Joséphine de Beauharnais

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Joséphine de Beauharnais
Illustration.
L’impératrice Joséphine
Titre
Impératrice consort des Français

5 ans, 6 mois et 28 jours
Prédécesseur Marie-Antoinette d'Autriche (Reine consort des Français)
Successeur Marie-Louise d'Autriche
Reine d'Italie

4 ans, 8 mois et 29 jours
Prédécesseur Création du titre
Successeur Marie-Louise d'Autriche
Duchesse de Navarre

4 ans, 1 mois et 21 jours
Prédécesseur Création du titre
Successeur Auguste de Leuchtenberg
Biographie
Dynastie Maison de Tascher
Date de naissance
Lieu de naissance Les Trois-Îlets (Martinique, France)
Date de décès (à 50 ans)
Lieu de décès Château de Malmaison (France)
Sépulture Église Saint-Pierre-Saint-Paul (Rueil-Malmaison)
Père Joseph-Gaspard Tascher de La Pagerie
Mère Rose Claire des Vergers de Sannois
Conjoint Alexandre de Beauharnais
Napoléon Ier
Enfants Eugène de Beauharnais
Hortense de Beauharnais
Religion Catholicisme

Joséphine de Beauharnais
Impératrices des Français

Marie Josèphe Rose Tascher de La Pagerie, dite Joséphine de Beauharnais, née le 23 juin 1763 aux Trois-Îlets en Martinique et morte le au château de Malmaison à Rueil-Malmaison, est la première épouse de l’empereur Napoléon Ier de 1796 à 1809 et impératrice consort des Français de 1804 à 1809 et reine d'Italie de 1805 à 1809.

L'appellation « Joséphine de Beauharnais » est incorrecte. En effet, elle n'a jamais été appelée ainsi de son vivant : du temps de son mariage avec Alexandre de Beauharnais, elle se prénomme Marie Josèphe Rose. C'est Napoléon qui lui donnera le nom de Joséphine et les feuilles ultraroyalistes qui annonceront la mort de « madame veuve de Beauharnais ». On doit donc parler de « Joséphine Bonaparte », « Rose de Tascher », « Rose Tascher de La Pagerie » ou « Rose de Beauharnais »[1].

Biographie

Fille aînée de Joseph-Gaspard Tascher de La Pagerie (1735-1791), chevalier, seigneur de La Pagerie, et de Rose Claire des Vergers de Sannois (1736-1807), elle est issue d'une famille de riches colons martiniquais, dont la famille paternelle était originaire du Thymerais (plus spécialement de Marchenoir dans le Loir-et-Cher)[2], qui exploitent une plantation de cannes à sucre sur laquelle travaillent plus de cent cinquante esclaves africains[3].

Marie-Josèphe-Rose est née près de Fort-Royal (plus tard Fort-de-France) à la Martinique. Elle est baptisée le 27 juillet 1763 en l'église Notre-Dame de la Bonne-Délivrance aux Trois-Îlets. Suivant une tradition bien établie en France, elle reçoit le prénom de Marie de sa marraine Marie Françoise Boureau de la Chevalerie, sa grand mère paternelle, et le prénom Josèphe de son parrain Joseph des Vergers de Sannois son grand père maternel[4]. Son troisième prénom, Rose, qui sera son prénom usuel jusqu'à son union avec Napoléon Bonaparte, est également un des prénoms de sa mère. Elle trichera toute sa vie sur la date de sa naissance pour se rajeunir. Les Almanachs impériaux indiqueront tous les ans la date du 24 juin 1768. Sa fille, la reine Hortense continuera à maintenir cette fiction[5].

Au cours de l'année 1777, François de Beauharnais, qui vit avec Marie Euphémie Désirée[6], la sœur de Joseph-Gaspard Tascher de La Pagerie, propose à ce dernier d'unir son fils cadet, le vicomte Alexandre de Beauharnais avec sa fille Catherine-Désirée Tascher de La Pagerie. Malheureusement, lorsque cette demande parvient aux La Pagerie, la jeune fille souhaitée vient de mourir, emportée par la tuberculose. Alexandre accepte alors la main de l'aînée Rose qui quitte son île natale pour l'épouser le à Noisy-le-Grand[7].

