L'Île-Bouchard

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L'Île-Bouchard est une commune française située dans le département d'Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire.

L'Île-Bouchard
L'Île-Bouchard
Vue sur la Vienne depuis le pont Saint Maurice
Blason de L'Île-Bouchard
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Centre-Val de Loire
Département Indre-et-Loire
Arrondissement Chinon
Intercommunalité Communauté de communes Touraine Val de Vienne
Maire
Mandat
Nathalie Vigneau
2020-2026
Code postal 37220
Code commune 37119
Démographie
Gentilé Bouchardais
Population
municipale
1 573 hab. (2021 en diminution de 2,3 % par rapport à 2015)
Densité 452 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 07′ 15″ nord, 0° 25′ 32″ est
Altitude Min. 33 m
Max. 65 m
Superficie 3,48 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Sainte-Maure-de-Touraine
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
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L'Île-Bouchard
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L'Île-Bouchard
Liens
Site web mairie-ilebouchard.fr

S'étendant sur 3,5 km², elle est de configuration singulière puisque composée de deux faubourgs, Saint Maurice et Saint Gilles, respectivement en rive gauche et rive droite de la Vienne, reliés par un pont et séparés par L'Île, berceau de la cité.

Du point de vue viticole, la commune fait partie de la région Val de Loire et de l'aire de l'AOC Chinon.

L'Île-Bouchard est un lieu de pèlerinage catholique depuis des apparitions mariales en 1947.

Ses habitants sont appelés les Bouchardais.

Rues des Quatre Vents et Gambetta

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Située à 280 kilomètres de Paris, L'Île-Bouchard est également à 43 kilomètres au sud de Tours, 75 kilomètres au nord de Poitiers et 45 kilomètres à l'est de Saumur.

Vignes

Les villes de taille supérieure les plus proches sont Chinon, Azay-le-Rideau, Sainte-Maure-de-Touraine et Richelieu, toutes quatre localisées à équidistance de la commune, à une quinzaine de kilomètres.

L'Île-Bouchard est positionnée très en aval de la vallée de la Vienne dans la mesure où elle ne se situe qu'à une trentaine de kilomètres de Candes-Saint-Martin, où la rivière, longue de 372 kilomètres, se jette dans la Loire, dont elle est l'un des affluents majeurs.

L'Île-Bouchard est par ailleurs au cœur du parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine.

Communes limitrophes de L'Île-Bouchard
Panzoult Crouzilles
Tavant L'Île-Bouchard
Brizay Theneuil

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Réseau hydrographique.

L'Île-Bouchard est traversée par la Vienne (1,711 km), qui en constitue une limite séparative sur sa partie sud-est. Le réseau hydrographique communal, d'une longueur totale de 5,73 km, comprend un autre cours d'eau notable, la Manse (1,855 km), et deux petits cours d'eau, pour certains temporaires[1],[2].

La Vienne, longue de 363,3 km, prend sa source sur le plateau de Millevaches, dans la Creuse, à une altitude comprise entre 860 et 895 m et se jette dans la Loire à Candes-Saint-Martin, à 30 m d'altitude, après avoir traversé 96 communes[3]. La station de Nouâtre permet de caractériser les paramètres hydrométriques de la Vienne. Le débit mensuel moyen, calculé sur 61 ans dans cette station, varie de 60 m3/s au mois d'août à 355 m3/s au mois de février. Le débit instantané maximal observé sur cette station fut de 2 480 m3/s, le , la hauteur maximale ayant été peu de temps après, le , à 8,61 m le [4],[5].

La Manse

Sur le plan piscicole, la Vienne est classée en deuxième catégorie. Le groupe biologique dominant est constitué essentiellement de poissons blancs (cyprinidés) et de carnassiers (brochet, sandre et perche)[6].

La Manse quant à elle, longue de 30,5 km, prend sa source à une altitude de 117 m sur la commune de Bossée et se jette en rive droite de la Vienne à L'Île-Bouchard, à 32 m d'altitude, après avoir traversé 11 communes[7]. Sur le plan piscicole, la Manse est également classée en seconde catégorie[6].

