Julien Flegenheimer

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Julien Flegenheimer, né le à Genève et mort le dans la même ville, est un architecte suisse.

Signature sur l'immeuble au 9 rue Huysmans à Paris

Biographie[modifier | modifier le code]

D'origine juive, il est le cousin de l'auteur Edmond Fleg et un protagoniste de l'architecture dite "moderne".

Après des études à l'École polytechnique fédérale de Zurich et à l'École des beaux-arts de Paris, dont il sort lauréat, il s'associe avec Henri-Paul Nénot. Il réalise plusieurs immeubles à Paris, dont le temple du culte antoiniste situé dans le 13e arrondissement ; il participe à Strasbourg à la construction de galeries Tietz avec Gustave Oberthür (architecte munichois) ; il restaure le château de Caprarola - dit aussi villa Farnèse - en Italie, et construit un centre balnéaire à Beauvallon dans le Var dont le Golf-Hôtel, aujourd'hui devenu l'Hôtel Le Beauvallon.

Dans les années 1910, il érige un ensemble de trois immeubles aux numéros 7 et 9 de la rue Huysmans et 107 du boulevard Raspail, à Paris. En 1914, il construit et signe celui du 6, square de l'Alboni 75116. Auparavant, en 1912, Il construit et signe celui du 10, Rue du Colonel-Moll au coin du 2, Rue des Colonels-Renard dans le 17e arrondissement de Paris.

Revenu à Genève en 1919, il bâtit des édifices à Zurich, à Arosa ainsi que dans sa ville. En 1924, il est fait chevalier de la Légion d’honneur[1].

En 1926, il gagne le concours pour la reconstruction de la Gare Cornavin détruite par un incendie en 1909. Cette réalisation lui prendra 5 ans, période au cours de laquelle il présente aussi un projet avec son acolyte Henri-Paul Nénot pour la construction du Palais des Nations à Genève de 1929 à 1938, projet qui sort lauréat du concours et auquel viendront se joindre trois autres architectes : Camille Lefèvre, Carlo Broggi, et Giuseppe Vago[2].

Parmi les autres réalisations de Julien Flegenheimer, citons deux immeubles d'habitation aux angles des rue Huysmans et boulevard Raspail à Paris en 1913 et 1914, en 1925 l'Hôtel Mon Repos à Genève, le bâtiment d'archives de la Banque de Paris et des Pays-Bas en 1929 à Paris - en collaboration avec les architectes Henri Bard et F. Garella ; l'oratoire israélite de Veyrier dans le canton de Genève en 1931 ; le Palais de Thermes dans le domaine royal d'Ostende en Belgique (Thermae Palace d'Ostende) en 1933 - aussi en collaboration avec Henri Bard et F. Garella -, et l'extension du plan d'Anvers en Belgique en 1933[3].

Peu d'études ont vu le jour sur cet architecte dont les œuvres sont pourtant majeures. Pionnier de l'architecture moderne, ses réalisations sont avant-gardistes, bien avant l'exposition des Arts déco qui se déroulera en 1925. Peintre à ses heures, Julien Flegenheimer s'illustrera également par la réalisation de nombreuses aquarelles qui seront exposées au Musée Rath de Genève en 1934 puis, au printemps suivant, à la Galerie Charpentier de Paris. Jean Plançon consacre une biographie conséquente à cet architecte dans son deuxième volume de l'Histoire de la Communauté juive de Carouge et de Genève[4].

Sources[modifier | modifier le code]

Biographie

Références[modifier | modifier le code]

  1. Arnold Kohler, "Julien Flegenheimer", in Les Maîtres de l'Architecture, Genève, 1931
  2. Jean-Claude Pallas, Histoire et Architecture du Palais des Nations, Nations Unies, Genève, 2001.
  3. Marie-Anne Chazelle, "Conserver les archives bancaires", in Les bâtiments d'archives, éditions Livraisons d'histoire et d'architecture, n° 10, Paris, 2e semestre 2005; Gonda Callaert, Inventaire du patrimoine architectural, Province de Flandre occidentale, Ostende city, partie IA: Ville d'Ostende, dossier WVL6, 2005.
  4. Jean Plançon, Histoire de la communauté juive de Carouge et de Genève, volume 2, 1900-1946, Une communauté qui se diversifie, Slatkine, Genève, 2010.

Liens externes[modifier | modifier le code]