Le mariage de Rose et d'Alexandre ne sera pas heureux, Alexandre multiplie les liaisons et dilapide sa fortune (trois grandes habitations à Saint-Domingue employant des centaines d'esclaves). Le couple se sépara dans des conditions difficiles en décembre 1785. Rose ira alors trouver refuge à l'abbaye de Penthemont où elle va parfaire son éducation au contact des nombreuses jeunes femmes de haute noblesse (Louise d'Esparbès, Bathilde d'Orléans, Louise de Condé, etc.) que leur famille ont placées ici. Quand elle en sortira, elle ira s'installer chez son beau-père, le marquis de La Ferté-Beauharnais, à Fontainebleau où l'on prétend qu'elle suivra les chasses du roi Louis XVI et les beaux cavaliers qui y participent : le comte de Crenay, le duc de Lorge ou le chevalier de Coigny. En 1788, elle retournera à la Martinique voir si elle peut améliorer sa situation qui reste très préoccupante[8]. Barras, exilé à Bruxelles par Napoléon en 1801, écrira perfidement dans ses Mémoires que pendant ce séjour, la jeune femme libre « aurait eu des rapports avec des nègres » et aurait donné naissance à une fille naturelle, ces rumeurs servant par la suite à Alexandre de Beauharnais de motif à sa rupture avec Joséphine[9]. La Révolution qui éclate en 1789 et qui touche l'île à partir de 1790, l'incite à regagner la France fin 1790 et Paris où son mari occupe maintenant la situation très en vue mais dangereuse de président de l'Assemblée constituante.

Cependant, le couple donna naissance à deux enfants :

La Révolution

Son mari est élu député aux États généraux en 1789, et ensuite président de l'Assemblée constituante (Révolution française), le 18 juin 1791, au moment de la fuite à Varennes, où il joue un rôle de premier plan. En septembre, la Constituante se dissout et Alexandre doit regagner les rangs de l'armée du Rhin où il ne manifeste pas de grandes capacités. Après la chute de Mayence en juillet 1793, chute qu'on lui attribue, il regagne son fief de la Ferté-Aurain avant d'être arrêté en mars 1794 sur l'ordre du Comité de sûreté générale et emprisonné à la prison des Carmes. Il est guillotiné le 23 juillet 1794 peu avant la chute de Robespierre (Thermidor), une légende voulant que face au geôlier annonçant dans la liste des condamnés qui doivent être envoyés à l'échafaud, le nom de Beauharnais, il se sacrifie en disant à sa femme : « Permettez, Madame, que pour une fois je passe le premier ». C'est presque par miracle que sa femme évite la guillotine tant elle s'était (assez naïvement) exposée pour sauver des royalistes et bien qu'elle ait placé son fils Eugène en apprentissage chez un menuisier pour masquer leur origine sociale. Emprisonnée elle aussi à la prison des Carmes[10] le 21 avril (2 floréal), Joséphine en sort le 6 août 1794 (19 thermidor an II)[11], peut-être grâce à l'intervention de Thérésa Cabarrus, marquise de Fontenay et pour l'heure épouse de Tallien ou à celle du scribe du Comité de sûreté générale, Charles La Bussière, qui, amoureux d'elle, fait disparaître son acte d'accusation[12].

À sa sortie de prison, sa beauté et ses amitiés lui ouvrent les portes des salons à la mode. Elle est alors tellement pauvre qu'on la dispense, comme les autres, lors des soirées, d'apporter son pain comme cela se faisait alors. Malgré sa pauvreté, la citoyenne Beauharnais s'arrange toujours pour être bien mise, contractant des dettes dont elle règle les plus criantes en jouant probablement de ses charmes. Au fil des mois, elle s'arrange aussi pour récupérer les biens d'Alexandre grâce à Barras. À l'été 1795, elle va louer un petit hôtel particulier, rue Chantereine, à Paris, qui va lui permettre de mieux vivre « selon son rang ».

