K-43

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K-43
illustration de K-43
L'INS Chakra, en route pour l'Inde

Autres noms INS Chakra
Type Sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière de classe Charlie
Classe Classe Charlie
Histoire
A servi dans  Marine soviétique
 Marine indienne
Chantier naval Gorky
Quille posée 9 mai 1964
Lancement 2 août 1966
Armé 5 novembre 1967
Commission En service entre 1967–1988 et février 1991–30 juillet 1992
Statut Vendu pour la ferraille
Équipage
Équipage Environ 100 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 95 m
Maître-bau 10 m
Tirant d'eau m
Déplacement 4 000 t (en surface)
5 000 t (en plongée)
Propulsion Un réacteur à eau pressurisée entraînant deux turbines à vapeur produisant 11 185 kW (15 000 cv), une hélice.
Vitesse 20 nœuds (37,04 km/h) (en surface)
24 nœuds (44,448 km/h) (en plongée)
Caractéristiques militaires
Armement 8 missiles de croisière anti-navire SS-N-7 Starbright
6 tubes lance-torpilles de 533 mm emportant 12 torpilles ou 12 missiles anti sous-marins SS-N-15 Starfish
Rayon d'action Limité uniquement par les approvisionnements en nourriture
Pavillon Union soviétique

INS Chakra
illustration de K-43
Type Sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière
Classe Classe Charlie
Histoire
A servi dans  Marine indienne
Lancement 1er septembre 1987
Commission En service entre 1987 et 1990
Statut Rendu à l'Union soviétique à l'issue du contrat de location de 3 ans
Carrière
Pavillon Union soviétique
Port d'attache Vishakhapatnam

Le K-43 est un sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière de classe Charlie qui sert dans la Marine soviétique et dans la Marine indienne. Construit entre 1964 et 1967, il est commissionné au sein de la Marine soviétique le [1]. Il servira par la suite sous le nom d’INS Chakra dans la Marine indienne entre 1988 et 1991.

Il est loué à l’Inde à partir du et atteint son nouveau port d’attache à Vishakapatnam le après un long trajet. Les Soviétiques affirment alors que le sous-marin est transféré pour permettre à la Marine indienne de s’entraîner au maniement de sous-marins nucléaires. Pendant son service sous pavillon indien, une partie de son équipage restera composé de marins soviétiques[2] ces derniers interdisant aux marins indiens de pénétrer dans le compartiment des missiles et dans le compartiment du réacteur, il s’agit de la raison probable qui détermine l’Inde à mettre fin au contrat de location après trois ans[3]. La location du Chakra permettra néanmoins à l’Inde d’acquérir de l’expérience dans le maniement et la navigation d’un sous-marin nucléaire ce qui sera utile lors du lancement de la classe Arihant de sous-marins nucléaires indiens[4].

Description[modifier | modifier le code]

Projet 670

Le K-43 mesure 94 m de long et 10 m de large, il a un tirant d'eau de 8 m. Il déplace 4 000 t en surface et 5 000 t en plongée. L’équipage est compose d’environ 100 hommes[5]

Le K-43 est propulsé par une hélice à cinq pales propulsée par un réacteur à eau pressurisée VM-5. Il peut atteindre une vitesse maximale de 16 nœuds (29,632 km/h) en surface et 23 nœuds (42,596 km/h) en plongée. Le K-43 peut emporter jusqu’à 8 missiles de croisière SS-N-7 Starbright dotés de tête nucléaire. Il possède six tubes lance-torpilles de 533 mm pouvant emporter 12 torpilles ou 12 missiles anti sous-marins SS-N-15 Starfish[5].

Histoire[modifier | modifier le code]

In , le Politburo soviétique donne son accord au transfert à l’Inde d’un sous-marin de classe Charlie à des fins d’entraînement. Il s’agit alors du premier sous-marin nucléaire transféré à un pays étranger[6]. Il s’agit alors de prouver l’engagement de l’Union soviétique à défendre l’Inde. Certains hommes politiques à Moscou expriment néanmoins de sérieuses réserves quant aux conséquences d’un tel transfert. Cependant, le Politburo préside par Mikhaïl Gorbatchev décide que les avantages politiques étaient plus importants que les réserves[6].

