L'Évangile selon Jésus-Christ

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L'Évangile selon Jésus-Christ
Auteur José Saramago
Pays Drapeau du Portugal Portugal
Genre roman
Version originale
Langue Portugais
Titre O Evangelho segundo Jesus Cristo
Lieu de parution Lisbonne
Date de parution 1991
Version française
Traducteur Geneviève Leibrich
Éditeur Éditions du Seuil
Lieu de parution Paris
Date de parution 1993
Nombre de pages 378

L'Évangile selon Jésus-Christ (en portugais O Evangelho Segundo Jesus Cristo) est un roman de l'écrivain portugais et prix Nobel de littérature José Saramago, paru en 1991. C'est une relecture iconoclaste des évangiles en les écrivant depuis le point de vue de Jésus Christ. Le livre suit la chronologie des évangiles, néanmoins l'enfance et l'adolescence de Jésus y sont bien plus développées.

Résumé[modifier | modifier le code]

Le livre commence par la conception de Jésus à Nazareth. Quatre semaines plus tard un mendiant qui prétend être un ange annonce sa grossesse à Marie, lui laissant en cadeau un étrange feu inextinguible au fond de l'écuelle de soupe qu'elle lui a tendue. Plus tard à Bethléhem, Jésus naît dans une étable et trois bergers ainsi que "l'ange" lui apportent des présents.

Comme dans l'évangile selon Matthieu, Hérode est averti de la naissance du "Roi des Juifs", il ordonne donc le Massacre des Innocents. Joseph qui a eu connaissance à l'avance du plan d'Hérode sauve son fils mais néglige de prévenir les autres familles du village. À la suite de cet événement il sera poursuivi par des cauchemars toute sa vie.

Plus tard, alors que Jésus entre dans l'adolescence, Joseph est crucifié par les Romains qui le prennent pour un combattant zélote. À partir de ce moment, Jésus hérite des cauchemars paternels. C'est Marie qui lui expliquera le massacre à l'origine de ses rêves : ne pouvant supporter cette révélation, Jésus quitte sa famille.

Pendant son exil, Jésus travaille pour un berger (celui-ci est à la fois le Diable et l'ange du début du livre) jusqu'à ce qu'il rencontre Dieu dans le désert. Celui-ci lui fait vaguement entrevoir un destin particulier et l'oblige à sacrifier son mouton préféré, ce qui déclenche la colère du Diable. Le berger renvoie Jésus qui décide de rentrer à Nazareth. Sur le chemin du retour il rencontre une prostituée, Marie de Magdala, et en tombe immédiatement amoureux.

Après être rentré à Nazareth où il se heurte à l'incrédulité des siens, Jésus retourne chez Marie de Magdala qui a renoncé à sa profession, et ensemble ils partent sur les routes. Jésus trouve du travail en tant que pêcheur sur le lac de Tibériade et accomplit ses premiers miracles. Là-bas Dieu et le Diable lui rendent visite, et Dieu lui révèle le destin qu'il a choisi pour lui : créer le christianisme afin d'étendre son pouvoir sur d'autres peuples que le seul peuple juif, avec tout le bagage de souffrances et de guerres que cela impliquera. Bien que Jésus refuse initialement de suivre ce plan, il ne pourra pas s'y soustraire car Dieu est tout puissant.

C'est ainsi que Jésus devient prophète, exhorte les gens au repentir, et prêche la « bonne nouvelle » avec ses douze disciples tout en accomplissant des miracles. Angoissé par le sort inéluctable qui l'attend, il est même tenté de le devancer : il sera donc arrêté et crucifié comme Dieu l'a voulu. Le livre se termine sur Jésus qui meurt en demandant pardon aux Hommes de ce qu'a fait son Père et sur une étrange silhouette qui s'éloigne après avoir probablement déposé aux pieds de la croix l'écuelle du début.

Thèmes[modifier | modifier le code]

L'ouvrage fait la part belle au thème de la culpabilité. La culpabilité frappe Joseph et l'amène à la mort. Jésus souffrira à son tour des remords liés aux massacres lors de sa naissance. Et que dire de la culpabilité de Dieu face aux massacres accomplis en son nom ?

Paradoxalement, le personnage le plus sympathique est celui de Satan. En effet, c'est lui qui après le sacrifice par Jésus de son agneau préféré lui dira Tu n'as donc rien appris témoignant ainsi de sa compassion.

Style[modifier | modifier le code]

Comme dans de nombreux romans Saramago utilise de longues phrases rythmées par des virgules et sans guillemets (qui n'ont rien à voir avec le style bref et incisif des Évangiles, surtout les Synoptiques).