Portrait de Joséphine dont les dents prématurément gâtées l’incitent à produire son fameux demi-sourire[13].

Nouant une grande amitié avec Thérésa Tallien, elle passe pour être une des « reines » du Directoire, et devient la maîtresse de Barras dont elle était éprise mais qui était déjà marié. Elle est alors une femme entretenue par ses nombreux amants. Mais Barras, se détachant d'elle, cherche à s'en débarrasser et lui présente, dans son propre hôtel lors d'un dîner le 15 octobre 1795, un officier en disponibilité, Napoléon Bonaparte, censé lui apporter une certaine stabilité financière et une position convenable dans le monde[14]. La veuve Beauharnais accepte ce mariage sans amour de sa part, mais convaincue des capacités de son époux à se tailler une place dans les sphères les plus hautes du pouvoir. Celui-ci, très épris, jaloux et possessif, transforme le deuxième prénom de sa promise, Josèphe, en Joséphine peut-être pour ne pas avoir à prononcer un prénom déjà susurré par trop d'amants[15].

Joséphine épouse civilement Napoléon Bonaparte le à Paris, ce dernier lui donnant pour cadeau de noces une bague en émail noir avec cette légende : « Au destin »[16]. Il a vingt-sept ans, elle en a officiellement six de plus. Les deux époux trichent tous les deux sur leur âge, Joséphine se rajeunissant de quatre ans et Napoléon se vieillissant de deux ans[17]. Le surlendemain, Bonaparte, qui a été nommé par Barras général en chef de l'armée d'Italie, part prendre son commandement. Joséphine, qui reste à Paris quelques mois, va traficoter en tirant de substantiels revenus sur des marchés de fournitures plutôt douteux avec l'armée, afin de subvenir à ses goûts luxueux. L'entente avec sa belle-famille est des plus mauvaises; la sœur préférée de Napoléon, Pauline, qui a le même âge qu'Hortense, l'appelle « la vieille ». Mais surtout Napoléon ne l'a pas encore présentée à sa mère, qui, pour le moment, habite Marseille[18].

Sous le Directoire, en raison des infidélités chroniques de Joséphine (surtout avec le capitaine de hussards Hippolyte Charles), leur vie de couple est orageuse. Pendant plusieurs mois elle refuse de quitter Paris pour suivre Napoléon, qui a entrepris la première campagne d'Italie. Le général, très amoureux de sa femme qui prétend être enceinte, et Barras, inquiet de son moral, ont du mal à la décider à gagner l'Italie. Elle s'y résout le 27 juin 1796, accompagnée d'amis désireux de faire des affaires en Italie, dont son amant Hippolyte Charles[19].

À son retour de la campagne d'Égypte, Bonaparte souhaite divorcer, mais renonce finalement par attachement pour les deux enfants de Joséphine[20].

Par la suite, la situation conjugale s’inverse, Napoléon ne répugnant pas à prendre des maîtresses dans l'entourage de son épouse, et Joséphine, qui ne l'ignore pas, devant subir la présence de ses rivales.

Épouse du Premier Consul puis impératrice

Le Sacre de Napoléon de Jacques-Louis David. Musée du Louvre

C'est dans la maison de Joséphine, rue Chantereine, qu'après la campagne d'Égypte, se prépare le coup d'État du 18 brumaire qui mène au Consulat. Joséphine y prend une part prépondérante, au même titre que Lucien Bonaparte et Joachim Murat. Napoléon est nommé Premier Consul en décembre 1799, Cambacérès est le second (chargé du juridique) et Lebrun le troisième (les finances). Mais c'est à la Malmaison, domaine qu'elle a acheté pendant la campagne d'Égypte que Bonaparte va rapidement remettre la France dans le « droit chemin » : créant la Banque de France, rétablissant l'esclavage dans les colonies (en 1802), instaurant l'ordre de la Légion d'honneur, avant d'être nommé consul à vie.