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[8]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Moyenne vallée de la Loire, caractérisée par une bonne insolation (1 850 h/an) et un été peu pluvieux[9].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 637 mm, avec 10,6 jours de précipitations en janvier et 6,5 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Saint-Épain à 9 km à vol d'oiseau[10], est de 12,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 745,6 mm[11],[12]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

L'Île-Bouchard est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[14],[15],[16]. La commune est en outre hors attraction des villes[17],[18].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (48,5 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (53,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (38,2 %), terres arables (24,8 %), prairies (14,2 %), eaux continentales[Note 2] (13,3 %), zones agricoles hétérogènes (7,7 %), cultures permanentes (1,8 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Risques majeurs[modifier | modifier le code]

Le territoire de la commune de l'Île-Bouchard est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations et séisme (sismicité faible)[20]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[21].

Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment le Ruau, la Manse et la Vienne. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1993, 1999 et 2013[22],[20].

Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de l'Île-Bouchard.

Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (90,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 959 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 959 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 91 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[23],[24].

Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989 et 1990 et par des mouvements de terrain en 1999[20].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Détail du Prieuré Saint-Léonard.

L’Île-Bouchard, dans le Cartulaire de l’abbaye de Noyers, est désigné en 1189 sous le nom d'Insula Buchardi. Sur cette île, des vestiges romains ont été identifiés. Les toponymes formés avec île, du latin insula, sont parfois des villages établis sur des îles[25].

La tradition conclut simplement au patronyme éponyme du lieu, une coïncidence toponymique sur la racine « Bouche » laissant supposer l'inverse (le lieu aurait donné son nom à la seigneurie). La signification la plus courante de cette racine toponymique est en effet « passage », au sens large, aussi bien en montagne que sur une rivière ou un fleuve, que passage pour une embarcation.

Histoire[modifier | modifier le code]

Vue depuis la rue Saint-Lazare

Un seigneur[26],[27],[28],[29] nommé Bouchard jeta les fondations d’un castrum sur l’île vers 885[30]. Il dirigea entre autres une expédition chargée de ramener en Touraine les reliques de saint Martin, qui se trouvaient en l’église d’Auxerre.

Les successeurs de Bouchard sur les seigneuries de l'Isle, Rivarennes et Bréhémont, traversèrent les siècles, dont ses descendants directs jusque vers 1629 (la famille de L'Isle-Bouchard, fondue dans les La Trémoïlle par le mariages de l'héritière Catherine avec Georges de La Trémoille en 1427). Puis la baronnie de L'Ile-Boucherd est cédée à Richelieu, et les ducs de Richelieu la garderont jusqu'à la Révolution comme membre de leur duché-pairie de Richelieu.

Pont de l'ancienne voie de chemin de fer, devenu piétonnier

En 1415 lors de la bataille d'Azincourt, le seigneur de l'Ile Bouchard fait partie des chevaliers morts au combat.

En 1832, l'actuelle commune de L'Île-Bouchard est créée par la fusion des communes de Saint-Gilles-de-l'Île-Bouchard et de Saint-Maurice-de-l'Île-Bouchard.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1849 1866 Pierre Payen    
1919 1939 Louis Dien Rad. ind Industriel en briqueterie
Député (1928-1932), Conseiller général (1919-1940)
1947 1995 André-Georges Voisin RPR Exploitant forestier
Président du Conseil Général (1970-1992)
Député (1958-1981)
Sénateur (1983-1992)
1995 2003 Jean Moreau   Chef d'entreprise
2003 2014 Jean-Luc Dupont UMP  
2014 2018 Valérie Bouchaud Violleau DVG Retraitée EDF
2018 2020 Pascal Jourdain DVD Commerçant
2020 En cours Nathalie Vigneau DVD Cadre secteur privé

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

Rue de la République.

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[32].

En 2021, la commune comptait 1 573 habitants[Note 3], en diminution de 2,3 % par rapport à 2015 (Indre-et-Loire : +1,19 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
4398537547998611 8041 7081 6501 636
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 5931 5691 5951 4521 3931 5141 4361 4261 466
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 4371 4491 3671 2451 1481 1901 1881 2551 348
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
1 3151 6091 7621 7961 8001 7641 7451 7401 655
2017 2021 - - - - - - -
1 5531 573-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[33] puis Insee à partir de 2006[34].)
Histogramme de l'évolution démographique

Santé[modifier | modifier le code]

La maison de santé

L'Île-Bouchard dispose d'une maison de santé pluridisciplinaire de 450 m², rattachée au Pôle santé libéral et ambulatoire du bouchardais (PSLAB) et composée de plusieurs cabinets médicaux, infirmier et de sage-femme, située dans le quartier Saint-Maurice.

