger » incarnant la malbouffe des années 1970 notamment au travers de ses restaurants d'autoroute[12].
  • La scène du faux plombier est inspirée de l'affaire du Watergaffe, survenue trois ans plus tôt.
  • En 1976, Philippe Bouvard crée sur la chaîne publique française Antenne 2, une séquence de débat télévisé entre deux personnalités notoirement connues pour être ennemies, intitulée « L'Huile sur le feu », dont l'idée lui est directement inspirée par la scène du débat du film dans l'émission fictive Tous les coups sont permis[43].
  • La voiture de Coluche dans le film est une AMC Pacer X[44].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le projet de L'Aile ou la Cuisse aurait aussi été un temps prévu avec les Charlots. Jean-Guy Fechner, également frère de Christian Fechner, évoque en 2013 une version de l'histoire où l'un des Charlots — probablement Gérard Rinaldi, leader du groupe — serait le fils de de Funès et les trois autres ses amis du cirque, et où les scènes du cirque auraient été plus longues et importantes ; selon lui, ce projet ne s'est pas fait à cause de la séparation entre les Charlots et Christian Fechner en 1976, à la suite d'une brouille[10],[13]. Jean Sarrus explique en 2014 que les Charlots devaient d'abord faire Merci Patron avec Louis de Funès puis L'Aile ou la cuisse, où ils auraient incarné « ses trois enfants »[8]. Selon le journaliste Gilles Botineau, les Charlots auraient été dans le film plusieurs employés de Duchemin[9].
  2. Dans ses mémoires, l'assistant-réalisateur Jean-Jacques Beineix explique également que Claude Zidi et l'acteur aurait été en froid depuis la fin du tournage de La Course à l'échalote, ce que Pierre Richard réfute[a].
  3. Cette dernière compilation réunit des musiques de films de différents compositeurs, avec, outre L'Aile ou la Cuisse, Pouic-Pouic, Le Grand Restaurant, Le Petit Baigneur, Le Tatoué, Sur un arbre perché, Les Aventures de Rabbi Jacob, La Zizanie, L'Avare et des chansons du spectacle La Grosse Valse.

Citations[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Richard dans Schnock, 2013[a] : « Là dessus, Fechner m'appelle, il me propose une fortune pour le faire. Je lui dis : “Christian, excuse-moi, mais je n'aime pas le scénar', et encore moins mon rôle. Et je suis malheureux. J'ai vraiment envie de tourner avec Louis, mais si je fais ce film, je vais avoir l'impression d'être à l'usine tous les jours.” Et lui de répondre : “À ce prix-là, on peut aller à l'usine tous les jours.” Et je dis “Ben pas moi.” »
  2. Pierre Richard dans Schnock, 2013[a], de nouveau raconté sur RTL en 2019[16] : « [Louis de Funès :] “Pierre, il paraît que tu ne le fais pas ! Mais pourquoi ?” Je lui ai répondu : “Louis, pardonnez-moi, mais je n'aime pas le rôle.” — “Mais le scénar' ?” Je ne voulais pas lui dire que je n'aimais pas le scénario, je ne voulais pas charger Zidi, alors j'ai redit que je n'aimais pas le rôle. “Ah bon ? Ah bon ? Mais le scénar', il est comment ?” Et là j'ai compris qu'il ne l'avait pas lu ! Lui, il ne lit pas, il s'en fout ! Il signe et il lit après en se demandant ce qu'il va faire. Et il va être drôle ! Moi, je ne saurais pas faire ça ».

Références bibliographiques[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Laurence Remila et Jérémie Imbert, « Pierre Richard, interview : “Je suis un anarchiste !” », Schnock, no 8,‎ , p. 29-47 (ISSN 2117-3052).
  2. a b c d e f g h i et j Cosma 2022, chap. 12.
  3. a b et c Stéphane Lerouge, « L'Homme (et l') orchestre », dans Alain Kruger (dir.), Louis de Funès, à la folie : exposition du 15 juillet 2020 au 30 mai 2021, Paris, La Martinière / Cinémathèque française, coll. « Art et spectacle », (ISBN 978-2-7324-9145-5), p. 127-128
  4. a b c d e et f Dicale 2009, p. 459.
  5. Dicale 2009, p. 515.
  6. Bertrand Dicale, « Haïr Louis de Funès : un certain apogée de la critique », chapitre « État critique », Catalogue de l'exposition à la Cinémathèque, p. 226-229.
  7. a b c et d Dicale 2009, p. 460.
  8. François Chevassu, « L'Aile ou la Cuisse  », La Revue du cinéma, no 313,‎ , p. 117 (lire en ligne).
  9. François Chevassu, « L'Aile ou la Cuisse  », La Revue du cinéma, nos 320-321 « La Saison cinématographique 77 »,‎ , p. 11 (lire en ligne).

