Léo Latil

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Léo Latil
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Léopold Joseph Charles Latil, dit Léo Latil, né à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) le et mort à Souain (Marne) le , est un poète français, tué au combat au cours de la Première Guerre mondiale.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils du docteur Victor Latil, médecin en chef de l'Hôtel-Dieu d'Aix-en-Provence[1], Léo Latil était licencié en philosophie de la faculté d'Aix-en-Provence et licencié en droit puisqu'il préparait l'agrégation de droit.

Réserviste de la classe 1910, exempté en 1911 pour « faiblesse irrémédiable »[2], il est néanmoins déclaré bon pour le service en . Incorporé d'abord au 159e régiment d'infanterie en octobre, il passe au 99e en avant d'être, début mai[2], versé avec son bataillon de marche au 67e RI[3], qui a été « fort abîmé aux Éparges »[4]. Alors que le 67e RI est engagé dans la seconde bataille de Champagne le , le sergent Latil est d'abord blessé au bras mais refuse de se laisser évacuer. Lors d'une seconde attaque lancée le soir même contre la tranchée de Lubeck, tenue par les Allemands, il est tué d'une balle en pleine poitrine, à l’ouest de la ferme de Navarin, au nord de Souain.

Les lettres qu'il avait écrites entre le et le furent publiées en 1916[5] puis, accompagnées de lettres de camarades de combat, sous forme d'un recueil intitulé Lettres d'un soldat[6].

Francis Jammes voit en lui, dans La Croix, « une voix pure qui ne s'est point tue, mais qui a été rappelée »[7]. Armand Lunel le décrit comme « un ami très tendre et très pur (...) l'élève préféré du maître aixois, le grand philosophe Maurice Blondel »[8]. Maurice Barrès lui consacre une dizaine de pages dans Les diverses familles spirituelles de la France[9].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Léo Latil, Poèmes, Rio de Janeiro, , 42 p. (lire en ligne)
  • Léo Latil, Lettres d'un soldat, Paris, Bloud et Gay, , 48 p. (lire en ligne)

Mises en musique[modifier | modifier le code]

Son ami le compositeur Darius Milhaud a mis en musique plusieurs de ses poèmes :

  • Trois Poèmes de Léo Latil, op. 2 − 1910-1916 (Prière à mon poète et à la petite Bernadette, sa fille, Clair de lune, Il pleut doucement)
  • Quatre Poèmes de Léo Latil, op. 20 − 1914 (pub. 1920) (L'Abandon, Ma douleur et sa compagne, Le Rossignol, La Tourterelle)
  • Quatuor à cordes n° 3 avec soprano, op. 32 − 1916 − le texte est un extrait du journal de Léo Latil.
  • Poème du journal intime de Léo Latil, pour baryton et piano, op. 73 − 1921

Distinction[modifier | modifier le code]

Croix de guerre 1914-1918, étoile de bronze Croix de guerre 1914-1918, étoile de bronze : « sous-officier d'une rare bravoure, absolument remarquable aux attaques des 26, 27 et 28 septembre 1915. A été tué en entraînant sa demi-section à l'assaut »[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Tués & blessés à l'ennemi », Le Gaulois,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  2. a b et c Fiche matricule no 1115 du bureau de recrutement de Digne
  3. Le 67e RI fait partie de la 12e division d'infanterie commandée par le général Gramat au sein du 6e CA, dans la Ire Armée.
  4. José de Bérys, « Tertres : Léo Latil », le Souvenir,‎ , p. 174 (lire en ligne)
  5. « L'âme sereine d'un soldat », Le Correspondant,‎ , p. 281 (lire en ligne)
  6. Latil 1918
  7. Francis Jammes, « Léo Latil », La Croix, no 10005,‎ (lire en ligne)
  8. Francis Poulenc, J'écris ce qui me chante : textes et entretiens réunis, présentés et annotés par Nicolas Southon, Fayard, , 920 p. (présentation en ligne)
  9. Maurice Barrès, Les diverses familles spirituelles de la France, Paris, Émile-Paul frères, (lire en ligne), p. 219-231. Cet hommage à Léo Latil fut initialement publié dans le 14e article de la série « Les diverses familles spirituelles de la France : quelques portraits de jeunes soldats », L’Écho de Paris, no 11840,‎ , p. 1 (lire en ligne), lui-même repris dans « Léo Latil », La Croix de Provence, no 1212,‎ , p. 2 (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]