Un cabinet d'imagerie médicale spécialisé en échographie est installé dans la zone industrielle Saint Lazare depuis 2017.

Deux cabinets dentaires officient également, l'un situé côté Saint-Maurice et l'autre sur la rive côté Saint-Gilles.

Par ailleurs, plusieurs professionnels paramédicaux (masseur-kinésithérapeute, diététicienne, psychologue, orthophoniste, etc.) exercent sur la commune ou à proximité immédiate, ainsi que deux pharmacies, de chaque côté de la Vienne.

Deux centres hospitaliers, respectivement localisés sur les communes de Saint-Benoît-la-Forêt et de Sainte-Maure-de-Touraine, et une clinique, installée à Saint-Benoît-la-Forêt, sont accessibles dans un rayon de 15 kilomètres.

Petite enfance et jeunesse[modifier | modifier le code]

Quatre établissements d'accueil offrent leurs services sur la commune :

  • La crèche multi-accueil Coccinelle, établissement privé non lucratif, qui accueille des enfants jusqu'à 6 ans ;
  • Le Relais d'Assistante maternelle (RAM), dont le fonctionnement est géré par la communauté de communes Touraine Val de Loire ;
  • Le Relais animation accueil proximité (RAAP), géré par l'Aide à domicile en milieu rural (ADMR) ;
  • L'hôtel de ville.
    Le centre de loisirs L'Île aux pirates, géré par Familles Rurales, ouvert les mercredis et pendant les vacances scolaires, pour les enfants et adolescents de 3 à 17 ans.

Enseignement[modifier | modifier le code]

L'Île-Bouchard est rattachée à l'académie d'Orléans-Tours. La commune dispose de trois établissements d'enseignement :

  • École maternelle publique Lamartine ;
  • École élémentaire publique Les 2 rives ;
  • Collège public André-Duchesne.

Services publics[modifier | modifier le code]

En dehors des services et infrastructures dépendants de la commune, L'Île-Bouchard dispose d'un bureau de Poste, d'une caserne de pompiers et d'une gendarmerie.

Vue sur le Prieuré Saint-Léonard et le château du Temple, localisé à Theneuil.

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de L'Île-Bouchard

Les armes de LÎle-Bouchard se blasonnent ainsi :

Écartelé de sinople à la fasce d'or, et d'or à la bande de sinople[35].

Jeanne d'Arc arrivant à L'Île-Bouchard.

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • Prieuré Saint-Léonard, construit dans la première moitié du XIIe siècle, est l'un des édifices romans les plus anciens de France. Il ne reste aujourd'hui que le chœur, son déambulatoire et ses chapelles rayonnantes. Il est classé au titre des monuments historiques depuis le [36].
  • Couvent des Cordeliers, vestiges d'un couvent des XIIe et XVIIe siècles inscrits comme monument historique en 1929 et 1946[37].
  • Plaque rappelant la venue de Jeanne d'Arc
    Église Saint-Gilles, construite au XIe siècle. Il est établi que Jeanne d'Arc, allant rencontrer le roi Charles VII non loin à Chinon, y entra et y entendit la messe le .
  • Église Saint-Maurice, datant des XIVe et XVe siècles, terminée par une très belle flèche de pierre ornée de sculptures ajourées. Ses nefs de style flamboyant Renaissance reposent sur des piliers ornés de médaillons.
  • Musée du Bouchardais : Musée d'Art et Traditions populaires et d'histoire locale, il est installé dans l'ancienne gare de l'Île-Bouchard, près du Prieuré Saint-Léonard. Il permet de découvrir la richesse du patrimoine du canton à travers les outils, matériels et objets du monde rural.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

  • Dangereuse de L'Isle Bouchard (ou Dangerosa en Poitevin),1079-1151, grand-mère maternelle d'Aliénor d'Aquitaine
  • André-Georges Voisin, né en 1918 et décédé en , a été conseiller général du canton de l'Île-Bouchard et président du conseil général d'Indre-et-Loire des années 1970 aux années 1990. Il a contribué au développement des infrastructures routières du département, prolongeant l'action de Jean Royer dans les espaces ruraux.
  • Isaac de Razilly, né en pays chinonais, chevalier de l'Ordre de Malte, commandeur de la Commanderie de l'Ile Bouchard, deviendra Lieutenant général d'Acadie jusqu'à sa disparition en 1636, surnommé le « Commandeur »[38]
Statues de la Vierge Marie et de l'archange Gabriel sculptées par Paulette Lecomte, église Saint-Gilles.

