Julius Ritter

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Julius Ritter
Julius Ritter en 1943.
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Julius Ritter lors d'un discours à Compiègne (cérémonie avec Pierre Laval pour l'accueil du premier convoi de prisonniers français libérés dans le cadre de la Relève) le 11 août 1942.

Julius Ritter, né le à Ahlstädt et mort assassiné le à Paris[1], est un colonel SS (Standartenführer) qui supervisait en France le Service du travail obligatoire (STO), qui envoyait des dizaines de milliers de travailleurs français en Allemagne pour y soutenir l'industrie nazie. Son chef à Berlin était Fritz Sauckel qui fut condamné à mort au procès de Nuremberg. Julius Ritter a été la cible d'un attentat meurtrier commis par des membres du mouvement Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée le à Paris.

Biographie[modifier | modifier le code]

Julius Ritter adhère au parti nazi (NSDAP) et à la SS en 1931[2]. En 1932, il devient docteur en droit, spécialisé en droit du travail, à l'Université d'Iéna.

Pendant l'occupation de la France par l'Allemagne, Julius Ritter, placé sous les ordres de Fritz Sauckel, est responsable du Service du travail obligatoire[3].

Le , vers h 30, une équipe des FTP-MOI, composée de Marcel Rajman, Leo Kneler, Spartaco Fontanot et Celestino Alfonso, abat l'officier SS devant son domicile du 18 rue Pétrarque dans le 16e arrondissement de Paris[4].

Au moment où celui-ci monte dans sa voiture, Celestino Alfonso tire plusieurs coups de feu qui sont amortis par la vitre. Essayant de se dégager du côté opposé, Ritter se trouve en face de Marcel Rajman, qui l'achève de trois balles[5],[6].

Les coups fatals sont portés par le pistolet donné par Hans Heisel, Allemand du ministère de la Marine passé à la Résistance via l'organisation du Travail allemand[7],[8].

Dans Paris-Soir du , la dénonciation en première page de cet « acte abominable » et les obsèques officielles en l'église de la Madeleine donnent plus d'éclat encore à l'opération. On y parle aussi de « lâche assassinat par des terroristes ». Le corps de la victime avait été placé dans une chapelle ardente à l'intérieur du musée de l'Orangerie. De chaque côté du cercueil, trois officiers allemands montaient la garde (photo Paris-Soir). L'événement eut un grand impact à Berlin et Heinrich Himmler ordonna à son représentant en France, Carl Oberg, de réprimer les « terroristes ». Les fusillades d'otages, qui avaient cessé depuis l'automne 1942, reprirent. Pour cet attentat, cinquante otages du camp de prisonniers du fort de Romainville ont été sélectionnés et fusillés le au Mont Valérien[9],[10], dont quatorze membres du réseau Alliance[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 13e, n° 3276, vue 19/31.
  2. (de) NSDAP-Mitgliedsnummer 680 323, Beitritt am 1. November 1931. SS-Mitgliedsnummer 34 491, Beitritt am 1. Dezember 1931.
  3. Fondation de la Résistance, « La Résistance face au Service du Travail Obligatoire (lettre n° 96) », sur museedelaresistanceenligne.org, .
  4. Charles de Saint Sauveur, « L’ange tueur de l’Affiche rouge », sur atelier.leparisien.fr
  5. « Rue Pétrarque », sur parisrevolutionnaire.com,
  6. Adam Rayski, « L’Affiche rouge » [PDF], sur fondationresistance.org, Ville de Paris,
  7. Schaul 1973.
  8. Collin 2014, p. 86 (note de bas de page).
  9. « Les graffitis de la chapelle des fusillés au Mont-Valérien », sur mont-valerien.fr (consulté le ).
  10. Sylvie Zaidman, « Le fort de Romainville : des traces du camp d'internement aux graffitis de la casemate n°17 », sur criminocorpus.org, .
  11. Daniel Grason, Dictionnaire biographique des fusillés et exécutés par condamnation et comme otages et guillotinés en France pendant l'Occupation (lire en ligne), Notice « RIMBERT Jean, Antoine ».

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Claude Collin, Le « Travail Allemand », une organisation de résistance au sein de la Wehrmacht : Articles et témoignages, Paris, Les Indes savantes, , 131 p. (ISBN 978-2-84654-352-1) ; en particulier le chapitre « Hans Heisel. « S'il y a une période de ma vie dont je ne regrette rien, c'est bien celle-là » », dans Claude Collin, Le « Travail Allemand », une organisation de résistance au sein de la Wehrmacht, p. 79-101 propos recueillis en 2009 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (de) Dora Schaul, Resistance : Erinnerungen deutscher Angehöriger der französischen Resistance und der Bewegung »Freies Deutschland« für den Westen, Berlin, Dietz Verlag, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]