Karin Schubert (actrice)

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Karin Schubert
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Karin Schubert en 1973.
Naissance (79 ans)
Hambourg (Allemagne)
Nationalité Drapeau de l'Allemagne Allemande
Profession Actrice
Films notables Compañeros,
La Folie des grandeurs
Barbe-Bleue
La Punition
Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ?

Karin Schubert, née le [1] à Hambourg, est une actrice allemande qui débute au cinéma à la fin des années 1960 avant de se spécialiser dans l'érotisme et de terminer sa carrière dans le cinéma pornographique entre 1985 et 1994[2]. En France, elle est principalement connue pour avoir tenu le rôle de la reine d'Espagne dans La Folie des grandeurs de Gérard Oury.

Biographie[modifier | modifier le code]

De l'Allemagne à l'Italie[modifier | modifier le code]

Après avoir obtenu son diplôme de secrétaire d'administration, Karin Schubert s'oriente vers le mannequinat[3]. Elle pose pour divers magazines et tourne des spots publicitaires, représentant notamment les bières Peroni[4]. Elle épouse un représentant de la marque Opel avec qui elle a un fils. Courtisée par le cinéma, elle s'installe en Italie.

Un château en Espagne[modifier | modifier le code]

Au cours des premières années de sa carrière, Karin Schubert se partage entre l'Italie et l'Allemagne, apparaissant le plus souvent dans des rôles secondaires sexy. Elle devient une figure récurrente de la comédie érotique à l'italienne qui connaît des heures florissantes. Elle tourne sous la direction de spécialistes du genre comme Marco Vicario (Un prêtre à marier, 1970), Mariano Laurenti (Satiricosissimo, 1970) et Brunello Rondi (Racconti proibiti... di niente vestiti, 1971). On la voit aussi avec le duo comique Franco et Ciccio dans I due maghi del pallone. Mais c'est à Companeros, un western spaghetti de Sergio Corbucci, que l'actrice doit son premier succès critique.

Gérard Oury lui offre ensuite l'occasion de donner la réplique à Louis de Funès, Yves Montand et Alice Sapritch dans La Folie des grandeurs (1971). Le triomphe du film paraît devoir lui ouvrir les portes d'une carrière internationale. L'année suivante, elle tient avec Raquel Welch, Virna Lisi, Nathalie Delon, Marilù Tolo, Agostina Belli et Sybil Danning, le rôle de femme de Barbe-Bleue, donnant la réplique à Richard Burton dans le film homonyme d'Edward Dmytryk. En 1972 toujours, on la voit dans le très sérieux L'Attentat d'Yves Boisset.

Malgré son nouveau statut, Karin Schubert ne délaisse pas pour autant l'érotisme et retrouve Mariano Laurenti, qui fait d'elle la co-vedette avec Edwige Fenech de Fais vite, monseigneur revient ! (1972). Le grand Luigi Comencini la dirige aux côtés de Laura Antonelli dans Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas ? (1974). Dans un registre plus grave, elle joue le rôle principal de La Punition (1973)[5], une production franco-italienne coécrite par Richard Bohringer. Elle retrouve aussi l'Ouest américain dans Les rangers défient les karatékas (1973) avec George Eastman, une adaptation très libre du classique de la littérature Les Trois Mousquetaires.

À partir du milieu des années 1970, l'actrice qui semble avoir manqué une occasion de réorienter sa carrière, va se consacrer à un cinéma d'exploitation sans grande ambition artistique. On la voit dans le sulfureux Il pavone nero (it) puis partageant l'affiche avec Laura Gemser dans Black Emanuelle en Afrique (1975) et dans Black Emanuelle autour du monde (1977). Le cinéma italien entre en crise et tout le cinéma de genre européen doit, pour survivre, se lancer dans une surenchère de violence et de sexe. Les tournages s'espacent pour l'actrice qui travaille alors aussi bien en Grèce qu'en Espagne ou en Allemagne. Elle collabore pour la quatrième fois avec Mariano Laurenti (L'Infirmière du régiment, 1979) et tourne pour les français Jean-Marie Pallardy (Une femme spéciale, 1979), Claude Mulot (La Vénus noire, 1983) et Pierre Chevalier (Commando Panther, 1984). En 1984, elle interprète une mère confrontée à la dérive de sa fille dans À seize ans dans l'enfer d'Amsterdam.