Autres références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Générique du film sur Watch the Titles.
  2. a et b Renaud Soyer, « L'Aile ou la cuisse », Louis de Funès / Coluche box-office, sur boxofficestory.com, (consulté le ).
  3. Dicale 2009, p. 469.
  4. Chiffres de l'inflation en France d'après l'INSEE. Coefficient de transformation de l'euro ou du franc d'une année, en euro ou en franc d'une autre année – Base 1998 et Base 2015. Dernière mise à jour à l'indice de 2023.
  5. « Dates de sortie » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database
  6. a b c d e et f Dicale 2009, p. 440.
  7. a b c d e f et g Dicale 2009, p. 441.
  8. a et b [vidéo] Jean Sarrus, la mémoire des Charlots sur YouTube, 2014.
  9. a b et c Gilles Botineau, « Papy Louis fait de la résistance », chapitre « Le retour », Catalogue de l'exposition à la Cinémathèque, p. 134-139, 2020.
  10. a et b Maxime Delavant, [vidéo] Merci Patron Les Charlots et Louis de Funès Projet abandonné sur YouTube, 2013.
  11. a b c d e et f Claude Zidi : juste une mise au point, documentaire de Sébastien Labadie, Yohann Charrin et Claude Zidi Jr., Moneypenny Productions, 49 minutes, 2019.
  12. a b c d e et f Philippe Lombard, « L'Aile ou la cuisse (1976) », sur devildead.com, .
  13. Maxime Delavant, [vidéo] Les Charlots 1976 l'année de la rupture sur YouTube, 2018.
  14. Dicale 2009, p. 447.
  15. a b c d e f et g Dicale 2009, p. 449.
  16. « Pierre Richard a refusé de jouer avec Louis de Funès », sur rtl.fr, À la bonne heure, RTL, (consulté le ).
  17. Franck et Jérôme Gavard-Perret, « Interview de Bernard Menez », sur Autour de Louis de Funès, (consulté le ).
  18. Gilles Botineau, « Bernard Menez nous dit (presque) tout », sur CinéComédies, (consulté le ).
  19. Dicale 2009, p. 454.
  20. a b c et d Dicale 2009, p. 450.
  21. a et b Chapeau 2019, p. 287.
  22. L'Aile ou la Cuisse
  23. Un épisode de Chapeau melon et bottes de cuir y a également été tourné.
  24. Elie Masboungi, « Devant la résidence parisienne du président-martyr Le quarantième de Rafic Hariri a été célébré dans le recueillement », sur L'Orient - le jour, (consulté le )
  25. « Usine Pernod-Ricard, Créteil », sur Usine Pernod-Ricard, Créteil (consulté le )
  26. « Quelques années plus tard, il soutient envers et contre tous Louis de Funès. À la suite d'un infarctus, le comédien ne peut plus tourner, les assurances ne veulent plus le couvrir. Qu'à cela ne tienne, Christian Fechner prend le risque et accepte de produire L'Aile ou la Cuisse avec Coluche. Il réitère en 1980 avec L'Avare et en 1981 avec La Soupe aux choux. » Laurence Aiach, « Clap de fin pour un producteur passionné. Il avait 64 ans. », sur gala.fr, (consulté le )
  27. La Guerre des chefs, documentaire de Dominique Maillet (2014, 51 min) sur le DVD Studiocanal.
  28. a b c et d Sylvestre Picard, « Vladimir Cosma raconte cinquante ans de carrière », sur premiere.fr, Première, (consulté le ).
  29. a b c et d (en) « L'Aile Ou La Cuisse (1976) », sur SoundtrackCollector (consulté le ).
  30. Olivier Rajchman, « Vladimir Cosma : “De Funès, c’est un rythme binaire” », sur premiere.fr, Première, (consulté le ).
  31. Julien Mazaudier, « Vladimir Cosma », Portraits, 50 maîtres de la musique de film, sur underscores.fr, .
  32. Max Dozolme, « Les instruments étonnants de Vladimir Cosma », sur radiofrance.fr, France Musique, .
  33. Laurent Vilarem, « Que serait le cinéma sans Wagner », sur philharmoniedeparis.fr, Philharmonie de Paris, (consulté le ).
  34. a et b (en) « Vladimir Cosma – L'Aile Ou La Cuisse » (album), sur Discogs, 1976, Vogue.
  35. (en) « Louis De Funès Vol. 2 (Bandes Originales Des Films) » (album), sur Discogs, 1998, Play Time.
  36. (en) « Louis De Funès Vol. 2 (Bandes Originales Des Films) » (album), sur Discogs, 2007, Play Time.
  37. a et b (en) « Vladimir Cosma, vol. 2 : 51 bandes originales pour 51 films » (album), sur Discogs, 2010, coffret de CD, Larghetto.
  38. (en) « Vladimir Cosma – L'Aile ou la cuisse / La Zizanie » (album), sur Discogs, 2016, CD, Larghetto Music.
  39. (en) « Vladimir Cosma – L'Aile Ou La Cuisse » (album), sur Discogs, 2020, Larghetto Music, Wagram Music.
  40. « L\'Aile ou la cuisse (1976) - JPBox-Office », sur jpbox-office.com (consulté le )
  41. « L'Allemagne décerne un Écran d'Or au Bon Dieu ! », sur unifrance.org, Unifrance, (consulté le ).
  42. « L'aile ou la cuisse : carton d’audience pour Louis de Funès et Coluche sur France 2 », sur Toutelatele (consulté le )
  43. « “L’Aile ou la Cuisse” : connaissez-vous ces 5 anecdotes sur le film culte porté par de Funès et Coluche ? », sur rtbf.be, RTBF, (consulté le ).
  44. La AMC Pacer X conduite par Coluche dans L'Aile ou la Cuisse (1976) sur le site nimotozor99.free.fr.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Documentaire[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]