L'École des femmes (roman)

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L'École des femmes
Image illustrative de l’article L'École des femmes (roman)
Yvonne Lerolle (au centre) avec son père Henry Lerolle et sa sœur Christine, photo d'Edgar Degas.

Auteur André Gide
Pays France
Genre Roman
Éditeur NRF
Date de parution
Nombre de pages 175
Chronologie

L'École des femmes est un roman d'André Gide publié en dans La Nouvelle Revue française des éditions Gallimard. Il constitue le premier tome d'un triptyque composé de Robert (1930) et Geneviève (1936), qui offrent des points de vue familiaux différents sur les mêmes événements.

Écriture et publication du roman[modifier | modifier le code]

La composition du roman fut un long processus pour André Gide, qui l'abandonnera et y reviendra à de nombreuses reprises entre , date des premiers jets, et 1929 date de la première publication[1]. À un certain point, ce livre est devenu une œuvre de commande, financée par la revue littéraire américaine Forum. En effet, Forum donne en une avance de 1 500 dollars à Gide pour qu'il continue le travail et réserve la prépublication — après traduction quasi simultanée en anglais par Dorothy Bussy — à la revue américaine[2]. Le personnage du mari d'Évelyne est directement inspiré à Gide par une bonne connaissance avec qui il entretient une relation ambiguë, faite d'intérêt, de jugement féroce et de rancœurs financières, l'homme d'affaires agricoles et politiques Eugène Rouart (1872-1936), futur sénateur de Haute-Garonne. Évelyne, par conséquent s'inspire de l'épouse d'Eugène Rouart : Yvonne Lerolle, fille d'Henry Lerolle[1],[3].

Achevé en 1929, L'École des femmes est initialement publié en trois épisodes dans les numéros de janvier, février et de Forum sous le titre The School of Wives. Le roman est ensuite publié en français dans La Revue de Paris du et , puis se voit édité en intégralité au cours de la même année dans les éditions de la NRF, par Gaston Gallimard. En paraît, également à la NRF, une édition augmentée de sa suite Robert[4].

Résumé[modifier | modifier le code]

Le roman est présenté comme le journal intime d'Éveline X, envoyé à un éditeur (supposément André Gide) par sa fille, Geneviève, après la mort de sa mère des suites d'une épidémie lors de la Première Guerre mondiale où Éveline s'est enrôlée comme infirmière. Il est composé de deux parties distinctes et d'un épilogue.

Dans la première partie, Éveline, jeune femme naïve et idéaliste, raconte son admiration et son amour pour Robert, depuis leur rencontre jusqu'aux premières années de leur mariage qui se fait malgré l'hostilité première de son père vis-à-vis de Robert. Éveline reprend son journal après une interruption de vingt ans dans une deuxième partie, où la femme mûre, mère de deux enfants et épouse malheureuse confie qu'elle n'a désormais plus d'illusions sur Robert, dont elle comprend enfin la médiocrité et l'opportunisme.

Analyse du roman[modifier | modifier le code]

L'intérêt principal du roman, du point de vue de la technique romanesque, concerne sur l'approche selon un point de vue unique. La forme du journal intime fictif permet de présenter les faits du seul point de vue d'Éveline. Le lecteur doit donc interpréter le récit, non seulement en fonction des événements rapportés, mais aussi en fonction de la position personnelle qui ne peut qu'apporter un degré de distorsion et de subjectivité. Cet aspect est particulièrement net dans la première partie du roman, où la jeune Éveline exprime, dans un style naïf, son admiration pour son fiancé Robert, tout en donnant assez d'indices au lecteur pour que celui-ci comprenne que cette admiration se porte sur un homme qui ne la mérite pas.

Les deux romans suivants prolongent et élargissent ce procédé, en proposant des points de vue différents qui contrastent avec celui d'Éveline. Dans Robert (1930), André Gide donnera la parole au mari, qui propose une réfutation du point de vue d'Éveline. Il rapporte sa version des faits et la justification de ses excès de perfectionnisme qu'Éveline lui reproche. Dans Geneviève (1936), c'est leur fille qui prend la parole. Elle porte un regard désabusé sur le ménage de ses parents, rêvant d'un monde d'indépendance et d'émancipation des femmes, elle prend parti pour sa mère et critique les mœurs de son père.

Le triptyque peut être interprété comme une réflexion sur la condition des femmes, située dans une perspective historique (la génération de Geneviève n'étant pas dans la même situation que celle de sa mère).

Éditions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b L'École des femmes, tome II des « Romans et récits - André Gide », bibliothèque de la Pléiade, éditions Gallimard, 2009, (ISBN 978-2-07-011780-2), pp. 1259-1267.
  2. Ibid, p. 1264.
  3. La galaxie des Rouart revient illuminer Paris dans Le Figaro du 4 mars 2012.
  4. Ibid, pp. 1271-1272.

Liens externes[modifier | modifier le code]