Films pornographiques[modifier | modifier le code]

Au début des années 1980, Karin Schubert, moins demandée, se réfugie en Espagne. L'actrice, divorcée, doit faire face à la violence de son fils toxicomane et doit impérativement trouver de l'argent pour le soigner[4],[6],[7]. Elle est contrainte d'accepter l'offre d'un magazine italien qui lui propose de poser pour des photos pornographiques[6]. Elle apparaît dans les revues comme Men et Le Ore, souvent aux côtés de Paola Senatore, une autre icône déchue du cinéma sexy italien. Elle passe ensuite tout naturellement du papier à la pellicule[7]. En 1985, à 40 ans, elle accepte de se lancer dans le cinéma pornographique et tourne un premier film hardcore intitulé Morbosamente vostra. De fait, elle obtient un contrat annuel de 180 000 DM[8],[9]. Les dernières années de sa carrière se déroulent exclusivement dans le domaine du cinéma X, principalement en Italie mais aussi en Allemagne. Elle tourne une vingtaine de films partageant l'écran avec Marina Hedman, Jean-Pierre Armand, Roberto Malone, Rocco Siffredi et John Holmes[10],[11]. Elle se produit aussi sur scène aux côtés d'Ilona Staller et de Moana Pozzi[6] avant de quitter les plateaux en 1994. Elle travaillera par la suite pour un service de téléphone rose[7],[12].

En 1994, elle explique dans une interview au Corriere della Sera[6] qu'elle a accepté de tourner des films pornographiques pour pouvoir venir financièrement en aide à son fils toxicomane. En octobre de la même année, elle révèle dans l'émission télévisée Il Fatto de Enzo Biagi avoir subi des violences sexuelles de la part de son père alors qu'elle était âgée de onze ans[7],[12]. Le , elle fait une première tentative de suicide en absorbant des barbituriques et une demi-bouteille de vodka[6],[13]. Consciente d'avoir été exploitée, l'actrice explique son geste par ces mots : « Je n'ai ni famille, ni amis, ni argent, ni avenir. J'ai voulu mourir parce que j'ai tout raté. Pour les gens, je suis une putain »[6]. Elle essaie de se donner la mort pour la troisième fois le en respirant des gaz d'échappement[14],[15] puis est internée en hôpital psychiatrique.

Karin Schubert a longtemps vécu à Manziana, entre Rome et Viterbe, en compagnie de ses nombreux chiens dont elle était inséparable.

En 2015, une biographie romancée raconte l'ensemble de sa vie et de sa carrière : Pornification de Jean-Luc Marret[16].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

  • 1968 : Schrott, téléfilm de Jürgen Roland : une prostituée
  • 1971 : Un'estate, un inverno, mini-série de Mario Caiano

Cinéma[modifier | modifier le code]

Films classiques et érotiques[modifier | modifier le code]

Films pornographiques[modifier | modifier le code]

Images d'archives[modifier | modifier le code]

  • Marina la ninfomane de Richard Bennet
  • Karin Schubert's Ultimate Pleasures (compilation vidéo)
  • 1999 : Joe D'Amato Totally Uncut de Roger A. Fratter

Photographie[modifier | modifier le code]