Apparitions mariales[modifier | modifier le code]

Faits locaux[modifier | modifier le code]

Le en début d’après-midi, quatre jeunes filles (Jacqueline Aubry et sa sœur Jeanne, Nicole Robin, Laura Croizon) voient en l’église paroissiale Saint-Gilles une apparition de la Vierge Marie, accompagnée de l’ange Gabriel. Ces apparitions perdurent plusieurs jours, jusqu’au . La paroisse, d’abord sceptique, finira par être convaincue, la guérison inexpliquée d’une mal voyante et un rayon de soleil extrêmement vif, suivant un trajet impossible, constituant alors des signes pour les assistants[39],[40].

Parmi les propos attribués à la Vierge lors des dix apparitions successives, recueillis par les enfants et rassemblés dans l'enquête canonique :

  • « Dites aux petits enfants (ceux que vous connaissez) de prier pour la France, car elle en a grand besoin. »
  • « Je suis votre maman du ciel (L'ange dit : "Je suis l'ange Gabriel"). »
  • « Donnez-moi votre main à embrasser ! »
  • « Embrassez la croix de mon chapelet. »
  • « Je vais vous dire un secret que vous pourrez redire dans trois jours : Priez pour la France qui, ces jours-ci, est en grand danger. »
  • « Dites à Monsieur le curé de construire une grotte ».
  • « Je ne suis pas venue ici pour faire des miracles, mais pour vous demander de prier pour la France. »
  • À l'enfant myope : « Demain vous y verrez clair et vous ne porterez plus de lunettes. »
  • « Je vais vous confier un secret que vous ne direz à personne. »
  • « Je suis venue ici parce qu'il y a des personnes pieuses, et en souvenir de Jeanne Delanoue, qui vous aimait tant et qui aimait tant vous faire prier à la chapelle Notre-Dame-des-Ardilliers. »
  • « Il y aura du bonheur dans les familles. »
  • « Avant de partir, j'enverrai un vif rayon de soleil. »

Contexte[modifier | modifier le code]

À l'époque, au lendemain de la première apparition, un mois entier d'escalade d'un mouvement social insurrectionnel trouve un dénouement assez mystérieux. Nombre de contemporains envisageront, plus ou moins rapidement, un lien entre ces apparitions et le dénouement surprise de ces grèves de 1947 en France. Elles ont duré un mois, entre le 10 novembre et le 9 décembre 1947, débutant à Marseille par un vaste mouvement de grèves insurrectionnelles. Elles agitent toute la France, opposant violemment des manifestants aux forces de l’ordre que dirige le ministre de l’Intérieur Jules Moch.

300 000 mineurs et plusieurs milliers d'employés d’entreprises publiques comme les PTT refusent de reprendre le travail. Ils occupent bureaux, usines, puits et ateliers. Le gouvernement fait appel à l'armée et déploie 60 000 soldats et CRS pour contrer les 15 000 grévistes afin de les forcer à reprendre le travail.

L'église Saint-Gilles sous la neige.

Dans la nuit du 2 au , des militants de la fédération du Pas-de-Calais de la CGT, pensant qu'un convoi transportait des CRS venus appuyer des non-grévistes d'Arras, majoritairement militants gaullistes[41], sabotent la liaison ferroviaire Paris-Tourcoing en déboulonnant des rails, provoquant le déraillement d'un train. La catastrophe fait 16 morts et 50 blessés[41],[42].

15 sabotages au total, dont 6 déraillements, sont perpétrés dans le pays. Le dénouement gardera longtemps un côté mystérieux, puisque le Comité central de la CGT ordonnera la reprise du travail le , malgré l'absence d'évolution notable.

