Koshirō Oikawa

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Koshiro Oikawa)

Koshirō Oikawa
及川 古志郎
Koshirō Oikawa
Koshirō Oikawa
en uniforme de vice-amiral

Naissance
Kochi (en), préfecture de Niigata,
Décès (à 75 ans)
Origine Drapeau du Japon Japon
Allégeance Drapeau de l'Empire du Japon Empire du Japon
Arme  Marine impériale japonaise
Grade Amiral
Années de service 1903 – 1945
Commandement Destroyers Asashio, Asagiri, Yugiri
Croiseurs Kinu, Tama
1re Escadre aéronavale
Académie navale impériale du Japon
3e Flotte
Directeur du Commandement de l'Aéronautique Navale
Flotte de la Zone de Chine (en)
District naval de Yokosuka
Ministre de la Marine
Cdt-en-Ch. Flotte d'Escorte
Chef de l'E-M G.M.
Conflits Guerre russo-japonaise
Seconde guerre sino-japonaise
Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes Bataille de Tsushima


Koshirō Oikawa (及川 古志郎, Oikawa Koshirō?), né le et mort le , est un amiral de la Marine impériale japonaise. Il exerce des commandements importants pendant la seconde guerre sino-japonaise, à la tête de la 3e Flotte, par deux fois, et de la Flotte de la Zone de Chine. C'est un partisan déterminé de la “faction du traité”, et opposé à la guerre avec les États-Unis. Il est ministre de la Marine dans le cabinet du Prince Konoe à partir de , jusqu'à la constitution du cabinet du général Tojo, qui l'écarte, en . Il retrouve un commandement fin 1943, comme Commandant-en-Chef de la Flotte d'Escorte, et peu après que le général Tojo a été remplacé, fin , comme Premier ministre, il est nommé Chef de l'État-Major Général de la Marine. Il en démissionne en .

Carrière[modifier | modifier le code]

Koshirō Oikawa, né à Kochi (en), dans la préfecture de Niigata, a grandi à Morioka dans la préfecture d'Iwate. Diplômé de la 31e promotion de l'Académie navale impériale du Japon en 1903, classé 76e sur 173 cadets, il embarque comme midship sur le croiseur protégé Itsukushima, de construction française, de la classe Matsushima, sur le croiseur cuirassé Izumo[1] et sur le croiseur cuirassé Chiyoda, sur lequel il prend part à la bataille de Tsushima. Comme enseigne de vaisseau, il rejoint le Centre d'Entrainement du Torpillage, puis embarque sur le cuirassé pré-dreadnought Katori de la classe Kashima[2]. Promu lieutenant de vaisseau, en 1908, il commence le cursus de l'École de Guerre Navale du Japon, suit le cursus avancé de l'École de Torpillage, embarque sur le cuirassé pré-dreadnought Mikasa[3] en 1910, commande en 1911-1912 plusieurs destroyers de 3e classe (Asashio, Asagiri, et Yugiri) et en 1913-1914 achève le cursus de l'École de Guerre Navale. Promu capitaine de corvette en fin 1914, il devient en 1915 , Aide-de-camp du Prince héritier Hiro Hito. Promu capitaine de frégate en 1919, il reçoit le commandement du 15e groupe de destroyers et enseigne à l'École de Torpillage. Promu capitaine de vaisseau en 1923, il commande les croiseurs, alors récents, Kinu[4] et Tama[5]. Il rejoint alors, de 1924 à 1926, l'État-Major Général de la Marine, comme chef de la 1resection du 1er Bureau (Opérations), puis de 1926 à 1928, l'Académie Navale d'Etajima, comme Chef Instructeur et Chef Formateur[6].

Membre de la « faction du traité »[modifier | modifier le code]

Promu contre-amiral, fin 1928, il est nommé chef d'état-major du district naval de Kure, puis, en 1930, il retourne à l'État-Major Général de la Marine, comme chef du 1er Bureau (Opérations). À cette époque où se tient, en matière de désarmement naval, la première conférence de Londres, il fait nettement partie, au sein de l'état-major de la marine, de la “faction du traité[7], qui s'accommode des stipulations des traités limitant la puissance navale japonaise à 60 % de la puissance navale américaine ou britannique[Note 1]En 1932, il commande la 1re Escadre aéronavale, puis il dirige pendant deux ans l'Académie navale d'Etajima. Promu vice-amiral en 1935, il reçoit le commandement de la 3e Flotte, qui opère le long des côtes chinoises. Il s'efforce d'éviter d'envenimer la situation lors d'incidents avec les Chinois, notamment à Shangaï[7]. De 1936 à 1938, il dirige le Commandement de l'Aéronautique Navale. En , il reçoit le Commandement-en-Chef de la Flotte de la Zone de Chine (en), et ainsi retrouve la 3e Flotte sous son commandement[6].

Ministre de la Marine et hostile à la guerre[modifier | modifier le code]

Promu amiral en 1939, il est nommé, en , Commandement-en-Chef du district naval de Yokosuka. Il est nommé ministre de la Marine, le , dans le troisième cabinet Konoe, qui va signer à la fin le Pacte Tripartite, établissant l'Axe Berlin-Rome-Tokyo , ce dont l'amiral Oikawa s'accommode en raison de sa germanophilie[7]. Pour autant l'amiral Oikawa demeure hostile à la guerre avec l'Union soviétique autant qu'avec les États-Unis[7]. Il s'efforce de tenter d'aplanir les relations nippo-américaines, et donne instruction à l'attaché naval à Washington de travailler en ce sens avec l'ambassadeur japonais, l'amiral en retraite Nomura[7]. Lorsque le général Tojo est désigné par l'Empereur pour remplacer le Prince Konoe, démissionnaire, il écarte l'amiral Oikawa du Ministère de la Marine, où est nommé l'amiral Shimada[8]. Devenu Conseiller naval, l'amiral Oikawa est nommé en directeur de l'École de Guerre Navale. À la mi-, devant la menace croissante des attaques sous-marines américaines contre la flotte de transport japonaise[9], est créée une Flotte d'Escorte, c'est-à dire un commandement unifié des forces d'escorte de la Marine impériale japonaise, dont l'amiral Oikawa se voit confier le commandement-en-chef[6].

Chef de l'État-Major Général de la Marine[modifier | modifier le code]

En , après la terrible défaite de la bataille de la mer des Philippines[10] et la perte de Saipan, l'Empereur, à l'instigation du Prince Konoe notamment, renvoie le général Tojo, et l'amiral Yonai remplace au Ministère de la Marine l'amiral Shimada, qui, depuis février, exerçait aussi les fonctions de Chef de l'État-Major Général de la Marine. Début , ces fonctions sont confiées à l'amiral Oikawa.

Mais la situation militaire ne s'améliore pas, la bataille du golfe de Leyte[10] marque la fin de la capacité opérationnelle des forces navales japonaises. La contribution de la Marine se réduit dès lors, hormis l'Opération Ten-Gō début avril, à des actions des forces aériennes basées à terre, et le plus souvent, pendant les batailles d'Iwo Jima et d'Okinawa, par des attaques de kamikaze[11], menées par les 1re et 5e Flottes Aériennes des vice-amiraux Ōnishi et Ugaki. Le vice-amiral Ōnishi est d'ailleurs nommé à la mi-, Vice-Chef de l'État-Major Général de la Marine. L'amiral Oikawa n'est pas partisan de ces tactiques désespérées, il souhaiterait qu'elles ne soient mises en œuvre que par des volontaires, et pense qu'il faudrait plutôt chercher une issue négociée au conflit. Lorsque l'Empereur Showa refuse d'engager des pourparlers de paix, en , cherchant à arracher préalablement une dernière victoire, l'amiral Oikawa donne, le , sa démission de Chef de l'État-Major Général de la Marine[6]. Il est remplacé par l'amiral Toyoda. Après la capitulation japonaise, il ne fait l'objet d'aucune incrimination au titre de crimes de guerre, mais est, au contraire, appelé à témoigner dans certains de ces procès[7].

Il décède en 1958, à 75 ans.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ian Kershaw (trad. de l'anglais), Choix fatidiques : dix décisions qui ont changé le monde, 1940-1941, Paris, Éditions du Seuil, , 812 p. (ISBN 978-2-02-080325-0)
  • (en) Herbert Bix, Hirohito and the Making of Modern Japan, New York, HarperCollinsPublishers, , 816 p. (ISBN 978-0-06-019314-0)
  • (en) Paul S. Dull, A Battle History of the Imperial Japanese Navy, 1941-1945, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , 402 p. (ISBN 0-87021-097-1)
  • Bernard Ireland, Cuirassés du XXe siècle, St-Sulpice (Suisse), Éditions Airelles, (ISBN 2-88468-038-1)
  • Philippe Masson, Histoire des batailles navales : de la voile aux missiles, Paris, Éditions Atlas, , 224 p. (ISBN 2-7312-0136-3)
  • Oliver Warner, Geoffrey Bennett, Donald G.F.W. Macyntire, Franck Uehling, Desmond Wettern, Antony Preston et Jacques Mordal (trad. de l'anglais), Histoire de la guerre sur mer : des premiers cuirassés aux sous-marins nucléaires, Bruxelles, Elsevier Sequoia, (ISBN 2-8003-0148-1)
  • (en) Anthony Watts, Japanese Warships of World War II, Londres, Ian Allen Ltd, (ISBN 0-7110-0215-0)

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. On rappelle que la ratification du traité naval de Londres de 1930 a entrainé l'assassinat du Premier ministre Inukai Tsuyoshi, le 15 mai 1932, par de jeunes officiers de marine fanatisés.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Watts 1971, p. 353.
  2. Ireland 2004, p. 67.
  3. Ireland 2004, p. 68.
  4. Watts 1971, p. 74-75.
  5. Watts 1971, p. 71-73.
  6. a b c et d Oikawa Imperial Japanese Navy
  7. a b c d e et f Oikawa The Pacific War Online Encyclopedia
  8. Kershaw 2007, p. 473-507.
  9. Warner, Bennett et alii, 1976, p. 172-173.
  10. a et b Masson 1983, p. 184-186
  11. Masson 1983, p. 188-189.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]