Katia Kaupp

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Katia Kaupp
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Biographie
Naissance
Décès
(à 74 ans)
Cahors
Nom de naissance
Denise Germaine Andrée Cécile Marielle Kaupp
Nationalité
Activité
Autres informations
A travaillé pour

Katia D. Kaupp, née Denise Kaupp le à Malzéville et morte le à Cahors[1], est une journaliste française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Les débuts[modifier | modifier le code]

Née en 1933 à Malzéville, élevée dans une famille d’origine lorraine ou alsacienne, elle commence sa carrière journalistique au début des années 1950 à Paris Match, qu’elle quitte à la fin de la décennie pour le quotidien d'Emmanuel d'Astier, Libération, où elle travaille environ cinq ans. L’échec du journal, en 1964, l’amène à chercher du travail à France Observateur qui, bien que ne se portant pas mieux, la recrute comme pigiste.

Le Nouvel Observateur[modifier | modifier le code]

Elle est depuis peu de temps dans l’hebdomadaire lorsqu’il se transforme en Nouvel Observateur. Attachée à la rubrique « Notre époque », elle prend en charge les thèmes de la mode, de la femme en général et du féminisme en particulier. Cela ne l’empêche pas de porter un intérêt au négationnisme et au génocide juif. Mais ses articles sur « Le phénomène Courrèges » () – où elle présente le couturier Courrèges comme un révolutionnaire au même titre que Mao ou Castro – ou sur « L’Univers de l’avortement » () marquent les esprits. Devenue la « grande vedette du journal »[2], elle décide cependant, en , de rejoindre le magazine Elle.

Sa collaboration s’y passe mal et, dès le mois d’août, elle est de retour à L’Obs. Elle entre alors en conflit avec Mariella Righini pour la rubrique « mode », n’hésitant pas à tenter de l’empêcher de réaliser ses entretiens avec les grands couturiers. Mai 68 l’amène alors à traiter de sujets plus explicitement politiques. Ainsi, elle traite avec attention de la nébuleuse gauchiste et tout particulièrement de l'ORA et de la JCR dont elle interview le leader à l'élection présidentielle de 1969. Au début de l’année 1969, elle séjourne même en Espagne, dénonçant à l’occasion la répression politique qui y règne (« Espagne : La nouvelle inquisition », ).

Thèmes abordés[modifier | modifier le code]

Féminisme[modifier | modifier le code]

Mais c'est surtout son féminisme qui marque ses années 1970. Très proche du MLF dont elle couvre les congrès elle apporte « le sujet des femmes au Nouvel Observateur : les prisons de femme, la contraception, l’avortement, le viol, etc. »[3],[4]. Dénonçant « les scandales de l’avortement » () ou du MLF, elle signe le manifeste des 343 d’. En 1972, elle rédige plusieurs articles sur l'affaire de Bruay-en-Artois dont les exagérations contribuent à la condamnation médiatique du principal suspect. Son éloignement du journal entre et n’atténue pas un engagement qui prend la forme d’un appel aux femmes à soutenir la reconduction de la Loi Veil, une délégation de femmes en Iran en 1979[5] ou les femmes engagées dans la politique comme Françoise Gaspard, féministe et maire socialiste dont elle salue l’engagement contre le racisme.

Le 27 mars 1977, elle est invitée dans l'émission L'Homme en question présentée par Anne Sinclair sur FR3 et consacrée à la journaliste de France Inter Anne Gaillard. Elle y est très critique sur la personnalité d'Anne Gaillard, qu'elle qualifie de femme de droite, trop colérique et pas assez aimable avec les auditeurs de son émission L'émission d'Anne Gaillard, sur la défense du consommateur. Elle y accuse aussi, avec le publicitaire Jacques Séguéla, Anne Gaillard de faire dans son émission du terrorisme technique en coupant les micros des personnes qui ont une opinion différente de la sienne[6].

Racisme[modifier | modifier le code]

Ce thème est d’ailleurs, avec l’antisémitisme et l’immigration, une question à laquelle elle est très sensible. Ainsi, une des rares entorses à son soutien à la cause des femmes est la défense d’un Maghrébin accusé de viol par une noble, position de classe et de race primant alors sur la solidarité entre sexe.

Elle dénonce aussi le racisme lié à l’implantation d’immigrés à la Goutte-d’Or () ou d’une mosquée à Rennes (). Elle traite aussi de la psychiatrie, de la drogue ou de la prison. Promue grand reporter en 1979, elle publie alors plus de sujets sur des pays étrangers (Iran, Irlande, Afghanistan, Tanzanie) comme elle en avait déjà réalisé (sur le Bénin en 1973, la Finlande et l’Inde en 1977, etc.).

Mais la deuxième moitié des années 1970 marque une baisse de qualité de ses articles malgré, selon son collègue Walter Lewino, « un style fait de poésie et de rigueur, particulièrement dans le domaine de la mode »[7]. Après diverses bouderies, sauts d’humeur et fausses sorties, elle est licenciée au nom de la rentabilité en 1992, avec de copieuses indemnités de départ.

Après le journal[modifier | modifier le code]

Vivant avec l’architecte Marc Le Caisne jusqu'à la mort de celui-ci, elle publiera ses derniers articles en 1994 et 1997.

Mort[modifier | modifier le code]

Katia D. Kaupp meurt en [8] à Cahors.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Lucien Rioux, “L'Observateur” des bons et des mauvais jours, Paris, Hachette, coll. « L'Échappée belle », , 365 p. (ISBN 2-01-008348-2), p. 161.
  3. Entretien de Katia D. Kaupp avec Aurore Chateigner le 5 mai 1999, in Aurore Chateigner, op.cit., p. 12
  4. https://www.cairn.info/mlf-psychanalyse-et-politique--9782721006851-page-181.htm
  5. « Après la chute du chah, les illusions perdues des féministes occidentales en voyage à Téhéran », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Vive altercation entre Jacques Seguela, Katia Kaupp et Anne Gaillard | INA » (consulté le )
  7. Walter Lewino, Pardon, pardon mon père, Paris, Grasset, , 281 p. (ISBN 2-246-61461-9), p. 147.
  8. François Caviglioli, « La mort de Katia D. Kaupp : Adieu la rebelle ! », Le Nouvel Observateur, no 2271,‎ (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]