L'Empire s'annonce et, dès lors, Joséphine, qui ne peut plus avoir d'enfant, va tenter de régler le problème dynastique qui va se poser en mariant sa fille Hortense à son beau-frère Louis Bonaparte. Effectivement, en 1802, Hortense a un premier fils, mais Louis refuse avec obstination que son frère aîné l'adopte, conduisant ainsi à la répudiation de sa belle-mère quelques années plus tard. En tant qu'épouse du Premier Consul puis impératrice, elle assume ses fonctions de « première dame » avec une aisance qui charme ses invités, appréciant peu le titre de « consulesse »[21]. Aimant les beaux atours, elle fait partie des quelques femmes qui déterminent les tendances de la mode (robes de mousseline ou de linon, châles en cachemires, robe-chemise), les créateurs de mode n'ayant pas encore cette influence à cette époque[22].

Le , le Sénat vote à l’unanimité l’instauration du gouvernement impérial, proclamant Napoléon empereur héréditaire des Français. Royaliste dans l'âme, Joséphine supplie Napoléon de renoncer au trône (« Je t'en prie, Napoléon, ne te fais pas roi ! »), paroles peut-être aussi motivées par sa stérilité supposée. Après avoir épousé religieusement et discrètement (mariage validé à minuit par le cardinal Fesch) Joséphine le 30 octobre dans la chapelle du palais des Tuileries (Joséphine a habilement profité de la présence du pape Pie VII pour glisser qu'ils ne sont pas mariés religieusement), celui qui va s’appeler désormais Napoléon Ier est - le - sacré empereur en présence du pape Pie VII à Notre-Dame de Paris. C’est lui-même qui se couronne et pose la couronne impériale sur la tête de son épouse Joséphine, la proclamant impératrice tandis que Pie VII se contente de bénir la couronne[23]. Aucune des trois sœurs de Napoléon ne voulant porter la traîne de l'impératrice, l'Empereur a dû se fâcher pour les y contraindre mais elles s'amusent à tirer dessus pour que Joséphine trébuche[24].

Le divorce

Le divorce de l'Impératrice Joséphine, 15 décembre 1809, par Henri-Frédéric Schopin.

Joséphine ayant déjà deux enfants, Napoléon croit être stérile jusqu’au jour où une dame du palais de sa femme lui donne un fils, le comte Léon, et sa jolie maîtresse polonaise, la comtesse Marie Walewska, un autre. Son frère refusant de lui laisser adopter ses fils, il se décide alors à répudier son épouse pour asseoir son pouvoir en fondant une dynastie. Le divorce est signé le 15 décembre et prononcé par un sénatus-consulte le , et le mariage religieux est annulé début 1810, par l'Officialité de Paris, la cour de Vienne exigeant l'intervention de l'autorité ecclésiastique afin de mettre le mariage de Napoléon avec Marie-Louise d'Autriche hors de toute contestation[25]. Napoléon permet néanmoins à Joséphine de conserver le titre d’impératrice douairière en lui donnant l'Élysée, le château de la Malmaison et son domaine de 800 hectares, ainsi que le château de Navarre près d'Évreux, faisant Joséphine duchesse de Navarre par lettres patentes impériales signées le 9 avril 1810[26].

Joséphine se retire au château de Navarre pendant deux ans, puis au château de Malmaison qu'elle a acheté en 1799 et où toutes les têtes couronnées d'Europe, vainqueurs, défilent au printemps 1814.

