Karamojong (peuple)

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Karamojong
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Femmes karamojong en Ouganda

Populations importantes par région
Autres
Langues Ngakarimojong
Ethnies liées Pokot

Les Karamojong sont un peuple nilotique d'Afrique de l'Est. Ils forment la majorité de la population vivant dans la région Karamoja au nord-est de l'Ouganda. Elles sont elles-mêmes divisées en plusieurs tribus (Bokora, Pian, Jie, Matheniko). Les Karamojong font partie du « Karamoja Cluster » qui regroupe des tribus de pays voisins tels que les Turkana au Kenya, ou d'autres tribus au sud de l'Éthiopie et le Sud-Soudan. Leur activité principale est l'élevage de bovins[1].

Ethnonymie[modifier | modifier le code]

Selon les sources et le contexte, on observe plusieurs variantes : Bakaramoja, Ikaramojong, Karamajong, Karama, Karamoja, Karamojongs, Karamojo, Karimajong, Karimojong, Karimojon, Ngakarimojong, Ngakarimongjong[2].

Ils se désignent eux-mêmes par le nom de ŋiKarimɔjɔŋ et appellent la langue ŋaKarimɔjɔŋ. Le pays des Karimojong est nommé Karimɔjɔŋ[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

Le groupe ethnique aurait migré depuis l'Ethiopie vers 1600[réf. nécessaire].

Langue[modifier | modifier le code]

La langue parlée est le karamojong (ou ŋaKarimɔjɔŋ), langue tonale nilo-saharienne, dont le nombre de locuteurs était d'environ 260 000 lors du recensement de 2002[4].

Culture[modifier | modifier le code]

Les Karamojong réalisent des parures de tête élaborées, notamment à partir de plumes d'autruche[5].

Le journaliste et voyageur polonais Ryszard Kapuściński mentionne ce peuple sous le nom de Karamajongs dans son livre Ébène. Aventures africaines paru en 1998, où il relate ses voyages dans divers pays d'Afrique dans les années 1960 et 1970[9]. Il y explique qu'à cette époque, les Ougandais de Kampala parlent avec embarras car les Karamajongs vivent nus et rechignent à porter des vêtements car ils les associent aux maladies propagées chez eux par les Européens habillés. Pendant sa dictature entre 1971 et 1979, Idi Amin Dada émet un décret condamnant à mort tout Karamajong surpris nu, de sorte que les Karamajongs prirent l'habitude de porter sur eux un balluchon afin de s'habiller lorsqu'ils apprenaient que l'armée était dans les parages et de se déshabiller ensuite. Kapuściński évoque aussi l'importance de l'élevage des vaches et le mysticisme qui leur est lié dans la culture karamajong (il rapproche ces traits culturels du peuple voisin des Iteso). Il détaille enfin les pratiques de razzias sur le bétail (cattle-raiding) telles que les lui décrit le missionnaire Albert. Ces expéditions visant à enlever des troupeaux aux peuples voisins se faisaient au départ à l'aide de piques et d'arcs, mais ces armes ont ensuite laissé la place aux armes automatiques et aux grenades, de sorte que ces accrochages qui faisaient auparavant peu de morts sont désormais beaucoup plus meurtriers.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Frank E. Muhereza et Peter O. Otim, Pastoral resource competition in Uganda : case studies into commercial livestock ranching and pastoral institutions, International Books in association with OSSREA, Utrecht, 2002, 192 p. (ISBN 90-5727-041-2)
  2. Source RAMEAU, BnF [1]
  3. (en) Bruno Novelli, A Grammar of the Karimojong Language, Dietrich Reimer Verlag, Berlin, 1985, p. 25, (ISBN 3-496-00832-6)
  4. (en) Fiche langue[kdj]dans la base de données linguistique Ethnologue.
  5. Christiane Falgayrettes-Leveau et Iris Hahner-Herzog (dir.), Parures de tête, Musée Dapper, Paris, 2003, p. 23 (ISBN 2-906067-95-4) (catalogue d'exposition)
  6. Brooklyn Museum
  7. National Museum of African Art
  8. a et b Tropenmuseum
  9. Ryszard Kapuściński, Ébène. Aventures africaines, chapitre « L'embuscade », consulté dans la réédition chez Pocket, p. 176-177.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Gert Chesi et Rudolf Kreuzer, « The Karamojong », in The Last Africans, Perlinger, Wörgl, 1977 (3e éd.), p. 233 et suiv. (ISBN 9783853990025)
  • (en) Neville Dyson-Hudson, Karimojong politics, Clarendon P., Oxford, 1966, 280 p.
  • (en) Pamela Gulliver et P.H. Gulliver, « The Karamojong, the Jie and the Dodos », in Ethnographic survey of Africa: East Central Africa, part VII, 1953, p. 28-52
  • (en) Ben Knighton, The Vitality of Karamojong religion : dying tradition or living faith?, Ashgate, Burlington, VT, 2005, XVI-349 p. (ISBN 0-7546-0383-0)
  • (en) John Middleton (dir.), « The Karamojong », in Peoples of Africa, Arco Pub. Co., New York, 1978, p. 110-114 (ISBN 9780668045780)
  • (en) Frank E. Muhereza et Peter O. Otim, Pastoral resource competition in Uganda : case studies into commercial livestock ranching and pastoral institutions, International Books in association with OSSREA, Utrecht, 2002, 192 p. (ISBN 90-5727-041-2)
  • (en) Alan Root, « The Karamojong of north-west Uganda », in E. Afr. Annual (Nairobi), 1964, p. 59-64
  • (en) Gustaaf Verswijver, « Removable Hair Caps of Karamoja (Uganda)/Les bonnets de cheveux et coiffures amovibles des Karamojas (Ouganda) », in African Arts, 2010, vol. 43, no 4, p. 60-71
  • Richard Grahn (dir.), Les leçons tirées du travail de gestion des conflits dans l'ensemble Karimojong, IIED (Institut international pour l'environnement et le développement), 2005, 32 p.
  • Bruno Novelli, Karimojong traditional religion : a contribution, Camboni Missionaries, Kampala, 1999, 396 p.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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