Julius Nolden

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Julius Nolden
Naissance
Duisbourg
Décès
Première incarcération janvier 1937
pour activité syndicale
sous le régime nazi
Origine allemand
Cause défendue libertaire
anarcho-syndicalisme

Julius Nolden, né en 1895 et mort en 1973, est un ouvrier métallurgiste, militant anarcho-syndicaliste allemand de l'Union libre des travailleurs d'Allemagne.

Figure de premier plan de la résistance anti-nazie dans la Rhénanie[1], il est condamné en 1937 pour « haute trahison » et libéré par les armées alliées le .

Biographie[modifier | modifier le code]

En 1933, lors de la prise de pouvoir des nazis, il est trésorier de la Bourse du travail pour la Rhénanie.

Actif dans une Société pour le droit à la crémation, il utilise cette couverture pour poursuivre ses activités syndicales alors illégales. À partir de l'été 1933, il coordonne de nombreuses bases locales de la FAUD en contact avec la direction d'Erfurt[2],[3]. Il est arrêté une première fois.

Après sa libération, il organise avec Karolus Herbert, un réseau d’évacuation de militants vers la Hollande avec l'aide de Albert de Jong). Jusqu'en 1935, ce réseau sert aussi à introduire en Allemagne de la littérature antinazie[4],[5].

Après le déclenchement de la révolution sociale espagnole de 1936, il multiplie les réunions à Duisbourg, Cologne et Düsseldorf, pour récolter des fonds et organiser le départ de volontaires en Espagne[6].

En , il est à la tête de l'Union libre des travailleurs d'Allemagne (Freie Arbeiter-Union Deutschlands, FAUD) de Rhénanie lorsque l'organisation syndicale clandestine est démantelée par la Gestapo[6].

Avec lui, 200 autres anarcho-syndicalistes sont alors arrêtés pour le même motif. « Les hommes arrêtés sont tous des partisans convaincus du mouvement anarcho-syndicaliste », écrit dans son rapport le policier chargé de coordonner l’action, et il ajoute cette remarque lourde de menaces : « Ils sont tellement convaincus de la justesse de leurs idées qu’ils ne pourront que difficilement être rééduqués pour devenir des membres utiles à la communauté du peuple allemand »[7],[8].

Le , il est condamné par le Tribunal du peuple de Berlin à une peine de dix ans de réclusion pour « préparation d'une entreprise de haute trahison avec circonstances aggravantes »[9].

Il purge sa peine dans le pénitencier de Lüttringhausen jusqu'à sa libération par les Alliés le [7].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Collectif (préf. Martine-Lina Rieselfeld), La Résistance anarcho-syndicaliste allemande au nazisme, Éditions Alternative libertaire, Le Monde libertaire, 2001, présentation en ligne.
  • (de) Helge Döhring: Anarcho-Syndikalismus in Deutschland 1933-1945, Stuttgart 2013, p. 65-80, présentation en ligne.
  • (de) Wolfgang Haug, Eine Flamme erlischt. Die Freie Arbeiter Union Deutschlands (Anarchosyndikalisten) von 1932 bis 1937 in Internationale wissenschaftliche Korrespondenz zur Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung, september 1989, lire en ligne.
  • (nl) Collectif, Nederlandse anarchisten 1933-1945, Anarchistisch tijdschrift, no 151, 2005, texte intégral.
  • (en) Anarchists Against Hitler: The Underground FAUD in the Rhineland, Kate Sharpley Library, Bulletin no 5, 1995, lire en ligne.
  • (de) Anarchosyndikalistischer Widerstand vor 50 Jahren: Die illegale FAUD-Rheinland, Direkte Aktion, no 678, 1988, Institut für Syndikalismusforschung, lire en ligne.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de)Ulrich Klan, Dieter Nelles, Es lebt noch eine Flamme : rheinische Anarcho-Syndikalisten/-innen in der Weimarer Republik und im Faschismus, Trotzdem-Verlag, 1986, page 170.
  2. Christine Levisse-Touzé et Stefan Martens, Des Allemands contre le nazisme : oppositions et résistances : 1933-1945 : actes du colloque franco-allemand organisé à Paris du 27 au 29 mai 1996, Paris, Albin Michel, , 382 p. (ISBN 978-2-226-09519-0, lire en ligne), p. 56.
  3. (de) Peter Steinbach, Johannes Tuchel, Widerstand gegen den Nationalsozialismus, Akademie Verlag GmbH, 1994, page 141.
  4. Collectif, La Résistance anarcho-syndicaliste allemande au nazisme, Éditions Alternative libertaire, Le Monde libertaire, 2001, page 20.
  5. (de) Andreas G. Graf, Anarchisten gegen Hitler : Anarchisten, Anarcho-Syndikalisten, Lukas Verlag, 2001, page 48.
  6. a et b La résistance de l’anarcho-syndicalisme allemand au nazisme (traduction), Direkte Aktion, no 678, 1988, lire en ligne.
  7. a et b Jean-Marie Tixier, La résistance allemande au nazisme, Anarchisme et non-violence, 11 novembre 2007, lire en ligne.
  8. François Roux, Auriez-vous crié "Heil Hitler" - Soumission et résistances au nazisme : l'Allemagne vue d'en bas, Max Milo, 2012, extraits en ligne
  9. L'Éphéméride anarchiste : Julius Nolden.

Liens externes[modifier | modifier le code]