L'Écolier, le Pédant et le Maître d'un jardin

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

L'Écolier, le Pédant et le Maître d'un jardin
Image illustrative de l’article L'Écolier, le Pédant et le Maître d'un jardin
Gravure de Louis Legrand d'après Jean-Baptiste Oudry, édition Desaint & Saillant, 1755-1759

Auteur Jean de La Fontaine
Pays Drapeau de la France France
Genre Fable
Éditeur Claude Barbin
Lieu de parution Paris
Date de parution 1678
Chronologie

L'Écolier, le Pédant et le Maître d'un jardin est la cinquième fable du livre IX de Jean de La Fontaine situé dans le second recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1678.

Texte de la fable[modifier | modifier le code]

Certain enfant qui sentait son Collège,
Doublement sot, et doublement fripon,
Par le jeune âge, et par le privilège
Qu’ont les Pédants de gâter la raison,
Chez un voisin dérobait, ce dit-on,
Et fleurs et fruits. Ce voisin en automne
Des plus beaux dons que nous offre Pomone[N 1]
Avait la fleur, les autres le rebut.
Chaque saison apportait son tribut :
Car au printemps il jouissait encore
Des plus beaux dons que nous présente Flore.
Un jour dans son jardin il vit notre Écolier,
Qui grimpant sans égard sur un arbre fruitier,
Gâtait jusqu’aux boutons, douce et frêle espérance,
Avant-coureurs des biens que promet l’abondance.
Même il ébranchait l’arbre, et fit tant à la fin
Que le possesseur du jardin
Envoya faire plainte au Maître de la classe.
Celui-ci vint suivi d’un cortège d’enfants.
Voila le verger plein de gens
Pires que le premier. Le Pédant, de sa grâce,
Accrut le mal en amenant
Cette jeunesse mal instruite[N 2] :
Le tout, à ce qu’il dit, pour faire un châtiment
Qui pût servir d’exemple, et dont toute sa suite
Se souvint à jamais comme d’une leçon.
Là-dessus il cita Virgile et Cicéron,
Avec force traits de science.
Son discours dura tant que la maudite engeance
Eut le temps de gâter en cent lieux le jardin.
Je hais les pièces d’éloquence
Hors de leur place, et qui n’ont point de fin ;
Et ne sais bête au monde pire
Que l’Ecolier, ſi ce n’est le Pédant.
Le meilleur de ces deux pour voisin, à vrai dire,
Ne me plairait aucunement.

— Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, L'Écolier, le Pédant et le Maître d'un jardin, texte établi par Jean-Pierre Collinet, Fables, contes et nouvelles, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1991, p. 355

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Nymphe des fruits
  2. Incivile et grossière

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :