Kiviak

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Kiviak
Autre(s) nom(s) Kiviaq
Lieu d’origine Arctique, Groenland
Place dans le service Plat principal
Ingrédients Mergule nain

Le kiviak ou kiviaq est un plat traditionnel inuit à base de mergules nains (oiseaux marins) ou de guillemots fermentés pendant plusieurs mois dans une peau de phoque. En cas de problèmes lors de la fermentation, des toxines peuvent contaminer le plat et causer des intoxications parfois mortelles.

Description[modifier | modifier le code]

Le kiviak est un plat traditionnel inuit[1]. Il est composé de mergules nains ou de guillemots fermentées durant plusieurs mois[2],[3]. Comme d'autres plats inuits, le kiviak montre la maîtrise des techniques de fermentation par les populations arctiques.

Le kiviak est un plat consommé par les inuits à la période hivernale[1],[4]. Riche en graisse, pouvant se conserver longtemps (de par la fermentation) et de stockage pratique (dans une poche en peau de phoque), le kiviak permet des apports suffisants pour lutter contre le froid[3],[5].

Le kiviak est un plat préparé dans les zones arctiques, notamment au Groenland[4],[3]. Il existe des variations régionales du kiviak : dans certaines zones, les oiseaux utilisés sont par exemple des eiders.

Le kiviak est un mets de qualité pour les Inuits[4],[2]. Il est notamment consommé lors d'occasions festives comme les mariages, les funérailles et les anniversaires[6],[7],[5].

Une manière de déguster ce plat consiste à détacher les ailes pour lécher le jus et manger le gras qui les couvre[1]. Après, la chair crue et faisandée est mangée. Une autre manière est de manger la tête de l'oiseau puis d'aspirer le jus[4].

Préparation[modifier | modifier le code]

Les mergules nains et les guillemots sont chassés durant l'été à l'aide d'une technique traditionnelle[1],[3]. Un filet en fils de peau de phoque est accroché au bout d'un long bâton et sert à piéger les animaux.

Une fois chassés et tués, les oiseaux sont mis entier (bec, pattes et plumes comprises) dans le corps évidé d'un phoque[3],[4],[7],[5]. Cette carcasse fait fonction de poche étanche, la peau de l'animal isolant les oiseaux en décomposition et permettant leur fermentation. Au total, ce sont entre 300 et 500 oiseaux qui sont fourrés dans le corps du phoque. La poche étanche[À quoi ?] est ensuite stockée[Comment ?] pendant plusieurs mois et son contenu conservé grâce à la fermentation[Note 1],[Note 2],[8],[2].

Risques à la consommation[modifier | modifier le code]

Pendant la fermentation, des toxines (comme celle du botulisme) peuvent être produites et contaminer la viande[8]. Des intoxications, parfois mortelles, peuvent être observées. En , deux personnes sont ainsi mortes à Siorapaluk après avoir été victimes du botulisme[4]. Le premier est un homme de 73 ans, dont on a servi en guise d'hommage au cours de ses obsèques les mêmes oiseaux, qui ont à leur tour contaminé au moins six personnes, dont une mortellement : sa fille de 46 ans[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Cette durée de fermentation est d'environ 6 mois à 1 an.
  2. Traditionnellement, le poche était fermée et placée sous une pierre.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Jean Malaurie, chap. 2 « En quête du Nord : premiers navigateurs polaires », dans Jean Malaurie, Oser, résister, Paris, CNRS Éditions, (réimpr. 2023), 283 p. (ISBN 978-2-271-14691-5), p. 54-55
  2. a b et c (en) Abigail Tucker, « Eating Narwhal » Accès libre, sur Smithsonian Magazine,
  3. a b c d et e (en) Mark Hay, « Inside Greenland’s Misunderstood Winter Delicacy » Accès libre, sur Atlas Obscura,
  4. a b c d e f et g (en) Redaction, « Greenland turducken from hell: the real bird-seal meal », The Fourth Continent,‎ (lire en ligne Accès libre)
  5. a b et c Fox-Turnbull et Reinsfield (2022), p. 2396.
  6. (en) Dagmar Freuchen, Peter Freuchen's Adventures in the Arctic, New-York, Julian Messner, , p. 81
  7. a et b (en) Sam Wollaston, « TV review: Human Planet », The Guardian,‎ (lire en ligne Accès libre)
  8. a et b Perissi et Bardi (2021), p. 20.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Ilaria Perissi et Ugo Bardi, « The Discovery of the Sea », dans Ilaria Perissi & Ugo Bardi, The Empty Sea : The Future of the Blue Economy, Springer, (lire en ligne), p. 5-40. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Wendy Fox-Turnbull et Elizabeth Reinsfield, « Technology across boundaries: preserve or perish », International Journal of Technology and Design Education, vol. 32,‎ , p. 2385–2401 (DOI 10.1007/s10798-021-09700-7, lire en ligne Accès libre). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

  • Gravlax, spécialité scandinave à base de saumon fermenté
  • Hákarl, spécialité islandaise de requin fermenté
  • Lutefisk, spécialité scandinave de poisson blanc séché (souvent de la morue, mais aussi de la lingue blanche)
  • Surströmming, spécialité suédoise à base de hareng fermenté