Transfert à l’Inde[modifier | modifier le code]

Une nouvelle base navale est construite à Vishakapatnam avec l’aide de l’Union soviétique pour accueillir le sous-marin[7]. Un équipage indien est en envoyé au centre d’entraînement de Kirova pour y suivre une formation de deux ans. L’ambassadeur indien à Moscou, Nurul Hasan, rendra même visite à l’équipage indien pendant sa formation[8].

Service opérationnel[modifier | modifier le code]

Le sous-marin est construit entre 1964 et 1967 et est commissionné dans la Marine soviétique le . À son retour en Union soviétique, à l'issue du contrat de location de trois ans passé avec l'Inde, le K-43 reprend du service jusqu'à son désarmement le , date à laquelle il est vendu pour la ferraille[1].

Service dans la Marine indienne[modifier | modifier le code]

Le sous-marin prend la mer en direction de l’Inde le depuis Vladivostok et est commissionné dans la Marine indienne le jour même. Il traverse la mer de Chine méridionale et traverse le détroit de Malacca où il est escorté par la frégate indienne, INS Dunagiri[9]. Sa route est surveillée en permanence par des P-3 Orion américains et australiens. Il arrive à Vishakapatnam le [8]. Le sous-marin est accueilli par le Premier ministre indien, Rajiv Gandhi, le Ministre de la Défense, K. C. Pant, le chef d’état-major de la Marine indienne, G. J. Nadkami, et le commandant du Commandement naval de l'Est (en), vice-amiral S. C. Chopra, qui commandera la sous-marin en plongée[8],[9].

L’INS Chakra participe à la Revue présidentielle de la Flotte le à Mumbai et est aperçu par des millions d’Indiens à la télévision. Le transfert du sous-marin obtient une importante couverture dans les médias internationaux. Time Magazine parle de l’Inde comme d’une « Awakening Power » (en français : puissance en éveil), alors que le Washington Post parle de « Oriental Bully » (tyran oriental)[8]. Le Chakra sert aussi bien sur les front oriental et occidental (en) pendant ses années de service[9]. Le contrat de location arrivant à son terme, le Chakra quitte Vishakapatnam pour l’Union soviétique le et est escorté par l'INS Savitri pendant ce trajet. Il est retire des listes de la Marine en [9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Podvodnye Lodki, Yu.V. Apalkov, Sankt Peterburg, 2002, (ISBN 5-8172-0069-4)
  2. (en) Indian Defence Year Book, Natraj Publishers, (lire en ligne)
  3. (en) David Miller, The Illustrated Directory of Submarines of the World, Zenith Imprint, , 480 p. (ISBN 978-0-7603-1345-9, lire en ligne), p. 393
  4. (en) Pradeep Barua, The State at War in South Asia, University of Nebraska Press, , 437 p. (ISBN 0-8032-1344-1, lire en ligne)
  5. a et b (en) « Project 670 Skat / Charlie I », sur Federation of American Scientists (consulté le )
  6. a et b (en) Artemy Kalinovsky et Sergeï Radchenko, The End of the Cold War and the Third World : New Perspectives on Regional Conflict, Taylor & Francis, , 328 p. (ISBN 978-1-136-72430-5, lire en ligne), p. 68
  7. (en) Vijay Sakhuja, Asian Maritime Power in the 21st Century : Strategic Transactions : China, India and Southeast Asia, Institute of Southeast Asian Studies, , 363 p. (ISBN 978-981-4311-09-0, lire en ligne), p. 290
  8. a b c et d (en) Mihir K. Roy, War in the Indian Ocean, Inde, Lancer Publishers, , 298 p. (ISBN 978-1-897829-11-0, lire en ligne), p. 120–124
  9. a b c et d (en) G. M. Hiranandani, Transition to Eminence : The Indian Navy 1976–1990, Lancer Publications, , 432 p. (ISBN 978-81-7062-266-6, lire en ligne)