Dépensière, toujours endettée, extrêmement coquette (elle possède des centaines de robes fournies par le marchand de modes Leroy, de chaussures ou de bijoux), elle continue après son divorce à bénéficier des largesses de Napoléon, comme en atteste son inventaire après décès[27]. En dix ans il lui donne plus de trente millions. Malgré cela, elle est en quasi faillite cinq ou six fois et Napoléon chaque fois, quoique rechignant, apure ses comptes[28].

L'impératrice et la botanique

Château de Malmaison à Rueil-Malmaison

Passionnée de botanique, elle contribue à introduire de nombreuses espèces florales en France, notamment des plantes d'origine subtropicale dans ses serres chaudes du château de la Petite Malmaison[29]. L'impératrice est à l'origine de la première impulsion quant à l'acclimatation de végétaux exotiques sur la Côte d'Azur. Elle entreprend une correspondance suivie avec le préfet des Alpes-Maritimes, M.-J. Dubouchage et envoie sur la riviera française de nombreuses plantes en provenance de La Malmaison[30].

Bénéficiant de l’aide de l’État, et étant nostalgique des végétaux exotiques de La Martinique, elle réunit dans les serres de son château de la Malmaison de nombreuses plantes étrangères remarquables. Joséphine est ainsi à l’origine de l’introduction d’espèces nouvelles dans les Alpes-Maritimes, plantées dans le jardin botanique créé en septembre 1801 dans l’enceinte de l’École centrale du département, quartier Saint-Jean-Baptiste à Nice, sous l’égide de la Société d’agriculture des Alpes-Maritimes. Ce jardin botanique comprend deux parties dont l’une, d’une surface de 30 perches est destinée « à cultiver et à acclimater des plantes exotiques » et l’autre, d’une surface de 25 perches, comprend une grande serre.

Hommage des rosiéristes

Mort

Le tombeau de Joséphine à l'église Saint-Pierre-Saint-Paul de Rueil-Malmaison.

Bien que sujette à de nombreux malaises, elle accepte de recevoir le tsar Alexandre Ier dans le château de Saint-Leu de sa fille Hortense, le 14 mai 1814. C’est pour s'être promenée avec lui dans le jardin, vêtue d’une simple robe d’été, qu’elle prend froid et contracte une pneumonie qui l’emporte le vers midi, dans sa grande chambre du château de La Malmaison. Les médecins pratiquant l'autopsie confirment la pneumonie accompagnée d'une angine gangréneuse[31].

La veille de sa mort, elle faisait encore visiter son beau domaine à l'empereur de Russie. Elle meurt des suites d'un refroidissement attrapé sur l'étang de Saint-Cucufa[32].

Les funérailles solennelles ont lieu le 2 juin avec la plus grande pompe, dans la modeste et petite église du village de Rueil[33]. Joséphine est inhumée en l'église Saint-Pierre-Saint-Paul de Rueil-Malmaison d'abord dans un caveau provisoire dans la cave du presbytère. Ce n'est en effet que le que ses cendres sont transférées dans le tombeau commandé par ses deux enfants Eugène et Hortense, ces derniers passant plus de dix ans à lever les obstacles auprès des autorités pour faire ériger ce mausolée. Son monument funéraire, œuvre de l'architecte Louis-Martin Berthault et du sculpteur Pierre Cartellier, est surmonté d’une effigie en marbre de Carrare de Joséphine dans la même attitude que dans le tableau du Sacre de David. Berthault construit quatre colonnes ioniques supportant une voûte plein cintre. Cartellier sculpte la statue de Joséphine en orant et en costume de cour, disposant habilement le peigne de sa coiffure de manière à simuler le diadème alors que le gouvernement de la Restauration avait défendu de représenter Joséphine avec aucun des attributs impériaux[34].

Postérité

Si les Bonaparte n'ont jamais été vraiment admis dans le cercle restreint des maisons souveraines (les courants monarchistes ont d'ailleurs fait de Joséphine une martyre otage de l'« ogre de Corse »[35]), les Beauharnais, par les origines aristocratiques de l'ex-impératrice, mais aussi par leur charme, leur conduite et leur tenue sont, à l'instar d'autres souverains européens, les ancêtres des dynasties actuellement régnantes.

