Kuwait Oil Company

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Kuwait Oil Company
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Création Voir et modifier les données sur Wikidata
Forme juridique Entreprise publique
Siège social Al AhmadiVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité Groupe pétrolier
Produits Pétrole, gaz naturel, lubrifiant
Site web http://www.kockw.com

La Kuwait Oil Company (KOC), créée en 1934, est la compagnie pétrolière publique koweïtienne. Elle est l'une des plus importantes compagnies pétrolières mondiales. L'économie du Koweït, dont 90 % des recettes provient du pétrole, est particulièrement dépendante de cette entreprise publique.

Historique[modifier | modifier le code]

1934 - 1974[modifier | modifier le code]

Le , la Kuwait Oil Company (KOC) est créée comme coentreprise à parts égales entre la British Petroleum (BP) et la Gulf Oil Corporation (GOC)[1].

Le , le cheikh du Koweït Ahmad Al-Jaber Al-Sabah octroie à la compagnie une concession exclusive de 75 ans (prolongée de 16 ans en 1951) pour explorer et exploiter les réserves pétrolières de son pays. En retour, il se voit reverser un acompte de 178 000 dollars et des frais d'exploration annuels de 35 000 dollars (réhaussés à 94 000 dollars une fois que le pétrole serait exportable) ou de 1,13 dollar par tonne de pétrole, selon le montant ce qui est le plus avantageux pour lui[2].

En , une équipe de géologues dépêchée par la compagnie arrive au Koweït pour y entamer des activités de prospection. En , un premier forage a lieu à Bahra (ar) en présence du cheikh Ahmad Al-Jaber Al-Sabah mais ne débouche sur rien de concluant. Après de nouvelles prospections pendant l'hiver 1936-1937, un deuxième forage est entrepris, cette fois-ci à Burgan, le . Dans la nuit du au , il aboutit à la découverte du plus grand champ pétrolifère alors connu par l'homme[3]. Dans les quatre années qui suivent, huit nouveaux puits de pétrole sont creusés à Burgan et un forage exploratoire débute à Al Magwa. Cependant, la Seconde Guerre mondiale pousse la KOC à interrompre ses activités et à condamner les puits avec du ciment en [4]. Quelques années plus tard, la fin de la guerre et l'afflux de capitaux étrangers étrangers permettent le début de leur exploitation.

Le matin du , le cheikh Ahmad Al-Jaber Al-Sabah inaugure en grande pompe le premier terminal pétrolier de son pays en ouvrant la vanne qui expédie la première cargaison de pétrole brut de l'histoire du Koweït vers le pétrolier britannique SS British Fusilier[5]. De nouvelles découvertes dans les années 1950 et 1960 permettent au Koweït de devenir un important exportateur de pétrole et de gaz au sein de l'OPEP naissante. Le développement de l'industrie pétrolière coïncide avec la fin de l'Empire colonial britannique en Inde et le transfert d'ingénieurs britanniques de l'Inde vers le Koweït. Pendant cette période, British Petroleum et Gulf Oil bénéficient de très favorables et affirment bénéficier de relations privilégiées, une situation qui prend fin au milieu des années 1970[6].

1974 - 1977[modifier | modifier le code]

Le , l'État koweïtien signe, avec British Petroleum et Gulf Oil, un accord par lequel il s'engage à acheter pour 112 millions de dollars (corrigé de l'inflation, cela équivaut à plus de 674 millions de dollars en 2022) les trois-cinquièmes des parts que ces deux entreprises détiennent dans la compagnie[7]. Le , l'accord est ratifié par le parlement (IIIème législature (ar)) et le gouvernement (en) (Jaber al-Ahmad III (ar)) du Koweït[8].

Des négociations présidées par le ministre du Pétrole Abdel Mottaleb al-Kazimi aboutissent le au rachat par l'État koweïtien des dernières parts de la compagnie détenues par British Petroleum et Gulf Oil[9],[10]. Le Koweït devient ainsi le premier État arabe du Golfe à nationaliser son industrie pétrolière[11]. Malgré cela, British Petroleum et Gulf Oil continuent de lui fournir des services techniques et du personnel en échange d'un accès privilégié au pétrole et de frais de service[12].

En 1976, l'État koweïtien s'entend avec l'Arabian Oil Company (société japonaise) pour racheter 60 % du capital de la concession de 44 ans qu'il lui avait accordé sur sa partie offshore de la zone neutre en 1958[12],[13],[14].