Le bilan est néanmoins lourd : 6 morts et une centaine de blessés parmi les grévistes, et autant parmi les forces de l'ordre, en sus des disparus à la suite de l'attentat du .

Un article de la revue Historia envisage néanmoins au conditionnel le dénouement des évènements en lien avec des négociations secrètes du gouvernement avec le PCF, échangeant alors l'absence de poursuite de militants contre la reprise du travail[41].

Le contexte politique de la France d'alors est marqué par des incertitudes et des difficultés :

Développements[modifier | modifier le code]

Le sanctuaire est l'objet d'un pèlerinage depuis les apparitions de 1947. Par décret du , à la suite d’une enquête, André Vingt-Trois, alors archevêque de Tours, « autorise ces pèlerinages et le culte public célébré en l'église paroissiale Saint-Gilles de L'Île-Bouchard[43] ».

Le reliquaire double.

Depuis 1999, les pèlerinages et les paroisses environnantes sont animés par des prêtres et laïcs de la communauté de l'Emmanuel. Des pèlerinages à l'intention de la France s'y rendent régulièrement chaque année, notamment le pèlerinage pour la France à la fin du mois de septembre dont le but est de prier pour la nouvelle évangélisation de la France en faisant appel aussi bien aux pèlerins français qu'aux pèlerins étrangers, issus de pays ayant reçu l'évangile de missionnaires français[44].

Un reliquaire double des reliques de Mère Térésa et de Jean-Paul II est installé dans l'église Saint-Gilles en 2017. Réalisé par un orfèvre en art et mobilier liturgique Louis-Guillaume Piéchaud, il représente une église romane stylisée en bois ornée de patines rouges et vertes au feu, de feuilles d'or et d'argent avec des cabochons de cristal de roche, d'améthyste et de calcédoine.

La même année, au mois d'août 2017, une messe commémorant le soixante-dixième anniversaire des apparitions est célébrée en présence du cardinal Barbarin, archevêque de Lyon[45].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  2. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Fiche SIGES de la commune », sur le site du Système d'information pour la gestion des eaux souterraines en Centre-Val de Loire (consulté le ).
  2. « Carte hydrologique de L'Île-Bouchard », sur geoportail.gouv.fr (consulté le ).
  3. « Fiche Sandre - la Vienne », sur le portail national d'accès aux référentiels sur l'eau (consulté le ).
  4. « Référentiel hydrométrique », sur sandre.eaufrance.fr (consulté le ).
  5. « Station hydrométrique L7000610, la Vienne à Nouâtre »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur le site de la banque Hydro (consulté le ).
  6. a et b (id) « Décret no 58-873 du 16 septembre 1958 déterminant le classement des cours d'eau en deux catégories », sur legifrance.gouv.fr (consulté le ).
  7. « Fiche Sandre - la Manse », sur le portail national d'accès aux référentiels sur l'eau (consulté le ).
  8. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  9. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  10. « Orthodromie entre L'Île-Bouchard et Saint-Épain », sur fr.distance.to (consulté le ).
  11. « Station Météo-France « Saint-Épain », sur la commune de Saint-Épain - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  12. « Station Météo-France « Saint-Épain », sur la commune de Saint-Épain - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  13. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  14. « Typologie urbain / rural », sur observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  15. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
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  18. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
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  27. « L'Ile-Bouchard » [PDF], sur Racines & Histoire.
  28. « Seigneurs de L'Ile-Bouchard », sur FranceBalade : Touraine.
  29. « Histoire et Patrimoine de l'Ile-Bouchard », sur Mairie de l'Ile-Bouchard
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  31. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
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  42. « «Un sabotage» : en 1947, à Agny, l’attentat du train postal coûtait la vie à vingt personnes », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
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  44. http://www.pelepourlafrance.fr
  45. le cardinal et la foule des pèlerins

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Francine Bay. « Dites aux petits enfants de prier » : les apparitions de l'Île-Bouchard (Indre-et-Loire, 1947). Paris : Pierre Téqui éditeur, 2007, 30 p. (Collection Les Petits Pâtres). (ISBN 978-2-7403-1382-4)
  • la bataille d'Azincout,de Dominique Paladilhe, edité chez Perrin 2002

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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