Parmi les petits-enfants de Joséphine, on compte nombre de souverains.

Par sa fille Hortense, elle est la grand-mère de l'empereur Napoléon III et du duc de Morny.

Par son fils Eugène, marié à la fille du roi de Bavière, ( ce qui eut été impensable sans l'empire napoléonien), elle est la grand-mère d'une impératrice du Brésil (l'impératrice Amélie), d'une reine de Suède la reine Joséphine), d'un prince consort de Portugal (le prince Auguste), d'un grand-duc de Russie (le grand-duc Maximilien) et l'ancêtre par voie féminine de beaucoup de têtes couronnées européennes actuelles (familles royales de Norvège, Suède, Belgique, Luxembourg, Danemark et Grèce).

Nous pouvons également nommer la grande-duchesse de Bade, née Stéphanie de Beauharnais, nièce de son premier mari et adoptée par Napoléon. Mariée au grand-duc Charles II de Bade en 1806, elle est l'ancêtre des maisons royales de Roumanie et de Belgique, de Yougoslavie, de Grèce, d'Italie et de la maison grand-ducale de Luxembourg.

Notes et références

  1. Gérard Miège, La Suisse des Bonaparte: terre convoitée, pays d'agrément, lieu d'exil, Editions Cabedita, , p. 39
  2. Article sur Maurice de Tascher par Jean-Claude Colrat.
  3. J. Tranié, Napoléon et son entourage, Pygmalion, , p. 172
  4. Registre des baptêmes (1763) de la paroisse Notre-Dame de la Bonne-Délivrance aux Trois-Îlets, Archives nationales d'outre-mer
  5. Jean-Claude Fauveau, Joséphine l'impératrice créole : L'esclavage aux Antilles et la traite pendant la Révolution française, Éditions L'Harmattan, , p. 69
  6. Erick Noël, Les Beauharnais. Une fortune antillaise, 1756-1796, Librairie Droz, , p. 46
  7. Jean-Claude Fauveau, Joséphine, l'impératrice créole: l'esclavage aux Antilles et la traite pendant la révolution Française, Harmattan, , p. 153
  8. Dion A, Joséphine, femme et impératrice, Dossier de l'art n° 216, mars 2014, 14-27
  9. Jacques Janssens, Joséphine de Beauharnais et son temps, Berger-Levrault, , p. 216
  10. Érick Noël, Les Beauharnais - Une fortune antillaise, 1756-1796, Genève, Droz, 2003, p. 359
  11. Frédéric Masson, Joséphine de Beauharnais, 1763-1796, Paris, Albin Michel, 1925, p. 226
  12. Gilbert Schlogel, Emilie de Lavalette (de Beauharnais) - Une légende blessée, Fayard, , 352 p.
  13. Jacques Janssens, Joséphine de Beauharnais et son temps, Berger-Levrault, , p. 200
  14. Jacques-Olivier Boudon, Napoléon Ier et son temps, Vuibert, , p. 20
  15. Edouard Driault, L'impératrice Joséphine, A. Morancé, , p. 60
  16. Augustin Cabanès, Le cabinet secret de l'histoire, Albin Michel, , p. 252
  17. Louis Virlogeux, Si Gannat m'était conté : Profils et silhouettes, Éditions Créer, , p. 54
  18. (en) Flora Fraser, Venus of Empire : The Life of Pauline Bonaparte, Bloomsbury Publishing, , p. 127
  19. Joséphine (impératrice des Français), Napoléon & Joséphine : correspondance, lettres intimes, Editions L'Harmattan, , p. 47-48
  20. Jean-Charles Volkmann, La généalogie des Bonaparte, Éditions Jean-Paul Gisserot, , p. 8
  21. « L’impératrice Joséphine, veuve de Beauharnais », Extrait du dictionnaire Larousse du dix-neuvième siècle
  22. Claudette Joannis, Joséphine, impératrice de la mode. L'élégance sous l'Empire, Réunion des Musées nationaux, , 125 p.
  23. Dimitri Sorokine, Épisodes et récits du Premier Empire, F. Nathan, , p. 73
  24. Robert Christophe, Napoléon controversé, Éditions France-Empire, , p. 104
  25. Mathieu-Mathurin Tabaraud, Du divorce de Napoleon Buonaparte avec Joséphine, veuve Beauharnais, et de son mariage avec Marie-Louise, archiduchesse d'Autriche, Egron, , p. 5
  26. Recueil général des lois et des arrêts, volume 38, Bureaux de l'Administration du recueil, , p. 76
  27. Serge Grandjean, Inventaire après décès de l'impératrice Joséphine à la Malmaison, RMN, , 295 p.
  28. Frédéric Masson, Joséphine répudiée (1809-1814), P. Ollendorff, , p. 245-246
  29. L'impératrice Joséphine et les sciences naturelles, Réunion des musées nationaux, 1997.
  30. G.Mauguin, Une impératrice botaniste, Revue des études napoléoniennes, 1933, p.234.
  31. Françoise de Bernardy, Eugène de Beauharnais (1781-1824), Librairie académique Perrin, , p. 464
  32. Rapport de police du 31 mai 1814 par Monsieur le comte Beugnot
  33. Napoléon Joseph Ernest baron de Méneval, L'impératrice Joséphine, Calmann-Lévy, , p. 320
  34. Nathalie Sarrabezolles, « Un monument de piété filiale : le tombeau de Joséphine de Beauharnais à Rueil-Malmaison », Livraisons d'histoire de l'architecture, vol. 4, no 4,‎ , p. 131-142
  35. Frédéric Masson, Napoléon et sa famille, Édition P. Ollendorffdate=1930, p. 54