Le 19 septembre 1977, le Koweït nationalise l'entreprise, payant une compensation sur la base d'une estimation officielle de la valeur des actifs. Aminoil est devenu la Kuwait Wafrah Oil Company. En 1978, les opérations du champ Al Wafrah sont passées à KOC, et KNPC a repris l'ancienne usine de raffinage et d'expédition d'Aminoil à Mina Abd Allah.

1977 - 2000[modifier | modifier le code]

À la fin des années 1980, le Koweït produisait 20.000 barils par jour dans des exploitations à l'étranger, principalement aux États-Unis et en mer du Nord. Il exportait 614.000 barils par jour en produits raffinés. Initialement, le Koweït a vendu ce pétrole principalement au Japon et au Pakistan, mais à partir de la fin des années 1980, elle a également été vendue dans un grand réseau de détail d'Europe de l'Ouest qu'il a acheté, vendant du pétrole sous le logo Q8[15].

2017[modifier | modifier le code]

En , la direction de la compagnie annonce avoir signé, avec la multinationale Larsen & Toubro, un contrat de 265 millions de dollars pour la construction d'un pipeline de 48 km du nord du Koweït à Ahmadi[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Archibald H. T. Chisholm (en), The First Kuwait Oil Concession Agreement : A Record of the Negotiations, 1911-1934, Londres, Frank Cass & Co., , 254 p. (ISBN 0-7146-3002-0 et 978-0-7146-3002-1, OCLC 1940032, lire en ligne), p. 41
  2. (en) Jill Crystal, Kuwait : The Transformation of an Oil State, New York, Routledge, (ISBN 978-1-317-24204-8, 1-317-24204-1 et 978-1-315-62877-6, OCLC 946887525, lire en ligne), chap. 3 (« The Oil Economy »), p. 38
  3. (en) James H. Bamberg, The History of the British Petroleum Company, vol. 2 : The Anglo-Iranian Years, 1928–1954, Cambridge, Cambridge University Press, , 668 p. (ISBN 0-521-24647-4, 978-0-521-24647-7 et 0-521-25950-9, OCLC 8451366, lire en ligne), chap. 5 (« Concessionary interests outside Iran, 1928–1939 »), p. 155
  4. (en) Chisholm 1975, p. 81
  5. (en) H. V. F. Winstone (en) et Zahra Freeth (en), Kuwait : Prospect and Reality, Abingdon, Routledge, , 232 p. (ISBN 978-1-351-66984-9 et 1-351-66984-2, OCLC 1001467572, lire en ligne), chap. 7 (« Harvest of the Desert »), p. 173
  6. (en) « history of Arabia - Arabia since the 7th century », dans Encyclopedia Britannica (lire en ligne).
  7. (en) Coby van der Linde, The State and the International Oil Market : Competition and the Changing Ownership of Crude Oil Assets, Springer Science+Business Media, , 172 p. (ISBN 978-1-4615-4575-0 et 1-4615-4575-7, OCLC 851841466, lire en ligne), chap. 7 (« National Oil Companies »), p. 99
  8. (en) « Kuwait Ratifies Agreement for a 60% Share in Oil », The New York Times,‎ (lire en ligne)
  9. (en) « OIL: Buying Out the Wells », Time,‎ (lire en ligne)
  10. (en) « 70th anniversary of exporting 1st Kuwaiti oil shipment: Challenges and accomplishments », Kuwait Times (en), (consulté le )
  11. (en) Kamal Osman Salih, « Kuwait : Political Consequences of Modernization, 1750-1986 », Middle Eastern Studies (en), vol. 27, no 1,‎ , p. 65
  12. a et b (en) Richard F. Nyrop (dir.), Persian Gulf States : Country Studies, Washington, D.C., Bureau d'impression du gouvernement des États-Unis, , 2e éd. (1re éd. 1977), 542 p., p. 97
  13. (en) The Relationship of Oil Companies and Foreign Governments, Washington, D.C., Federal Energy Administration, , 205 p. (lire en ligne), « Kuwait », p. 101
  14. (en) « History », Al Khafji Joint Operations (consulté le )
  15. « Kuwait Oil Industry - Flags, Maps, Economy, History, Climate, Natural Resources, Current Issues, International Agreements, Population, Social Statistics, Political System », sur photius.com (consulté le )
  16. Jean-Guy Debord, « Larsen & Toubro Wins Contract to Build Crude Oil Pipeline from KOC, Kuwait », sur www.euro-petrole.com (consulté le )

Lien externe[modifier | modifier le code]