Analyse profane

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Le terme d'analyse profane (Laienanalyse » ou « analyse laïque ») se rapporte à la pratique de la psychanalyse par des non-médecins, dont un certain nombre d'universitaires venus d'autres disciplines (lettres, philosophie, droit, théologie)[1].

Le débat[modifier | modifier le code]

La possibilité que de non-médecins puissent exercer comme psychanalystes a été débattue dès l'origine de la pratique psychanalytique, au sein de leurs associations professionnelles elles-mêmes, en France, aux États-Unis ou en Suisse, mais aussi par les associations de médecins.

Sigmund Freud défend l'idée que la psychanalyse ne doit pas s'affilier à la médecine. Il publie dans cette perspective, dès 1926, La question de l'analyse profane, destiné à défendre Theodor Reik, poursuivi en justice en 1928 pour exercice illégal de la médecine alors qu'il est secrétaire de la Société psychanalytique de Vienne.

En 1938, il réaffirme sa position dans une lettre à Jacques Schnier :

« Je ne puis imaginer d'où peut provenir cette stupide rumeur concernant mon changement d'avis sur la question de l'analyse pratiquée par les non-médecins. Le fait est que je n'ai jamais répudié mes vues et que je soutiens avec encore plus de force qu'auparavant, face à l'évidente tendance qu'ont les Américains à transformer la psychanalyse en bonne à tout faire de la psychiatrie[2]. »

En France, le procès de Margaret Clark-Williams[3] a fait en quelque sorte jurisprudence. Ce point a aussi été particulièrement controversé en France, Sacha Nacht notamment ne consentant qu'à contrecœur à accepter des « auxiliaires d'analyse », c'est-à-dire des non-médecins[4].

En Suisse, la question s'est posée à propos d'Oskar Pfister (pasteur), et de Charles Baudouin qui avait lui aussi, été l'objet de poursuites.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • S. Freud, La question de l'analyse profane (1926), Gallimard-poche, 1998, (ISBN 2-07-040490-0) ; S. Freud, La question de l’analyse profane — Entretiens avec un homme impartial (Die Frage der Laienanalyse — Unterredungen mit einem Unparteiischen), dans OCF.P, XVIII, Paris, P.U.F., 1994, (ISBN 2 13 046576 5).
  • « Histoire de l'exercice de la psychanalyse par les non-médecins », Revue internationale d'histoire de la psychanalyse, T3, PUF, 1990, (ISBN 2-13-043189-5)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alain de Mijolla et coll.: Dictionnaire international de la psychanalyse, éd. Hachette, 2005, (ISBN 2-01-279145-X)
  2. Lettre à Monsieur Schnier du 5 juillet 1938 in, "Ma vie et la psychanalyse" Gallimard, 1975
  3. Georges Schopp « L'affaire Clark-Williams ou la question de l'analyse laïque en France », Revue internationale d'histoire de la psychanalyse, PUF, 1990 T3.
  4. Alain de Mijolla : La France et Freud T.1 1946-1953, éd. Presses Universitaires de France, 2012, (ISBN 978-2-13-058295-3)

Articles connexes[modifier | modifier le code]