Presse généraliste et cinématographique
  • High Society (Allemagne),
  • High Society (Allemagne),
  • Wochenend (Allemagne), (couverture)
  • Wochenend (Allemagne), (couverture)
  • Wochenend (Allemagne), (couverture)
  • Wochenend (Allemagne), (couverture)
  • Wochenend (Allemagne), (couverture)
  • Wochenend (Allemagne), (couverture)
  • Wochenend (Allemagne), (couverture)
  • Wochenend (Allemagne), (couverture)
  • Wochenend (Allemagne), (couverture)
  • Ciné Revue (Belgique), (couverture)
  • Parade (Royaume-Uni), (couverture)
  • La Nacion (Argentine), (couverture)
  • Pop (Italie), (couverture)
  • Gallery (États-unis), , How To Cope With A Funny Looking Beard And Sevn Bitchy Wives par Giani Bozzacchi
  • New Cinema (Italie), (couverture)
  • Tempo (Italie), (couverture)
  • Neue Revue (Allemagne), (couverture)
  • Epoca (Italie), (couverture)
  • Cinema X (Royaume-Uni), n° 8, 1976 (couverture)
  • Ciné Revue (Belgique),
  • Ciné Revue (Belgique), (couverture)
  • Cinfilm (Italie), Morbosamente Vostra (couverture)
  • B Cult (Italie), (couverture)
Magazines de charme
  • Private (Suède), n°13, 1969, Karin & Regina par Milton
  • Sexy (Allemagne), n°26, Paolo ist verrückt nach mir, Sexy ahoi!
  • Playmen (Italie), Karin par Roberto Rocchi
  • Playmen (Italie), (couverture)
  • Sexy (Allemagne), n°4, Sexy Traumgirl der Woche
  • Lui (France), , n°105, Karin Schubert par Frank Gitty
  • Playmen (Italie), Due Dannesi per Don Mimi par Franco Bellomo
  • Playmen (Italie), (couverture)
  • Playboy (Italie), , Karin e le quattro pantere par Angelo Frontoni
  • Celebrity Sleuth (États-unis) n°3, 1994 Shah-Nanigans : Karin Schubert
Revues pornographiques
  • Men (Italie), n°6, (couverture)
  • Le Ore (Italie), n°855, (couverture)
  • Men (Italie), n°9, (couverture)
  • Men (Italie), n°10, (couverture)
  • Le Ore (Italie), n°858, (couverture)
  • Le Ore (Italie), n°860, (couverture)
  • Men (Italie), n°15, (couverture)
  • Men (Italie), n°29, (couverture)
  • Men (Italie), n°52, (couverture)
  • Le Ore (Italie), n°915, (couverture avec Paola Senatore)
  • Men (Italie), n°15, (couverture avec Paola Senatore)
  • Le Ore (Italie), n°916, (couverture avec Paola Senatore)
  • Men (Italie), n°16, (couverture avec Paola Senatore)
  • Men (Italie), n°17, (couverture avec Paola Senatore)
  • Men (Italie), n°18, (couverture avec Paola Senatore)
  • Men (Italie), n°19, (couverture avec Paola Senatore)
  • Le Ore (Italie), n°919, (couverture avec Paola Senatore)
  • Le Ore (Italie), n°920, (couverture avec Paola Senatore)
  • Mese Le Ore (Italie), n°127 (couverture avec Paola Senatore)
  • Super Men (Italie), n°5 1985 (couverture avec Paola Senatore)
  • Men (Italie), n°22, (couverture)
  • Le Ore (Italie), n°923, (couverture)
  • Men (Italie), n°24, (couverture)
  • Men (Italie), n°7, (couverture)
  • Men (Italie), n°8, (couverture)
  • Men (Italie), n°9, (couverture)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ou 1941 selon d'autres sources comme maniacodeprebis ou le corriere della sera qui dans la série d'articles qui lui sont consacrés en 1994 lui « donne » 53 ans. Dans l'interview titrée La mia vita bruciata a luci rosse l'actrice dit elle-même qu'elle avait 42 ans quand elle a accepté de faire des photos pornos parues en 1984.
  2. « Karin Schubert » (présentation), sur l'Internet Movie Database
  3. Karin Schubert sur mymovies.it
  4. a et b Karin Schubert sur maniaco-deprebis.com (site réservé aux adultes)
  5. « Karin Schubert in La Punition », Continental Film review, vol. 20, no 2,‎ , p. 2-3 (lire en ligne)
  6. a b c d e et f Interview de Karin Schubert par Margherita Bac, La mia vita bruciata a luci rosse, Corriere della Sera du 3 septembre 1994, p.13
  7. a b c et d Interview de Karin Schubert par Mauro Gaffuri, La sconcertante confessione di Karin Schubert, Corriere della Sera du 29 octobre 1994, p.33
  8. Karin Schubert Official Online Movie Fan Club (Site réservé aux adultes)
  9. Karine Schubert sur leroyaumedesavis.over-blog.com
  10. Karin Schubert sur European Girls Adult Film database (site réservé aux adultes)
  11. Karine Schubert sur International Adult Film database (site réservé aux adultes)
  12. a et b Karin Schubert sur filmscoop.wordpress.com
  13. Karin Schubert cerca la morte, Corriere della Sera du 2 septembre 1994, p.10
  14. (it) Andrea Di Quarto et Michele Giordano, Moana e le altre : Vent'anni di cinema porno in Italia, Gremese Editore, (lire en ligne), p. 117.
  15. La Schubert tenta il suicidio, Corriere della Sera du 21 mai 1996, p.13
  16. Jean-Luc Marret, Pornification, Éditions Intervalles, , 216 p. (EAN 9782369560227).

Liens externes[modifier | modifier le code]