Annexes

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Articles connexes

Liens externes

  • Site officiel de la famille Tascher de la Pagerie
  • Charles Lambolez, Saint-Pierre -Martinique 1635-1902 : Annales des Antilles françaises – Journal et album de la Martinique, naissance, vie et mort de la cité créole – livre d’or de la charité, Paris-Nancy, Berger-Levrault & cie, , 509 p. (lire en ligne), p. 105 et 112
  • (en) Lafcadio Hearn, Two years in the French West-Indies, New-York and London, Harper and Brothers, , 384 p. (lire en ligne), p. 66
  • Roland Pichevin, L’impératrice Joséphine, Paris, 244 p. (lire en ligne)

Filmographie

Bibliographie

  • André Castelot, Joséphine, Librairie Académique Perrin, 1964.
  • Bernard Chevallier Bernard et Christophe Pincemaille, L'impératrice Joséphine. Paris, Presses de la Renaissance, 1988, 466 p., (ISBN 978-2-85616-485-3)
  • Bernard Chevallier, Douce et incomparable Joséphine (en collaboration avec Christophe Pincemaille; préface de la princesse Napoléon), Paris, Payot, coll. "Petite Bibliothèque Payot", no 571, 253 p., 17 cm (ISBN 2-228-90029-X).
  • Françoise Wagener, L'Impératrice Joséphine (1763-1814), Paris, Flammarion, 1999, 504 p.
  • Liesel Schiffer, Femmes remarquables au XIXème siècle (préface de Jean Tulard), Paris, éd. Vuibert, 2008, 305 p. (ISBN 2711744426 et 9782711744428).
  • Jean-Claude Fauveau, Joséphine l'impératrice créole. L'esclavage aux Antilles et la traite pendant la Révolution française, Paris, L'Harmattan, 2010, 390 p.  (ISBN 978-2-296-11293-3).
  • Philippe de Montjouvent, Joséphine : une impératrice de légendes, Éditions Timée, 2010, 141 p., (ISBN 978-2-35401-233-5).